« Tous les occupants anarchiques, sans droits ni de titres, sont tenus de régulariser leurs situations respectives auprès de la liquidation Octra [Office du chemin de fer Transgabonais], avant le 14 octobre 2021, sous peine de poursuites judiciaires ». C’est le message publié le 10 septembre dernier par Louis Aleka–Rybert (photo), le liquidateur de cette société publique mise en liquidation depuis 1999.
Le liquidateur réagit ainsi aux rumeurs « savamment » distillées par des personnes « mal intentionnées » et tendant à faire croire au retour dans le domaine public des espaces couverts par les titres fonciers Octra, après consultation et avis des services de la conservation foncière et ceux de l'Agence nationale de l'urbanisme, des travaux topographiques et du Cadastre (Anuttc). Or, précise le responsable, « il apparaît qu’il n’existe aucun texte ayant déclaré d’utilité publique les parcelles faisant partie des titres fonciers de l’Octra. Il va sans dire que celles-ci restent bien et demeurent la propriété de l’Octra ».
Il ajoute : « toute personne désireuse d’en faire l’acquisition ou de régulariser sa situation foncière, devra se rapprocher du liquidateur de l’Octra qui reste le seul habilité à procéder à des ventes dans cette zone ».
Selon les explications du responsable, la liquidation de l’Office n’est pas une liquidation judiciaire, mais une liquidation à l’amiable décidée par l’État. À ce titre, un rapport d’activité est dressé chaque année et soumis au gouvernement qui décide de la poursuite du processus. Cela dure depuis 1999. A en croire, Louis Aleka–Rybert, aucun budget n’a jamais été décaissé depuis le lancement du processus.
Sylvain Andzongo
Ali Bongo Ondimba, le chef de l’Etat gabonais, a tenu le 10 septembre à Libreville, le Conseil supérieur de la magistrature. Au cours dudit conseil, apprend-on du communiqué final, « le chef de l’Etat a invité les membres du Conseil à demeurer vigilants face au comportement déviant de certains magistrats dépourvus de déontologie et à travailler davantage au renforcement de l’Etat de droit et à la lutte contre la corruption et la prédation des deniers publics ».
Ali Bongo Ondimba donne toutes ces prescriptions dans un contexte où, en août 2019, les services de la Direction générale de la documentation et de l’immigration (DGDI) ont débusqué un réseau présumé d’escroquerie et de faux documents administratifs impliquant des magistrats et des greffiers du Parquet de Libreville.
En effet, au cours d’une perquisition chez une certaine « Alphonsine Ndembi Tchetchenigbo », se présentant comme « conseiller spécial du président de la République, Ali Bongo Ondimba, en service auprès du coordonnateur général des affaires présidentielles, Noureddin Bongo Valentin », les enquêteurs de la DGDI ont mis la main sur un agenda dans lequel étaient consignés les dates, les heures et les lieux de rencontre avec certains magistrats et greffiers du Parquet de Libreville.
Dans le même agenda saisi, il était également renseigné les sommes d’argent remises à ces magistrats en vue d’obtenir la liberté provisoire de détenus à la prison centrale de Libreville. Les résultats finaux de cette enquête n’ont pas encore été dévoilés.
Sylvain Andzongo
Des chercheurs de l’université de Galway (NUIG) et du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) ont publié fin juillet 2021 une étude qui met en exergue les modes de propagation des maladies du manioc à l’instar de la mosaïque du manioc. C’est une maladie virale. D’après l’étude, la propagation des maladies du manioc est favorisée par les échanges de boutures entre populations frontalières et l’utilisation ou la réutilisation des boutures infectées par les producteurs. Dans cet entretien, Pr Jacques François Mavoungou, directeur pays du programme de recherche Wave (West and Central african virus epidemiology), revient sur les maladies du manioc et leur impact sur les rendements et la sécurité alimentaire.
Le nouveau Gabon : Une étude récemment réalisée par des chercheurs de l’université de et du Cirad met en lumière les maladies du manioc. Quel commentaire vous suscite cette étude et ses conclusions ?
Jacques François Mavoungou: Au Gabon comme dans la sous-région, la filière manioc est menacée par les maladies qui détruisent les plantations. Les champs de manioc au Gabon sont aussi infectés comme le souligne l’article. Les collègues du CIRAD ont travaillé sur la distribution de la diversité du manioc au Gabon suivant le lignage (système de parenté) à travers les mariages. Nous, au niveau du programme de recherche Wave (West and central african virus epidemiology), nous avons fait une étude épidémiologique à caractère transversal à travers tout le Gabon qui révèle une incidence de quasiment 100% pour la mosaïque du manioc (cassava mosaic disease, CMD) par exemple, qui est une maladie virale qui s’attaque aux champs de manioc.
Mais au sujet de l’évolution des maladies, bien au-delà des systèmes de diffusion à travers les mariages (comme le mentionne l’article publié par les collègues du Cirad), les introductions et multiplication de matériels par le biais des projets, les échanges de boutures entre populations frontalières et l’utilisation ou la réutilisation des boutures infectées par les producteurs pour renouveler leurs champs, constituent de nos jours les modes de propagation les plus répandus. La méconnaissance des symptômes des maladies par les producteurs et l’inexistence d’un système semencier fiable ont été identifiés à l’issu de notre étude comme facteurs problématiques du secteur.
LNG : Ces maladies du manioc sont-elles une menace pour la sécurité alimentaire au Gabon. Si oui, pourquoi ?
JFM : La maladie de la mosaïque du manioc et la maladie de la striure brune du manioc (cassava brown streak disease, CBSD) sont les deux maladies virales les plus dévastatrices du manioc en Afrique. Ces maladies virales peuvent entraîner des pertes de rendement pouvant aller jusqu’à 90% ou 100% (pour le cas de la striure brune) et des désastres socio-économiques énormes. Nos travaux de laboratoires ont déjà identifié la présence au Gabon des deux souches les plus répandues de la mosaïque (ACMV et EACMV) et les co-infections provoquées simultanément par deux. Signalons que les co-infections engendrent les formes les plus sévères chez les plantes et diminuent considérablement le rendement. Or considérant l’importance alimentaire et socioéconomique pour les populations, les dégâts causés par ces maladies constituent une véritable menace pour la sécurité alimentaire. L’étude menée par l’équipe Wave Gabon au niveau de toutes les provinces du pays a confirmé la présence de la mosaïque du manioc répandue dans toutes les plantations avec une incidence et une sévérité élevées. Cette virose se propage principalement par l’utilisation des boutures infectées. Et si rien n’est fait les baisses de rendements vont accentuer le déficit et peuvent engendrer de véritables problèmes d’alimentation pour les populations.
A ce stade, nous tenons tout de même à préciser que sur le terrain, nous n’avons pas observé les symptômes de la striure brune du manioc (CBSD). Et au laboratoire, nous n’avons pas détecté les virus de la CBSD. Suivant nos résultats (qui seront bientôt publiés), nous pouvons dire qu’à l’heure actuelle, nous n’avons pas la signature de la présence de CBSD au Gabon.
C’est pourquoi, nous devons maintenir les efforts d’échantillonnage et de suivi de la dynamique épidémiologique des virus du manioc dans notre pays.
Dans le cadre des activités du programme Wave et sous le Leadership du ministre de l’Agriculture, le Gabon à l’instar des autres pays membres du programme Wave (Cameroun, Benin, RDC, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Nigeria, Ghana, Togo, Sierra Léone...) a élaboré le plan national de riposte contre les maladies virales du manioc. Ce plan national s’intègre dans le plan régional.
LNG : Le Gabon est un grand consommateur de manioc. Quelle est la quantité de manioc produite dans le pays?
JFM : Le manioc est l’aliment de base de plus de 800 millions de personnes dans les zones tropicales dont 500 millions en Afrique. Au Gabon, il est consommé par plus de 80% de la population. Environ 159 kg/habitant/an dans les années 2010, cette consommation est estimée de nos jours à plus de 180 kg/habitant/an. A ce titre, il est considéré comme l’une des cultures stratégiques pour la relance du secteur agricole au Gabon, car il procure de nombreux revenus aux petits producteurs et assure leur sécurité alimentaire. Le Gabon importe plus de 90.000 tonnes de manioc par an pour combler le déficit par rapport à la demande.

LNG : Qu’est ce qui est fait par les autorités gabonaises ainsi que les acteurs de la filière pour combattre ces maladies ?
JFM : Le gouvernement a entamé plusieurs initiatives pour booster le secteur agricole. Il ambitionne, ainsi, de réduire de moitié, à l’horizon 2025, les importations alimentaires dont le manioc. Actuellement le ministère en charge de l’Agriculture à travers diverses initiatives dont l’appui du FIDA (Fonds international de développement agricole) et du TAAT (Technologies for African agricultural transformation) de la Banque africaine de développement (BAD), a lancé la mise en place d’environ 20 hectares de champs semenciers pour mettre à la disposition des producteurs d’ici 2022, des milliers de boutures saines dans les différentes provinces du pays.
Au niveau de la recherche et particulièrement avec le programme Wave et sous la houlette du ministère en charge de l’Agriculture, nous avons réalisé une étude épidémiologique, c’est-à-dire nous avons réalisés des prospections transversales à l’échelle nationale et donc dans les 9 provinces du Gabon. Ce travail de recherche s’est intéressé aux maladies virales du manioc ainsi qu’à l’état des lieux de la filière manioc dans toutes les provinces. Au cours de cette étude, il était question de rechercher les symptômes de la CMD et ceux de la CBSD au Gabon, d’évaluer l’incidence et la sévérité de ces pathologies (la CMD et CBSD) du manioc au Gabon, ainsi que l’incidence des mouches blanches vectrices de ces virus, et de déterminer les différentes sources d’infection de la CMD rencontrées au Gabon. Pour ce faire, le diagnostic phytosanitaire de la maladie et le comptage direct des mouches blanches ont été menés dans les zones de production du manioc au Gabon. Cette recherche au plan national a permis d'avoir une cartographie nationale de la distribution des maladies virales du manioc au Gabon. On connait l'incidence de la maladie dans les différentes zones. Les producteurs et agent du ministère de l’Agriculture rencontrés lors des prospections ont été sensibilisés. Nous avons fait la collection de toutes les accessions cultivées au Gabon que nous avons conservées sur nos sites d’expérimentations. Les travaux sur la caractérisation des différents cultivars rencontrés sont en cours. Au laboratoire les travaux d’identification par les techniques de biologie moléculaire sont en cours. Parallèlement le programme Wave, toujours sous la houlette du ministère en charge de l’Agriculture a mis en place un plan de riposte contre les maladies virales du manioc, pour la surveillance épidémiologique comme nous l’avions dit plus haut.
Sur le plan juridique, plusieurs textes ont été élaborés en faveur de la mise en place d’un écosystème agricole prospère. Comme vous le savez, l’agriculture doit être soutenue par une recherche capable de donner des réponses adéquates, d’accompagner les producteurs. A ce propos, le ministère en charge de l’Agriculture a mis en place avec l’appui de la Fondation Bill et Melinda Gates un laboratoire de diagnostic moléculaire des pathogènes qui menacent la culture du manioc et bien sûr d’autres spéculations.
Un laboratoire d’analyse alimentaire va bientôt ouvrir les portes dans les jours qui viennent. Le laboratoire d’analyse des sols et celui des analyses vétérinaires pour booster la production animale sont en cours d’installation sur le même site à Avorbam. Ce complexe des laboratoires est une plateforme technique qui appuiera la production agricole dans notre pays.
Pour revenir sur le cas spécifique du manioc, nous sommes aussi en phase d’étude pour la mise en place d’un autre laboratoire de culture in vitro pour accélérer la production du matériel sains à travers les techniques modernes de vitro plants. Le gouvernement à travers le ministère de l’Agriculture apporte un appui total à la mise en œuvre de toutes les initiatives.
Propos recueillis par Sandrine Gaingne
Le ministre de la Santé, Dr Guy Patrick Obiang Ndong, a annoncé ce 10 septembre avoir ouvert une enquête suite à la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo dénonçant la distribution des antirétroviraux (ARV) arrivés en date de péremption, aux personnes vivant avec le VIH (PVVIH).
« Le ministre de la Santé exprime sa consternation à cet effet et a diligenté en urgence une enquête interne au sein de l’ensemble des Centres de traitement ambulatoire (CTA) de Libreville et de l’Office pharmaceutique national (OPN), sur le stockage et la dispensation de ces antirétroviraux », indique un communiqué du ministère de la Santé.
Tout en condamnant « avec la dernière énergie cet acte qui ne reflète pas l’éthique et la déontologie médicale », le ministre de la Santé annonce que les coupables de tels agissements seront « sévèrement » punis conformément à la règlementation en vigueur.
En fait, dans la vidéo dénonçant cette pratique, Fatou Moussounda, présidente du Réseau de personnes vivant avec le VIH-SIDA (Regap+), soutient que les ARV qui sont distribués aux malades sont périmés depuis juillet 2021. Et leur consommation a un impact sur la santé des malades. « Ça nous donne des grati-grata, des insomnies, des boutons (…) ça nous provoque des maladies opportunistes », a déploré la présidente du Regap+.
Le Regap+ espère que le ministre de la Santé va retirer ces médicaments de la circulation.
Ce scandale éclate dans un contexte où le Gabon est engagé dans un programme de réforme de l’Office pharmaceutique national (OPN) actuellement en difficulté. Pour ce faire, le Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS) va y injecter la somme de 5 milliards de FCFA pendant les 5 prochaines années. L’objectif recherché par le gouvernement gabonais étant d’améliorer l’accessibilité des médicaments fabriqués dans le pays. Car, depuis plusieurs années, l’OPN qui est la centrale publique d’achat de médicaments peine à approvisionner l’ensemble des structures sanitaires publiques au Gabon.
S.G.
Le Coordinateur général des affaires présidentielles Noureddin Bongo Valentin a été nommé, ce 10 septembre comme conseiller stratégique du président du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), Ali Bongo Bongo Ondimba.
La décision actant cette nomination a été lue ce même jour par Estelle Flore Angangou, secrétaire général du PDG en charge de la Communication et des relations extérieures. « La présente décision, qui prend effet à compter de sa signature, sera enregistrée et publiée selon la procédure d’urgence interne du PDG et communiquée partout où besoin sera ». Estelle Flore Angangou n’a pas donné plus de précisions sur ces nouvelles responsabilités du Coordinateur général des affaires présidentielles.
Membre du bureau politique du PDG dans le 4e arrondissement de Franceville depuis 2020, Noureddin Bongo Valentin fait donc un pas de plus au sein de son parti et même au sein de la sphère politique gabonaise. Ce, à deux ans des prochaines élections présidentielles dans le pays.
S.G.
Désormais au Gabon, les femmes enceintes peuvent se faire vacciner contre la Covid-19. Le critère de leur non-éligibilité à la vaccination de la Covid-19 qui était jusqu’ici en cours dans le pays a été levé, a annoncé le 8 septembre 2021, la présidente du Comité national de la vaccination contre la Covid-19 (Copivac), Pr Marielle Bouyou Akotet. C’était au cours de la conférence de presse animée avec le ministre gabonais de la Santé, Dr Guy Patrick Obiang Ndong.
En fait, au lancement de la campagne de vaccination au Gabon, les femmes enceintes ou celles qui projetaient de concevoir dans les mois suivants la vaccination, n’étaient pas autorisées à se faire vacciner.
« Ce critère de non-éligibilité qui était un désir de procréation n’est plus considéré comme un critère qui empêche les femmes de se faire vacciner. De plus les données de pharmacovigilance que nous avons montrent qu’il n’y a pas eu d’effet sur les grossesses de femmes qui sont tombées enceintes après avoir été vaccinées et les données scientifiques montrent aussi qu’il n’y a aucun impact sur la grossesse après le vaccin, aucun impact sur le futur bébé pour l’instant », a déclaré Pr Marielle Bouyou Akotet.
Selon la présidente du Copivac, depuis le 23 mars 2021, 97 600 volontaires ont reçu leurs premières doses de vaccination, soit une couverture de 8%. 67 000 ont reçu une deuxième dose soit 6%. « Ce taux de couverture vaccinale est certes supérieur au taux de couverture sur le plan régional continental africain mais reste encore très inférieur à la cible qui est de vacciner 50% de la population d’ici un an, mais au moins 37% d’ici fin décembre 2021 », a-t-elle indiqué.
Actuellement au Gabon, les femmes ne représentent que 21% de la population vaccinée, contre 79% chez les hommes. En procédant à la levée de la non-éligibilité des femmes enceintes, les autorités espèrent augmenter le nombre de volontaires.
Brice Gotoa
Les résultats de l’orientation en 6ème dans les lycées et collèges d’enseignement général des élèves de 5ème année du primaire ont été publiés ce 10 septembre 2021 au Gabon.
Cette publication ne s’est pas faite par voie d’affichage mais de façon électronique sur les plateformes de la direction générale des examens et concours (DGEC) et de l’application xgest aux adresses suivantes : www.examensgabon.com ; www.xgesteduc.com.
Le ministère de l’Education national a précisé dans un communiqué que cette orientation en 6ème a tenu compte de la proximité du lieu d’habitation des apprenants. « Ainsi, certains élèves proches des établissements nouvellement mis en service au compte de l’année scolaire 2021-2022, vont bénéficier de deux choix : une orientation dans un ancien établissement et débuter les cours à la rentrée du 27 septembre ; et une orientation dans un nouvel établissement et débuter les cours avec un décalage de deux ou trois semaines après la date de la rentrée ci-dessus mentionnée », précise le communiqué.
Le choix opéré par les parents, apprend-on, sera directement entériné par l’administration de l’établissement sollicité. « Les dispositions spéciales seront prises pour rattraper le retard accusé par les élèves pendant les deux ou trois semaines », indique Théodore Koumba, secrétaire général du ministère de l’Education nationale. Cependant, les raisons du retard n’ont pas été communiquées.
La publication de ces résultats d’orientation en 6ème intervient près d’un mois après l’annonce du ministre gabonais de l’Education national, Pr Patrick Mouguiama Daouda, de la disponibilité de 5 nouveaux établissements dès la rentrée des classes prochaines au Gabon.
Brice Gotoa
Selon des informations contenues dans un récent rapport du Fonds monétaire international (FMI) sur le Gabon, les autorités du pays doivent achever la liquidation de trois banques publiques d’ici la mi-2022.
« Les autorités sont déterminées à suivre l'évolution de la solvabilité bancaire et de la liquidité du secteur financier et à soutenir les efforts de la Commission bancaire des Etats de l’Afrique centrale ‘Cobac) pour renforcer la solidité et la conformité réglementaire du secteur bancaire. Ils actualiseront la stratégie de réduction des prêts en souffrance en 2021, notamment en renforçant davantage les capacités judiciaires, et achèveront la liquidation des trois banques publiques d'ici la mi-2022 », indique le rapport.
Les trois banques publiques en liquidation ne sont pas nommément citées. Mais l’on sait que le Gabon a lancé en mai dernier, l’audit des créances de Gabon Poste et Poste Bank pour la période 2014-2016. Pour comprendre cette opération, il faut noter que Gabon Poste a formulé une demande d’agrément auprès de la Cobac depuis deux ans. Cet agrément, selon les responsables de l’établissement, permettra à la Poste de pratiquer des activités bancaires. Mais cela est conditionné par la fin de la liquidation de la Poste Bank placé sous administration provisoire depuis le 10 novembre 2015. Les créanciers réclament plus de 65 milliards de FCFA à ces deux établissements.
Il y a également la Banque gabonaise de développement (BGD), actionnaire principal de la bourse avec 32,15% de participation, qui a annoncé, le 8 octobre 2020, sa décision de vendre ses parts à la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (BVMAC). Et pour cause, elle est actuellement en liquidation judiciaire.
Sylvain Andzongo
Dans son rapport du mois d’août sur l’économie gabonaise, le Fond monétaire international (FMI) informe que les autorités du pays devraient publier l’audit des dépenses liées au Covid-19 ce mois de septembre en cours.
« Dépenses liées au Covid-19. Conformément aux engagements contenus dans les lettres d'intention annexées aux demandes d'achat du Gabon en 2020, les mesures comprennent la publication en ligne du texte intégral de tous les marchés publics liés au Covid-19 conclus à compter d'avril 2021 comportant les noms et nationalités des bénéficiaires effectifs ainsi que des personnes morales; la publication sur le site Internet du gouvernement des résultats de l'audit pour toutes les dépenses liées au Covid-19 », apprend-on du rapport.
La même source précise que certains contrats d'approvisionnement Covid-19 ont été publiés sur le site web du gouvernement. Cependant, indique le rapport, les informations sur la propriété des bénéficiaires ne sont pas encore disponibles. Pour ce faire, les autorités ont mis en place une équipe pour accélérer la publication de tous les contrats pertinents liés au Covid-19 et prévoient de publier tous les contrats. Les autorités doivent également développer, avec l'assistance technique du FMI, un cadre pour la collecte et la publication d'informations sur les bénéficiaires effectifs dans les processus de passation des marchés. « Les autorités ont lancé l'audit de toutes les dépenses liées au COVID-19. Les résultats de l'audit devraient être publiés en septembre 2021 », apprend-on du rapport.
Le 9 avril 2020, juste après l’apparition des premiers cas de Covid-19, le conseil d’administration du FMI a approuvé un décaissement de 147 millions de dollars (près de 81,5 milliards de FCFA, selon le cours du dollar actuel) pour le Gabon au titre de l’instrument de financement rapide. Le décaissement avait pour objectif d’aider le Gabon à répondre aux besoins urgents de financement de sa balance des paiements qui découlent de la pandémie de Covid-19 et des chocs sur les termes de l’échange.
Mais, selon les conditionnalités exigées et acceptées par les parties, le Gabon a pris l’engagement de publier un rapport sur l’usage de ces ressources pour des besoins de transparence. Ce qui devrait permettre au pays de continuer de bénéficier de ressources supplémentaires de Bretton Woods.
Sylvain Andzongo
Inaugurée le 2 septembre dernier, la maison du Commerçant est déjà source de discorde entre les commerçants expatriés et nationaux au Gabon. Les opérateurs nationaux du secteur du commerce qui contestent la désignation d’un ressortissant étranger à la tête de de cette structure, ont organisé un mouvement d’humeur à son siège à Libreville.
« La maison du Commerçant est notre propriété intellectuelle. C’est la promesse du président de la République à l’endroit des jeunes commerçants gabonais. Ce n’est pas une histoire de maliens ou Mamadou Manga. Nous on veut que ça nous soit restitué. Comment un malien, Mamadou Manga est directeur de la maison du Commerçant ? Il n’est pas question que le président donne des instructions et que des individus ternissent le projet. Après on dit Ali Bongo ne fait rien », ont déclaré les manifestants sur une vidéo mise en circulation sur les réseaux sociaux.
Pour trouver une solution à cette mésentente, le ministre du Commerce, Hugues Mbadinga Madiya s’est entretenu le 8 septembre 2021 avec une délégation des représentants de l’association des jeunes commerçants gabonais.
Le membre du gouvernement, a tenu à éclairer la lanterne des uns et des autres sur les missions et objectifs de cet espace. Selon lui la maison du Commerçant est un espace administratif au service de tout commerçant sur le territoire national. « Cette plateforme a été pensée pour être un espace administratif de proximité et d’assistance plurielle sur les obligations formelles de l’activité commerciale de la direction générale du commerce, et ses services affiliés. C’est la maison de tous les commerçants dont la vocation première est la facilitation et la promotion des activités commerciales », a expliqué Hugues Mbadinga Madiya.
Le membre du gouvernement a décrété la mise en place d’un cadre de travail qui sera composé des deux pans pour trouver à moyen et long terme, des solutions aux différents problèmes rencontrés par les jeunes commerçants en particulier et à l’ensemble de la corporation en général.
La Maison du commerçant est située au marché Mont Bouet, le plus grand espace commercial de Libreville et du Gabon. Cette structure a été mise en place à la suite d’une requête formulée par les commerçants, lors de la visite du Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, dans ce marché en 2016. Cet espace vise à instaurer un cadre d’échange qui va réunir les représentants des services publics qui interagissent quotidiennement avec les commerçants.
Brice Gotoa