Mis sous pression par le Fonds monétaire international (FMI), le Gabon vient finalement de publier deux rapports d’audit de la gestion des fonds Covid-19. Cet audit portant « uniquement » sur les ressources affectées au fonds spécial créé par décret présidentiel en mars 2020, a été réalisé par le cabinet Deloitte Touche Tohmatsu. Ces deux rapports d’audits couvrent respectivement l’exercice 2020 (du 31 mars au 31 décembre) et l’exercice 2021 (du 1er janvier au 31 août 2021).
De ces documents qui retracent les états financiers du Fonds Covid, il ressort que l’État du Gabon a dépensé un montant cumulé de 53,5 milliards de FCFA pour la lutte contre la pandémie en 17 mois. Soit 36,9 milliards de FCFA entre le 31 mars et 31 décembre 2020 et 16,5 milliards de FCFA de janvier à août 2021.
Les dépenses d’investissements se cumulent à 17,6 milliards de FCFA (17,1 milliards de FCFA en 2020 et 536 millions de FCFA en 2021). Ces fonds ont servi principalement à l’acquisition du matériel informatique et de bureau, ainsi qu’à l’équipement en matériel médico-technique destiné à la mise en place du Laboratoire Pr Daniel Gahouma pour le diagnostic, et celui de l’hôpital de campagne pour la prise en charge des patients Covid-19.
Les dépenses de fonctionnement s’élèvent à 35,8 milliards de FCFA (19,8 milliards en 2020 et 16 milliards entre janvier et août 2021). Selon l’audit, cet argent a été déboursé pour l’achat des consommables de protection individuelle (masques, les lunettes de protection), l’achat de fournitures spécifiques de santé et de laboratoire. Ces dépenses intègrent également les frais de missions, de transports, d’hôtels, la prise en charge de la restauration des malades et du personnel, ainsi que les rémunérations versées à tout le personnel affecté au service de la riposte au Covid-19, achat de fournitures spécifiques de santé et de laboratoire, la communication, l’appui aux sous-commissions provinciales…
Absence de justificatifs
Dans ce rapport, Deloitte pointe surtout des anomalies, incohérences et insuffisance dans la gestion des fonds Covid-19 au Gabon. Notamment l’absence de certains justificatifs en rapport avec des dépenses ordonnées. C’est par exemple le cas de l’achat de matériels, équipements médicaux, des consommables et fournitures médicales d’un montant de 15,924 milliards de FCFA, auprès du fournisseur Jinjianj Jiaxing.
Au sujet de ce marché passé en 2020, l’auditeur indépendant affirme ne pas être en mesure « d’attester de la réception effective des investissements et autres achats… pour un montant de 8 milliards de FCFA ».
Concernant le même fournisseur étranger, les auditeurs mentionnent « des insuffisances documentaires » au sujet de la commande de 175 respirateurs passée en 2020 pour un montant global de 4,08 milliards de FCFA. Si le contrat passé avec le fournisseur, la facture pro forma et la preuve du paiement ont été mis à la disposition de l’auditeur, la liasse fournie au conciliateur s’est avérée incomplète. « En absence de facture(s) définitive(s) de bons de réception de ces matériels et équipements, les premières procédures d’audit mises en œuvre n’ont pas permis de valider la réalité et l’éligibilité de cette opération (…) », avise l’auditeur.
Toutefois, l’exploitation du fichier de suivi des stocks placés sous la responsabilité du Conseiller du président de la République a permis de retracer la réception de 183 respirateurs. « Soit 8 de plus que la quantité commandée et réglée dont 26 auraient été livrés aux bénéficiaires finaux », observe le rapport. Mais les preuves du transfert effectif de ces 26 appareils n’ont pas été fournies au conciliateur. D’où sa réserve au sujet de cette dépense. « Nous ne sommes pas à mesure de nous prononcer sur le transfert aux bénéficiaires effectifs de 26 respirateurs acquis au montant de 712 millions de FCFA », conclut-on.
Le cas GSEZ
Le rapport épingle également une commande passée par l’État du Gabon au fournisseur GSEZ. Au sujet de cette opération portant sur des achats d’équipements et des consommables médicaux Covid, Deloitte relève l’absence de convention avec le prestataire, « malgré le montant élevé de la transaction », soit plus de 4 milliards de FCFA. L’autre curiosité consignée par l’auditeur est que le fournisseur concerné (GSEZ) n’est pas spécialisé dans le domaine de la fourniture de consommables et équipements médicaux. Par conséquent, le cabinet d’audit n’a pas pu valider le montant de 1,8 milliard de FCFA évalués pour ce matériel constitué notamment de 100 000 kits tests pour un montant de 1,4 milliard de FCFA.
Suite à toutes ces anomalies et incohérences, le cabinet Deloitte dit ne pas être en mesure « d’exprimer une opinion favorable sur les états financiers du fonds spécial de lutte contre l’épidémie » sur la période de mars à décembre 2020. Car, « nous n’avons pas obtenu de différentes parties prenantes à notre mission (Agence comptable du Copil, services du ministère du Budget et des comptes publics et le ministère de la Santé), les éléments probants suffisants et appropriés pour fonder une opinion d’audit sur ces états financiers », explique-t-on dans ledit rapport.
Achat des vaccins
Sur la période comprise entre janvier et août 2021, l’audit note également des manquements dans la gestion des fonds alloués à la lutte contre le Covid. C’est par exemple le cas dans l’achat des vaccins. L’auditeur constate une différence « significative » entre les quantités commandées et payées (890 000 doses de vaccins) courant mai 2021 et les quantités livrées postérieurement à la clôture de la période auditée (soit à partir de septembre 2021, réception de 622 242 doses de vaccins). « Il se dégage un écart de 267 758 doses de vaccins pour lesquels nous n’avons pas reçu d’explications », rapporte l’audit.
Selon les données du rapport, le fonds spécial de lutte contre le Covid a été financé essentiellement par l’État gabonais et les bailleurs de fonds. Dont le Fonds monétaire international (FMI) à travers un financement d’urgence au titre de l’Instrument de financement rapide (IFR) de 177,2 milliards de FCFA en 2020.
À noter que la publication de ces rapports d’audit du fonds Covid était l’une des conditions du FMI pour le décaissement d’un financement de 124 milliards de FCFA au titre des première et deuxième revues du Mécanisme élargi de crédit (MEDC), approuvé en juillet 2021 pour un montant global de 553,2 millions de dollars américains (307 milliards de FCFA). Ces rapports d’audit ont été publiés sur le site du ministère de l’Economie le 17 juin 2022.
Sandrine Gaingne
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Le président de la République du Gabon, Ali Bongo Ondimba n’ira plus à Port-Gentil ce 24 juin comme c’était prévu dans son agenda. Cette visite a été annulée, a annoncé le porte-parole de la présidence de la République, dans un tweet ce 23 juin 2022.
À en croire Jessye Ella Ekogha, cette visite du chef de l’État dans la capitale économique a été annulée en raison de « la recrudescence des cas Covid-19 à Port-Gentil ».
Selon certaines sources, le président de la République devait s’y rendre pour l’inauguration du Centre de multisectoriel de formation et d’enseignement professionnels (Cmfep) de Ntchengué dans le 4e arrondissement de Port-Gentil (Ogooué-Maritime). Un centre construit par le Gabon pour former les jeunes en fonction de la demande du marché de l’emploi. Notamment dans les filières génie mécanique, génie industriel et électronique, ingénierie du soudage...
Depuis quelques semaines en effet, le Gabon enregistre une remontée des cas de Covid-19. Dans l’Ogooué-Maritime par exemple, l’on est passé de 16 cas confirmés le 15 juin 2022 à 30 cas le 22 juin. À la même date, le Gabon enregistre un total de 305 cas actifs sur le territoire national.
SG
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« Face à cette remontée du nombre des nouvelles contaminations, le gouvernement lance un appel à la population de renouveler de vigilance face à la Covid-19 par le respect des gestes barrière, et l’adhésion massive à la vaccination », a déclaré le ministre de la Santé publique, Guy Patrick Obiang Ndong (photo). L’autorité tutélaire du secteur de la santé au Gabon était face à la presse ce 23 juin à Libreville. Occasion pour lui de rappeler que « le port du masque dans les espaces publics, le lavage des mains, la distanciation physique, le dépistage et la vaccination ont montré leur efficacité contre la Covid-19 ».
Le ministre Obiang Ndong a ainsi recommandé à toutes les personnes qui n’ont pas encore été vaccinées, qui hésitent à se faire vacciner ou celles n’ayant pas un schéma vaccinal complet, d’aller se faire vacciner. Car, a-t-il expliqué, le vaccin demeure la seule arme aujourd’hui dont dispose le pays pour être résilient contre la Covid-19. À en croire le ministre de la Santé, cet appel au respect des mesures barrières intervient dans un contexte où, l’analyse épidémiologique de ces dernières semaines montre un dédoublement du nombre de nouvelles contaminations au Gabon. Elles sont en effet passées de 1 à deux cas par jour au mois de mai, puis de quatre à cinq cas par jour les deux premières semaines du mois de juin 2022. Au 23 juin, le pays enregistre 10 cas par jour.
Selon le ministre de la Santé, les sous variants du virus Omicron sont responsables de cette nouvelle remontée des cas. En outre, cette recrudescence survient dans un contexte de grippe saisonnière. Ce qui facilite la contamination communautaire visible à travers les symptômes suivants : la fièvre, les céphalées, l’écoulement nasal, le mal de gorge, l’éternuement…
Sylvain Andzongo
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Le ministère de l’Intérieur à travers sa Commission supérieure des jeux de hasard lance un appel à manifestation d’intérêt pour la réalisation des activités de jeux de divertissement, d’argent et de hasard, informe un communiqué dudit ministère. La Commission invite les opérateurs économiques intéressés à manifester leur intérêt pour l’obtention des autorisations, licences, déclarations d’exploitation des établissements des jeux de divertissement, d’argent, de hasard ou en ligne. L’objectif des autorités gabonaises est de réguler le secteur.
« L’environnement des jeux de hasard au Gabon est depuis février 2021, régi par un nouveau cadre normatif, notamment l’ordonnance N° 0012/PR/2020 du 14 août 2020 portant Réglementation des jeux de divertissement, d’argent et de hasard en République gabonaise, dont les principales innovations sont l’ouverture à la concurrence dudit secteur et l’instauration d’un numerus clausus pour l’implantation des établissements de jeux sur le territoire national » renseigne le communiqué de l’appel à manifestation d’intérêt.
Au Gabon, conformément aux dispositions de la loi, les formes d’exploitation de jeux de divertissement, d’argent et de hasard sont réparties en trois catégories d’établissement ou d’entreprise. La première catégorie concerne les casinos, les loteries, l’exploitation des machines ou d’appareils à sous. La deuxième catégorie concerne les paris sur les courses de chevaux en salles, en hippodromes ou en kiosques et les paris sportifs en salles ou en kiosques. Et enfin, la troisième catégorie concerne les entreprises de paris en ligne. « À ce titre, l’application de cette loi suggère un encadrement plus large des activités assimilées en exigeant le respect des conditions administratives, techniques et financières contenues dans le cahier de charges », précise la Commission supérieure des jeux de hasard.
L’autorisation d’exercer, apprend-on, court sur une période de cinq ans renouvelables. Un exploitant peut souscrire pour une ou toutes les catégories. L’intérêt manifesté par un opérateur économique est assujetti au paiement de frais de dossier dont les montants sont non remboursables. L’acquittement de ces frais n’implique aucune obligation de la part de la Commission.
Brice Gotoa
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Le directeur général de l'Agence nationale de la promotion des investissements (ANPI), Ghislain Moandza Mboma, est désormais le 1er vice-président du Réseau international des agences francophones de promotion des investissements (Riafpi). Il a été élu lors de la 5e Conférence annuelle du Riafpi qui s’est tenue du 20 au 22 juin 2022, à Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC). Le Gabonais devient ainsi membre du Comité international qui est l’organe de gestion du réseau, informe l’ANPI dans un communiqué rendu public ce 23 juin 2022.
Le DG de l’ANPI est élu pour un mandat de quatre ans. Et en tant que 1er vice-président du Réseau, il a la responsabilité de faire la promotion du Riafpi au sein de « sa zone, susciter de nouvelles adhésions d’une part, créer une synergie active au sein de l’espace en encourageant les autres Agences déjà membres à participer aux activités du Réseau et à s’acquitter de leurs cotisations, d’autre part », explique l’ANPI.
La 5e Conférence annuelle du Riafpi était centrée sous le thème « Optimisation des flux d’investissements intra-pays au sein de l’espace francophone : Défis et stratégies ». Pendant les travaux, le directeur général de l’ANPI-Gabon a montré la nécessité d’investir davantage dans les chaînes de valeur sur la base des avantages comparatifs et des alliances stratégiques nécessaires à créer entre les entreprises des pays membres du Réseau.
Ghislain Moandza Mboma est le directeur général de l’ANPI depuis novembre 2020. Diplômé de l’Institut national des sciences de gestion de Libreville, il a dirigé plusieurs structures notamment dans le secteur de la finance. Il a été directeur de Western Union chez BGFIBank Group, directeur général de Loxia EMF (filiale du groupe BGFIBank en charge de la microfinance). Il a également été directeur régional chargé des pays francophones pour le groupe turc Yildirim Holding, spécialisé dans les mines, l’énergie, la construction navale.
SG
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La République tchèque souhaite investir au Gabon dans les secteurs du pétrole et du gaz. C’est ce qui ressort des échanges entre le secrétaire d’État tchèque, Miloslav Stasek et le ministre gabonais du Pétrole et du Gaz, Vincent De Paul Massassa, le 22 juin 2022 à Libreville.
« La République tchèque est présente au Gabon notamment avec un contrat conclu avec la Sgepp (Société gabonaise d’entreposage des produits pétroliers). Et dans la diversification en termes de grossissement du portefeuille gazier au Gabon, la République tchèque, au travers de la Sgepp, est appelée à jouer un rôle encore beaucoup plus important », a déclaré Vincent de Paul Massassa.
Au secrétaire d’État tchèque, le membre du gouvernement a présenté les opportunités d’affaires du pays dans l’amont pétrolier. Il a notamment rappelé le 12e appel d’offres sur la vente des blocs que le Gabon vient de conclure « et pour lesquels il y a de la marge pour des négociations de gré à gré ; mais également au niveau de la Sogara (Société gabonaise de raffinage) et la GOC (Gabon Oil Company) », a insisté le ministre du Pétrole.
Pour Miloslav Stasek, le Gabon est un pays riche en ressources naturelles. « La République tchèque dans le contexte actuel est dépendante d’importations énergétiques. Ceci étant, notre pays représente aussi beaucoup des technologies de pointe qui peuvent inspirer le Gabon. Autrement dit, nos pourparlers et notre coopération s’avèrent importants pour vous et pour nous, je l’espère », a commenté le secrétaire d’État de la République tchèque. Et de poursuivre « Le Gabon est un pays extrêmement important pour nous. On espère bien nouer un partenariat stratégique, pour qu’il devienne le premier pays africain pour nous, en termes de coopération stratégique en plus de celle qui existe déjà, comme l’éducation, le tourisme. Il y a beaucoup d’opportunités, et nous espérons que nos échanges vont se concrétiser ».
La République tchèque est aussi présente au Gabon dans les domaines de la défense, la santé et les mines. Ce pays de l’Europe du centre explore également les opportunités d’investir dans les secteurs des infrastructures et même dans l’écologie.
Brice Gotoa
La Première dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba, a inauguré ce 22 juin 2022, le centre de santé de Bifoun dans la province du Moyen-Ogooué. Ce centre de soins disposant d’une maternité vient d’être « entièrement réhabilité » et équipé d’une unité autonome de production d’énergie solaire. Son inauguration s’est faite en présence de Ségolène Royal, candidate malheureuse à la présidentielle française de 2007 et fondatrice de l’ONG « Désirs d’Avenir pour la planète ».
« Le centre de santé de Bifoun est un centre neuf qui a aujourd’hui un centre d’accueil amélioré avec un plateau technique qui permet d’assurer la prise en charge de n’importe quel type de pathologie. Nous avons également doté le centre d’une ambulance qui permettra de transférer les patients qui ont des problèmes graves, des pathologies graves aussi bien à Libreville qu’à Lambaréné », a déclaré le ministre de la Santé, Dr Guy Patrick Obiang Ndong.
Ces travaux de réhabilitation ont été rendus possibles grâce à la Fondation Sylvia Bongo Ondimba (FSBO) en collaboration avec Désirs d’avenir pour la planète. L’installation des équipements solaires constitue d’ailleurs l’apport de l’organisation Désirs d’Avenir pour la planète, porteuse du programme « Maternités solaires » promu en Afrique par Ségolène Royal. « Nous avons lancé le projet de ''maternités solaires'' pour aider les femmes à ne plus accoucher dans l’obscurité, ou de ne plus subir les coupures de courant. C’est un projet des femmes d’Afrique. Je n’ai apporté qu’une petite contribution à ce magnifique projet. Les panneaux solaires et les batteries solaires sont fabriqués à Poitou-Charentes (France), ma région », a expliqué Ségolène Royal.
Au Gabon, ce programme d’installation de kit d’énergie renouvelable cible dix maternités réparties dans l’ensemble des provinces. « Dans les prochains mois, nous irons dans la province de l’Ogooué Ivindo, dans le Haut-Ogooué et dans la province du Woleu-Ntem. Et pour les autres provinces, ce sera de manière progressive. Mais, c’est un projet national qui va impacter les neuf provinces du Gabon », a promis Dr Guy Patrick Obiang Ndong.
Pour mener à bien ce projet, le ministre de la Santé annonce la signature dans les prochains jours, d’un contrat de partenariat avec l’entreprise chargée d’installer les panneaux solaires du centre de santé de Bifoun, afin qu’elle fasse de même dans les autres villes du pays.
Sandrine Gaingne
La Compagnie industrielle et commerciale des mines de Huazhou (Cicmhz) a en projet d’augmenter sa production de manganèse au Gabon. Cette révélation est faite par le ministre des Mines, Elvis Ossindji.
Il déclare à cet effet, ce 22 juin : « J’ai eu une séance de travail avec le vice-président de l’entreprise Cicmhz. Notre rencontre portait sur les perspectives de développement de cette entreprise qui travaille déjà à l’augmentation de ses capacités de production et à la création de valeur locale ».
Le membre du gouvernement ne donne pas de détails sur le niveau d’augmentation des activités prévu par Cicmhz. Mais l’on sait que la production de cette société tourne actuellement autour de 400 000 tonnes l’an. Une augmentation de la production devrait normalement aller au-delà de ce chiffre.
La société chinoise Cicmhz bénéficie depuis 2007 d’un permis d’exploitation minière au Gabon. Ce permis a été renouvelé en 2017 avant son actualisation le 26 février 2021. Le pays mise en effet sur le manganèse pour la diversification et l’accélération de la transformation de son économie. Le pays souhaite voir sa production annuelle de manganèse passer d’environ 7 millions de tonnes à 10,3 millions de tonnes en 2023.
S.A.
Le collectif budgétaire récemment introduit au parlement par le gouvernement gabonais vient d’être adopté par les députés. Ainsi, à la suite de l’audition, la semaine dernière, d’Edith Ekiri Mounombi Epse Oyouomi, ministre du Budget et des comptes publics et de sa collègue de l’Économie et de la relance, Nicole Jeanine Lydie Roboty-Mbou, les députés ont adopté le 20 juin, à la quasi-unanimité (118 pour, un contre), le projet de loi de finances rectificative 2022.
Ce budget est désormais arrêté à 3 295,6 milliards de FCFA contre 2 936,6 milliards dans le texte initial. « Une satisfaction pour les membres du gouvernement », commente le ministère du Budget. Car, le parlement n’a pas entravé ce collectif budgétaire. En effet, en conseil des ministres, le gouvernement avait entériné un projet de loi visant à modifier la loi de finances 2022, en augmentation de 359 milliards FCFA. Cette hausse budgétaire, avaient expliqué les autorités, est consécutive à la hausse des prix mondiaux des carburants et de la farine. De même, le Gabon espère également accroître sa production pétrolière ainsi que celle du manganèse.
Dans cette veine, le gouvernement évalue les recettes budgétaires à 2 239,4 milliards FCFA dans le nouveau budget contre 1924,6 milliards FCFA arrêtés dans la loi de finances initiale, soit une hausse de 314, 8 milliards FCFA, résultant essentiellement des revenus du secteur pétrolier. Aussi, les recettes affectées aux collectivités locales, aux organismes internationaux et aux établissements publics augmentent de 4,4 milliards FCFA. Les ressources de trésorerie et de financement quant à elles se chiffrent à 960,1 milliards FCFA dans la nouvelle loi de finances, contre 920,3 milliards FCFA précédemment. Soit un accroissement de 39,8 milliards FCFA, en lien avec les appuis budgétaires du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque africaine de développement (BAD) ainsi que l’émission de titres publics.
Pour ce qui est des dépenses, les dépenses budgétaires (hors dépenses affectées aux tiers) sont majorées de 109,7 milliards de FCFA et passent de 1992,5 milliards FCFA dans la loi de finances initiale à 2 102,2 milliards FCFA dans la nouvelle. Cette hausse concerne les charges financières de la dette, les dépenses de fonctionnement, les dépenses d’investissement.
Sylvain Andzongo
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Le minier australien Apollo Minerals a annoncé le 21 juin dernier, avoir finalisé l’acquisition des 20 % des parts restantes de Trek Metals Limited dans le projet de zinc-plomb de Kroussou, dans la province de la Ngounié au Gabon. Ce qui fait de l’entreprise australienne le propriétaire de la totalité de ce projet d’exploration de zinc-plomb qui comprend le permis de prospection G4-569, et qui couvre 986,5 km2 dans la province de la Ngounié.
« Nous sommes ravis d’avoir conclu l’accord avec Trek, permettant à la société de s’assurer la propriété à 100 % du projet d’exploration de zinc-plomb de Kroussou à l’échelle de la province, où nous continuons d’explorer et de développer les découvertes de métaux de base à Dikaki et Niamabimbou en plus des activités sur les cibles d’exploration régionale », a commenté le directeur général d’Apollo, Neil Inwood.
Et en contrepartie de l’acquisition de ces 20 %, Apollo Minerals a déboursé la somme de 250 000 dollars australiens, soit environ 108 millions de FCFA, apprend-on.
Rappelons que le Gabon fonde beaucoup d’espoirs sur ce projet de zinc et de plomb dans un contexte où le pays veut se servir de son secteur minier pour diversifier son économie actuellement dépendante du pétrole.
SG
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