Pour l’exercice 2022, les autorités gabonaises ont augmenté les ressources des Comptes d'affectation spéciale (CAS) qui retracent les opérations budgétaires financées au moyen des recettes particulières de l’État.
Selon le ministère de l’Économie, l’ensemble de ces CAS s’équilibre en recettes et en dépenses à 147,3 milliards de FCFA en 2022 contre 136,8 milliards de FCFA en 2021, soit une hausse de 10,5 milliards. Cette augmentation, explique le ministère, serait imputable principalement à la hausse de la redevance d’usure de la route (+4,4 milliards de FCFA), à la taxe de la formation professionnelle (+2,1 milliards) et à la part patronale de l’État-employeur sur les pensions (+8,5 milliards), en dépit de la baisse de la masse salariale (-3,7 milliards de FCFA). Aussi, indique le ministère de l’Économie, la prise en compte des rappels des pensions au titre du nouveau système de rémunération (3 milliards de FCFA) expliquerait également la hausse des comptes d'affectation spéciale.
La divulgation des ressources des CAS au Gabon s’inscrit en droite ligne des recommandations du Fonds monétaire international (FMI) qui, en juin 2017, avait suggéré au gouvernement d’améliorer la transparence et l’exhaustivité du budget. Dans une note publiée le 20 juin de cette année-là sur l’économie gabonaise, le FMI avait noté que les opérations financières des CAS étaient jusque-là traitées de façon extrabudgétaire sans autorisation en loi de finances.
Depuis que l’État du Gabon a entrepris de publier les ressources de ces Comptes d’affectation spéciale, le FMI estime que cela a sensiblement amélioré l’information budgétaire en la complétant et en retraçant précisément l’exécution de dépenses financées par des recettes affectées.
S.A.
Les ministres des Mines et de l’Économie ont signé ce 22 février avec la société minière Alpha Centauri Mining (ACM), sept conventions minières pour l’exploitation de l’or à petite échelle au Gabon.
Ces accords entre l’État gabonais et le producteur d’or à capitaux londoniens et émiratis ont pour but d’arrimer la société minière aux dispositions du code minier révisé en 2019. Car, les anciennes conventions entre les deux parties présentaient de nombreux manquements selon les autorités gabonaises. « Il y a beaucoup d’aspects qui n’étaient pas pris en compte. Notamment les aspects du contenu local, la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE), les engagements et obligations qui faisaient que l’opérateur démontre sa capacité sociétale vis-à-vis des populations riveraines. Beaucoup d’aspects de taxes et redevances ont été revisités pour accroitre la part de la partie gabonaise », a expliqué le ministre des Mines, Vincent de Paul Massassa.
Ainsi, selon le ministère des Mines et du pétrole, les conventions signées hier avec la société ACM devraient permettre à la localité de Ndjolé, où se concentrent les activités de cette société, de tirer réellement profit de l’exploitation de l’or.
Alpha Centauri Mining est aujourd’hui titulaire de neuf permis dans les provinces du Moyen-Ogooué et de l’Ogooué Ivindo. Sept sont des permis d’exploitation des mines d’or à petite échelle valides et deux permis de recherche d’or. Au début de ses activités au Gabon, sa production était de 28,21 kg d’or en 2017. En quatre ans, celle-ci a été multipliée par sept pour atteindre un volume annuel d’environ 200 kg d’or produit en 2021, selon les données du ministère de l’Économie.
S.G
Le 22 février, la société à capitaux londoniens et émiratis, Alpha Centauri Mining (ACM), a annoncé la construction d’une usine de raffinage d’or dans la zone économique spéciale (ZES) de Nkok.
« La société est heureuse d’informer à l’administration qu’elle n’est pas seulement dans l’exploitation, mais également dans la transformation. Elle est en train de monter la première usine de raffinerie de l’or à Gabon spécial economic zone (GZES) qui va être lancée d’ici mi 2022 », a déclaré Anand Bajla, directeur général d’Alpha Centauri Mining. C’était lors de la cérémonie de signature de 7 conventions minières avec le Gabon.
Pour un début, cette unité de traitement de l’or aura une capacité de quatre tonnes par an, informe le patron de l’entreprise. L’objectif d’ACM est de parvenir à exporter uniquement de l’or raffiné, transformé au Gabon et donner plus de valeur à cette ressource minière.
D’après des informations de la Société équatoriale des mines (SEM), la production aurifère gabonaise est de 2 tonnes par an. Une grande partie de cette production provient du traitement de l’or alluvial. Dans les prochaines années, le Gabon espère produire davantage dans l’optique de se constituer une réserve stratégique d’or, pour plus de crédibilité sur les marchés extérieurs.
S.G
A partir du 26 février 2022, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) va mettre en service une nouvelle plateforme de ventes d’unités d’électricité EDAN dénommée SEEG-power, informe la direction de l’entreprise. C’est une application qui vise à sécuriser les ventes des unités d’électricité Edan via le réseau tiers K-Power, une plateforme destinée aux revendeurs du réseau tiers des caisses déportées.
« SEEG-Power intègre de nouvelles fonctionnalités comme la confirmation du numéro de compteur, la double saisie du montant, l’ouverture et la fermeture des caisses, réduisant ainsi le nombre de réclamations clientèle suite aux erreurs de saisie au moment des actes d’achats », explique la SEEG.
La SEEG lance cette application près d’un an après des perturbations observées sur le réseau tiers K-power des revendeurs EDAN. L’on se souvient qu’au mois de mars 2021, le réseau de vente K-Power a été affecté par des dysfonctionnements qui avaient rendu difficile l’approvisionnement en unités EDAN par les revendeurs et les clients pendant plusieurs jours. Et donc, le SEEG-power permettrait aussi, selon l’entreprise, d’éviter ces dysfonctionnements.
Pour éviter des perturbations sur le réseau lors de la mise en service de l’application SEEG-power, la Société d’énergie et d’eau du Gabon affirme qu’elle va accompagner ses clients. Elle les invite à utiliser les autres canaux de vente EDAN, à savoir Mobiledan (via Airtel Money, Moov Money, BICIG Mobile et BGFIMobile), Access ou les caisses SEEG en cas de perturbations.
SG
La Société gabonaise de raffinage (Sogara), unique raffinerie du pays, aura moins de ressources financières provenant de l’État en 2022, si l’on s’en tient aux informations tirées de la direction générale des impôts (DGI).
En effet, selon cette administration, l’entreprise pétrolière contrôlée par l’État bénéficiera d’un transfert de 8,5 milliards de FCFA en 2022, contre 12,2 milliards de FCFA en 2021, soit une baisse de 3,6 milliards de FCFA (-30,3%). Les raisons de cette baisse de transfert de ressources au bénéficie de la Sogara ne sont pas révélées.
Mais cela se passe dans un contexte où la raffinerie est défaillante. Selon les données officielles, la Sogara a enregistré en 2019, 20 milliards de FCFA de pertes nettes, une baisse de son chiffre d’affaires et une baisse continue des volumes de pétrole traité.
D’une capacité initiale de 60 000 tonnes/an et d’un potentiel porté à 1,2 million de tonnes/an, pour la partie distillation atmosphérique, la Sogara traite en moyenne 1 million t/an de brut. Elle produit essentiellement du butane, de l’essence sans plomb, du jet A1 (carburant pour les aéronefs), du gasoil et du résidu atmosphérique.
Dans le cadre de la négociation de son nouveau programme avec le Fonds monétaire international (FMI), des documents publiés par cette institution de Bretton Woods, au mois de septembre 2021, font état de ce que le Gabon a pris l’engagement de recapitaliser la Société gabonaise de raffinage. Pour ce faire, indique le FMI, les autorités gabonaises se sont engagées à réaliser, entre autres, un audit des comptes financiers 2020 de la raffinerie Sogara. Ainsi, sur la base de cet audit des installations de production de la Sogara, un plan d’investissement visant à renforcer l’autonomie financière de la raffinerie nationale devrait être adopté.
Il est prévu qu’un appel à manifestation d’intérêt soit lancé pour attirer des investisseurs privés visant à recapitaliser la Sogara, réduire la participation de l’État dans l’entreprise et supprimer toute forme de subvention publique pour son fonctionnement.
S.A.
Selon les informations du ministère de l’Économie, le Gabon s’attend à une balance commerciale (différence entre la valeur des exportations et des importations) excédentaire au cours de la période 2022-2024, malgré la pandémie du coronavirus qui sévit dans le monde.
« La balance commerciale structurellement excédentaire se situerait à 17,0% du PIB en moyenne entre 2022 et 2024 compte tenu d’une progression plus faible des importations par rapport aux exportations », explique le ministère de l’Économie. Dans cette perspective, indique cette source, le compte courant deviendrait excédentaire à 1,6% du produit intérieur brut (PIB) en moyenne contre -2,8% en moyenne sur la période 2019-2021. Cette tendance, explique le ministère de l’Économie, serait liée à l’excédent de la balance commerciale et à la réduction du déficit des revenus du pays.
Si le pays envisage une balance commerciale excédentaire sur la période 2022-2024 malgré le Covid-19, c’est le signe même qu’il espère vendre plus et importer moins. L’État du Gabon compte principalement sur la vente de produits tels que : le pétrole, le bois, le minerai de manganèse…
S.A.
La Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) a signé le 21 février 2022 à Libreville, une convention de partenariat avec le prestataire 24/7 Assistance Medevac (médical évacuation). Cette convention devrait permettre d’améliorer le service d’évacuation et de rapatriement sanitaire de la CNAMGS.
« Nous venons donc aujourd’hui avec une offre qui est la plus optimale possible pour améliorer les conditions de transport de tous les assurés gabonais en cas d’évacuation sanitaire. Il faut dire qu’au-delà du risque, nous allons accompagner la CNAMGS dans le cadre de l’amélioration de l’offre de santé au Gabon, notamment aider les pouvoirs publics à l’améliorer », a déclaré Maurice Pebadi Engandzas, président-directeur général de 24/7 Assistance Medevac.
Pour le directeur général de la CNAMGS, Séverin Anguilé, ce partenariat va soulager les assurés, notamment dans la prise en charge du ticket modérateur, sur le volet transport. Car au cours des évacuations sanitaires, la CNAMGS ne prend pas en compte le transport. Elle ne rembourse que les frais médicaux. Selon le patron de la CNAMGS, « il y aura également la possibilité pour nos assurés de pouvoir se faire accompagner d’un accompagnateur. Ce qui n’est pas toujours le cas dans le cadre du régime obligatoire. Cela va permettre à ces Gabonais de pouvoir se faire assister d’un parent dans le cadre d’une évacuation sanitaire à l’étranger ».
L’offre Medevac est une prestation alternative au Gabon en ce qui concerne les frais de transport sanitaire à destination de l’Afrique du Sud, de la France, du Maroc, de la Tunisie et de la Turquie.
La signature de ce partenariat intervient après plusieurs mois de négociations entre les deux structures. Après une première rencontre en octobre dernier, elles ont travaillé, en amont, afin de trouver la bonne formule censée permettre à tous les assurés, sans exception, de bénéficier de cette prestation pouvant s’avérer coûteuse pour l’État gabonais, apprend-on.
Brice Gotoa
Au cours de son conseil d’administration présidé le 21 février 2022 par le ministre gabonais de l’Économie, la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) a approuvé un nouveau financement de 189,5 milliards FCFA en faveur de trois pays de l’Afrique centrale, dont le Gabon. Parmi les sept projets devant bénéficier de ce financement, figure le Projet de construction du nouvel Aéroport de Libreville, au Gabon.
« Avec le groupe GSEZ (filiale du Groupe Olam chargée de sa réalisation et concessionnaire de l’aéroport international de Libreville: Ndlr), il était question de proposer un financement additionnel à ce projet qui est déjà financé par ailleurs par d’autres bailleurs de fonds », a expliqué le ministre de l’Économie, Lydie Roboty Mbou. Le montant alloué au projet aéroportuaire gabonais n’a pas été communiqué par la BDEAC.
Avant la BDEAC, la banque gabonaise BGFIbank a manifesté sa volonté de contribuer au financement de ce projet. Financé principalement par Arise, le nouvel aéroport s’étendra sur une superficie de 915 hectares. Il sera doté d’une piste d’atterrissage de 3500 m, un terminal présidentiel, une tour de contrôle, une aérogare passagère de 3300 m2, etc.
Sept projets
Cette enveloppe de 189,5 milliards de FCFA de la BDEAC va permettre de financer au total sept projets de développement dans trois pays d’Afrique centrale. En plus du Gabon, le Congo et la Guinée Équatoriale vont également en bénéficier. Ce, pour financer le projet de réhabilitation et d’équipement du chemin de fer Congo-Océan (CFCO) au Congo, et le projet d’aménagement de la route Akurenam-Minang, en Guinée Équatoriale.
À en croire la BDEAC, « ce montant est un nouveau record, car il représente, en ce tout début d’année, plus de la moitié du volume de l’ensemble des engagements de l’exercice précédent. Parmi ces financements, la Banque a accordé une place importante aux projets intégrateurs en vue de soutenir l’accélération de l’intégration de la sous-région », soutient l’institution dans un communiqué.
Avec ces nouveaux financements, la BDEAC porte ses interventions en faveur des projets intégrateurs dans la sous-région à plus de 309 milliards de FCFA en dépassement des engagements pris lors de la table-ronde des bailleurs de fonds de Paris en novembre 2020 (308 milliards FCFA).
SG
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Le président de la République Ali Bongo Ondimba a reçu ce 21 février 2022 en audience le Premier ministre, Rose Christiane Raponda, en compagnie du ministre de la Santé, Guy Patrick Obiang Ndong. La séance de travail avait pour but de regarder de manière globale le secteur santé au Gabon, et faire le point sur les actions menées par le gouvernement dans ce secteur.
« Durant cette séance, le Président a instruit le Premier ministre d’accélérer l’amélioration des soins de santé dans les hôpitaux publics », indique la Présidence gabonaise.
Cette instruction est donnée par le président de la République dans un contexte où les populations se plaignent de l’accueil et de la qualité de la prise en charge dans les structures sanitaires publiques.
Et pour améliorer la qualité des soins, plusieurs projets sont en cours dans le pays. Notamment, le projet de réhabilitation de huit centres hospitaliers dans le cadre du Projet d’appui au secteur santé phase 2 (PASS2). Également en gestation dans le pays, un projet de construction au sein de la Zone économique spéciale de Nkok, d’une école spécialisée en soins infirmiers pour combler le déficit de personnel paramédical.
Au cours de la séance de travail avec le Premier ministre, le chef de l’État a également demandé au gouvernement « d’intensifier la campagne vaccinale afin de protéger les populations contre le virus de la Covid-19 », soutient la communication présidentielle.
A ce jour, seuls 28 % de la population a reçu la première dose de vaccin et 23 % sont complètement vaccinées. Le Gabon a comme objectif de vacciner à fin 2022, 50 % de la population.
SG
Les acteurs sanitaires concernés par la prévention et la gestion de catastrophe se sont réunis le 16 février 2022 pour mettre en place la Société gabonaise de la médecine des catastrophes.
« Avec la pandémie à coronavirus qui secoue le monde actuellement, il y a urgence de mettre en place cette société savante qui sera un outil très important pour l’avenir, parce que nous ne sommes plus à l’abri des catastrophes », a déclaré Pr Romain Tchoua, coordonnateur technique du Comité de pilotage du Coronavirus.
Le nouvel organe est « une société savante. Elle a pour but de conduire des réflexions, il va y avoir des réunions scientifiques, des commissions qui vont travailler sur des sujets pour proposer dans un cadre de réflexion transversale des solutions, des points d’attentions sur certains sujets de métier de catastrophes », a mentionné le médecin général Alain Puidupin, membre de la Société française de la médecine de catastrophe.
Selon le professeur Romain Tchoua, la société gabonaise de médecine de catastrophe n’intègre pas seulement les professionnels de la santé, mais tous ceux qui ont une expérience dans la gestion des catastrophes. « Aujourd’hui, nous avons suffisamment de ressources qui ont expérimenté la gestion d’une catastrophe sur le terrain. Elles pourront gérer cette société », a-t-il indiqué. Pour l’instant, cette société fonctionne avec un bureau provisoire qui s’occupe de toute la partie administrative « C’est à l’issue d’une assemblée générale qu’on aura une meilleure organisation. Elle sera nationale et prendra en compte toutes les composantes du pays », a précisé Romain Tchoua.
En plus des responsables administratifs, la société gabonaise de la médecine de catastrophe sera constituée des acteurs de terrains, des responsables techniques, des compétences et des bonnes volontés venant d’horizon divers. Engagée depuis 5 ans dans l’enseignement de la médecine des catastrophes au Gabon à travers la coopération militaire et sanitaire, la France mettra à contribution son expertise pour le bon fonctionnement de la société gabonaise de médecine des catastrophes.
Brice Gotoa