Au sortir de la toute première session de son Comité de politique monétaire (CPM) de l’année 2022, organisée le 28 mars par visioconférence, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) a revu à la hausse deux de ses principaux taux directeurs. Ainsi, le Taux d’intérêt des appels d’offres (TIAO), principal taux de la Beac qui représente la rémunération perçue par la banque centrale commune aux pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) pour fournir de la liquidité aux banques commerciales, passe de 3,5% à 4%, soit une hausse de 0,5 point.
La même proportion d’augmentation est appliquée au Taux de la facilité de prêt marginal, qui est passé de 5,25% à 5,75% depuis le 28 mars 2022. Le Taux de la facilité de prêt marginal est la rémunération de la banque centrale lorsque celle-ci fournit de la liquidité aux banques commerciales, pour une durée n’excédant pas 24 heures. Ce taux directeur est généralement le plus élevé des banques centrales.
Grâce au relèvement de ses taux directeurs, la Beac va rendre la liquidité plus coûteuse pour les banques commerciales. La banque centrale espère que cela va se répercuter sur le coût du crédit bancaire et restreindre son accès. Ce qui devrait réduire ainsi la création monétaire dans l’espace Cemac, souvent à l’origine de la hausse généralisée des prix que la Beac souhaite manifestement combattre.
En effet, dans le communiqué ayant sanctionné le premier CPM de l’année 2022, la banque centrale projette « une remontée des pressions inflationnistes à 3,6% en 2022, contre 1,6% un an plus tôt (soit +2,6% en glissement annuel) », en lien « avec la forte hausse des prix des produits importés, notamment alimentaires… ». En plus de ce taux d’inflation projeté, qui est de 0,6 point au-dessus du seuil de 3% admis dans l’espace Cemac, la BEAC table sur une augmentation de la masse monétaire de 13,5% en 2022. D’où la nécessité de décourager l’octroi du crédit en durcissant les conditions de refinancement des banques commerciales par la banque centrale.
Après avoir fortement encouragé le financement des économies de la Cemac au début de la pandémie du Covid-en mars 2020, à travers des mesures volontaristes comme la suspension des opérations de reprise de liquidité dans les banques, la reprise des opérations hebdomadaires d’injection de la liquidité dans les banques, le relèvement du seuil de ces injections de liquidité à 500 milliards de FCFA par semaine en cas de besoin, la Beac change donc l’orientation de sa politique monétaire.
Brice R. Mbodiam
La société Gabon Advanced Wood Sarl (GAW), spécialisée dans l’exploitation forestière, a récemment obtenu un nouveau certificat FSC (Forest Stewardship Council) pour la gestion de 180 000 hectares dans sa concession Ogooué située dans le Haut Ogooué et l’Ogooué Lolo, informe l’ONG FSC Africa. Cette concession comprend 25 996 hectares de zone conservée, environ 309 espèces d’arbres répertoriées et des espèces de mammifères menacées telles que les éléphants, les chimpanzés et les gorilles.
Cette certification donne la possibilité à la société Gabon Advanced Wood de trouver des débouchés pour son bois en participant au développement de filières certifiées au niveau local et en favorisant la communication entre acheteurs et vendeurs de bois certifié FSC, soutient l’ONG. Elle ajoute que cette certification devrait profiter à la bonne gestion des forêts et aux communautés villageoises du Gabon.
A en croire l’ONG, c’est le premier certificat de gestion forestière FSC délivré au Gabon depuis 2014. « C’est une étape importante pour l’ambition du Gabon de faire certifier toutes ses concessions forestières », soutient l’institution. On se souvient qu’en 2018, le président Ali Bongo Ondimba avait déclaré que toutes les concessions forestières du Gabon devraient être certifiées FSC. Et les exploitants forestiers ont jusqu’en 2025 pour se conformer. L’objectif est de lutter contre le commerce du bois illégal, et promouvoir l’exploitation et le commerce responsables des ressources forestières. « Avec ce certificat, la superficie totale de forêt naturelle gérée de manière responsable au Gabon sous certification FSC atteint 2 242 051 ha », soutient l’ONG.
Situé dans la ville de Moanda, dans le sud-est du pays, Gabon Advanced Wood fournit des grumes certifiées aux industries de transformation implantées dans la zone économique spéciale (ZES) de Nkok.
SG
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Suite à la guerre qui oppose l’Ukraine et la Russie depuis le 24 février 2022, le ministère gabonais des Affaires étrangère annonce que sur les 20 Gabonais officiellement identifiés, 16 ont été rapatriés de l’Ukraine vers d’autres pays d’accueil. L’annoncé a été faite par le directeur centrale de la communication du ministère des Affaires étrangères, Michel Franck Nembe Lessibi, le 29 mars sur la télévision nationale.
« Des opérations de recensement ont montré que 20 Gabonais vivaient en Ukraine. 16 Gabonais ont pu être exfiltrés de la manière suivante : 4 étudiants ont regagné le Gabon, 4 étudiants se trouvent au Luxembourg, 2 étudiants en France, 1 étudiant au Maroc, 1 étudiant en Turquie et 4 étudiants en Allemagne. En revanche, 4 Gabonais ont décidé de rester en Ukraine, notamment 1 à Ivano-Frankivsk et 3 autres à Kherson, pour des raisons de convenance personnelle », a déclaré Michel Franck Nembe Lessibi.
Le ministère des Affaires étrangères a saisi cette occasion pour rappeler que conformément aux dispositions constitutionnelles, la protection des Gabonais à l’étranger est un devoir. « La situation de nos compatriotes est suivie avec la plus grande attention par le président de la République et le gouvernement. Les ambassades du Gabon en Russie, en Allemagne, en Belgique et en France demeurent en contact constant avec les compatriotes se trouvant sur le territoire de leur juridiction et ceux restés en Ukraine », poursuit-il.
Depuis le début du mois de mars, le Gabon a également mis en place des numéros d’urgence pour ses ressortissants vivant en Russie et en Ukraine. « Le ministère des Affaires étrangères invite les familles à la quiétude et se tient prêt à un rapatriement au Gabon si les circonstances l’exigent et si les intéressés le demandent. L’État à travers le ministère des Affaires étrangères assurera toujours sa mission d’assistance et de secours à l’accompagnement des Gabonais de l’étranger », précise le ministère.
Brice Gotoa
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Au Gabon, l’activité ferroviaire s’est achevée avec des résultats contrastés, selon la note de conjoncture économique du ministère de l’Economie. En effet, explique la note, le transport de passagers s’est bonifié de 39,2 % grâce à l’assouplissement des mesures gouvernementales de lutte contre la pandémie de coronavirus. Ainsi, à fin 2021, le nombre de passagers transportés par le chemin de fer gabonais est de 226 976 contre 163 113 au cours de la même période en 2020.
Pour ce qui est du volume global de marchandises transportées par voie ferrée, il s’est amélioré de 9,8 % à 9,79 millions de tonnes, en lien avec le trafic du manganèse (+11,7 %) et des produits pétroliers (+15,4 %). En effet, 9 002 722 tonnes de manganèse ont été transportées en 2021, contre 8 061 642 tonnes en 2020. Les produits pétroliers affichent 83 178 tonnes en 2021 contre 72 099 tonnes en 2020.
Dans le même temps, sur le plan commercial, le chiffre d’affaires s’est replié de 6,1 %, plombé par la mauvaise orientation du trafic de tous les autres produits (grumes, bois débité, bois débité conteneurisé…). Ce chiffre est de 85,12 milliards de FCFA en 2021, contre 91,27 milliards l’année précédente.
S.A.
Pour stocker les fonds issus des ressources halieutiques, le Gabon a créé un compte de commerce intitulé « Développement durable du secteur pêche et aquaculture », a-t-on appris dans la loi de finances 2022.
D’après l’article 23 de la loi de finances 2022, ce compte de commerce retrace en recettes, « les fonds de concours issus de l’appui à la mise en œuvre de la politique sectorielle, les recettes issues du prélèvement des ressources halieutiques, le droit perçu lors de la délivrance du certificat sanitaire des produits de la pêche, la taxe de renouvellement des licences, permis, agréments et autorisations », souligne le document.
Et en dépenses, les fonds stockés dans ce compte de commerce vont permettre de mener les projets de développement des infrastructures de la pêche, d’améliorer la gouvernance du secteur halieutique et faciliter la traçabilité et la garantie de la qualité pour les consommateurs, indique la loi de finances.
Ce compte de commerce est créé quelque temps après le renouvellement de l’accord de partenariat dans le secteur de la pêche (APP) entre le Gabon et l’Union européenne (UE). Et comme l’affirmait lors des « Matinées PAT (plan d’accélération de la transformation) », l’ancien ministre de la Pêche Biendi Maganga Moussavou, les fonds issus de ce partenariat vont être logés dans ce compte de commerce.
À noter que l’activité créée par ce protocole d’accord entre le Gabon et l’UE devrait générer un chiffre d’affaires de 576 milliards de FCFA par an. L’UE a également prévu de verser au Gabon un appui à la mise en œuvre de la politique sectorielle de la pêche du pays, dont le montant annuel est d’un million d’euros (656 millions de FCFA). Ce, pour faciliter le développement de la politique de la pêche au Gabon. La compensation pour l’accès aux eaux et ressources halieutiques de la zone de pêche du Gabon, calculée sur la base d’un tonnage de référence annuel de 32 000 tonnes, est d’un peu plus d’un milliard de FCFA par an.
Sandrine Gaingne
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Le trafic aérien au Gabon a considérablement augmenté au cours de l’année 2021 confirmant la reprise observée depuis fin septembre 2021. Selon les données du ministère de l’Économie, cette bonne performance s’est traduite par les mouvements commerciaux des avions qui sont passés de 7 281 en 2020 à 8 995 en 2021 sur la même période, soit une hausse de 23,5 %. En 2020, les mouvements commerciaux des avions avaient chuté de 52,4 % en raison de la crise sanitaire.
La bonne performance enregistrée en 2021, « est soutenue par le dynamisme de la compagnie Afrijet, l’arrivée d’une nouvelle compagnie aérienne (la Nationale Airways Gabon) et l’augmentation des rotations sur le réseau international », justifie le ministère de l’Économie. Ces bonnes performances ont été principalement portées par le réseau domestique qui enregistre une hausse du trafic de 39,8 % en 2021. Le réseau international quant à lui enregistre une hausse de 12,9 % du trafic.
Parallèlement, le nombre de passagers a suivi une tendance haussière affichant 428 410 personnes transportées, soit un bond de 43,5 % par rapport à 2020. Une année au cours de laquelle le nombre de passagers s’est effondré de 62,4 % à 298 629 personnes transportées. « Ce bon résultat s’explique par le dynamisme des compagnies et l’augmentation des rotations suite à l’assouplissement des mesures gouvernementales de lutte contre le Covid-19 », explique le ministère de l’Économie.
Toutefois, le fret n’a pas suivi la même tendance haussière. Il a reculé de 4,1 % à 11 702 tonnes, plombé par le réseau international (-5 %).
SG
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Pour freiner la flambée du coût de la vie impacté par la Covid-19, le Gabon envisage de réduire les droits de douane appliqués à 23 produits importés, apprend-on de la loi de finances 2022. « Dans le cadre de la préservation du pouvoir d’achat des ménages, il est institué à l’importation des produits dits “de première nécessité”, un taux global réduit de 5% », indique l’article 5 de la loi de finances.
Il s’agit des pâtes alimentaires, des conserves de poissons, du riz, du lait, de la viande, du poisson et de la volaille. Dans les détails, l’on retrouve des cotis de porc, des cuisses et ailes de poulet, des maquereaux, des bars, du lait et de la crème de lait, les spaghettis sans œufs, des préparations pour l’alimentation des enfants, de la tomate double concentrée…
Selon une source douanière, cette mesure permet aux importateurs de bénéficier d’un rabais dans le cadre de l’acheminement de leurs marchandises. Ce qui aura un impact sur les prix des produits concernés dans les marchés, en augmentation depuis le début de la crise sanitaire.
Sandrine Gaingne
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Le commerce des véhicules a régressé au cours de l’année 2021, selon les statistiques du ministère de l’Économie. Au cours de la période sous revue, indique la source, le nombre des véhicules vendus a fléchi de 2,3 % à 2 505 unités.
« Cette contraction, explique le ministère, est imputable à la fois au ralentissement de l’activité dans certains secteurs du fait de la persistance de la crise sanitaire, et au départ d’un concessionnaire automobile du syndicat de l’Union des représentants des automobiles industriels (URAI) ».
Dans la même veine, le négoce de véhicules industriels a reculé de 11 %, pour afficher un chiffre d’affaires de 31,24 milliards FCFA contre 35,23 une année auparavant. Cette contreperformance est liée à une demande moins importante des principaux clients de la branche que sont les forestiers, les mines et le secteur économique du bâtiment et des travaux publics.
Le ministère note que de façon générale, l’activité du secteur a été fragilisée par les mesures gouvernementales de lutte contre le Covid-19, notamment le couvre-feu qui a entraîné un réaménagement des horaires de fonctionnement des commerces alors même que la demande domestique a décliné.
S.A.
D’après les statistiques de la direction générale de l’Économie et de la Politique fiscale, à fin décembre 2021, le chiffre d’affaires du manganèse au Gabon est passé de 744 milliards FCFA en 2020 pour se situer à 697 milliards de FCFA. Soit un fléchissement de 6,3 % en glissement annuel.
« La baisse du chiffre d’affaires est consécutive à la détérioration de 1,1 % des cours moyens du minerai gabonais à 3,73 USD/dmtu (Unité Dry Metric Ton Units : NDLR) et à la baisse du taux change USD/FCFA de 3,7 % sur la même période » renseigne la note de conjoncture de février 2022.
Pour sa part, la production nationale de manganèse s’est consolidée de 12,8 % à 9,5 millions de tonnes en 2021 comparativement à la même période l’an dernier. Cette performance, selon le ministère de l’Économie, a été réalisée grâce aux résultats « exceptionnels » obtenus par Comilog (+21,2 % à 6,9 millions de tonnes) sur le plateau d’Okouma (expansion de la mine et constants progrès opérationnels), et au bon rendement de Compagnie industrielle et commerciale des mines de Huazhou (Cicmhz) (+32 % à 1,1 million de tonnes) sur la mine de Ndjolé. En glissement trimestriel, la production a ralenti de 2 % au quatrième trimestre du fait des problèmes rencontrés par Nouvelle Gabon Mining (NGM).
Sur le plan commercial, les exportations et les ventes ont respectivement augmenté de 11,7 % et 12 % sur la période sous revue, portées par la bonne orientation de la demande. Enfin, les effectifs ont augmenté de 21,6 % à 2 773 agents pour une masse salariale de 73,4 milliards FCFA.
Selon les explications du ministère de l’Économie, le Gabon devrait voir sa production de manganèse au cours de l’exercice 2022 se situer à 10,06 millions de tonnes, en progression de 6,9 % par rapport à 2021. Sur la période 2023-2024, le Gabon projette une production moyenne de 11,11 millions de tonnes de manganèse.
Brice Gotoa
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A fin 2021, le Gabon affiche une nette amélioration des variables de suivi au niveau des télécommunications, selon les données publiées par le ministère gabonais de l’Économie.
Dans sa note de conjoncture, indique le ministère, le nombre total d’abonnés téléphoniques au Gabon s’est apprécié de 3,3 % à 3,176 millions de personnes. Cette embellie, explique l’administration, est portée par le relèvement significatif du nombre d’abonnés au téléphone fixe (+34,8 %). Le nombre d’abonnés au téléphone mobile, lui, a connu une hausse de 3 %.
Suivant la même tendance, les abonnements à l’internet mobile et haut débit ont progressé respectivement de 8,9 % et 28,5 %, la poursuite du travail à distance permettant de soutenir cette embellie. Sur le plan commercial, indique le ministère de l’Économie, le chiffre d’affaires a crû de 1,5 % à 219,4 milliards FCFA sur la période d’analyse. Car les prestations liées à la téléphonie mobile ont connu un ralentissement du fait de la réduction continue des tarifs des communications et des forfaits opérés par les opérateurs.
En effet, le contexte pandémique qui prévaut au Gabon a obligé les opérateurs du secteur à baisser les prix de communication ; une façon pour eux d’apporter leur soutien aux populations qui ont vu leur pouvoir d’achat diminuer. Si ça a permis de soulager un peu les bourses des populations, la baisse des tarifs de communication a rétréci les gains des opérateurs des télécoms.
S.A.