Pour riposter contre les enseignants grévistes qui refusent de dispenser des cours depuis le début de la rentrée scolaire au Gabon, le gouvernement gabonais a décidé d’instaurer le paiement par bon de caisse, informe une note de services signée le 8 novembre par le Secrétaire général du ministère de l’Education nationale, Théodore Koumba.
Ainsi, les enseignants absents de leur poste de travail pourraient ne pas voir leurs salaires payés dans les prochaines semaines. « La mise en bon de caisse litige sera systématique dès ce mois de novembre 2021 pour les agents dont l’absence sera constatée à leur poste de travail », prévient le SG du ministère dans sa note.
La mise des salaires en bon de caisse va consister à ne pas virer les salaires sur les comptes bancaires des enseignants. Et ainsi, ne payer uniquement que les salaires des enseignants qui auront travaillé. Quant à ceux qui ne seront pas en poste, et qui ne sauront expliquer leurs absences au travail, leurs salaires seront suspendus. La même décision avait déjà été instaurée en 2015 suite à une grève des enseignants qui avait duré un mois.
Cependant, face à ce durcissement de ton que les enseignants grévistes qualifient « d’intimidation », ils ne comptent pas lâcher prise. Ils espèrent être reçus par le Premier ministre afin de lui présenter leurs revendications à l’origine de la grève débutée depuis le début de cette année scolaire. Ceux-ci revendiquent en effet le recrutement de nouveaux enseignants dans la fonction publique, les avancements et les reclassements qui ont été suspendus depuis quelques années, ainsi que le paiement des rappels de soldes... Ils se disent d’ailleurs «déterminés à poursuivre» leur mouvement de grève jusqu’à satisfaction totale de toutes leurs revendications.
Pour le ministère de l’éducation nationale, ces grèves des mouvements syndicaux sont aux antipodes de la liberté syndicale et constituent une violation du code de déontologie.
S.G.
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Au Gabon, la société pétrolière Maurel & Prom (M&P) vient de signer avec le gouvernement gabonais un accord global à plusieurs volets qui consiste à renforcer les relations entre les deux parties. Les partenaires ont ainsi approuvé le déblocage immédiat au profit de l’Etat d’une somme de 43 millions de dollars placés sur un compte séquestre au titre des coûts de portage antérieurs à 2018 sur le permis d’Ezanga, ainsi que le versement d’un montant complémentaire de 57 millions de dollars.
En échange, plusieurs avenants ont été apportés au contrat d’exploitation du permis d’Ezanga qu’opère M&P à hauteur de 80 %. La société obtient également une extension de ses droits sur place jusqu’en 2026. De plus, de nouveaux accords d’exploration et de production concernant les zones de Kari et Nyanga-Mayombé ont été signés. Lesdites zones sont contrôlées de façon exclusive par la société. Les droits de M&P y sont valables jusqu’en 2029.
Par ailleurs, les deux parties ont validé la mise en place d’un mécanisme de recouvrement à terme par M&P de certaines créances qui s’élevaient à 98 millions de dollars au 30 septembre 2021. « Cet accord mutuellement bénéfique atteste de la forte volonté commune de la République gabonaise et de M&P de renforcer leurs relations. Il souligne l’engagement à long terme de M&P au Gabon et améliore encore le cadre du développement des activités du Groupe dans le pays. La reprise du forage de développement en juillet, ainsi que l’achèvement récent d’une campagne d’acquisition par gradiométrie magnétique couvrant toute la zone de notre permis d’Ezanga, démontrent cet engagement à maximiser le potentiel de nos actifs », a commenté Olivier de Langavant, directeur général de M&P.
Sur les trois derniers trimestres, la production moyenne d’Ezanga a affiché 15 100 barils d’huile par jour.
Source : Agence Ecofin
L’activité minière pourrait croître de 6,9% en 2022 au Gabon en raison du renforcement de la production de 4 principaux gisements. Notamment, les gisements de Moanda, Ndjolé, Okondja et Franceville, selon des prévisions du tableau de bord de l’économie gabonaise.
Les gisements de manganèse de Biniomi près de Franceville et de Lebaye à Okondja sont opérés par Nouvelle Gabon Mining. Le gisement de Lebaye à Okondja est entré officiellement en exploitation en 2020. Les réserves de ce site d’Okondja sont estimées à plusieurs millions de tonnes, avec une production potentielle estimée à un million de tonnes par an. Pour sa part, le gisement de Moanda est exploité par la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), filiale du français Eramet, tandis que celui de Ndjolé dans le Moyen-Ogooué est exploité par la Compagnie industrielle et commerciale des mines de Huazhou (Cicmhz).
En attendant 2022, le renforcement de la production de ces gisements devrait faire progresser la production nationale de minerais et d’agglomérés de manganèse de 18,6% en 2021 pour atteindre 10,05 millions de tonnes, alors que les exportations se situeraient à 9,2 millions de tonnes (+13,4%) selon les prévisions du Tableau de bord de l’économie gabonaise. Parallèlement, les cours du minerai de manganèse devraient s’améliorer de 0,5% en 2021, soutenus par le redressement de la demande en acier au carbone, notamment en Chine, apprend-on.
A noter que la politique minière dans le pays reste marquée par la signature d’un contrat d’exploitation et de partage de production entre l’État gabonais et la compagnie indienne Coalsale Group, en janvier 2020. Il s’agit de la première signature d’un contrat minier depuis la promulgation en juin 2019 d’un nouveau code, qui vise l’augmentation des bénéfices de l’État tout en réduisant certaines taxes. Le Gabon table sur une production de 11,6 millions de tonnes à l’horizon 2024.
S.G.
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Dans le cadre de la campagne nationale vaccinale contre la Covid-19 au Gabon, les structures hospitalières privées et les pharmacies seront désormais mises à contribution pour accueillir les populations désirant se faire vacciner. A cet effet, le ministre gabonais de la Santé, Dr Guy Patrick Obiang Ndong a rencontré l'Association des responsables des établissements médicaux privés du Gabon (AREMPG) et le bureau de l'Ordre national des pharmaciens du Gabon (ONPG), le 5 novembre 2021.
« La vaccination devant commencer dès le 15 novembre prochain dans ces structures, j'ai instruit le Comité national de vaccination à l'effet de former et accompagner les structures sanitaires privées et les pharmacies qui seront retenues dans les meilleurs délais », a indiqué Dr Guy Patrick Obiang Ndong.
Selon le membre du gouvernement, l'introduction de ces sites de vaccination de proximité vient ainsi confirmer une fois de plus, la volonté du gouvernement de protéger les gabonaises et gabonais de cette pandémie. « Nous sommes très heureux d’avoir été associés à ce projet et nous sommes engagés à faire le nécessaire pour que notre participation soit contributive pour améliorer la prise en charge vaccinale sur le territoire national », a indiqué Dr Amoussa Ibrahim, point focal AREMPG
Cette extension de la vaccination contre la Covid-19, dans les différentes structures hospitalières privées et les pharmacies, intervient dans un contexte où le Gabon dispose de plusieurs variétés de vaccin (Sinopharm, Spoutnik V, Pfizer et Johnson & Johnson), mais les populations demeurent réticentes à la vaccination. Seulement 105 175 personnes sont complètement vaccinées au 5 novembre 2021, soit 10,36%. L’objectif du gouvernement est de vacciner 60% de la population d’ici un an.
Brice Gotoa
En plus de la lutte contre la déforestation et la réduction de gaz à effet de serre, la Norvège veut dorénavant investir dans les énergies renouvelables au Gabon. C’est le but de la séance de travail entre le ministre gabonais des Eaux et Forêts, Pr Lee White et son collègue norvégien de l’environnement, en marge de la Cop 26 à Glasgow, en Ecosse
« On a un partenariat très intéressant avec la Norvège. On a signé un accord il y a 2 ans dans lequel ils se sont engagés à nous donner jusqu’à 150 millions de dollars en récompense de réduction des émissions de CO2 au Gabon. C’était important de rencontrer le nouveau ministre qui a été nommé depuis 3 semaines pour renouveler cette collaboration qu’on avait avec ses prédécesseurs. Mais on a également évoqué la collaboration qui commence maintenant avec la Norvège sur l’investissement dans l’énergie renouvelable sur l’électricité hydroélectrique », a déclaré Pr Lee White.
Selon le membre du gouvernement, le partenariat sur le climat et la forêt devient maintenant un partenariat sur plusieurs fronts, notamment l’énergie renouvelable.
La Norvège est un partenaire stratégique du Gabon dans la lutte contre la déforestation. Il y a quelques mois ce pays européen avait versé au Gabon une somme de 17 millions de dollars soit environ 9,3 milliards de FCFA pour les 3,4 millions de tonnes de CO2 supplémentaires séquestrées en 2016 et 2017. Cela grâce aux mesures mises en œuvre au Gabon dans le but de lutter contre la déforestation. Dans les semaines à venir le Gabon espère gagner 3000 milliards de FCFA grâce à son crédit carbone.
Cette décision intervient dans un contexte où le gouvernement gabonais a en projet de mettre en place un cadre de fiscalité verte, en rapport avec les énergies renouvelables. Selon l’administration fiscale, la fiscalité verte, ou écologique (ou écofiscalité) vise à taxer les activités et produits polluants pour inciter à adopter des pratiques plus respectueuses de l'environnement.
Brice Gotoa
Le ministère de la Justice informe qu’il a recensé 6 619 candidats pour 170 places dans le cadre des concours de recrutement des magistrats, conseillers adjoints des greffes et greffiers principaux de l’année 2021 ayant composé les épreuves retenues les samedi 06 et dimanche 07 novembre à l’université Omar Bongo et à l’École normale supérieure.
Ainsi, apprend-on, l’Ecole nationale de la magistrature passe d’un chiffre de 1500 candidats maximum, toutes les filières confondues au concours précédent à 6 619 candidats à la session de novembre 2021. « Une toute grande première dans l’histoire de l’École nationale de la Magistrature », affirme Cyril Patrice Orevouno, Directeur de la formation initiale des magistrats en charge de la supervision du concours.
Orevouno n’explique pas cette explosion des chiffres en matière de candidatures à ce concours mais, il note que cet examen compétitif se déroule au moment où la suspension de recrutements frappe toutes les administrations du pays. Le responsable rassure que, « tout s’est très bien passé, grâce à l’implication des membres de différents corps associés dont les personnels de l’Ecole nationale de la magistrature, de l’Université Omar Bongo, des magistrats et enseignants du secteur éducation. Ils sont tous assermentés et toutes les dispositions ont été prises pour satisfaire aux critères de transparence et d’égalité de chances».
Selon le jury, les corrections devraient durer au moins 3 semaines, pour une moyenne de 21 000 copies corrigées par jour. Les places sont réparties ainsi qu’il suit : 100 magistrats de niveau baccalauréat ; 20 conseillers adjoints de Greffes de niveau baccalauréat ; 50 Greffiers principaux de niveau baccalauréat.
Sylvain Andzongo
Pour améliorer sa fourniture en électricité, le Gabon veut s’inspirer des modèles d’infrastructures hydroélectriques mises en place à Legnano, une commune de Milan, en Italie, a-t-on appris sur legnanonews.com.
Pour cela, une délégation gabonaise accompagnée d’enseignants de l’École polytechnique qui ont collaboré avec l’architecte et l’ingénieur sur la conception hydraulique de la centrale hydroélectrique « made in Legnano », ont effectué une inspection le 3 novembre dernier à la mini-centrale hydroélectrique de Legnano. Il était question pour la délégation gabonaise d’« étudier » le modèle mis en place à Legnano pour la construction de la centrale hydroélectrique de cette commune et qui a fait ses preuves d’après les autorités italiennes. Il s’agit d’un dispositif mécanique de transformation de l’énergie potentielle de l’eau en énergie installé à Legnano et qui a redonné vie au barrage de Mazzocchi via Pontida en Italie.
La centrale hydroélectrique « made in Legnano » est caractérisée par la vis, dispositif mécanique de transformation de l'énergie potentielle de l'eau en énergie. Cette vis, apprend-on, grâce à son mouvement peut générer une puissance de 77 Kilowatts. « La turbine à vis d’Archimède, également appelée cochlée, est un modèle à exporter compte tenu de la simplicité de construction et de gestion », soutient legnanonews.com. Bien plus, cette centrale est connectée à un générateur de courant, mais qui ne pollue pas l’atmosphère apprend-on. Un modèle « qui pourrait être répliquée au Gabon pour résoudre les problèmes concernant la distribution de l'électricité », souligne la même source. Ce, dans un contexte où la société nationale d’énergie a du mal à satisfaire la population en électricité, avec à la clé des délestages enregistrés plusieurs fois ces dernières semaines.
A noter que le Gabon a actuellement plusieurs projets de construction de barrages hydroélectriques dans le pays pour augmenter sa capacité en énergie. Notamment, le projet de construction de la centrale hydroélectrique de Kinguélé Aval. Portée par Asonha Énergie, une société de projet détenue respectivement à 60% et 40% par Meridiam et Gabon Power Company (GPC), cette centrale hydroélectrique fournira environ 13% des besoins en électricité de Libreville, selon les autorités gabonaises.
D’autres projets du même type pourraient être lancés au cours des trois prochaines années. Il s’agit notamment des projets de construction de deux nouveaux barrages hydroélectriques (Ngoulmendjim et Dibwangui) dont les contrats de concession devraient être signés dans les tout prochains mois, selon les autorités gabonaises.
S.G.
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Le Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS) vient de lancer un appel d’offres pour recruter un consultant qui lui permettra à terme de réduire les activités polluantes de son portefeuille.
« Dans la lignée de ses objectifs de durabilité et de contribution à la protection du patrimoine naturel gabonais, le FGIS souhaite recruter un consultant chargé de : mesurer l’empreinte carbone du portefeuille du Fonds souverain de la République gabonaise (FSRG) et d’élaborer la stratégie de décarbonisation du portefeuille du FGIS », annonce le Fonds. Il précise que la date limite de dépôt des offres est fixée au 29 novembre 2021, pour une mission d'une durée de 3 mois.
Selon les spécialistes du domaine, la décarbonisation du portefeuille du Fonds gabonais consiste à réduire progressivement sa consommation d'énergies primaires émettrices de gaz à effet de serre, c'est-à-dire de combustibles fossiles, ou à stocker dans le sous-sol le dioxyde de carbone. Ce qui permet de réduire les activités génératrices de pollution. Ainsi, expliquent les spécialistes de l’investissement, le FGIS intègre la notion d’impact environnemental afin de faire partie des sociétés les plus vertueuses en matière d’émission de carbone dont la performance boursière est souvent meilleure.
Créé en 2012, le FGIS gère le Fonds souverain de la République gabonaise des participations non-attribuées du portefeuille de l’État. Cette structure gère aujourd’hui une centaine de participations dans différents secteurs d’activités : le financement des infrastructures, l’accompagnement des PME, le soutien aux secteurs sociaux, etc.
Sylvain Andzongo
La douane camerounaise déclare avoir intercepté, le 6 novembre, du matériau servant à la fabrication d'engins explosifs dans une ville frontalière entre le Cameroun et le Gabon.
« Hier, saisie de 5 kilogrammes de catalyseur en provenance du Gabon. Ladite saisie a été effectuée par les éléments de la Brigade commerciale des Douanes de Kyé-Ossi [ville frontalière entre le Gabon et le Cameroun]. Ce produit peut être utilisé dans la fabrication des engins explosifs improvisés (EEI). Le porteur devait expédier le colis à Douala », apprend-on. Sans plus de détails.
La saisie de ce matériau servant à la fabrication d’engins explosifs intervient dans un contexte sécuritaire précaire dans certaines régions du Cameroun : notamment dans le Sud-ouest, le Nord-ouest et l’Extrême-Nord. Dans ces régions, l’on assiste souvent à la pose de bombes artisanales attribuées aux séparatistes anglophones et par des éléments de la secte islamique Boko Horam.
Ces explosifs sont notamment utilisés par les belligérants qui attaquent les positions de l’armée camerounaise ou des populations civiles. Ce qui cause souvent des dégâts au plan humain et matériel.
S.A.
Le Gabon et le Vietnam ont signé à Paris en France le 5 novembre 2021 une lettre d’intention pour booster la production caféière dans ce pays d’Afrique centrale, a annoncé le ministre de l’Agriculture, Biendi Maganga-Moussavou sur son compte twitter. Cet accord va « favoriser les échanges dans la chaine de valeur du café pour accompagner le développement de la filière café, faciliter les échanges de matériel végétal entre les deux pays, procéder au transfert de compétence, renforcer les capacités des ressources humaines », a affirmé le ministre Biendi Maganga-Moussavou.
Cette lettre d’intention signée à Paris par les ministres en charge de l’Agriculture des deux pays sera suivie par la signature d’un accord-cadre qui définira avec plus de précisions le contenu et le niveau de collaboration entre le Gabon et le Vietnam, apprend-on.
Cependant, le ministre Biendi Maganga-Moussavou a émis le vœu que la coopération agricole entre les deux pays soit élargie à tout le secteur agricole, compte tenu de la réussite agricole du Vietnam. Le Gabon espère ainsi tirer profit de l’expérience vietnamienne dans un contexte où il essaie de diversifier son économie. Au cours de la signature de la lettre d’intention le 5 novembre à Paris, le Premier ministre du Vietnam a pour sa part émis le vœu que des visites de travail soient organisées entre les deux ministres de l’Agriculture pour consolider la coopération agricole entre les deux pays.
Le Vietnam dispose d’une expérience connue dans le secteur de l’agriculture. En 2016, le pays était premier exportateur mondial de noix de cajou et de poivre, deuxième exportateur de riz et de café, et quatrième exportateur de caoutchouc, selon des données publiées par le ministère français de l’Agriculture. En 2018, le Vietnam occupe la deuxième place en Asie du Sud-Est en matière d’exportation de produits agricoles.
Sandrine Gaingne