Selon les données de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), le volume de crédits octroyés par les banques de cet espace communautaire au 3e trimestre 2022 a baissé de 13% en glissement annuel. En effet, apprend-on, ces concours financiers au profit des agents économiques sont passés de 2 043,04 milliards de FCFA au 3e trimestre 2021, à seulement 1 769,95 milliards FCFA sur la même période en 2022.
Selon la banque centrale, cette baisse du volume de crédits bancaires reflète « les effets néfastes de la conjoncture internationale sur les économies de la Cemac ». « Les effets de la guerre russo-ukrainienne entraînent un renchérissement des cours des matières premières et une perturbation des circuits d’approvisionnement. De ce fait, la Cemac continue de subir les tensions inflationnistes et, donc, un durcissement des conditions monétaires au cours du troisième trimestre 2022 », détaille la Beac.
Le durcissement des conditions monétaires, qui a pris la forme du relèvement des deux principaux taux directeurs de la banque centrale, aux 1er et 3e trimestres 2022, a provoqué une augmentation de 45 points des taux d’intérêt pratiqués par les banques de la Cemac. Dans le détail, ces taux sont passés de 10,29% en septembre 2021 à 10,75% un an après. L’addition a été encore plus salée en glissement trimestriel. « Entre le 2e et le 3e trimestre 2022, ces taux sont passés de 9,99% à 10,75% » en hausse de 76 points, apprend-on.
BRM
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Le Gabon et le Togo veulent travailler ensemble dans le but de renforcer leurs recettes fiscales et douanières. À cet effet, le directeur général des Impôts du Gabon, Gabin Otha-Ndoumba, et le commissaire général de l’Office togolais des recettes (OTR), Philippe Kokou Tchodié, ont signé le 8 mars à Lomé un accord à travers lequel, les deux administrations s’engagent à œuvrer ensemble au renforcement des capacités de leurs agents à travers des échanges d’expériences et de bonnes pratiques pour l’accomplissement de leur mission respective, a-t-on appris auprès de l’OTR.
« À l’instar de la coopération agissante entre les États du Gabon et du Togo, la nouvelle alliance formalise les bonnes relations déjà existantes. Preuve, une nouvelle mission gabonaise est annoncée sur Lomé pour explorer les pistes de l’implémentation au Gabon des bornes de paiement électroniques des taxes en s’inspirant des modèles mis en place pour la taxe sur les véhicules à moteur (TVM) », indique l’OTR. Le Gabon est également intéressé par l’Institut de formation fiscale et douanière de l’OTR (IFFD-OTR), dont il pourrait s’inspirer.
Cet accord est signé dans un contexte où le Gabon travaille pour élargir l’assiette de l’impôt et améliorer son système de recouvrement fiscal. Notamment, en généralisant les paiements des impôts, taxes, droits de douane et autres recettes par virements bancaires, chèques, ou virements électroniques.
SG
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À la suite du naufrage du navire Ester Miracle de la compagnie Royal Cost ce 9 mars 2023, le gouvernement a pris plusieurs mesures de sécurité. Parmi celles-ci, la suspension à titre conservatoire des voyages de nuit pour tous les navires à passagers jusqu’au 31 mars 2023. Puis, l’audit de toutes les unités navales dédiées au transport des personnes, ainsi que l’ouverture d’une cellule d’information au service de santé des gens de mer.
Toutes ces mesures ont été prises au cours d’une réunion de crise convoquée ce 9 mars par le Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, regroupant certains membres du gouvernement et les principaux responsables des Forces de défense et de sécurité.
Selon des informations rendues publiques à l’issue de cette réunion, 151 personnes, dont 134 passagers adultes, 4 enfants de moins de 6 ans, 10 membres d’équipages, 3 agents de force de défense assurant l’escorte, se trouvaient à bord de ce navire. Immatriculé L2848, ce navire qui était parti la veille à 20H 05 minutes du port môle de Libreville à destination de Port-Gentil, transportait aussi plus de 8 conteneurs (6 de 20 pieds et 2 de 40 Pieds), 5 véhicules, et des marchandises diverses. « À cette heure, nous déplorons malheureusement la perte de trois personnes, 26 continuent d’être recherchées et 123 ont pu être secourues. Parmi elles, 73 ont pu regagner leurs domiciles, 50 restent en observation dans les différents centres de santé », soutient le gouvernement dans une communication officielle.
Les opérations de recherche se poursuivent en mer dans l’espoir de retrouver d’autres disparus. Parallèlement, le procureur de la République a été saisi pour ouvrir une enquête judiciaire. Il est aussi prévu la mise en place d’une commission d’enquête administrative, nautique et technique visant à en déterminer les causes précises de ce drame.
En rappel, le navire Ester Miracle de la compagnie Royal Coast a coulé le 9 mars 2023 aux environs de 3 h 58 alors qu’il se trouvait au large de Nyonie, à moins de 100 km de Libreville dans la province de l’Estuaire. Pour porter assistance et procéder au sauvetage des passagers et membres d’équipage, plusieurs navires et embarcations ont été mis à contribution. Notamment, le patrouilleur Mayumba de la Marine nationale, le navire « Céleste » affrété par la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (Cnnii) et 5 embarcations de la Baie des tortues, apprend-on.
Sandrine Gaingne
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Quelques heures après le naufrage du navire Ester Miracle de la compagnie Royal Coast survenu dans la nuit du 9 mars aux environs de 3 h 58 min au large de Libreville, le président de la République, Ali Bongo Ondimba, s’est rendu au chevet des rescapés de cet accident. Il était question d’apporter son réconfort et sa compassion aux victimes.
Sur sa page, le chef de l’Etat a présenté ses « sincères condoléances aux familles des personnes décédées », avant de saluer la réactivité des services de secours. « Sans le courage, la réactivité et l’efficacité des services de secours, le bilan de ce drame aurait été encore plus effroyable. Ils ont toute ma gratitude et ma reconnaissance », a-t-il indiqué.
Selon le ministère des Transports, 121 personnes ont été secourues à la suite de ce drame qui a couté la vie à deux personnes selon un bilan provisoire. Des recherches se poursuivent actuellement dans le but de retrouver des personnes disparues, apprend-on. L’on ignore pour l’instant le nombre de personnes qui était dans ce bateau qui faisait la liaison entre Libreville et Port-Gentil. Mais selon nos sources, une vingtaine de passagers manqueraient à l’appel.
Sandrine Gaingne
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Le navire Ester Miracle de la compagnie Royal Cost, qui faisait la liaison entre Libreville et Port-Gentil, a fait naufrage au large de Libreville dans la nuit du 9 mars aux environs de 3 h 58 min, informe le ministre délégué des Transports, Eric Joel Bakale.
« Une fois l’alerte donnée, des secours ont été rapidement dépêchés sur les lieux du naufrage. À ce stade, 121 personnes ont été secourues. Et nous déplorons malheureusement deux décès. Les recherches se poursuivent actuellement. Les services de santé militaire ont été mobilisés pour la prise en charge des rescapés et une cellule de prise en charge psychologique a également été mise en place », a indiqué le membre du gouvernement dans un communiqué.
On ignore pour l’instant le nombre de personnes que transportait le bateau. Mais selon nos sources, une vingtaine de passagers manqueraient à l’appel.
Selon Eric Joel Bakale, « une enquête est ouverte par les services compétents pour déterminer les causes de ce drame. Le procureur de la République a également été saisi ». « Nous tiendrons un point d’informations régulier en fonction de l’évolution de la situation », a-t-il assuré.
C’est le deuxième accident du genre enregistré au large de Libreville en moins d’un mois. Le dernier en date remonte au 15 février 2023 où un navire camerounais en provenance du Togo avait chaviré au port Môle de Libreville. Aucune perte en vies humaines n’avait été enregistrée à la suite de cet accident.
Sandrine Gaingne
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Les autorités gabonaises ont créé comme l’indique la loi de finances 2023, un compte d’affectation spéciale dénommé « Valorisation du patrimoine de l’État », apprend-on dans l’article 42 nouveau de cette loi.
Ce compte est destiné selon la même source à l’entretien routier, au contrôle de la qualité des produits pétroliers, à la gestion du patrimoine mobilier et immobilier de l’État, à l’aménagement et l’entretien des voies navigables. Il va également servir à la construction et l’entretien des infrastructures aéroportuaires et à l’entretien du système d’information des douanes.
Selon l’article 43 nouveau de la loi de finances 2023, ce compte d’affectation spéciale retrace en recettes : la redevance d’usure de la route, la redevance pour l’occupation privative du patrimoine routier national, la taxe spéciale immobilière sur les loyers, les revenus locatifs des biens immeubles et meubles de l’État. Aussi, les cessions des biens immeubles et meubles de l’État, la redevance de navigation intérieure, la redevance « passager », la redevance informatique, indique le document.
Et en dépenses, ce compte retrace d’après la même source, l’entretien routier curatif et préventif des patrimoines routiers, le contrôle de la qualité des produits pétroliers, des huiles et lubrifiants sur l’ensemble du territoire, l’entretien et l’acquisition du patrimoine immobilier et mobilier de l’État. Il retrace également l’aménagement et l’entretien des voies navigables, la construction et l’entretien des infrastructures aéroportuaires, l’entretien du système d’information des douanes.
D’après la loi de finances, les frais de gestion pour tous les comptes spéciaux, à l’exception de ceux relatifs aux pensions et aux prestations familiales et sociales, ne peuvent excéder 10 % des ressources générées par ces comptes. Par ailleurs, les frais de gestion du compte d’affectation spéciale pensions sont fixés à 5 % de la part patronale des dépenses de pension. Les frais de gestion ne s’appliquent pas au compte d’affectation spéciale Prestations familiales et sociales, apprend-on.
SG
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Selon le rapport « Les Femmes, l’Entreprise et le Droit 2023 » de la Banque mondiale publié le 2 mars dernier, le Gabon et la Côte d’Ivoire occupent la première place en Afrique en matière de promotion des droits de la femme. Dans ce classement, le pays d’Ali Bongo gagne 5 places avec un score de 95,0 et se place au 25e rang mondial sur 190 pays.
« Pour la première fois en 53 ans, deux économies de la région d’Afrique subsaharienne obtiennent un score supérieur à 90 dans l’indice Les Femmes, l’Entreprise et le Droit », précise le rapport. Le même document indique que l’Afrique subsaharienne enregistre plus de la moitié de toutes les réformes du continent. Les États subsahariens concernés sont notamment le Bénin, la République du Congo, la Côte d’Ivoire, le Malawi, l’Ouganda, le Sénégal et le Gabon. Cependant, la situation globale dans les 190 pays n’est pas reluisante : « Le rythme des réformes en faveur de l’égalité des droits de la femme chute à son niveau le plus bas en 20 ans », selon le rapport.
Le saut qualitatif du Gabon à l’échelle continentale et mondiale consacre les efforts des pouvoirs publics à travers le programme « Gabon Égalité ». Il fait la promotion et surtout la valorisation de la femme sur tous les plans. Depuis 2016 le pays possède une loi sur l’autonomisation de la femme, qui exige aux formations politiques 30 % de représentativité des femmes et des jeunes lors des élections. Depuis 2018, la constitution consacre la parité homme-femme au plan politique et professionnel. Et en 2019, le gouvernement a apporté des amendements sur le Code civil et renforcé l’année dernière la pénalisation des violences faites aux femmes jusqu’aux relations sexuelles.
Les femmes ont désormais de la visibilité dans les instances politiques et décisionnelles au Gabon. Le président du Sénat, de la Cour constitutionnelle et le vice-président de la République sont des femmes. Au sein du gouvernement, 13 femmes sur 45 sont ministres. Il est important de souligner que plusieurs postes de souveraineté leur sont confiés notamment la Défense, la Justice, l’Economie, le Budget… Au parlement, 23 femmes sur 120 sont députées et parmi les 15 sénateurs nommés par le chef de l’État, 7 sont les dames. Dans les municipalités également, on note une présence féminine : le maire central de Libreville et celui de la commune d’Owendo sont des femmes.
Alain Georges Banassoubek
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Le groupe français Eramet a un nouveau projet au Gabon dénommé Biomine. L’entreprise l’a dévoilé lors du One Forest Summit, organisé les 1er et 2 mars 2023 à Libreville. Il s’agit d’un projet de développement de bio-réducteurs (une biomasse conditionnée avec des propriétés spécifiques) qui devrait permettre de produire de l’acier vert au Gabon.
Comme l’explique Eramet, ces bio-réducteurs bas-carbone devraient être produits à partir des rebuts de bois de l’industrie forestière issus de nouvelles plantations, notamment des zones minières réhabilitées, et en associant les populations locales. « Avec cette initiative, nous pouvons faire du Gabon un point de départ pour la production d’acier vert et offrir un nouveau débouché pour l’industrie forestière gabonaise, en particulier pour les rebuts de bois non valorisés aujourd’hui », a commenté Christel Bories (photo), présidente-directrice générale d’Eramet.
Selon Eramet, ces bio-réducteurs devraient se substituer au coke actuellement utilisé comme réducteur dans les fours métallurgiques. « En effet, pour substituer 50 % du coke actuellement utilisé dans les usines gabonaises d’Eramet et donc, réduire de 50 % les émissions de CO2 liés à la réduction du manganèse, il faudra 40 000 tonnes de bio-réducteurs, soit environ 200 000 tonnes de bois », soutient le groupe français. La coke est un charbon résultant de la carbonisation ou de la distillation de certaines houilles grasses, apprend-on.
L’année 2023 devrait permettre de définir et valider différents jalons pour la future mise en opération du projet qui, d’après Eramet, stimulera le développement de l’industrie locale du bois et devrait créer entre 800 et 1 000 emplois, principalement pour l’entretien des forêts renouvelables, les récoltes des bois, la scierie…
Sandrine Gaingne
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La 15e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) est convoquée pour le 17 mars 2023 à Yaoundé, apprend-on d’une note circulaire signée le 3 mars par le président de la Commission, le Gabonais Daniel Ona Ondo. Depuis quelques semaines déjà, un ballet diplomatique balise le terrain à ce sommet des chefs d’État.
Paul Biya, président de la République du Cameroun et président en exercice de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), a envoyé ses émissaires remettre des lettres d’invitation à ses homologues. C’est ainsi qu’il y a quelques jours, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a été reçu par le président Denis Sassou Nguesso du Congo, et le président Faustin Archange Touadera de la République centrafricaine. Le ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella, a quant à lui été reçu par le président Ali Bongo Ondimba du Gabon, tandis que le président Obiang Nguema Mbasogo de Guinée équatoriale recevait un pli fermé porté par le ministre de l’Économie, Alamine Ousmane Mey.
Ordre du jour
Pour préparer les délibérations de ce sommet, un Conseil des ministres de l’Union monétaire de l’Afrique Centrale (Umac) est prévu le 15 mars 2023. L’avant-projet d’ordre du jour du sommet à partir duquel les ministres vont travailler renseigne sur les sujets qui pourraient meubler la conférence des chefs d’État. Il s’agit de la mise en œuvre du Programme des réformes économiques et financières (Pref-Cemac), de l’évolution du processus de rationalisation des Communautés économiques régionales d’Afrique centrale (Communauté économique des États d’Afrique centrale -CEEAC-, Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale -Cemac-, et la Communauté économique des pays des Grands Lacs -CEPGL) ; de la réforme du FCFA ; des conséquences de la guerre en Ukraine et de la cryptomonnaie sur les économies de la sous-région ; puis des nominations au sein de certains organes et institutions de la Cemac.
Les dirigeants de plusieurs organes et institutions de la Cemac sont en effet arrivés en fin de mandat. Il s’agit notamment du président la Cemac, poste assuré depuis mars 2019 par le président Paul Biya, pour un mandat d’un an ; des six membres du gouvernement de la Cemac, en fonction depuis février 2017 pour un mandat de 5 ans ; du président de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique Centrale (Cosumaf), en poste depuis décembre 2017 pour un mandat de 5 ans.
Principe de rotation en question
Pour l’instant, on ignore si le renouvellement de ces mandants se fera sur la base de la rotation en vigueur depuis l’abrogation du principe de Fort-Lamy en 2010. C’est-à-dire qu’il est prématuré d’affirmer que le Centrafricain Faustin Archange Touadera prendra la tête de la Cemac, un camerounais les reines de la Cosumaf, ou un équatoguinéen la présidence de la Commission de la Cemac.
En effet, il est prévu que la Conférence des chefs d’État évalue d’abord la mise en œuvre de ce principe, qui veut que les ressortissants des États de la Communauté se succèdent à la tête des organes et des institutions, selon l’ordre alphabétique des noms des pays. Il faut dire que malgré son existence, la nomination du président de la Banque de développement des États de l’Afrique Centrale (BDEAC) a été source de frictions entre le Cameroun et le Tchad l’année dernière. Chaque pays a effet clamé que c’était son tour de présider aux destinées de cette banque de développement. Au finish, le poste est revenu au Camerounais Evou Mekou. Le Tchad a néanmoins obtenu la promesse d’« un poste de premier responsable dans l’une des institutions de l’Umac ».
FCFA, Cryptomonnaie
À l’issue du sommet du 17 mars 2023, on pourrait enfin avoir une idée sur « l’évolution » que les chefs d’État de la Cemac souhaitent donner au FCFA, la monnaie communautaire. Il est en effet envisagé que le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), Abbas Mahamat Tolli, présente le fruit de sa réflexion sur la question. Cette réflexion lui avait été confiée en compagnie de la Commission de la Cemac, lors du sommet extraordinaire du 22 novembre 2019. Les chefs d’État avaient néanmoins pris soin de baliser le travail. Ils s’étaient dits attachés à « une monnaie commune stable et forte », et avaient demandé « une réflexion approfondie sur les conditions et le cadre d’une nouvelle coopération » monétaire avec la France.
La cryptomonnaie est l’autre sujet monétaire sur lequel l’arbitrage des chefs d’État de la Cemac pourrait être sollicité. Pour ce faire, une analyse de la situation et les conséquences des cryptomonnaies sur les économies de la sous-région devraient leur être présentées. Il faut dire que la Centrafrique a adopté en avril 2022 le Bitcoin comme monnaie ayant cours légal. Pour le gouverneur de la Beac, cette décision viole les accords de coopération monétaire avec la France, les textes régissant l’union monétaire et les statuts de la Banque des États de l’Afrique centrale.
Programmes avec le FMI
Le sommet du 17 mars prochain tentera aussi de donner un coup de fouet à la mise en œuvre de Pref-Cemac. À l’issue de la rencontre extraordinaire du 18 août 2021, les chefs d’État avaient insisté sur la nécessité pour tous les pays de la sous-région de conclure, courant 2021, des programmes de seconde génération et finaliser les programmes de première génération avec le Fonds monétaire international (FMI). Objectif : accélérer les réformes structurelles en vue de faire face aux conséquences économiques de la pandémie de Covid-19, aggravées par la guerre en Ukraine.
Pourtant, à ce jour, seuls quatre pays sur six ont déjà conclu des programmes avec le FMI conforme aux objectifs du Pref-Cemac. Il s’agit du Gabon, du Cameroun, du Tchad et du Congo. La mise en œuvre des programmes de première génération de la RCA et de la Guinée équatoriale est même grippée.
Aboudi Ottou et Ludovic Amara
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Après plus d’un an de discussions, le Gabon a enfin obtenu que les produits issus de la Zone d’investissement spécial de Nkok soient commercialisés au sein de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). L’annonce a été faite par le secrétaire général de la Zlecaf, Wamkele Méné, à l’issue d’une audience que lui a accordée le président de la République Ali Bongo Ondimba le 6 mars 2023.
« Ces biens pourront dorénavant avoir accès au marché de la Zlecaf. C’est un point très important pour le Gabon de savoir que les biens produits au sein de la zone de Nkok sont aujourd’hui accessibles sur le marché continental », a-t-il affirmé.
Une victoire pour le Gabon. Il faut dire que jusqu’ici les entreprises installées dans les zones franches africaines à l’instar de la ZIS de Nkok n’étaient pas autorisées à commercialiser leurs produits dans la Zlecaf. Car, il s’agit des entreprises extraterritoriales qui bénéficient, en plus de ce statut, des exonérations de TVA sur une durée de 25 ans et d’une exonération des droits de douane à l’import/export au Gabon.
Toutefois, lors d’une visite au Gabon en 2021, le secrétaire général de la Zlecaf avait déjà promis de voir comment intégrer ces zones dans la chaine de valeur de la Zlecaf étant donné qu’elles renferment des investissements avec la création des emplois, la recherche et le développement pour les pays. À noter que les produits de la ZIS de Nkok représentent 40% des exportations du Gabon.
La Zlecaf est un vaste marché de plus d’un milliard de consommateurs dont l’objectif est de développer le commerce entre pays africains dans le but d’industrialiser le continent.
SG
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