Le Nouveau Gabon

Le Nouveau Gabon

La Cour constitutionnelle a annulé, le 31 décembre dernier, après avoir été saisie par le Copil citoyen, une organisation de la société civile gabonaise, l’arrêté du Premier ministre pris le 24 décembre 2021 pour stopper la propagation de la Covid-19. Deux articles de cet arrêté, intervenu pour remplacer un autre déjà annulé par la haute juridiction pour des problèmes de forme, sont jugés « inconstitutionnels ». Il s’agit des articles 6 et 10.

L’article 6 consacre la fin de la gratuité des tests PCR qui passe à 20 000 FCFA pour les tests normaux et 50 000 FCFA pour les tests VIP. Pour la Cour constitutionnelle, « il est indéniable que les dispositions de l’article 6 de l’arrêté n° 0685/PM du 24 décembre 2021 contredisent et modifient manifestement celles de l’article 4 du décret 00108/PM/MS du 10 avril 2020 qui est la norme supérieure à un arrêté, le tout en violation du principe à valeur constitutionnelle de la hiérarchie des normes, lequel interdit qu’une norme inférieure puisse modifier la norme supérieure, ou même contenir des dispositions qui sont contraires aux siennes ».

Coût des tests élevés

En plus, précise la Cour, la vente des tests normaux n’est pas prévue dans la loi de finances rectificative de 2021, encore moins dans celle de 2022 récemment voté par le parlement. Il « s’ensuit qu’en prévoyant le coût des tests PCR normaux, l’article 6 de l’arrêté en cause viole les dispositions combinées des articles 47 et 48 de la Constitution », soutient la haute juridiction.

Par ailleurs, au regard des contingences économiques actuelles et du montant du SMIG au Gabon, la Cour estime que le taux fixé pour l’achat des tests PCR normaux « n’est ni adéquat, ni proportionnel aux circonstances de temps et de lieu », tel que prévu dans la loi n° 003/2020 du 11 mai 2020 sur l’état d’urgence sanitaire. La Cour fait savoir que si d’aventure, il s’avère nécessaire de rendre les tests PCR payants, par exemple, les taux à fixer doivent tenir compte de la réalité des situations économique et sociale que vivent les populations depuis la survenue de la pandémie de la Covid-19.

À l’article 10 qui « abroge les dispositions antérieures contenues dans l’arrêté n° 0559/PM du 25 novembre 2021 » et annonce l’entrée en vigueur des nouvelles mesures dès le 24 décembre dernier, la Cour lui reproche d’abroger un texte « qui est censé n’avoir jamais existé », puisqu’annulé par une précédente décision de la haute juridiction. Ce qui va à l’encontre de l’article 92 de la Constitution qui stipule que « les décisions de la Cour Constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucun recours ; qu’elles s’imposent aux pouvoirs publics, à toutes les autorités administratives et juridictionnelles et à toutes les personnes physiques ou morales ».

Conseil de ministre convoqué

Depuis l’annulation par la Cour constitutionnelle des nouvelles mesures gouvernementales de lutte contre la Covid-19, le gouvernement n’a pas réagi. Mais, le communiqué final du conseil des ministres, convoqué ce 3 janvier 2022, sera scruté sur les nouvelles décisions prises par le gouvernement pour lutter contre cette pandémie.

D’ailleurs le Copil citoyen a affirmé au cours d’une conférence de presse, ce 3 janvier 2022, qu’il prenait acte de la décision de la Cour constitutionnelle. Mais annonce qu’il continuera la lutte pour que d’autres mesures prises par le gouvernement soient annulées. L’organisation de la société civile cite notamment, l’autorisation spéciale de circuler dans le pays, l’abandon de la facturation des tests PCR VIP « car, pratiqué en violation du décret du 10 avril 2020 », instituant un dépistage de masse gratuit de la Covid-19.

Aussi, le Copil citoyen exige du gouvernement la « publication sans délai, du rapport d’enquête parlementaire sur la gestion des fonds Covid-19 » et la mise à la disposition du Copil citoyen de tous les rapports de gestion des fonds alloués au Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre l’épidémie à coronavirus (Copil) depuis le début de la pandémie.

Sandrine Gaingne

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Dans son traditionnel discours de fin d’année prononcé ce 31 décembre 2021, le président de la République gabonaise a dressé le bilan de l’année qui s’achève. Une année 2021 marquée une fois de plus par la Covid-19 et ses impacts économiques et sociaux. Mais, malgré cette crise sanitaire, de nombreux efforts ont été consentis par les autorités pour le développement du pays.

Une année 2021 marquée de « grandes réalisations »

En 2021, plusieurs infrastructures ont été construites dans plusieurs secteurs. Notamment électricité, routes, formation… « C’est le cas de la construction du barrage hydroélectrique de Kinguélé Aval, de la centrale solaire dans la Ngounié ou encore de la rénovation des infrastructures d’alimentation en eau par le programme Piaepal (Programme intégré pour l’alimentation en eau potable et l’assainissement de Libreville) », a listé le président de la République. « À l’horizon 2023, ces différents projets permettront de fournir de l’eau au robinet tout au long de la journée. Et de l’électricité 24 heures sur 24, grâce à de l’énergie propre provenant de l’hydraulique et du solaire. Tous ces projets permettront, au surplus, de créer de nombreux emplois qualifiés », a assuré Ali Bongo Ondimba.

Le chef de l’État a également évoqué les projets routiers qui ont été relancés ainsi que de ceux qui ont été livrés au cours de l’année qui s’achève. Notamment, plusieurs dizaines de kilomètres de réseaux routiers dans Libreville, Owendo, Oyem, Port-Gentil, Mouila, Tchibanga ou Makokou.

2021 a également été marquée par la création de la nouvelle zone économique spéciale d’Ikolo, la création des zones agricoles à forte productivité pour booster le secteur agricole, la relance attendue du projet de Belinga considéré comme la mine de fer non encore développée la plus importante au monde. « Ce projet sera le projet industriel phare au Gabon dans les prochaines années. Il permettra de créer des centaines d’emplois directs, des milliers d’emplois indirects ; mais aussi de désenclaver l’intérieur du pays. Il permettra également d’accélérer la diversification de notre économie et de dégager davantage de ressources pour financer les projets d’avenir et les besoins sociaux », soutient le chef de l’État.

De belles perspectives annoncées pour 2022

S’agissant de la formation professionnelle, plusieurs nouveaux centres ont été ouverts au cours de cette année. Aussi, de nouveaux établissements de formation professionnelle sont en cours de construction et les anciens en cours de rénovation. C’est le cas du centre de formation professionnelle de Mvengue, Ntchengue, ou encore du centre de formation Basile Ondimba. Par ailleurs, de nouveaux curricula ont été établis dans le domaine de l’ingénierie électronique, de la mécanique industrielle ou encore de la menuiserie-ébénisterie.

Selon le président de la République, en 2021, bien d’autres chantiers encore ont été amorcés. C’est le cas dans le pétrole et le gaz avec la création d’une centrale à gaz à Owendo, la pêche avec la mise en production prochaine de l’usine de conserves de thon et la structuration de la filière transformation des produits de la pêche ou encore le numérique avec la digitalisation des services publics. L’ensemble de ces projets créeront à terme des dizaines de milliers d’emplois directs et indirects, soutient-il.

Pour la nouvelle année, le chef de l’État se veut optimiste. Il promet de rendre les soins et les médicaments accessibles partout sur le territoire. Ce, afin de combler le déséquilibre qui existe aujourd’hui entre Libreville et le reste du pays.

Sur le plan diplomatique, le Gabon qui a mené plusieurs combats en 2021 va siéger dès ce 1er janvier 2022, et pour les deux années à venir, au Conseil de sécurité des Nations unies où il a été élu en qualité de membre non permanent. Le chef de l’État a également annoncé l’intégration probable du Gabon au sein du Commonwealth en 2022.

Covid-19

Comme 2021, l’année 2022 sera marquée par la Covid-19 et ses effets. Raison pour laquelle le chef de l’État invite ses concitoyens à se faire vacciner et à ne pas écouter les détracteurs du vaccin. Car, c’est pour l’instant, la seule « arme redoutable. Une arme qui protège » contre la pandémie, selon le chef de l’État. « Et, j’en suis convaincu, nous irons plus loin avec une réelle prise de conscience. Depuis une quinzaine de jours, la dynamique vaccinale s’est fortement accélérée. C’est salutaire… si la vaccination continue de progresser comme c’est le cas aujourd’hui, les mesures de restriction qui limitent notre mobilité sociale, comme le couvre-feu, l’accès limité ou sous conditions à certains lieux publics ou certains évènements, seront levées plus rapidement que prévu. Possiblement entre le mois d’avril et le mois de juin de l’année à venir, en fonction bien évidemment, de la donne sanitaire du moment », a-t-il promis.

Sandrine Gaingne

Dans une déclaration faite le 30 décembre dernier, le procureur de la République a dévoilé les noms des dirigeants sportifs déjà interpellés dans l’affaire d’agression sexuelle sur mineur dans le sport gabonais. Selon André Patrick Roponat (photo), trois entraineurs de football ont déjà été écroués. Il s’agit de Patrick Assoumou Eyi dit « Capello », ancien sélectionneur national des moins de 17 ans ; Triphel Mabicka, dit « Coach Kolo » et Orphée Mikala.

Les trois coachs qui ont été placés sous mandat de dépôt à la Prison centrale de Libreville sont poursuivis pour des faits de « viols sur mineurs, tentative de viols sur mineurs, agressions sexuelles, atteinte aux mœurs et mise en danger de la vie d’autrui », a déclaré le procureur de la République. Des faits qui sont punis par les articles 6, 249, 256, 257, 261 et 281 du Code pénal. Ils risquent pour cela, entre 15 et 30 ans de réclusion criminelle assortie d’une amende allant de 5 millions à 50 millions de FCFA.

Puis, il y a le Maître Martin Avéra dit « Chaka », instructeur et propriétaire d’un club de Taekwendo. Arrêté le 28 décembre dernier pour les mêmes soupçons d’agression sexuelle, ce dernier est actuellement en garde à vue pour des besoins d’enquête selon le procureur de la République.

À en croire André Patrick Roponat, « d’autres interpellations sont en cours ». Il invite par ailleurs « les victimes à se signaler au parquet ou directement dans les services désignés pour mener l’enquête en cours ». « Qu’elles en soient rassurées, l’anonymat de leur identité sera préservé vis-à-vis du grand public. La peur des représailles ou le sentiment de honte ne doivent pas constituer des obstacles dans leur conscience », assure-t-il.

Ce scandale sexuel a été dévoilé par le journal britannique The Guardian qui dit avoir recueilli des témoignages de plusieurs victimes de Patrick Assoumou Eyi. Ces abus sexuels sur mineurs dateraient de plus de 20 ans. Mais, selon le média britannique, les victimes n’ont jamais porté plainte par peur.

SG

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Tableau de bord général de la santé, carte sanitaire et annuaire statistique sont les trois instruments servant de jauge et d’outils d’aide à la décision du système sanitaire national. Mis sur pied par le projet e-Gabon Système d’information de santé au Gabon (e-GabonSIS), ces instruments visent à optimiser le pilotage de politique sanitaire et à relever les indicateurs santé au Gabon.

« L’annuaire statistique sanitaire permet effectivement de disposer des informations sur ce qui se passe à l’intérieur du système de santé. Et pour les gouvernements, c’est important de savoir de quoi souffrent les populations. Quels sont les problèmes que les services rencontrent et comment on peut améliorer la prise en charge », a déclaré Dr Aboubacar Inoua, représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Selon le ministre de la Santé, Dr Guy Patrick Obiang Ndong, la production de ses 3 documents est un objectif fixé par le président Ali Bongo Ondimba dans le cadre du Plan d’accélération de la transformation (PAT). « La volonté du président de la République Ali Bongo Ondimba c’est de faire de notre système de santé un système d’excellence, un système où l'on fait du tourisme médical, un système où les pathologies infectieuses doivent être éradiquées… », a affirmé Dr Guy Patrick Obiang Ndong.

Au Gabon, les patients se plaignent souvent de la qualité du service au sein des structures hospitalières publiques et eGabonSIS vise l’amélioration de la prise en charge des malades, la situation sanitaire du pays et l’efficience des structures de santé.

Cette innovation technologique vient ici apporter des réponses à plusieurs questions en rapport avec l’accès des soins médicaux au Gabon, afin de permettre au plus grand nombre de malades, ceux vivant dans les zones reculées notamment, de bénéficier de certaines prestations de santé auxquelles ils ne pourraient pas accéder sans la télémédecine. « Considéré jadis comme un rêve, aujourd’hui le système de santé du Gabon est une réalité au vu des réalisations actuelles non négligeables à l’exemple de la tel-échographie qui permet d’améliorer la prise en charge des femmes enceintes dans les zones reculées telles que Coco-Beach », a indiqué Emmanuel Assoumou Nka, coordinateur du projet eGabonSIS.

Fruit de 2 années de travaux, la remise officielle de ces données stratégiques au ministre de la Santé par les responsables de ce projet a eu lieu le 29 décembre 2021 à Libreville.

Brice Gotoa

Le paiement des allocations des élèves-stagiaires de l’Ecole normale supérieure (ENS) du 4è trimestre 2021 va connaître un retard, selon un communiqué publié ce 30 décembre par l’Agence nationale des bourses du Gabon (Anbg).

L’Agence qui reste vague sur les raisons de ce retard annoncé, évoque juste « des raisons indépendantes » de sa volonté. Elle présente ses excuses pour les désagréments causés et rassure tout de même les élèves stagiaires « des dispositions urgentes prises afin de remédier à ce problème dans les meilleurs délais ».

Cette situation est susceptible de créer des remous si elle ne trouve pas une solution rapide car, régulièrement, les élèves de l’ENS ont organisé des grèves pour revendiquer ces allocations à l’époque où elles étaient gérées par le trésor public. En janvier dernier, par exemple, l’ENS a fait état de ce que « face à la récurrence d’actes répréhensibles (fermeture du portail, barricades, agression des enseignants, fausse accusation, désinformation de l’opinion par rapport aux procédures de virement, revendications fantaisistes…) liés au paiement des allocations d’études, un nouveau dispositif de paiement sera mis en œuvre ». C’est ainsi que les autorités ont alors confié la gestion des allocations directement à l’Anbg dès le 5 janvier 2021 pour éviter d’autres perturbations.

L’ENS est la seule école publique de formation des enseignants du second degré général au Gabon. Elle existe depuis plus de vingt ans. Le fichier de cette école affichait en janvier 2021, 617 élèves en formation.

Sylvain Andzongo

Deux Gabonais figurent parmi les 100 leaders économiques africains de demain, selon le classement Choiseul Africa dans son édition de 2021. Il s’agit d’Akim Daouda, 3e dans le classement. Il est l’administrateur directeur général du Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS). Un fonds créé en 2012 afin d’aider le Gabon à développer de nouvelles filières capables de générer suffisamment de revenus pour se substituer à ceux tirés de la production de pétrole.  Agé de 40 ans, Akim Daouda est à la tête de cette structure depuis avril 2020. Il est diplômé en gestion et science économique des universités de Concordia (Montréal, Canada) et de Westminster (Grande-Bretagne).

Puis, Romain Deniel (95e), conseiller économique du président de la République gabonais. Diplômé de HEC Montréal, Institut supérieur de gestion, ce Gabonais de 33 ans a également été conseiller des ministres du Commerce et de la Promotion des investissements. Il a aussi été analyste pour le Fonds Gabonais d'investissements stratégiques de 2013 à 2015.

Ces deux Gabonais figuraient déjà dans le classement 2020 de l’institut Choiseul.

Dans le top 200 de ce classement de l’institut Choiseul, l’on retrouve Roselyne Chambrier-Chabolat, 35 ans, présidente-directrice générale de la filiale ivoirienne du groupe panafricain Arise. Et Cédric Hombouhiry, Directeur de l’immatriculation et du recouvrement à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et fondateur de Zappatora & Partners.

Et dans les Alumni Choiseul Africa qui regroupent les dirigeants économiques africains ayant été lauréats d’une ou plusieurs éditions du Choiseul 100 Africa l’on compte Ernest Tewelyo Akendengue (lauréat 2018 à 2020), directeur général de e-Doley Cash qui est par ailleurs juge consulaire au Tribunal de commerce de Libreville depuis 2020 ; Éric Boundono (lauréat de 2014 à 2020), directeur général de Multipress Gabon et administrateur fondé de pouvoir de Sonapress. L’on compte aussi Gaelle Biteghe (lauréate de 2016 à 2018), Spécialiste senior du secteur bancaire à International finance corporation, Arnauld Engandji (lauréat 2017), fondateur Social Outcome, Pascal Houangni-Ambouroue (lauréat de 2014 à 2016), ministre du Tourisme, Fabrice Nze-Bekale (lauréat 2014), directeur général ACT Afrique Group.

Le Choiseul 100 Africa, les leaders économiques de demain, est un classement de l’institut Choiseul qui identifie et classe les 200 jeunes dirigeants africains de 40 ans et moins appelés à jouer un rôle important dans le développement de l’Afrique dans un avenir proche. Ce classement se base sur des critères comme l’image et la réputation, le parcours et les compétences, le pouvoir et la fonction, l’influence et les réseaux, le potentiel et le leadership des jeunes africains sélectionnés.

Sandrine Gaingne

Ghislain Moandza Mboma, directeur général de l’Agence nationale de promotion des investissements (ANPI-Gabon), a signé le 28 décembre une convention de partenariat avec Rajeev Lila, Président directeur général de Santé Pharmaceutique SA, société installée à la zone économique spéciale de Nkok et contrôlée par des capitaux indiens.

« Par cette convention, l’ANPI-Gabon accompagne Santé Pharmaceutique SA dans la mobilisation des fonds auprès des banques et des organismes de garanties, pour financer l’extension des capacités de production de cette société, à travers la construction d’une nouvelle usine de fabrication de médicaments et autres produits de santé à Nkok », apprend-on. Mais l’on n’a pas encore les détails sur les caractéristiques ou les capacités de production de cette nouvelle usine en projection.

L’annonce de la construction de cette nouvelle usine intervient pratiquement un an après l’inauguration de la première. Cette dernière a nécessité un investissement de près de 20 milliards FCFA et occupe une superficie de 25 000 m² dans la Zone économique spéciale de Nkok avec des installations ultramodernes. « Ce qui fait d’elle la plus grande usine de fabrication de produits pharmaceutiques de la région Cemac », soutiennent les autorités gabonaises.

Sa capacité de production de comprimés et de gélules est cependant moins importante que celle de l’usine lancée en 2018 à Douala (Cameroun) qui produit 500 millions de comprimés et 480 millions de gélules par an. La première usine de Santé Pharmaceutique à Nkok est dotée d’une capacité de production d’un million de comprimés par jour (plus de 360 millions de comprimés par an), 200 000 gélules, 50 000 sirops et 20 000 pommades toutes les 8 heures.

Sylvain Andzongo

Au Gabon, la Cour constitutionnelle vient de suspendre des mesures gouvernementales entrées en vigueur le 24 décembre au Gabon pour lutter contre le Covid-19. C'est la deuxième fois que la plus haute juridiction du pays suspend « momentanément » l’application des mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre le Covid-19.

La nouvelle suspension fait suite à une deuxième requête introduite le 28 décembre par le Copil citoyen, une organisation de la société civile. Cette dernière réclame l’« annulation pure et simple de l’arrêté n°0685/PM du 24 décembre 2021 fixant les nouvelles mesures gouvernementales de prévention, de lutte et de riposte contre la propagation de la Covid-19 », indique la présidente de la Cour dans un courrier adressé à la présidente du sénat.

Si la Cour constitutionnelle ne précise pas la durée de cette suspension, l’on sait au moins qu’elle dispose d’un délai d’un mois pour se prononcer sur l’annulation ou non des mesures contenues dans l'arrêté querellé.

Le 24 décembre dernier, la Cour constitutionnelle a une première fois annulé une série de mesures anti-Covid prises par le gouvernement quelques semaines plus tôt. La haute cour évoquait alors des problèmes de procédures. Après leur annulation, le gouvernement a pris l’arrêté n°0685/PM du 24 décembre 2021 instituant les mêmes mesures avec entrée en vigueur immédiate.

Pour contester le nouvel arrêté, le Copil citoyen a lancé un appel à mobilisation à travers une pétition, en vue de l’annulation de ces mesures et des autres prises par le gouvernement depuis près de deux ans pour stopper la pandémie au Gabon.

En attendant la décision définitive de la Cour constitutionnelle, les anciennes mesures demeurent applicables. Notamment la gratuité du test PCR, l’interdiction de rassemblements de plus de 30 personnes, le port obligatoire du masque, le couvre-feu en vigueur de 21 heures à 5 heures du matin…

S.G.

Les organisations professionnelles des travailleurs des secteurs du pétrole et activités connexes, de l’eau et électricité du Gabon maintiennent leur mot de grève générale malgré les concessions du gouvernement qui a renoncé récemment à durcir les restrictions sanitaires contre le Covid-19.

« Notre préavis de grève générale illimitée, parvenu au Premier ministre, chef du gouvernement le 17 décembre 2021 et qui expire ce lundi 27 décembre 2021 à 23h59, est remplacé par un nouveau préavis de grève qui expire le lundi 10 janvier 2022 à 23h59min. […] En attendant l’expiration dudit préavis, intensifions la mobilisation pour une grève générale sans bavures au cas où des réponses satisfaisantes ne seraient pas apportées à notre cahier de charges par le gouvernement », indiquent les syndicalistes.

Dans leur mémorandum ces organisations exigent quatre points. A commencer par la suppression du pass sanitaire. « Qu’il ne soit pas fait obligation aux personnes non vaccinées souhaitant accéder aux lieux publics notamment les administrations, les entreprises, les restaurants, les snack-bars, de présenter un test PCR négatif ou aux personnes vaccinées de présenter une attestation ou une carte de vaccination », lit-on.

Comme deuxième point, les syndicalistes exigent la suppression de l’augmentation du coût du test PCR. En d’autres termes, indique le mémo, que le test PCR normal demeure gratuit pour tous et le test PCR dit « VIP » demeure à 20 000 FCFA.

La troisième revendication concerne l’exemption des tests PCR aux personnes vaccinées, s’agissant de la circulation à l’intérieur du pays. Et l'exemption de la quarantaine aux personnes vaccinées, passagers des vols internationaux entrant sur le territoire national.

Au quatrième point, les syndicats exigent la clarification du gouvernement sur le caractère non-obligatoire du vaccin Covid-19 en République gabonaise, « au regard des dérives constatées ça et là dans les entreprises où les travailleurs sont empêchés d’accéder à leurs postes de travail s’ils ne sont pas vaccinés ».

Ces organisations expliquent que leur mot d’ordre est reporté parce que le gouvernement a reculé dans l’application de l’arrêté n° 559/PM du 25 novembre 2021 fixant au 15 décembre l’entrée en vigueur des nouvelles mesures gouvernementales de prévention, de lutte et de riposte contre la propagation du Covid-19.

En effet, la Cour constitutionnelle a annulé le 2 décembre les nouvelles mesures gouvernementales qui prévoyaient, entre autres, la fin de la gratuité des tests PCR, l’accès conditionné dans les lieux publics par la présentation d’un pass sanitaire et l’ouverture des boîtes de nuit uniquement pour les personnes vaccinées...

Sylvain Andzongo

Le Gabon est frappé depuis quelques jours par la 4e vague de la pandémie de la Covid-19, a annoncé le ministre de la Santé. Cette 4e vague de contamination s’avère plus virulente avec plus de 1200 contaminations enregistrées en une semaine, indique le Dr Guy Patrick Obiang Ndong.

« La situation est très alarmante et préoccupante. Et ces contaminés sont surtout des personnes non vaccinées. Situation préoccupante parce que cette vague survient au moment des fêtes. Lorsqu’on observe, il y a une flambée épidémique avec les contaminations qui sont très fortes. Pour l’instant, nous n’avons pas de saturation hospitalière », a déclaré Dr Guy Patrick Obiang Ndong au sortir d’une audience avec le Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda le 27 décembre 2021.

D’après le ministre de la Santé, il est important que même en période de fêtes, les gens puissent respecter les mesures barrières. Aussi, « il est important que la dynamique nationale qui a commencé pour la vaccination puisse se poursuivre pour que la population puisse être mieux protégée contre cette nouvelle vague de contamination de la Covd-19 », a insisté Dr Guy Patrick Obiang Ndong.

Selon les chiffres du Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre l’épidémie à coronavirus (Copil), le Gabon a enregistré en 72 heures (du 24 au 26 décembre 2021), 1 040 nouveaux cas positifs sur 3 300 tests réalisés, soit un taux de positivité de 31.5%, avec 31 personnes hospitalisées dont 9 en réanimation pour détresse respiratoire. Le pays compte à cette date 2 882 cas actifs. Une semaine plus tôt, notamment à la date du 22 décembre 2021, le pays n’enregistrait que 1 532 cas actifs dont 23 hospitalisations et 5 patients en réanimation.

D’après les autorités sanitaires, ce virus est plus contagieux avec un taux de positivité qui atteint 31,5%. Le plus grand taux de positivité enregistré au Gabon depuis le début de la pandémie.

Brice Gotoa

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