Le Nouveau Gabon

Le Nouveau Gabon

Alors que certains pays africains se réuniront autour de la France pour ce qui est appelé un « New Deal », des données indiquent que ce pays doit encore revoir la notion de gagnant-gagnant avec certains de ses partenaires de la région, dont le Gabon.

En effet, la France est le partenaire avec lequel le Gabon a le plus perdu dans le cadre de ses échanges en matière de commerce international, a constaté l’Agence Ecofin en calculant des données-miroirs fournies par la plateforme ITC.

Entre 2011 (inclus) et 2020, le déficit commercial cumulé pour le pays d’Afrique centrale dans ce contexte est de 5,12 milliards $, soit environ 2785 milliards FCFA au cours actuel du dollar américain.

Le pic de l’excédent français sur son partenaire africain a été atteint en 2011, lorsque le Gabon s’est retrouvé avec un déficit commercial de 926 millions $. Il est à noter que si la France est le premier fournisseur des biens importés par le pays, elle se classe au-delà de la septième position pour ce qui est de l’achat des produits gabonais.

On note toutefois, depuis 2014, un recul de ce déficit. Il est en effet passé de 736 millions $ à 336,3 millions $, toujours selon les mêmes sources. On peut aussi relever qu’au-delà de ce déficit direct, des acteurs français du commerce international réalisent des marges via leurs filiales basées en Côte d’Ivoire. Ce pays est, en effet, le deuxième partenaire avec lequel le Gabon a le moins gagné, avec un déficit cumulé de 1 milliard $ sur la période analysée.

Le partenaire avec lequel le Gabon a le plus gagné ces dix dernières années est la Chine, avec un excédent cumulé de 9184,5 milliards FCFA. Elle est suivie des USA. Trinité-et-Tobago occupe le troisième rang.

Idriss Linge

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Au cours de son audition par la Commission de la santé, de l’éducation, et des affaires sociales et culturelles de l’Assemblée nationale, le député du 2e siège de la commune de Moanda, Alexandre Awassi, a proposé une loi modifiant et réorganisant celle du 5 septembre 2016 portant sur le harcèlement en milieu professionnel au Gabon. Cette proposition a été prise en compte par les députés et un projet de loi sur cette question est actuellement en examen à la chambre basse du parlement.

Selon le député, le caractère trop général de l’article 257 du Code pénal, dans son approche du harcèlement sexuel au titre des atteintes aux mœurs ne permet pas d’assurer aux victimes une protection et une prise en charge efficaces et spécifiques. Il a proposé à ses collègues députés pour inverser la tendance, « d’avoir un instrument juridique efficace, qui s’attaque au phénomène dans son ensemble et non plus uniquement sur un seul de ses aspects, afin que, à défaut d’arrêter le phénomène dans l’immédiat, qu’on en réduise l’ampleur et punisse les auteurs et les complices avec la rigueur de la justice », a expliqué Alexandre Awassi.

Pour Alexandre Awassi, cette proposition de loi ambitionne d’être pour les jeunes filles et garçons dans les écoles et universités, ainsi qu’au sein de leurs familles, un outil de protection de leur droit à évoluer et à s’épanouir dans un environnement sain. L’objectif est de mettre en place de nouveaux mécanismes de préventions et de protections contre le harcèlement dans son étendue. « Cette proposition de loi s’imposait comme un impératif pour lutter plus efficacement contre le harcèlement dans notre pays », a-t-il indiqué.

En cas d’adoption par le parlement, cette loi devra encore être promulguée par le président de la République, Ali Bongo Ondimba.

Cette proposition du député de Moanda est faite dans un contexte où plusieurs réformes des lois civiles et pénales en faveur de la lutte contre les violences faites aux femmes sont réalisées par les autorités gabonaises. Le pays d’Ali Bongo Ondimba veut ainsi « renforcer les dispositifs de prévention et de sanction contre la discrimination et le harcèlement au travail en prévoyant notamment des sanctions pénales en matière de harcèlement moral, et en prévoyant une obligation pour les entreprises de prendre des mesures pour prévenir et sanctionner toute forme de harcèlement ».

Brice Gotoa

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L’affaire de l’ancien judoka gabonais Jocelyn Ename, blessé en 2014 en compétition officielle, vient de connaître un développement. Selon le ministère des Sports, un bon de paiement du trésor public d’un montant de 50 000 000 FCFA a été remis ce 3 mai 2021 à sa mère et tutrice légale, Évelyne Mendoume.

En plus, indique le ministère, l’État va prendre en charge les soins médicaux administrés par des médecins spécialistes au CHU d’Owendo ; l’évacuation sanitaire pour suivre des soins plus appropriés dans le domaine de la réadaptation neurologique et motrice ; l’accompagnement à l’autonomisation à travers le programme de financement des activités génératrices de revenus (AGR) destinés aux personnes vivant avec un handicap (PVH). En outre, M. Ename aura la possibilité de bénéficier d’un programme de reconversion de sportifs de haut niveau via le projet de coopération pour les sportifs souffrant d’un handicap.

Jocelyn Ename a été blessé lors d’un tournoi international en Côte-d’Ivoire en 2014. L’athlète gabonais avait été victime d’une chute qui aujourd’hui l’a rendu paraplégique. Si au début la Fédération gabonaise de Taekwondo est intervenue, cette dernière n’a pas eu suffisamment de ressources pour accompagner l’athlète. Des critiques ont fusé. D’aucuns ont même insinué que l’athlète a été abandonné à son sort par l’État.

Sylvain Andzongo

Les actifs détenus par l’État dans trois sociétés privées (49% dans Gabon Telecom, 21% dans la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Gabon [BICIG] et 26,1% dans l’Union gabonaise des banques [UGB]) qu’il s’apprête à transférer au Fonds souverain de la République gabonaise (FSRG) ont une valeur globale de 184,45 milliards de FCFA, a-t-on appris du Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS), gestionnaire du FSRG.

Ce transfert vise à « optimiser la participation de l’État, représenté par le FGIS, dans la bonne gestion, la définition et le suivi de la stratégie de ces entreprises ; garantir une gestion de la performance financière de trois actifs stratégiques pour notre économie, pour la politique d’investissement et de financement du PAT (Plan d’accélération de la transformation) », explique-t-on à la FGIS. Selon les mêmes sources, ce transfert permet la préservation et l’optimisation du patrimoine de l’État dans la mesure où la gestion de ces actions a été transférée à un établissement public à caractère industriel et commercial.

En actant ce transfert d’actifs, le conseil des ministres a indiqué que ces opérations permettront au FGIS d’équilibrer son bilan « en disposant d’actifs en contrepartie des ressources déposées dans les établissements visés ».

Créé en 2012, le FGIS gère Fonds souverain de la République gabonaise des participations non-attribuées du portefeuille de l’État. Cette structure, dirigée par Akim Daouda (photo), gère aujourd’hui une centaine de participations dans différents secteurs d’activités. En tant que partenaire de l’action du gouvernement, définie dans le Plan d’accélération de la transformation 2021-2023, le Fonds intervient dans trois secteurs stratégiques : le financement des infrastructures, l’accompagnement des PME et le soutien aux secteurs sociaux.

Sandrine Gaingne

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L’Autorité nationale de vérification et d’audit (l’Anavea) procède actuellement à l’audit de la dette de la Mairie de Libreville, indique un communiqué de la présidence de la République. Cet audit apprend-on, va permettre d’analyser les emprunts de cette commune et déterminer sa dette réelle en vue d’un remboursement des créanciers.

À cet effet, l’auditeur public invite les créanciers de la Mairie de Libreville à se présenter dans ses locaux au plus tard le 14 mai 2021 avec les pièces justificatives de leur créance (factures des prestations fournies, quittance de paiement des impôts pour les entreprises assujetties ou attestation d’exonération, quittance de paiement des cotisations CNAMGS [Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale] et CNSS [Caisse nationale de sécurité sociale]. « Passé ce délai, aucune créance ne sera prise en compte », prévient l’Anavea.

Le montant de la dette de la Mairie n’a pas été dévoilé. Cependant, l’on sait que la dette cumulée de l’institution municipale concerne « pour l’essentiel de l’exercice 2020, l’ensemble des prestataires œuvrant pour la salubrité et la propreté », selon des informations rendues publiques en novembre dernier par le conseil municipal de la commune. Et la hausse du budget 2020 de cette mairie de 1,5 milliard de FCFA avait pour but entre autres de régler sa dette.

Cet audit est lancé au moment où les autorités gabonaises sont engagées dans un vaste programme de lutte contre la corruption. Dans ce cadre, un audit de la dette intérieure du pays, réalisé par la task force présidentielle, a permis en quelques mois d’annuler environ 623 milliards de FCFA de la dette intérieure, jugée fictive, sur un montant de 1030 milliards de FCFA audités, selon les données de la présidence de la République.

L’Autorité nationale de vérification et d’audit est un organe indépendant créé en 2020 dans le but d’aider à lutter contre la corruption au Gabon. Elle vient en appui aux institutions étatiques et veille à la bonne gestion des biens et des ressources financières publiques. À ce titre, l’Anavea a pour mission de vérifier et d’auditer les services de l’État, les collectivités locales et les organismes recevant des concours financiers et matériels de l’État.

Sandrine Gaingne

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Le ministre de Lutte contre la corruption a lancé, ce 3 mai 2021 à Libreville, la campagne de sensibilisation sur les mécanismes de lutte contre la corruption dans le secteur privé par les experts comptables.

« C’est en qualité de potentiel partenaire que l’Ordre national des experts comptables s’est présenté au ministère gabonais de Lutte contre la corruption et de la Promotion de la bonne gouvernance pour exposer et proposer de nouvelles stratégies en vue de combattre la gangrène de la corruption au Gabon. Attentif aux suggestions des experts comptables, le ministre Francis Nkea a saisi cette occasion supplémentaire pour présenter la stratégie du gouvernement en matière de lutte contre la corruption », apprend-on du ministère.

L’administration se garde pour l’instant de dévoiler les suggestions de l’Onec. Mais elle indique que sa stratégie à elle est de prendre appui sur les groupes de relais pour diffuser les informations sur le mécanisme de la bonne gouvernance dans le cadre de la campagne de sensibilisation contre le phénomène de corruption dans le pays.

Selon la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite, le Gabon est profondément gangrené par la corruption tant dans les administrations publiques que dans les entreprises du secteur privé, notamment les multinationales des secteurs extractifs, les agro-industriels et le BTP. Sur la période 2012-2016, la somme de 600 milliards de FCFA a par exemple été frauduleusement payée aux fournisseurs par l’État, selon un audit de la direction générale du budget et des finances publiques.

S.A.

Au cours du conseil des ministres du 29 avril dernier, le gouvernement a entériné la nouvelle réforme sur le système d’attribution des bourses au Gabon. Elle vise selon le gouvernement à « uniformiser le régime de bourses applicables aux élèves et étudiants scolarisés au Gabon et à l’étranger en précisant les différentes conditions adaptées en fonction du type d’enseignement, de l’âge et des performances académiques de l’apprenant ».

L’une des grandes innovations de cette réforme est la création de sept nouvelles catégories de bourses. Les étudiants et élèves vivant avec un handicap représentent une des nouvelles catégories. Il est question, d’après les autorités gabonaises, de donner plus de chances à ces personnes dans leurs études.

Ces nouvelles catégories concernent aussi les élèves inscrits dans les programmes sport études, les sportifs de haut niveau et les étudiants inscrits dans les filières des secteurs mines et hydrocarbures, informe le communiqué du conseil des ministres. Le gouvernement ne donne pas plus de précisions sur les conditions d’attribution de ces bourses.

Depuis 2019, seuls les élèves et étudiants les plus méritants bénéficient des bourses d’études au Gabon. Il faut en effet être un élève âgé au maximum de 19 ans et ayant obtenu au moins 12 sur 20 au baccalauréat ou un diplôme équivalent reconnu par l’État. À noter que les boursiers gabonais perçoivent une allocation mensuelle de 86 000 FCFA pour ceux inscrits en 1ère, 2e et 3e année. Pour les étudiants inscrits en master, la somme est supérieure à 100 000 FCFA, apprend-on.

SG

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Au cours du mois de mars 2021, les opérations hebdomadaires d’injection de liquidité dans le système bancaire, effectuées par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), ont permis de mettre à la disposition des établissements de crédits de cet espace communautaire à six États (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad), une enveloppe record de 1 213 milliards de FCFA.

« Les établissements de crédits de la sous-région n’avaient jamais capté autant de ressources lors des opérations hebdomadaires d’injection de liquidités de la banque centrale sur une période d’un mois », fait remarquer la Caisse autonome d’amortissement (CAA) dans son dernier rapport sur la dette publique du Cameroun à fin mars 2021.

En effet, alors qu’il a été plutôt morose tout au long de l’année 2020, avec seulement une mobilisation hebdomadaire variant de 30 à 80 milliards de FCFA, sur une offre de 250 milliards de FCFA à chaque opération, ce mécanisme de refinancement des banques commerciales par la banque centrale des pays de la Cemac enregistre un franc succès depuis le début de l’année 2021.

Coronavirus

Cet engouement des banques pour la liquidité est tel que la demande dépasse de plus en plus l’offre. Ce qui laisse désormais penser que la banque centrale pourrait bientôt revoir à la hausse son offre hebdomadaire (le Comité de politique monétaire du 27 mars 2020 a prévu de porter l’enveloppe de 250 à 500 milliards de FCFA en cas de besoin, NDLR). Ceci, non seulement pour oxygéner davantage les banques en quête de plus de liquidité, mais aussi tirer quelques dividendes de ces opérations, qui sont tout de même assorties d’un taux d’intérêt tournant autour de 3,25%, principal taux directeur de la Beac.

Le dynamisme observé autour du refinancement bancaire auprès de la Beac n’est pas expliqué par la banque centrale. Mais, les banquiers ont souvent indiqué que les établissements de crédit sollicitent la liquidité lorsque leurs besoins sont supérieurs à leur consommation habituelle. Cette hausse de la consommation de la liquidité en ce début d’année peut, de ce fait, s’expliquer par la reprise progressive des activités économiques, malgré la 2e vague du coronavirus, pandémie qui a plombé les économies de la Cemac au cours de l’année 2020.

Pour rappel, alors qu’elle était en train de les suspendre pour les remplacer par des ponctions dans les coffres-forts des établissements de crédit, la Beac avait dû reprendre ses opérations hebdomadaires d’injection de liquidité dans les banques commerciales en mars 2020, au lendemain de l’annonce des premiers cas de coronavirus dans les pays de la Cemac. Ce rétropédalage, qui répondait aux vœux des opérateurs économiques (Gicam) et des banquiers (Apeccam), avait alors été présenté comme une mesure de riposte à la crise sanitaire naissante, qui a finalement dégénéré en crise économique.  

Brice R. Mbodiam

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Le marché des titres publics est un cadre de création de richesse pour les ménages partout dans le monde. Ils peuvent y faire fructifier leur épargne. En zone CEMAC, cette opportunité est entièrement captée par les banques, qui prennent le risque d’annihiler ce marché à leur profit, relève l’Agence Ecofin.

A la fin de l'année 2020, les banques commerciales de la CEMAC et leurs filiales les Spécialistes en Valeur du Trésor (SVT) possédaient 3021,2 milliards de FCFA de titres d'emprunt émis par les pays membres de cette sous-région sur le marché local des capitaux. Cela représentait jusqu'à 93,7 % de l'encours global de ces produits financiers. Les autres catégories d’investisseurs que sont les institutionnels et les particuliers se partageaient respectivement 5,6% et 0,6%.
 

Si on peut noter un appétit marqué des banques de la CEMAC pour les titres émis par les Etats, on relève aussi comme un effet d'éviction des autres investisseurs sur ce marché. La situation des investisseurs individuels est particulièrement notable.

Dans l'ensemble, ils se retrouvent dans la catégorie des acteurs économiques qu'on appelle les ménages. Or dans un pays comme le Cameroun, par exemple, selon la BEAC ils détiennent près de 40,51% des ressources collectés par les institutions financières à la fin février 2021. L'omniprésence des SVT sur ce marché, démontre que ce mode de financement de l'économie n'entraîne pas toujours de création monétaire. La probabilité que l'épargne des ménages soit utilisée dans ces opérations est donc grande.

Au-delà d’écarter les ménages des opportunités de gains que peut leur apporter leur épargne, l'exposition croissante des banques aux titres publics grippe le marché secondaire des capitaux de la sous-région. Selon la règlementation, elles doivent céder une partie de leurs titres sur ce marché, pour assainir leurs bilans et continuer de financer l'économie, surtout que les pays émettent désormais avec des maturités plus longues.


Questionnés sur ce point, les SVT filiales des banques se justifient par le fait que l'infrastructure du marché secondaire n'est pas fluide et que les processus sont ardus. Pourtant, elles ne semblent pas faire d’efforts pour inciter leurs clients individuels à s'intéresser aux titres publics. Face à un agent de caisse, très peu de personnes sont informées de ce qu'elles peuvent faire fructifier leur épargne en investissant sur les titres publics.

Idriss Linge

 

Dès le 1er mai 2021, il faudra dépenser beaucoup plus pour rallier Libreville à Port-Gentil (et vice versa) par bateau, moyen de transport en commun le plus accessible entre les deux capitales du Gabon. Le coût du billet de transport va passer de 28 000 FCFA aujourd’hui à 35 000 FCFA en classe économique, soit une augmentation de 25%. La hausse est moins importante pour les enfants dont le ticket va augmenter de 2000 FCFA pour se situer à 30 000 FCFA. Seul le prix du billet en classe affaires sera maintenu à 50 000 FCFA.

Cette décision a été prise par les opérateurs des compagnies maritimes privées (Douya voyage maritime, Logimar241 et Sonaga). À les en croire, cette hausse des prix a été motivée par les difficultés qu’ils traversent depuis le début de la crise sanitaire en raison des mesures prises par le gouvernement pour limiter la propagation de la pandémie. À cause de ces mesures, « Nous avons revu le nombre de rotations à 6 par mois au lieu de 22 auparavant », a indiqué Franck Moussavou, directeur général de Logimar241.

Bien plus, le nombre de passagers a été réduit de moitié en fonction de la capacité du catamaran. Certains opérateurs se plaignent également de l’augmentation de la redevance portuaire. Mais il faut relativiser cette plainte. Selon une source à l’Office des ports et rades du Gabon (Oprag) la redevance portuaire ne représente que 1% du coût de transport de ces compagnies.

Face à cette situation, les compagnies maritimes du secteur privé disent ne plus être capables de tenir face à ces charges, auxquelles il faut ajouter les frais de carburant qui représentent près 70% de leur coût de transport, apprend-on. « Nous avons chacune des compagnies un minimum de 150 emplois directs et indirects qu’il faut gérer et, lorsque la compagnie n’arrive plus à couvrir ses charges, la solution pour nous c’est de faire cette augmentation », poursuit Franck Moussavou.

Pour les populations, cette hausse des prix est loin d’être opportune dans le contexte actuel. Pour plusieurs d’entre elles qui ne peuvent se payer un billet d’avion Libreville–Port-Gentil (long de 150 kilomètres), la voie maritime constitue la seule alternative pour le transport des personnes et des marchandises, aucune voie terrestre ne reliant pour l’instant les capitales politique et économique pays.

Selon les responsables des compagnies maritimes, les prix pourront être revus à la baisse, si le gouvernement trouve des solutions permettant de réduire leurs charges. « Il est fort probable que ça puisse revenir à la baisse en fonction des allègements que nous aurons reçus de la part des autorités », conclut le directeur général de Logimar241. Mais, rien n’est sûr. En attendant, la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (CNNII), une structure étatique devrait être prise d’assaut.

 Brice Gotoa

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