Une décision judiciaire rendue le 15 juillet par le procureur de la République près le tribunal de première instance de Port-Gentil au Gabon, inculpe le pétrolier franco-britannique Perenco pour pollution de l’environnement. La multinationale fait désormais l'objet d'un examen judiciaire dans le cadre de cette affaire qui l'oppose au Réseau des organisations libres pour la bonne gouvernance (Rolbg).
« La décision historique du procureur de la République … est une victoire en faveur du combat mené par la société civile, l’honorable Pierre Philippe Akendengué et les communautés locales d’Etimboué face à une multinationale dont les activités extractives dans ce département le plus riche en pétrole et en gaz au Gabon, ont généré des dégâts et des dommages environnementaux d’une ampleur sans précédent », a indiqué Georges Mpaga, président du Réseau des organisations libres pour la bonne gouvernance (Rolbg).
Ce dernier est l’un des signataires de la plainte déposée contre Perenco le 15 janvier 2021. Il poursuit : C’est « une grande première au Gabon et en Afrique, une reconnaissance par la justice gabonaise du combat légitime de la société civile et des communautés dans la lutte contre les crimes environnementaux liés aux activités des multinationales ».
Pour l’instant, la société Perenco n’a pas réagi à la décision du tribunal de première instance de Port-Gentil. Dans cette affaire, Rolbg accuse Perenco d’avoir commis des actes de pollution de l’environnement dans le département d’Etimboué dans l’Ogooué-Maritime. Ce réseau exige ainsi le départ de l’entreprise pétrolière du département d’Etimboué, ainsi que l’indemnisation des populations victimes des impacts des activités du pétrolier franco-britannique.
S.G
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Le Comité national de vaccination contre la Covid-19 (Copivac), vient d’annoncer la mise en place prochaine d’un site web permettant aux personnes vaccinées de signaler les effets indésirables du vaccin contre la Covid-19.
Selon la présidente du Copivac, Pr Marielle Bouyou-Aketet, les patients pourront « notifier leurs effets secondaires de telle sorte que le comité national de vaccination puisse aussi agir très rapidement pour la prise en charge si nécessaire ou donner des conseils à ces vaccinés », a-t-elle déclaré.
Ce site viendra en appui à l’unité de pharmacovigilance mise en place dès le démarrage de la campagne de vaccination au Gabon. L’objectif ici est de recueillir, juguler et traiter d’éventuels cas de malaise liés à la vaccination contre le Covid-19. Les autorités veulent ainsi davantage rassurer les populations et les inciter à se rendre dans les 24 centres de vaccination anti Covid-19 disséminés sur le territoire national.
Toutefois, les autorités sanitaires du Gabon constatent que depuis le lancement de la campagne de vaccination dans le pays, « aucun effet secondaire majeur n’a été rapporté ». Selon les revues scientifiques, les évènements secondaires les plus fréquents sont l’hyperthermie (augmentation de la température), des céphalées (maux de tête), l’asthénie (fatigue physique), etc.
A ce jour, le Gabon a déjà enregistré 50 227 personnes vaccinées dans les 9 provinces. L’objectif fixé par le gouvernement est de vacciner 50% de la population totale.
Brice Gotoa
L’opérateur de téléphonie mobile Moov Africa Gabon Telecom a annoncé, vendredi 16 juillet, un investissement de plus de 10 milliards FCFA pour le renforcement de son réseau télécoms dans le pays de 2021 à 2022. Le programme d’investissement dévoilé par Abderrahim Koumaa, le directeur général de la société télécoms, et Lin Mombo, le président du Conseil de régulation de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), cible 141 villages et 600 km d’axes routiers. Il permettra d’apporter le haut débit aux populations et de réduire davantage la fracture numérique entre les zones urbaines et rurales.
Dans son dernier rapport sur l’état du marché mobile, le régulateur télécoms attribuait au Gabon un taux de pénétration mobile de 171,34% sur un parc d’abonnés évalué à 3 088 742. Cela veut dire que le nombre de cartes SIM actives dans le pays a dépassé largement la taille de la population gabonaise. Elle est estimée à 1 802 728 habitants conformément à la décision n° 291/CC du 26 novembre 2014 de la Cour Constitutionnelle relative à la requête du Premier ministre aux fins d’homologation des résultats du Recensement général de la population et des logements de 2013. Cependant, cela ne veut pas dire que tous les Gabonais accèdent aisément aux services télécoms sur l’ensemble du territoire national. Le taux de couverture des services télécoms reste un défi à relever pour les sociétés télécoms.
L’investissement qu’annonce Moov Africa Gabon Telecom sur son réseau télécoms cadre avec les ambitions du plan d’accélération de la transformation (PAT) 2021-2023 du gouvernement gabonais qui veut faire des télécommunications et du numérique des moteurs de croissance. L’Etat gabonais estime qu’en apportant à tous les Gabonais la 3G et la 4G, dont le taux de pénétration respectif est de 73% et 35%, c’est le pays qui bénéficiera d’un regain de croissance via l’accès d’un plus grand nombre de personnes aux avantages d’Internet (services publics numériques, e-commerce, paiement mobile, e-santé, etc.).
Pour Moov Africa Gabon Telecom, cette amélioration de l’accès à son réseau dans plus de villages et sur les axes routiers lui garantira d’enregistrer de nouveaux clients qui lui assureront également une croissance de ses revenus dans un contexte où la demande en connectivité et en services de paiement croît.
Muriel Edjoa
Sur un total de 7594 balances de commerce contrôlées dans cinq provinces sur neuf en 2020 par l’Agence gabonaise de normalisation (Aganor), 90% ne sont pas conformes à l’activité de commerce (vente de denrées alimentaires), révèle l’Aganor. Aussi, 30% de ces balances contrôlées ne sont pas conformes à la législation. Seules 10% sont admissibles pour une utilisation commerciale.
L’Aganor constate également que les vendeurs de certains matériaux de construction (sable et gravier) utilisent des « godets » ou des sacs dont les poids ne sont pas vérifiés, alors même que l’unité de mesure légale est le kilogramme.
« Ces situations impactent très lourdement le panier de la ménagère et contribuent à la cherté de la vie au Gabon », déplore le directeur général de l’Aganor, Abdu Razzaq Guy Kambogo, dans un communiqué rendu public le 16 juillet dernier.
Pourtant, ces cas de fraudes sont punis par le Code pénal gabonais. En effet, les opérateurs économiques qui trichent sur la balance et autres unités de mesure risquent une amende pouvant aller jusqu’à 3 millions de FCFA ainsi qu'une peine d’emprisonnement maximum de deux ans.
Pour mettre fin à ces fraudes dans les marchés, l’Aganor invite les opérateurs dont les balances sont jugées non conformes à procéder à leur réparation ou remplacement sans un délai maximum de trois mois auprès des opérateurs agréés. Pour leur part, les vendeurs de matériaux de construction sont invités à réintégrer dans un délai d’un mois, les instruments de pesage requis dans leurs activités.
SG
La Fédération gabonaise de football informe ce 19 juillet qu’elle a signé une convention de partenariat avec la société française IFAP Sports Media Gabon.
« Le contrat de 5 années expérimentales a été paraphé par Pierre Alain Mounguengui et Eric Durand respectivement, Président de la Fegafoot et Directeur Général de l’agence internationale IFAP Sports Media qui a pour l’occasion ouvert une représentation locale. La mission de cette structure est de développer, la mobilisation des fonds, de marketing et de recherche de sponsors pour tous les matchs des équipes nationales des Panthères et la Coupe du Gabon », renseigne la Fegafoot.
Elle indique que le choix d’IFAP Sports Media Gabon dont le contrat connaîtra une reconduction tacite d’une dizaine d’années en cas de succès repose sur son expérience continentale. Car c’est aussi elle l’agence de marketing officielle de la Confédération africaine de football.
« M. Eric Durand son Directeur Général a une expérience de plus de 30 ans en la matière sur le continent. IFAP Sports Média a déjà accompagné plusieurs pays. Avec tout ça, je suis sûr que nos difficultés dans ce domaine vont se résumer au passé et que les saisons avenirs seront vraiment meilleures », a affirmé le président de la Fegafoot, Pierre Alain Mounguengui.
Toujours selon lui, l’objectif ici est de matérialiser les recommandations de la Task-force des assises sur la professionnalisation du football gabonais. Cette Task-force avait préconisé de recruter des agences spécialisées pour mobiliser plus de fonds localement afin de rendre le football attractif.
En outre, IFAP Sports Média Gabon mettra aussi à profit son expertise pour accompagner la Ligue nationale de football dans le développement du nouveau championnat national.
Sylvain Andzongo
Selon le rapport que vient de publier GSMA (l’organisme qui regroupe les opérateurs télécoms dans le monde) et la Commission économique pour l'Afrique (CEA), le Gabon est leader du commerce électronique dans la zone CEEAC (Angola, Burundi, Cameroun, République centrafricaine, Tchad, Congo, République démocratique du Congo, Guinée équatoriale, Gabon, Rwanda, São Tomé-et-Principe) pour le compte de l’exercice 2019.2019.
Le rapport indique à cet effet : « Les États membres de la CEEAC sont à la traîne de nombre de leurs pairs régionaux en ce qui concerne leur préparation à s'engager dans les achats en ligne et à en tirer profit. Les quatre premiers pays d'Afrique subsaharienne classés sont le Kenya (88), le Nigeria (79), l'Afrique du Sud (76) et Maurice (58). Toutefois, les 11 États membres de la CEEAC ne figurent pas parmi les 100 premiers, le Gabon étant le mieux classé (106). En termes de valeur de l'indice, quatre États de la CEEAC (le Gabon, le Cameroun, le Rwanda et l'Angola) obtiennent un score supérieur à la moyenne de l'Afrique subsaharienne (29), mais considérablement inférieur à la moyenne mondiale (55) ».
Dans le top cinq, le Gabon est numéro un de la CEEAC avec 38,3% de la population préparée aux achats en ligne. Viennent respectivement par ordre : le Cameroun (32%), le Rwanda (30,9%) ; l’Angola (30,4%) ; le Congo (14%).
L'indice du commerce électronique entre entreprises et consommateurs (B2C) de la Cnuced évalue l'état de préparation de 152 nations pour les achats en ligne, sur la base de quatre indicateurs : nombre d'adultes titulaires d’un compte dans une institution financière ou d’un compte Mobile Money ; nombre d'individus utilisant l'Internet ; fiabilité des services postaux et nombre de serveurs sécurisés pour 1 million d'habitants.
L’organisme onusien note que l'état des services de commerce électronique dans la CEEAC est cependant affecté par plusieurs facteurs qui limitent potentiellement leur capacité à se développer. Il s'agit notamment du manque d'accès aux services d'Internet mobile et de leur coût pour de larges pans de la population (notamment les segments à faible revenu), de l'utilisation limitée des services de paiement numérique, des systèmes d'adressage inadéquats dans certaines zones urbaines et dans la plupart des zones rurales, des goulots d'étranglement dans le dédouanement et le commerce international en général, et d'un environnement commercial et macroéconomique difficile pour les jeunes entreprises (start-ups) de commerce électronique.
Sylvain Andzongo
Entre juin 2020 et mai 2021, le Guichet numérique de l’investissement (GNI) a formalisé 7146 entreprises dont 5 892 entreprises individuelles et 1254 sociétés, informe l’Agence nationale de promotion des investissements du Gabon (ANPI-Gabon). Cette plateforme numérique selon l’ANPI a également facilité la réduction des délais moyens de création des entreprises qui se situent à ce jour entre trois et cinq jours selon le type d’entreprises.
« Nous sommes dans le cadre du Plan d’accélération de la transformation et la création des entreprises est très importante dans le cadre du Doing Business. Pour nous c’est vraiment une priorité d’avoir un outil qui marche et un outil qui nous permet d’atteindre aussi nos objectifs », a déclaré Carmen Ndaot, ministre de la Promotion des investissements au cours du bilan annuel du GNI le 16 juillet 2021.
Selon le directeur général de l’ANPI-Gabon, Ghislain Moandza Mboma, les nationaux représentent aujourd’hui près de 65% des entreprises créées notamment en ce qui concerne les entreprises individuelles et les SARL. « Il y a une très forte implication des nationaux et c’est une bonne chose. Ça voudrait dire que ceux qui pensaient que l’unique possibilité d’avoir une activité, c’est d’être salarié de la Fonction publique, commencent progressivement à changer. Il y a beaucoup plus de Gabonais qui s’insèrent dans le tissu économique afin de devenir auto-entrepreneur ou responsable de PME-PMI », a expliqué Ghislain Moandza Mboma. Il déplore tout de même le fait que beaucoup de compatriotes hésitent encore à s’engager dans l'entrepreneuriat.
En 2017, en matière de formalisation des entreprises en République gabonaise, l’ANPI-Gabon s’est dotée d’une stratégie structurée en trois axes : l’optimisation, la simplification et la digitalisation. Le GNI a permis à l’agence de s’arrimer à la vision du Plan d’accélération de la transformation (PAT) dont la bataille 11 porte sur la digitalisation des services publics fournis aux opérateurs économiques et aux particuliers.
Les avantages de cet outil numérique à Libreville sont nombreux. Outre les gains de temps et la réduction des procédures, il permet également de disposer entre autres, de statistiques sur les formes d’entreprises créées, les secteurs d’activités et la nationalité des promoteurs. Il permet aussi de réduire les interactions entre les promoteurs et les services administratifs, ainsi que de lutter contre la corruption et le secteur informel.
Certes, l’objectif de 48 heures assigné par les plus hautes autorités n’est pas encore atteint mais l’usage des canaux numériques va permettre d’accélérer l’atteinte de cet objectif selon l’ANPI-Gabon.
Brice Gotoa
A compter du 27 juillet 2021, les compagnies aériennes et les sociétés émettrices de billets d’avion doivent s’acquitter d’une taxe dénommée « redevance passager » instaurée par le gouvernement gabonais. Selon un récent communiqué du directeur général des impôts, cette taxe est collectée lors de la vente des billets d’avion auprès des passagers des vols commerciaux (toutes classes comprises) à destination ou en partance du Gabon.
Ainsi, pour les vols d’une durée excédant 2 heures, les redevances sont fixées à 32 798 FCFA par passager en classe économique, 39 357 FCFA en classes affaires et 65 596 FCFA en première classe. Quant aux vols de moins de 2 heures, les redevances sont fixées à 26 239 FCFA par passager en classe économique, 32 798 FCFA en classe affaires et 42 638 FCFA en première classe.
« En qualité de redevables légaux, vous êtes donc tenus de reverser spontanément les sommes ainsi recouvrées à la recette des impôts territorialement compétente ; au plus tard le 20 du mois suivant celui au cours duquel ces ventes ont été réalisées », a déclaré Gabin Otha Ndoumba, directeur général des Impôts.
Hausse des prix des billets d’avion
L’entrée en vigueur de cette nouvelle obligation fiscale fait suite à l’arrêté signé le 27 avril dernier par les ministres de l’Économie et de la Relance Nicole Janine Roboty Mbou, et celui des Transports, Brice Constant Paillat. Selon cet arrêté, le gouvernement gabonais a décidé d’appliquer la « redevance passager » pour contribuer au financement du projet d’aménagement de l’Aéroport international Léon Mba de Libreville et ses environs.
Cette décision est mal perçue par les transporteurs aériens dont les activités sont fragilisées par la pandémie de la Covid-19. Dans une récente interview accordée au quotidien l’Union, l’administrateur général d’Afrijet, Marc Gaffajoli, a affirmé que ces redevances « vont naturellement augmenter les prix des billets, à proportion. La conséquence immédiate sera une réduction durable du trafic passagers et de l’attractivité de l’aéroport, pendant la période de collecte ».
Selon la dernière note de Conjoncture de la direction générale de l’économie et de la politique fiscale, les mouvements commerciaux des avions ont chuté de 38,5% pour se situer à 2 030 vols contre 3 302 en 2020. De même, le nombre de passagers transportés par voie aérienne a fléchi de 48,1%, soit 80 909 personnes.
Brice Gotoa
Pour lutter contre le paludisme au Gabon, la Fondation Sylvia Bongo Ondimba va distribuer près de 30 000 moustiquaires imprégnées dans les provinces du Moyen Ogooué, de la Ngounié, de la Nyanga, l’Ogooué Lolo, le Haut Ogooué et de l’Ogooué Ivindo. Ces provinces sont considérées comme les plus touchées par le paludisme. Ces moustiquaires sont particulièrement destinées aux femmes enceintes, aux enfants de moins de 5 ans, aux personnes âgées et les autres catégories de personnes vulnérables.
En prélude à cette distribution de moustiquaires, une campagne a été lancée le 15 juillet 2021 à la Plaine Ayémé dans le département du Komo-Mondah (Ntoum). Cette campagne va durer jusqu’à la fin du mois d’août 2021, apprend-on auprès de la FSBO.
« Outre l’accompagnement par la distribution des moustiquaires, les populations visitées bénéficieront des tests de diagnostic rapide du paludisme. Aussi, des traitements antipaludiques et divers médicaments seront remis aux dispensaires et centres de santé dans les provinces concernées. La Fondation, quant à elle, a également remis des layettes aux femmes enceintes rencontrées et des cannes anglaises aux personnes à mobilité réduite », explique la Fondation Sylvia Bongo Ondimba.
Malgré les nombreuses actions déjà menées par le ministère de la Santé, notamment dans le cadre de la campagne internationale « Zéro Palu ! Je m’engage », le paludisme demeure un véritable problème de santé publique au Gabon. Il est la première cause de consultation, d’hospitalisation, de décès. En 2019, 797 278 cas de paludisme, dont 591 décès, ont été enregistrés au Gabon selon la FSBO.
Depuis sa création en 2011, la Fondation Sylvia Bongo Ondimba a distribué plus de 73 600 moustiquaires imprégnées aux femmes enceintes, aux mères, aux personnes âgées, aux personnes vulnérables et aux élèves dans le pays.
S.G
Affectée par la Covid-19, Total Gabon qui envisage de relancer ses activités fait pression à ses employés pour se faire vacciner contre la Covid-19. Dans une note datée du 21 juin 2021, le directeur général de Total Gabon, Stéphane Bassene informe son personnel que tous ceux qui ne se feront pas vaccinés avant le 15 septembre 2021, n’accéderont pas à ses sites pétroliers. Car, « nous envisageons ainsi l’arrêt des confinements avant accès aux sites à partir du 15 septembre 2021. Il est donc impératif que toutes les personnes concernées puissent avoir été vaccinées à cette date », écrit-il.
Pour justifier sa décision, Total Gabon évoque les difficultés dues aux mesures de confinement imposées par les compagnies pétrolières à leur personnel avant d’accéder dans un site pétrolier. Des mesures qui ne sont pas bénéfiques à l’entreprise. « Compte tenu de la difficulté croissante à vivre le confinement exigé au personnel avant accès aux sites industriels, de son coût très élevé et des perturbations que cela engendre dans les rythmes de travail, il est désormais plus que nécessaire de revenir à un fonctionnement normal à compter du 15 septembre. De plus, la vaccination du plus grand nombre permettra de lever les périodes de confinement exigées actuellement pour aller sur site et qui sont ressenties par nos collègues et partenaires comme étant très éprouvantes », précise Stéphane Bassene. Pour, le directeur général de Total Gabon, la vaccination permettra à son entreprise d’envisager un « retour pérenne au bureau, … la reprise de la fréquentation de nos salles de convivialité et la tenue des réunions en présentiel ».
Au sein de l’entreprise, cette décision a du mal à passer auprès des employés du secteur pétrolier. Ce d’autant plus qu’au Gabon la vaccination n’est pas obligatoire. « Jusqu'à preuve du contraire, Total Gabon n'est pas l'Etat gabonais et ne peut imposer aux citoyens gabonais ce que l'État n'a pas déclaré obligatoire par des lois ou règlements. Cette décision est absurde, invraisemblable, inadmissible », s’indigne le secrétaire général de l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep), Sylvain Mayabi Binet.
Grève générale en perspective
Pour savoir si Total Gabon a eu l'accord du gouvernement, Sylvain Mayabi Binet a interpélé le ministre du Pétrole, Vincent de Paul Massassa, le 12 juillet dernier, au cours de l’émission « Face à vous » sur Gabon 1ère. Le membre du gouvernement a dit ne pas avoir cette information. « C’est vous qui me la communiquez en ce moment ». Le ministre a néanmoins encouragé les Gabonais à se faire vacciner et leur a rappelé qu’à ce jour, la vaccination reste le meilleur moyen pour se protéger contre la pandémie.
Mais, l’Onep, syndicat le plus représentatif du secteur pétrolier au Gabon se dit prête « à appeler les travailleurs à une grève générale du secteur si les libertés individuelles garanties et protégées par la constitution du pays sont bafouées par Total Gabon. Car si ça passe à Total Gabon, ça s'étendra inévitablement dans tous le secteur pétrolier », précise Sylvain Mayabi Binet.
Contactée, Total Gabon n’a pas encore réagi. Au cours de l’année 2020, Total Gabon a enregistré un chiffre d’affaires en baisse de 46% par rapport à l’exercice précédent, et un résultat net en baisse de 274%.
Sandrine Gaingne
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