L’Agence nationale de promotion des investissements (ANPI-Gabon) informe que la Société moderne d’élevage de Tunisie projette de s'installer au Gabon pour produire du poulet de chair.
Dans ce sens, le directeur général de l’ANPI-Gabon, Ghislain Moandza Mboma a reçu le 11 janvier à Libreville, une visite de prospection des investisseurs tunisiens représentant ladite société. « Cette visite a pour objectif d’identifier les conditions administratives et les facilités d’investissements en vue de leur installation au Gabon. Rappelons que la Société moderne d’élevage est leader dans la production de poulets de chair en Tunisie avec une production de 50 000 poulets de chair par mois », renseigne l’ANPI.
L’annonce de l'installation prochaine de l’investisseur tunisien intervient dans un contexte où le Gabon peine à satisfaire la demande locale en volailles. En 2015, une étude menée par la direction générale de l’économie a montré que le Gabon a dépensé plus de 200 milliards de FCFA pour l’importation des denrées alimentaires d’origine animale. Plus de 50% de produits importés concernait les produits avicoles. En 2017, 150 000 tonnes de viande de volailles ont été importées.
Mais les autorités ne désespèrent pas face à cette extraversion de la consommation des volailles. En effet, les ministères en charge de l’élevage envisagent cette année 2022, de produire 51 000 poulets au Gabon. Ce qui pourrait réduire au tiers le volume des importations de la viande des volailles.
S.A.
Pour compenser la surfacturation effectuée sur les travaux de rénovation de la route PK5-PK12 sur l’unique voie qui relie Libreville au reste du pays, le groupe français de BTP Colas, filiale de Bouygues, va prendre à sa charge les travaux de bitumage de 9,5 km de route au Gabon, indique une source à la présidence de la République. Ces tronçons routiers à construire n’ont pas été précisés. Mais, les travaux pourraient être lancés d’ici la fin de ce mois de janvier 2022, selon notre source.
L’accord pour la construction de ces 9,5 km de route supplémentaire a été conclu entre Colas et l’État du Gabon à fin décembre 2021 à Libreville. Des négociations entre les parties ont discrètement commencé après la contestation du coût des travaux de rénovation de la route PK5-PK12 en 2×2 voies.
Effectués entre 2016 et 2018 et financés grâce à un prêt de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC), ces travaux ont été facturés à 65 milliards de FCFA pour 6,430 km de route, soit un peu plus de 10 milliards de FCFA le kilomètre. Un coût jugé non justifié et contesté par la task force sur la dette extérieure, pilotée par l’expert judiciaire Pierre Duro, ancien responsable de la gestion du parc immobilier d’Elf au Gabon.
L’accord trouvé entre l’État du Gabon et filiale de Bouygues permettra au final de réduire les coûts du bitumage du tronçon PK5-PK12. Au finish, pour les mêmes 65 milliards de FCFA, l’entreprise française va bitumer au total 16 km de route. Ce qui ramène le kilomètre à un peu plus de 4 milliards de FCFA contre 10 milliards initialement.
Ce coût reste tout de même élevé par rapport aux prix généralement pratiqués pour ce type de travaux dans la capitale gabonaise. En effet, de sources officielles, le prix moyen d’un kilomètre routier à Libreville varie entre 800 millions et 1 milliard FCFA.
Sandrine Gaingne
Lire aussi :
L’ONG pour la protection de l’environnement Brainforest vient de publier un rapport sur l’exploitation minière à petite échelle dans la zone de Ndangui (dans l'Ogooué-Lolo au Centre du Gabon). Cette exploitation est l’œuvre de plusieurs sociétés minières dont la plus importante est Ivanhoé Gabon SA (filiale de la Canadienne Ivanhoé), détentrice des permis « N°G7-710 Loubou-Ndangui » et « N°G7-939 Lobi-Lobi ».
Dans son étude, Brainforest relève qu’il y a une exploitation illégale de l’or à Ndangui ceci principalement du fait du laxisme de l’Etat. A titre d’illustration, le rapport indique que la collecte et de la commercialisation de l’or dont le volet de l’exploitation artisanale a été exclusivement confié au Comptoir gabonais de collecte de l’or (CGCO), filiale de la Société équatoriale des mines (Société d’Etat). « Toutefois, alors qu’en 2014, cette entité annonçait l’ouverture d’un comptoir d’achat d’or à Lastourville pour la collecte du minerai extrait à Ndangui, en 2021, ce dernier n’est toujours pas effectif. Les communautés qui exercent l’activité d’orpaillage s’organisent pour écouler leur production. Si une minorité d’orpailleurs artisanaux effectue le déplacement de Libreville pour vendre l’or, un nombre plus important revend le minerai extrait au niveau local. Les orpailleurs affirment que leurs principaux acheteurs sont des commerçants ouest-africains installés à Ndangui. Cette transaction, aussi illégale que l’activité d’orpaillage artisanal, n’obéit à aucun régime de fixation des prix, le gramme d’or est donc vendu à Ndangui, au prix fixé par les commerçants. Selon les orpailleurs, la crise de la Covid-19 a eu une incidence sur le prix du gramme d’or qui est passé de 17 000 FCFA en moyenne à moins de 15 000 FCFA ».
Absence de carte d’expart
Concernant l’autorisation d’exploitation artisanale, l’article 47 du décret n°00231/PR/MM du 4 août 2017, dispose que l’exercice de l’activité d’orpaillage est conditionné par l’obtention auprès des services du ministère des Mines, d’une carte d'exploitation artisanale (Expart) ou d’une autorisation d’exploitation artisanale. À Ndangui, relève Brainforest, les orpailleurs mènent leur activité en l’absence de carte d’expart. « Depuis 2009, les orpailleurs, malgré les deux campagnes d’établissements des cartes d’expart initiées par l’administration des mines, n’ont plus eu accès à ce document. Du côté du Ministère des Mines, cette interruption de délivrance des cartes d’expart, s’explique par une volonté de restructurer la filière artisanale de l’or. Cependant, bien que l’exploitation artisanale de l’or se poursuit à Ndangui, sous le regard impuissant de l’administration locale, les communautés impliquées dans cette activité fustigent l’abandon du ministère des Mines qui a progressivement mis fin à l’accompagnement des orpailleurs : fermeture du comptoir d’achat de l’or, de l’économat et retrait des gardes miniers », souligne le rapport.
Il note aussi que l’exigence pour les opérateurs miniers d’alimenter les fonds de développement locaux destinés à financer les projets d’intérêts communautaires au profit des populations riveraines des zones minières n’est pas respectée bien qu’ayant été renforcée par le décret 023/PR/MPGM du 22/01/2021 fixant les règles relatives à la contribution de l’activité minière au développement local en République gabonaise. Pourtant, selon le dispositif national mis en place pour la gestion de cette contribution au développement, un Comité de gestion multipartite est chargé de l’affectation des ressources. Mais, à Ndangui, cette instance n’a toujours pas été mise en place.
Ivanhoé Gabon SA sur le banc des accusés
Il n’y a pas que la responsabilité de l’Etat qui est pointée du doigt pour expliquer l’exploitation illégale de l’or à Ndangui. Au cours de l’entretien mené avec les responsables d’Ivanhoé Gabon SA, Brainforest affirme qu’il est apparu que la société ne possède pas de plan de protection de la faune (PPF). Durant la mission, l’équipe des enquêteurs n’a observé aucune pancarte interdisant la chasse dans les sites visités de l'entreprise minière et aucune mention sur les espèces intégralement protégées.
Aussi, pour tenter de répondre aux besoins identifiés par les communautés, un accord a été signé entre la société Ivanhoé Gabon SA et les communautés de Ndangui zone aurifère, en date du 24 mai 2021 et portant sur la réalisation de plusieurs projets sociaux. Seulement, souligne Brainforest, le document signé revêt de nombreuses irrégularités. Par exemple, dans son introduction, le procès-verbal indique que la société Ivanhoé Gabon SA « s’est engagée à…, et conjointement avec d’autres opérateurs… ». Or, la société Ivanhoé Gabon SA, ne disposant pas d’un mandat pour agir au nom des opérateurs qui ne sont clairement pas identifiés dans le cahier de charges, ne peut donc pas engager ces dernières dans un tel processus.
Manque de transparence
Aussi, cet accord signé par la société ne donne pas de précisions sur les projets sociaux pour lesquels Ivanhoé Gabon SA s’est engagé et ceux à la charge des autres opérateurs. « Certaines doléances formulées par les populations ne peuvent être réalisées ni dans le cadre du fonds de développement local, ni sur le plan de la responsabilité sociétale des entreprises. À titre d’exemple, l’installation d’une antenne de réseau de téléphonie mobile (doléance 14 du PV, Annexe). Le versement en espèce d’une subvention par trimestre pour les populations de Ndangui et le Chef de canton mérite d’être encadrée, car non conforme aux dispositions légales en matière de droit au partage des bénéfices (doléance 16) », relève le rapport.
Last but not the least, Brainforest estime que le secteur extractif de l’or à Ndangui souffre d’un manque de transparence et les chiffres déclarés par les orpailleurs et même par la société Ivanhoé Gabon SA peuvent être sous-estimés. Car, les quantités d’or produites de manière artisanale à Ndangui échappent au contrôle de l’administration qui ne dispose pas à ce jour des mécanismes opérationnels permettant d’évaluer la production des orpailleurs, de contrôler la chaîne d’approvisionnement du minerai et de limiter les pertes au titre de contribution du secteur aurifère au PIB national.
Sylvain Andzongo
Selon la note de conjoncture sectorielle de la direction générale de l’Economie et de la politique fiscale, les exportations du Gabon ont augmenté à fin septembre 2021. Sur la période sous revue, le Gabon a exporté des produits d’une valeur de 2 268,8 milliards de FCFA contre 2 184,6 milliards de FCFA un an plus tôt. Soit une hausse de 3,9%.
Cette hausse d’après la même source est « consécutive au renforcement des ventes à l’export du secteur hors pétrole (+25,0%), en dépit du recul des exportations de pétrole (-3,9%) ».
De manière détaillée, la progression des exportations du secteur hors pétrole est tributaire des bonnes performances des ventes de la quasi-totalité des produits excepté les produits « caoutchouc » et « poissons et produits de la pêche ». Aussi, les exportations des bois sciés se sont accrues de 13,9% à 320 milliards de FCFA. Cette progression est liée à l’augmentation de la demande internationale de bois débité, soutenue par le renforcement du tissu industriel dans la zone de Nkok et la bonne tenue des prix du bois débité, apprend-on.
De plus, les ventes de minerais de manganèse ont augmenté de 13,6% à 208,6 milliards de FCFA de janvier à septembre 2021, tirées notamment par la demande internationale d’acier favorisée par les bonnes performances réalisées dans les gisements d’Okouma, Okondja et Biniomi.
Les ventes d’huile de palme ont triplé, passant de 8,7 milliards de FCFA en 2020, à 29,7 milliards de FCFA en septembre 2021. Cette évolution s’explique par la hausse de la demande extérieure contenue grâce aux bons rendements dans les plantations de Mouila et d’Awala, soutient le ministère de l’Economie.
Par ailleurs, les importations des biens se sont contractées de 9,5% à fin septembre 2021 comparativement à la même période en 2020. Cette baisse concerne l’importation des produits alimentaires qui recule de 2,5% ainsi que la baisse de la facture d’équipements (-24,9%), et celle des biens intermédiaires et énergétiques. La baisse des commandes des biens d’équipements résulte de la réduction des investissements du secteur pétrolier face à l’incertitude liée à la propagation du coronavirus. Il en est de même pour les biens intermédiaires (-1% à 231,5 milliards de FCFA).
Pour 2022, les autorités gabonaises espèrent exporter davantage. Car, à l’horizon 2023, le Gabon ambitionne de réduire sa dépendance vers l'extérieur. A noter que selon des chiffres du ministère de l’Agriculture, les importations de denrées alimentaires engloutissent chaque année près de 550 milliards FCFA au Gabon.
S.G.
L’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC), organisme à capitaux publics du Gabon chargé de la navigation aérienne civile, est engagée dans la certification à l’horizon 2023 dans le domaine du management.
A cet effet, apprend-on, le directeur général de l’ANAC, Nadine Anato, a reçu récemment à Libreville, Mathurin Akra, le directeur général du cabinet Easy Management pour une séance de travail portant sur le démarrage du projet de système de management de la qualité.
Car, « la direction générale avait décidé [en janvier 2021] d’engager l’ANAC dans une démarche d’amélioration continue conformément aux préconisations de la norme internationale de système de management de la qualité ISO 9001 version 2015, en vue d’une certification au premier trimestre 2023. Le cabinet Easy Management, dont Mathurin Akra est le responsable, a été retenu pour conduire l’ANAC vers la certification », apprend-on.
Parmi les effets escomptés à terme par l’aviation civile gabonaise à travers la certification ISO-900 :2015, il y a la réduction des coûts de production, l’amélioration des pratiques d'achats, le bien-être des salariés, mais aussi l’écoute et la réponse aux parties intéressées externes. Ce qui permet d'éviter des tensions sociales et financières au sein de l'entreprise.
S.A.
La Société commerciale gabonaise de réassurance (SCG-Ré), filiale du Fonds Gabonais d’investissements stratégiques (FGIS), a procédé à une augmentation de son capital social de 5 milliards de FCFA, informe un communiqué de la compagnie d’assurance. Ce capital passe donc de 5 milliards de FCFA à 10 milliards de FCFA à la suite d’une opération réalisée par incorporation de réserves (4 219 200 000 FCFA) et par apport numéraire (780 000 000 FCFA), apprend-on.
« Nous avons pu atteindre ce résultat grâce à notre actionnaire majoritaire, le Groupe État, composé du FSRG (Fonds souverain de la République gabonaise Ndlr), du FGIS et de la CDC (Caisses de dépôts et consignations Ndlr); ainsi que certaines sociétés d’assurance du marché, dont Sanlam, AXA Gabon, NSIA Assurances, SUNU Vie et NSIA Assurances Vie... », a déclaré le Dr. Andrew Gwodog, Administrateur-directeur général de la SCG-Ré.
Cette décision validée lors de la 105ème session ordinaire de la Commission régionale de contrôle des assurances (CRCA), qui s’est tenue du 13 au 18 décembre 2021, à Yaoundé au Cameroun, a pour but de conformer la SCG-Ré aux dispositions de capital minimum imposé par la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (CIMA). On se souvient en effet qu’en 2016, la CIMA avait exigé aux compagnies d’assurances de porter leur capital social à 3 milliards FCFA dans un délai de trois ans et à 5 milliards FCFA sur une période de cinq ans. Une disposition qui a pour objectif, à terme, de renforcer la solidité financière des sociétés, de réduire leur probabilité de faillite et ainsi de contribuer à la consolidation du secteur des assurances.
« L’augmentation de notre capital social nous permet de consolider nos assises financières et de lancer sereinement notre projet d’introduction en bourse en 2022 », assure le Dr. Andrew Gwodog. En effet, la SCG-Ré qui est une initiative de l’État gabonais et des sociétés d’Assurances du Gabon, dans le cadre d’un partenariat public-privé, va faire son entrée à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac). Ce, dans le cadre de la politique des États de la Cemac d’inscrire les entreprises nationales à la bourse de l’Afrique centrale. Deux autres sociétés gabonaises à l’instar de la Gabon power company (GPC), et de la société d'aménagement urbain Façade maritime du champ triomphal (FMCT) feront également leur entrée en bourse cette année.
Cette entrée en bourse aidera certainement la compagnie d’assurance à atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée dans le cadre de la mise en œuvre de son plan stratégique et de développement quinquennal 2021-2025. Notamment, se hisser dans le top 10 des leaders de la réassurance en Afrique. Aujourd’hui, elle revendique la place de premier réassureur de l’Afrique centrale.
S.G.
Lire aussi:
Bvmac : l’entrée en bourse de la Société commerciale gabonaise de réassurance annoncée en 2022
Selon le Fonds monétaire international (FMI), les exonérations fiscales sont élevées au Gabon et constituent un problème majeur pour la mobilisation des revenus non pétroliers, la gouvernance et la transparence. Raison pour laquelle l’institution a demandé aux autorités de prendre des mesures pour réduire les exonérations à l’horizon 2023. Dans ce cadre, une liste des mesures fiscales à prendre pour y parvenir a déjà été établie. Dans cet entretien réalisé le 14 décembre 2021, Boileau Loko, chef de mission du FMI pour le Gabon donne le bien-fondé de la suppression ou de la réduction de certaines exonérations fiscales pour l’économie du pays.
Dans une récente note relative au nouveau programme économique avec le Gabon, l’on apprend que le Gabon a établi une liste de mesures fiscales dans le but de réduire certaines exonérations fiscales même pour les entreprises situées dans une zone économique à régime spécial. Cette décision ne va-t-elle pas tuer ces zones économiques qui attirent les investisseurs grâce à ces exonérations ?
Il faut mobiliser toutes les ressources nécessaires pour développer le secteur hors pétrole. Chaque année sur le marché de l’emploi, il y a des jeunes qui arrivent et il faut créer de l’emploi pour ces jeunes. Ça veut dire qu’il y a des investissements énormes à faire que ce soit en termes d’infrastructures, que ce soit en termes de capital humain pour promouvoir l’investissement privé. Et comment on finance ces infrastructures, ces investissements à capital humain ? Il n’y a que deux moyens pour les financer. Soit les ressources internes soit la dette. Et la dette a une limite. Donc, il faut aussi penser à ces ressources internes. Au Gabon, ces ressources internes sont les ressources pétrolières, minières, et les impôts sur le secteur non pétrolier et le secteur non minier. D’où l’urgence de prendre des mesures pour limiter les exonérations.
Nous n’avons jamais dit qu’il faut éliminer les exonérations. Il y a des exonérations qui ont une valeur ajoutée positive parce qu’elles permettent de générer des emplois. Il y a des exonérations qui n’ont pas une valeur ajoutée très positive. Celles-là, il faut les éliminer ou les réduire. Dans ce sens, une action importante qui a été prise, c’est celle de l’adhésion du Gabon à l’ITIE (Initiative pour la transparence dans les industries extractives). Et dans la loi de finances rectificative de 2021, il y a beaucoup d’actions qui ont été prises pour limiter les exonérations. Ces actions ne deviennent effectives qu’à partir du premier janvier 2022. Et donc, c’est en 2022 qu’on verra l’impact de ces mesures sur les recettes. S’il faut regarder la loi de finances 2022, il y a aussi des actions qui vont dans la direction d’éliminer ou de réduire un certain nombre d’exonérations, et cela permettra justement de pouvoir accroître les recettes nécessaires pour l’investissement et la promotion du secteur privé.
Je voudrais préciser que le FMI n’est pas contre les zones économiques spéciales. La question qui se pose c’est comment cette zone économique spéciale va apporter le maximum d’impact pour l’ensemble de l’économie. C’est dans ce sens que nous travaillons avec les autorités gabonaises.
Une entreprise ne doit pas venir au Gabon parce qu’elle a des exonérations, mais, elle doit venir parce que les conditions lui permettent d’être profitable. Ce n’est pas à coups d’exonération qu’on attire les entreprises. Je pense que faire des efforts pour améliorer l’environnement des affaires, qu’il y ait un Etat de droit qui fonctionne, qu’il y ait des facilités pour la création d’entreprises, … sont des étapes importantes pour promouvoir l’investissement privé pas seulement étranger mais, aussi local.
Il a également été décidé de l'application progressive d'un taux réduit au lieu d'une exonération totale sur les produits de première nécessité. Sachant que le Gabon est un grand importateur des produits de première nécessité, cette mesure ne va-t-elle pas renchérir le coût de ces produits ?
S’agissant de la vie chère, telle qu’elle est faite aujourd’hui tout le monde est impacté. Imaginons un instant qu’on parvienne à mieux cibler toutes les familles de Gabonais économiquement faibles (GEF). Et qu’au lieu d’avoir un système de vie chère qui impacte sur tout le monde, même les plus démunis, que les Gabonais économiquement faibles soient plus accompagnés grâce à l’argent tiré de la réduction des exonérations. L’impact sera très fort sur ces familles qui seront capables d’envoyer leurs enfants à l’école, de soigner leurs enfants. Ils seront capables de sortir de la pauvreté. Le but n’est pas de garder les gens dans la pauvreté mais, de les aider à sortir de la pauvreté. Ce sont les Gabonais économiquement faibles qui ont le plus besoin de l’aide et des subventions de l’Etat gabonais. C’est pour cela que nous travaillons à ce que l’Etat fasse une réflexion pour voir comment mieux aider les GEF à travers un mécanisme d’aide directe ciblée. Il me semble aujourd’hui important que l’Etat fasse une réflexion pour voir comment on peut cibler les subventions au lieu d’avoir les subventions généralisées. Et c’est dans ce sens que nous travaillons avec les autorités.
Dans le cadre du programme avec le FMI, le Gabon s'est engagé à publier une liste d’entités publiques à fermer à fin septembre 2021, afin de rationaliser les dépenses non prioritaires de l'Etat. La liste a-t-elle déjà été publiée et cela ne va-t-il pas augmenter le taux de chômage ?
La liste est encore en cours d’élaboration. Nous ne l’avons pas encore reçu.
Il y a un certain nombre d’entités qui travaillent et qui apportent une certaine valeur ajoutée à l’économie. Il n’y a aucune raison de fermer ces agences. Elles créent de l’activité, elles donnent des services publics. Ce qui est important pour le pays. Mais, il y a d’autres agences qui sont logées dans les ministères avec des personnes compétentes qui peuvent faire le travail correctement. Il se pourrait que ces agents puissent être plus efficaces dans d’autres domaines que dans l’agence dans laquelle ils sont. Ils peuvent être plus efficaces en retournant dans leur ministère de tutelle par exemple. Donc la question n’est pas de mettre les gens au chômage, mais de réfléchir en se disant où est ce que les gens sont plus efficaces, où est ce qu’on peut les mettre pour tirer le maximum de service public pour l’économie gabonaise. Et je pense que c’est vraiment dans le sens de l’efficacité qu’il faut aller, parce que le Gabon a besoin de se développer, le Gabon a des besoins en termes d’infrastructures, des besoins en termes de capital humain, et il faut absolument trouver des ressources pour cela. Et trouver des ressources c’est améliorer les recettes mais, c’est aussi améliorer l’efficacité des dépenses.
Comment trouvez-vous l’environnement des affaires au Gabon ?
Le climat des affaires au Gabon a encore besoin de beaucoup d’améliorations. Mais, ce n'est pas que le Gabon. C’est globalement tous les pays africains. C’est une question de compétitivité. L’électricité au Gabon est encore chère. Il faut arriver à générer plus d’électricité, à baisser le coût de l’électricité. Il faut développer les routes… Il y a un certain nombre d’efforts à faire pour améliorer l’environnement des affaires. C’est ce qui va permettre aux jeunes d’investir dans le pays et développer les industries.
Propos recueillis par Sandrine Gaingne
Lire aussi:
Le Gabon établit une liste de mesures fiscales pour réduire les exonérations d'ici 2023
« Saviez-vous que Meridiam a récemment ouvert 2 nouveaux bureaux en Afrique, à Libreville et Johannesburg, et est désormais présent dans 4 bureaux sur le continent, et dans 11 bureaux à travers le monde ? ». C’est l’annonce faite par la firme française de private equity Meridiam pour annoncer l’ouverture en Afrique centrale, entre autres, de son tout premier bureau, précisément à Libreville.
Le nouveau bureau va coexister avec sa filiale déjà installée du nom de Société autoroutière gabonaise (SAG). L’installation de cette antenne de la maison-mère de Meridiam au Gabon peut s’expliquer car la firme y a plusieurs investissements. Car c’est à travers la SAG que Méridiam et Arise financent à hauteur de 600 milliards de FCFA la Transgabonaise, une route économique devant relier Libreville et Franceville sur 780 kilomètres. Une fois achevée, elle va permettre de développer les échanges entre les provinces et créer des emplois.
Meridiam collabore également avec la Gabon Power Company (GPC) dans le cadre du projet de barrage hydroélectrique de Kinguélé-Aval (34 MW). C’est le premier exemple de partenariat public-privé dans le secteur de l’énergie au Gabon. Cette infrastructure est un projet déterminant qui contribue à la diversification du mix énergétique gabonais, tout en fournissant 13% des besoins de Libreville, la capitale du pays.
D’un coût estimé à 80 milliards de FCFA, le barrage Kinguélé-Aval est construit par le chinois Sinohydro. Une fois terminé, il va permettre à la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) d’optimiser la production et la fourniture d’énergie dans la région. Ce qui va renforcer le réseau interconnecté de Libreville qui connaît une demande croissante d’énergie.
Par ailleurs, Meridiam a acquis en septembre 2021, 40% de la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag), filiale de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), pour un montant d’environ 30 millions d’euros (19,7 milliards de FCFA). Devenu ainsi actionnaire de référence du gestionnaire du Transgabonais, Meridiam, investisseur privé spécialisé dans la gestion à long terme d’infrastructures publiques durables, s’est engagé à investir 40 millions d’euros (26,2 milliards de FCFA) et à apporter son expertise ferroviaire pour assurer le développement de cette ligne de chemin de fer reliant Libreville à Franceville sur une distance d’environ 650 km.
Sylvain Andzongo
Les organisations professionnelles des travailleurs des secteurs pétrole et activités connexes, eau et électricité du Gabon ont lancé ce 11 janvier une grève générale illimitée pour protester contre les mesures gouvernementales de lutte contre le Covid-19.
« Considérant le mutisme du gouvernement face à notre cahier de charges ; considérant que le communiqué final du conseil des ministres du 3 janvier 2022 a annoncé l’adoption par le gouvernement d’un projet de décret instituant les mesures dénoncées dans notre préavis de grève. Nous vous informons, par la présente, du lancement de la grève générale Illimitée qui couvrira l’ensemble des sociétés des secteurs pétrole et activités connexes, de l’eau et électricité sur l’ensemble du territoire national, dès ce mardi 11 janvier 2022 dès 6h00 pour les sites et dès 7h00 ou 7h30 (selon l’heure d’embauche) pour les bureaux, ateliers yards et magasins », apprend du communiqué de ces organisations.
Dans leur mémorandum, ces organisations exigent quatre points. Le premier concerne la suppression du pass sanitaire. « Qu’il ne soit pas fait obligation aux personnes non vaccinées souhaitant accéder aux lieux publics notamment les administrations, les entreprises, les restaurants, les snack-bars, de présenter un test PCR négatif ou aux personnes vaccinées de présenter une attestation ou une carte de vaccination », lit-on.
Comme deuxième point, les syndicalistes exigent la suppression de l’augmentation du coût du test PCR. En d’autres termes, indique le mémo, que le test PCR normal demeure gratuit pour tous et le test PCR dit « VIP » demeure à 20 000 FCFA.
La troisième revendication concerne l’exemption des tests PCR aux personnes vaccinées, s’agissant de la circulation à l’intérieur du pays. Et l'exemption de la quarantaine aux personnes vaccinées, passagers des vols internationaux entrant sur le territoire national.
Au quatrième point, les syndicats exigent la clarification du gouvernement sur le caractère non-obligatoire du vaccin Covid-19 en République gabonaise, « au regard des dérives constatées çà et là dans les entreprises où les travailleurs sont empêchés d’accéder à leurs postes de travail s’ils ne sont pas vaccinés ».
Mesures gouvernementales
Mais il faut noter que le 2 décembre dernier, la Cour constitutionnelle a annulé les nouvelles mesures gouvernementales qui prévoyaient, entre autres, la fin de la gratuité des tests PCR, l’accès conditionné dans les lieux publics par la présentation d’un pass sanitaire et l’ouverture des boîtes de nuit uniquement pour les personnes vaccinées...
Mais lors du conseil de cabinet du 3 janvier, le gouvernement a maintenu à 50 000 FCFA le PCR VIP et le test PCR VIP à la demande d’une collectivité locale publique, d’une Institution, d’une administration, d’une entreprise publique ou privée ou d’un organisme public ou privé coûte 10 000 FCFA par personne.
Par ailleurs, l’accès de toute personne non vaccinée dans un lieu public, notamment, administrations, entreprises, restaurants, snack-bar, boîtes de nuit subordonnée à la présentation d’un test de dépistage négatif en cours de validité. L’accès à toute personne vaccinée dans un lieu public, notamment, administrations, entreprises, restaurants, snack-bar, boîtes de nuit subordonnée à la présentation d’une attestation ou carte de vaccination. Néanmoins, ces deux dispositifs ne sont pas applicables pour l’accès aux hôpitaux, pharmacies, marchés, commerces et banques.
Il y a des avantages réservés uniquement en faveur des personnes vaccinés : exemption du couvre-feu pour tous les employés vaccinés des restaurants, snack-bar, boîtes de nuit ; autorisation de circuler aux heures de couvre-feu pour toute personne vaccinée.
Sylvain Andzongo
Le groupe bancaire BGFIbank vient d’effectuer une réorganisation de sa direction d’Afrique centrale, informe un communiqué de la banque rendu public ce 10 janvier 2022. Ainsi, la gabonaise Huguette Oyini (photo) a été nommée au poste de directeur régional Afrique centrale du groupe.
Et en cette qualité, elle aura la charge de superviser les filiales de la sous-région. Notamment, BGFIBank Cameroun, BGFIBank Congo, BGFIBank Guinée Equatoriale, BGFIBank Centrafrique et BGFIBank République Démocratique du Congo. « Elle a la responsabilité d’assurer le pilotage de la performance de la région et d’y fédérer l’ensemble des compétences, de promouvoir la mutualisation des ressources disponibles et d’exploiter toutes les opportunités de synergie possibles entre les diverses entités », indique la banque.
Avant sa nomination, Huguette Oyini occupait le poste de directeur général adjoint de BGFI Holding corporation en charge de l’efficacité opérationnelle du Groupe. Elle a également été directrice de la gestion globale des risques au sein de cette banque qu’elle a intégrée en 2002.
Deux autres cadres de l’entreprise ont également été promus. Il s’agit de Yvon Serge Foungui, qui a été porté à la tête de la filiale congolaise du groupe bancaire en remplacement de Narcisse Obiang Ondo. Depuis 2008, Yvon Serge Foungui assurait la fonction de directeur général adjoint de cette filiale du groupe bancaire qu’il a intégré en septembre 2004.
Il est remplacé à ce poste de DGA de BGFIBank Congo par Fabrice Mboumbou Pindi. Ce dernier occupait jusqu’ici le poste de directeur de l’audit interne à BGFIBank Gabon. Fabrice Mboumbou Pindi est un auditeur senior qui officie au sein de cette banque depuis 2012. Il a également travaillé au sein de BGFIBank Guinée Equatoriale
Pour Henri-Claude Oyima, président directeur général du groupe BGFIBank, les trois promus de par leurs expériences professionnelles respectives « sont indiqués pour occuper ces postes stratégiques. Je suis persuadé qu’ils sauront mener à bien les objectifs ambitieux qui leurs sont fixés », notamment dans un contexte où la banque travaille pour atteindre les objectifs du nouveau projet d’entreprise du groupe labelisé « Dynamique 2025 ». Ce projet vise à porter le total bilan de la structure bancaire de 3500 milliards de FCFA à fin décembre 2020 à 5000 milliards en 2025. Et, à en croire le PDG, ces trois collaborateurs placés « à des postes décisifs au sein de notre Groupe », contribueront à l'atteinte de cet objectif.
S.G.