Le Nouveau Gabon

Le Nouveau Gabon

L’ambassade du Gabon en France vient de publier une annonce selon laquelle, Crépin Gwodog, administrateur directeur général (ADG) de la Société commerciale gabonaise de réassurance (SCG-Ré), filiale du Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS), sera à Paris dans le cadre de l’opération d’augmentation du capital de ladite société.

« Afin d’obtenir plus d’informations sur l’opération susmentionnée, monsieur Crépin Gwodog, ADG de la société, effectuera le 24 novembre 2022 à 10 h à Paris une tournée de présentation et de placement des nouvelles actions émises auprès des ressortissants de la diaspora gabonaise, de la Cemac et de l’Afrique, résidents en France. Dans cette perspective, l’ambassade en France invite les personnes intéressées par cette opération à bien vouloir prendre part à cette séance de présentation », indique la représentation diplomatique.

En se fondant sur l’autorisation de la Commission de surveillance du marché de l’Afrique centrale (Cosumaf), la SCG-Ré envisage de lever par appel public à l’épargne la somme de 5 milliards dans le cadre d’une opération d’augmentation du capital qui portera son capital social de 10 à 15 milliards de FCFA. Le prix de souscription retenu, compte rendu de la valorisation de ladite société est de 20 000 FCFA par action. Pareil Roadshow a été organisé dans la zone Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) depuis début novembre. Cette opération d’augmentation de capital est justifiée par la nécessité de la poursuite du plan stratégique et de développement de l’entreprise 2022-2027 dont la finalité est de faire de la SCG-Ré le premier réassureur de la Cemac et un fournisseur des services de qualité au sein de la sous-région.

Ceci devrait permettre à la SCG-Ré d’espérer une augmentation de son résultat net de 119,8 %, passant de 794,8 millions de FCFA à 1 747,3 millions de FCFA sur la période indiquée. La société jouit d’une solidité financière sur les dernières années, avec une progression des capitaux propres de l’ordre de 7,8 % en moyenne par an. La souscription des actions SCG-Ré permettra aux investisseurs un dividende annuel moyen de près de 5 %.

S.A.

A l’occasion de la Soirée du plaidoyer en faveur des enfants organisée le 18 novembre dernier par l’Unicef, le ministre de la Communication, Pascal Houangni Ambouroue, a annoncé la gratuité des communications sur la promotion des droits des enfants dans les médias publics.

« Dans son propos circonstanciel, le ministre de la Communication, Pascal Houangni Ambouroue, a réaffirmé l’engagement des plus hautes autorités à promouvoir et défendre les droits de l’enfant au Gabon. Il a également annoncé la gratuité de toutes communications relatives à la promotion des droits des enfants dans les médias publics », apprend-on. Le membre du gouvernement n’a pas indiqué le début de l’implémentation de cette décision.

Mais, une telle action pourrait impacter les directives de la loi de finances qui prescrit des revenus publicitaires à collecter par les médias publics. Cela suppose que pour son application, il faudra passer par la case Parlement, car, les médias à capitaux publics vont devoir renoncer à une partie de l’argent généré par la publicité. Cette mesure pourrait alors toucher le groupe Gabon Televisions et ses filiales dont les capitaux sont publics. 

Comme l’ensemble des États membres des Nations Unies, le Gabon célèbre chaque année, la Journée internationale des droits de l’enfant, instituée en 1954 par l’Assemblée générale des Nations Unies. Le pays commémore également la déclaration des droits de l’enfant adoptée en 1959 et la Convention relative aux droits de l’enfant en 1989 ratifiée par le Gabon le 09 février 1994. Pour l’édition de cette année, le thème retenu est : « le droit à la non-discrimination et l’inclusion des enfants handicapés ». À travers ce thème, apprend-on, il s’agit d’œuvrer à briser le tabou du handicap et de rappeler que tous les enfants sont égaux, par la promotion des droits des enfants vivants avec un handicap et le renforcement des aptitudes et des compétences de prise en charge des intervenants de terrain du secteur.

S.A.

Au cours du colloque qui s’est tenu à Libreville les 17 et 18 novembre derniers sur la monnaie et le développement en Afrique centrale, les enseignants d’université, économistes et autres acteurs de la société civile de la zone Cemac ont globalement penché pour une réforme « profonde » du FCFA.

« Je crois qu’il est apparu de manière assez claire de ces travaux que la coopération monétaire avec la France mérite d’être reformée. Maintenant, au niveau du sens de la réforme, les avis bien évidemment sont partagés. Il y en a qui se contenteraient par exemple d’une réforme même simplement de l’appellation vu la charge symbolique qui est autour de ce nom. Mais, pour la grande majorité, la réforme ne devrait pas se limiter à un changement de nom. Il faudrait une réforme profonde », a expliqué le professeur Alain Kenmogne Simo, agrégé des facultés de droit.

Parité avec l’Euro

Avec cette réforme en gestation, l’on pourrait s’attendre par exemple en plus du changement de nom à la mise en place d’une nouvelle politique de change. Notamment, quitter la parité fixe avec l’euro pour un taux de change flottant ou intermédiaire. « Entre le taux de change flottant et le taux de change fixe, il y a une panoplie de politiques de change intermédiaires. En réalité, nous tendons vers une politique intermédiaire et non plus sur l’arrimage à l’Euro qui pour nous est déjà dépassé. Dépassé parce que nous avons de nouvelles ambitions, une nouvelle stratégie de développement, parce que l’environnement international a également changé », explique le professeur Gabriel Zomo, professeur titulaire à l’Université Omar Bongo de Libreville et responsable des Masters Banque et finances à l’UOB.

Pour cet économiste, les échanges de la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale et Tchad) avec la France constituaient au moment de l’adoption du FCFA comme monnaie, une grande part du commerce extérieur des pays de la zone. Or, aujourd’hui, les partenaires économiques de la zone sont assez diversifiés, avec des échanges qui ont considérablement accru ces dernières années avec la Chine et d’autres pays asiatiques. Dans un tel contexte , « le fait de limiter nos réserves à une seule monnaie nous empêche de gagner en flexibilité contrairement à la diversification des réserves. Les réserves devraient normalement être constituées en fonction de la densité d’échanges qu’on fait avec les partenaires. Ça veut dire qu’aujourd’hui, la Chine, le Brésil, la Turquie se positionnent, et donc, pourquoi constituer nos réserves seulement en euros », s’interroge Dieudonné Mignamissi, agrégé des sciences économiques. Il poursuit : « Les réserves servent justement à faciliter les échanges avec les pays étrangers. Donc, si on avait des réserves en monnaie chinoise, une partie en dollars, une autre en euros… on aurait à mon avis plus de flexibilité en matière de politique commerciale avec les partenaires commerciaux étrangers ».

Par ailleurs, pour le professeur Gabriel Zomo, les pays de la zone devraient chercher à avoir un taux de change faible au vu de la qualité de produits qu’ils proposent sur le marché international. « En général, quand on est spécialisé dans des produits de haute intensité technologique, on a tendance à avoir un taux de change fort. C’est le cas de l’Allemagne. Mais, quand on a des produits bas de gamme, on a tendance à chercher un taux de change plus faible parce qu’il faut vendre. C’est pourquoi l’arrimage à l’euro pose problème. Car, on a une surévaluation tendancielle, alors que nous avons des produits "de bas de gamme" ».

La bonne gouvernance

Cependant, les économistes et autres acteurs de la société civile pensent qu’il ne faudrait pas se limiter à une réforme du FCFA. Car, « quel que soit le nom ou la réforme monétaire que l’on mettrait en place, si elle n’est pas accompagnée des réformes au niveau de l’action publique, des réformes économiques, elle ne nous ferait pas avancer sur le chemin du développement comme on le souhaite. Donc c’est vraiment un ensemble de réformes qu’il faudrait faire à côté de la réforme monétaire », a affirmé le professeur Alain Kenmogne Simo. Et Geoffroy Foumboula Libeka, membre du Copil citoyen, mouvement de la société civile gabonaise d’ajouter que, « le plus important n’est pas le changement de monnaie. Tant qu’il n’y aura pas de discipline, du point de vue de la gestion de nos budgets, des sanctions sur les détournements de fonds publics, on peut changer autant de monnaie qu’on veut, on peut donner n’importe quel nom à notre monnaie, mais rien ne changera. La priorité c’est la bonne gouvernance ».

Créé en 1945, le FCFA renvoie aux colonies françaises puisqu’il signifiait « franc des colonies françaises d’Afrique ». Ce nom a évolué depuis novembre 1972 pour devenir Franc de la coopération financière en Afrique centrale. La réforme exigée par les chefs d’État de la zone depuis 2019 se rapporte à l’évolution des principaux mécanismes actuels de la coopération monétaire avec la France à savoir : la garantie de convertibilité illimitée de la monnaie émise par le BEAC, le FCFA, par la France ; la fixité du taux de change ; la liberté de transfert entre les pays membres de la BEAC et la France ; la centralisation des réserves auprès d’un Compte d’opérations ouvert au trésor français.

Sandrine Gaingne

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Le Mouvement des entreprises de France (Medef), premier réseau d’entrepreneurs de France, va séjourner au Gabon les 5 et 6 décembre 2022, a annoncé le ministère de la Promotion des investissements.

Il s’agit d’une visite de prospection dont les « secteurs des investissements privés publics, du numérique, de l’agriculture, du bois notamment seront à l’honneur », selon le ministère de la Promotion des investissements.

Dans ce sens, le gouvernement va saisir l’occasion pour présenter aux hommes d’affaires français le programme de développement du pays axé principalement sur le Plan d’accélération et de la transformation (PAT).

Pendant son séjour en terre gabonaise, la délégation du Medef devrait également avoir une séance de travail avec la Fédération des entreprises gabonaise (FEG), la principale organisation patronale du Gabon.

L’organisation de cette mission de prospection des opportunités d’investissement au Gabon était au centre d’une séance de travail le 18 novembre, entre le ministre de la Promotion des investissements Hugues Mbadinga Madiya et l’ambassadeur de la République française, Alexis Lamek.

SG

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La Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) a cédé il y a quelques jours ses parts dans le projet minier Maboumine à l’État gabonais. Le contrat de cession a été signé le 18 novembre dernier à Libreville par le gouvernement et la filiale du groupe minier français Eramet.

À en croire Loïse Tamalgo, délégué général d’Eramet au Gabon, Comilog qui détenait 76 % des actifs du projet Maboumine les a cédées à l’État gabonais, « pour permettre de donner un nouveau souffle au secteur minier qui est très important pour l’économie gabonaise », a-t-il justifié.

Après cette transaction qui a couté « un franc symbolique » à l’État gabonais selon la primature, le Gabon devrait engager la recherche des partenaires avec qui il pourrait relancer les activités sur ce site en vue de l’exploitation dudit gisement. Car, les activités y avaient été suspendues depuis environ 8 ans.

Situé à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Lambaréné, province du Moyen-Ogooué, Maboumine est un des plus importants projets miniers dont dispose le Gabon actuellement, dans le sens géologique. Le site qui est pour l’instant inexploité recèle plusieurs métaux, dont du niobium (2e gisement mondial), des terres rares, du tantale, du scandium, des phosphates et de faibles quantités d’uranium. Le projet prévoit la production de 2 millions de tonnes de minerai brut par an qui seront traitées dans une section minéralurgique. Ce qui devrait générer environ un million de tonnes de minerai concentré. C’est « un projet capital pour le développement du secteur minier au Gabon », a commenté le Premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda.

SG

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Le Gabon a augmenté sa production de l’énergie électrique au 2e trimestre, selon de récentes données du ministère en charge de l’Économie. « En glissement annuel, l’indice de production d’électricité a crû de 1,9% comparativement à la même période de 2021 en lien avec la reprise d’activité née de la levée des mesures gouvernementales de lutte contre le Covid-19 », révèle sa note de conjoncture.

Depuis la mise en application de l’assouplissement des mesures gouvernementales, le secteur productif a repris vie : les usines fonctionnent à plein régime. Ce qui a un effet positif sur plusieurs filières, dont l’électricité.

Ainsi, le Gabon a produit 109,28 MW au second trimestre 2022, contre 107,27 MW au cours de la même période l’an dernier. Cette tendance haussière pourrait se poursuivre, car le pays est actuellement en train de multiplier les initiatives pour doper les performances du secteur.

S.A.

Au cours de la 54e conférence annuelle du Réseau habitat et francophonie (RHF), qui s’est tenue du 25 au 27 octobre 2022 à Versailles en France, le directeur général de la Société nationale immobilière (SNI), Hermann Kamonomono, a été nommé administrateur du RHF. Ce dernier est dirigé par un conseil d’administration composé de 15 membres élus pour trois années.

En tant qu’administrateur, Hermann Kamonomono devra, durant son mandat, porter la voie du Gabon au sein de ce réseau, afin de mener des actions de plaidoyer en faveur du droit à un logement convenable dans le monde. Il devra par la même occasion, s’inspirer de l’expérience de ses pairs pour améliorer la disponibilité des logements sociaux au Gabon, dans un contexte où le pays peine à résorber son déficit de logement. Il faut dire que le RHF est une plateforme francophone d’échanges de connaissances et de savoir-faire en matière de logement abordable et valorise les compétences et les expertises entre organismes d’habitat social.

La Société nationale immobilière est membre fondateur du RHF qui a été créé en 1987. Elle avait déjà occupé la présidence de ce réseau en 2006. À cette époque, c’est Antoine N’Goua qui était le directeur général de la SNI. Après Versailles, la 55e conférence annuelle du réseau sera organisée en 2023 à Dakar au Sénégal. 

SG

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Depuis quelques semaines, plusieurs villes du Gabon (Libreville, Lambaréné, Ndjolé…) sont régulièrement exposées aux intempéries qui occasionnent des inondations et des éboulements. D’après un communiqué du ministère de l’Intérieur, datant du 17 novembre 2022, la province du Moyen-Ogooué préoccupe avec une forte montée des eaux depuis le début de la semaine. « En effet, aucun département n’a été épargné par les crues qui paralysent les activités régulières des populations de ce pan du territoire, avec plusieurs localités fortement impactées », précise le communiqué.

Aussi, 23 quartiers sur 24 de la commune de Lambaréné sont dans l’eau. Dans le département de l’Ogooué et des lacs, 11 villages sont inondés. On en compte 18 dans le district de Makouké et 29 à Aschouka. La commune de Ndjolé n’est pas aussi épargnée, l’Ogooué a envahi le grand marché ainsi que les quartiers Bigoma et Missanga.

En plus, apprend-on, deux éboulements (entre Ndjolé et Méguegne et entre Ndolé et Medoumane) sont à l’origine de fortes perturbations du trafic routier sur la Nationale 2. Cette situation pourrait causer des pénuries pour le ravitaillement des produits alimentaires dans la capitale gabonaise. À la suite d’un glissement de terrain à Libreville, il y a quelques semaines, 7 personnes d’une même famille ont perdu la vie.

Face à cette situation, le Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, a convoqué les ministres sectoriels en vue de trouver des solutions pérennes. On ignore pour l’instant ce qui a été décidé. « Les autorités locales et les directions provinciales des départements ministériels concernés sont déjà actives sur le terrain », a néanmoins indiqué Rose Christiane Ossouka Raponda.

Brice Gotoa

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Le chef de l’État gabonais, Ali Bongo Ondimba, prendra part aux travaux du 18e sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Francophonie, qui se tiendront les 19 et 20 novembre 2022 à Djerba en Tunisie, informe la communication présidentielle. Ce sommet de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a pour thème : « La connectivité dans la diversité, le numérique vecteur de développement et de solidarité dans l’espace francophone ».

En sa qualité de membre de l’OIF, depuis 1970, le Gabon, « sous l’impulsion du président de la République, entend se saisir de cette tribune pour présenter ses avancées en matière de respect des Droits de l’Homme, de lutte contre les inégalités à l’encontre des femmes, des enfants et des personnes vulnérables, ainsi que les efforts entrepris au niveau national pour la promotion de l’Égalité femme-homme, de l’autonomisation des femmes et des filles », indique la présidence.

Aussi, apprend-on, le Sommet de Djerba vise également à inciter les États à jouer pleinement leur rôle au sein de cette Communauté linguistique pour en faire un espace culturel dynamique de coopération, porteur de croissance et d’opportunités, de commerce et d’échanges internationaux. « Ces assises permettront d’examiner le projet de cadre stratégique de la Francophonie 2023-2030, axé sur une meilleure gestion des Objectifs de développement durable (ODD), de la promotion de la langue française, des crises sanitaires et de la place des jeunes et des femmes dans l’espace francophone », souligne la même source.

Cette rencontre est organisée après les nombreuses visites effectuées au Gabon par le secrétaire général de la Francophonie, Louise Mushikiwabo. Ce sommet s’achèvera par l’élection du nouveau secrétaire général de l’OIF. La dernière édition du sommet de la Francophonie remonte à 2018. Elle avait eu lieu à Erevan en Arménie, pays qui assure actuellement la présidence de l’OIF.

Brice Gotoa

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Un colloque de deux jours sur la monnaie et le développement en Afrique centrale s’est ouvert ce 17 novembre 2022 à Libreville. Objectif : proposer aux chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Centrafrique et Tchad) des pistes de solutions sur les conditions et le cadre d’une nouvelle coopération monétaire avec la France.

Ainsi, les enseignants d’universités, des praticiens du monde économique et financier et la société civile devront « cibler de façon précise et réaliste les mécanismes opérationnels à mettre en place ou la mutation institutionnelle à opérer en vue de proposer un schéma approprié conduisant à l’évolution de la monnaie comme demandé par l’instance décisionnelle de la Cemac », a souligné Nicole Jeanine Roboty Mbou, ministre gabonais de l’Économie.

Le schéma conduisant à l’évolution de la monnaie commune demandé par les chefs d’État se rapporte à « l’évolution des principaux mécanismes actuels de la coopération monétaire avec la France à savoir : la garantie de convertibilité illimitée par la France de la monnaie émise par la Beac, le franc CFA, la fixité du taux de change, la liberté de transfert entre pays membres de la BEAC et la France et la centralisation des réserves auprès d’un compte d’opérations ouvert au Trésor français », a indiqué le président de la Commission Cemac, Daniel Ona Ondo.  

Cette rencontre fait suite à la session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État de la zone tenue le 22 novembre 2019 à Yaoundé. Au cours de cette réunion, les chefs d’État ont chargé la Commission Cemac et la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) de mener cette réflexion.

Bilan négatif du FCFA

Pour les enseignants des universités et d’autres économistes présents à ce colloque, le bilan du FCFA 60 ans après les indépendances exige en effet de mener cette réflexion. « On sort un peu perdant de cette coopération. Puisque quand on met les choses sur la balance, le côté rouge qui indique les pertes est dominant. On n’a pas vu les échanges s’intensifier, on n’a pas vu les investissements entre les pays s’intensifier, on n’a pas vu les institutions gagner en qualité. Donc, globalement, à part la stabilité macroéconomique, le tableau qui ressort de ce bilan est négatif », a affirmé Dieudonné Mignamissi, agrégé des sciences économiques.

« Nous souhaitons qu’au cours de ce colloque, les véritables problèmes que peut générer le FCFA en termes de frein au développement de l’économie puissent être soulevés et débattus. Parce que nous estimons qu’aujourd’hui, la structuration du FCFA, même si elle a un certain nombre d’avantages, affiche également beaucoup d’inconvénients. Et au-delà de ces inconvénients qu’on peut estimer liés à l’accord de coopération monétaire, il y a aussi et surtout, les problèmes liés à la gouvernance de cette monnaie », a affirmé Célestin Tawamba, président du Gicam, principale organisation patronale du Cameroun.

Face à ce tableau, plusieurs Africains pensent qu’il faut simplement se débarrasser du FCFA et créer une monnaie propre aux pays de la zone Franc, capable d’appuyer et soutenir les efforts d’industrialisation. « Sortir du franc CFA est une décision. Mais, est-ce que c’est possible ? Il faut étudier ensemble les stratégies de sortie puisqu’on est un ensemble de pays », poursuit Dieudonné Mignamissi. Pour d’autres, il faut simplement engager des réformes en profondeur des principaux mécanismes de fonctionnement de l’espace monétaire.

Les propositions faites par les experts au cours de ce colloque seront consignées dans un rapport qui sera remis au président de la Commission qui, lui, se chargera de le transmettre aux chefs d’État de la zone.

Sandrine Gaingne

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