Un centre d’expertises techniques « moderne » de véhicules de transport en commun et de marchandises va être construit dans la commune de Libreville. La première pierre de ce bâtiment qui va servir au contrôle technique (du châssis, des suspensions et essieux, directions, freinages, transmissions...) des taxis, taxis-bus, transport de sable et de marchandise, a été posée le 12 mai par les autorités de la ville.
Construit par le cabinet Technital, une PME gabonaise, ce centre va être constitué d’un bâtiment R+3 avec un rez-de-jardin et va accueillir « des entrepôts pour les marchandises ». « Il comprend un centre d’expertise de véhicules au rez-de-chaussée, une vingtaine de bureaux, deux open space et 4 appartements de type F3 », explique Jean-Jacques Obiang N’Nang, le directeur général de Technital qui va construire le bâtiment sur fonds propres.
Le centre est érigé sur un espace de 2 615 m2, sur le site de « base voirie » actuellement logée dans des locaux vétustes. « Avec l’accord du conseil municipal, nous avons conçu avec le cabinet Technital, le bâtiment qui devrait abriter désormais les services pour procéder à des expertises pour que le travail se fasse dans de bonnes conditions. Le bâtiment n’aura plus rien à voir avec le décor que vous voyez. C’est donc nécessaire et utile que nous puissions réussir à construire ce bâtiment », a indiqué le maire de Libreville, Eugène Mba.
Ce centre est construit dans un contexte où le contrôle des véhicules par les structures agréées par le ministère des Transports dans la ville est décrié par les transporteurs. Certains centres étant accusés de délivrer parfois des documents de visites techniques sans inspection du véhicule, notamment, les pneus, les freins, les amortisseurs et l’ensemble des composantes de la direction.
La convention pour l’expertise technique de véhicules de transport en commun et de marchandises entre la mairie de Libreville et le cabinet Technital existe depuis le 4 avril 2013.
SG
L’intégration des Zones économiques spéciale (ZES) comme celle de Nkok dans la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) était au centre de la visite du secrétaire général de la Zlecaf, Wamkele Méné, au Gabon la semaine dernière. Lors des échanges avec ce dernier, les autorités du pays dont le Premier ministre et les opérateurs économiques installés dans cette zone se sont montrés préoccupés par l’introduction des produits de la ZES de Nkok dans la Zlecaf.
En fait, à en croire un cadre au ministère du Commerce, une bonne partie des 96 entreprises installées dans la ZES de Nkok sont des entreprises extraterritoriales qui bénéficient, en plus de ce statut, des exonérations de TVA sur une durée de 25 ans et d’une exonération des droits de douane à l’import/export au Gabon. Et de ce fait, leurs produits ne sont pas éligibles à la Zlecaf. Un vaste marché de plus d’un milliard de consommateurs dont l’objectif est de développer le commerce entre pays africains dans le but d’industrialiser le continent.
Mais, au vu de l’importance de ces zones, des discussions sont en cours dans le but d’intégrer les zones franches africaines dans la Zlecaf, confie-t-on au ministère du Commerce. Les autorités gabonaises travaillent donc pour que ces négociations aboutissent, car la ZES de Nkok est aujourd’hui responsable de pas moins de 40% des exportations du pays, selon l’autorité de cette zone.
« Nous croyons qu’aujourd’hui les zones économiques peuvent être complètement intégrées dans le programme de la Zlecaf et c’est cela notre stratégie », a indiqué la ministre de la Promotion des investissements, Carmen Ndaot, qui accompagnait Wamkele Méné dans la ZES de Nkok, le 12 mai dernier.
« Nous allons résoudre ces questions parce que le pays bénéficie des zones économiques spéciales. Il y a des investissements dans ces zones avec la création des emplois, la recherche et le développement. Nous trouverons donc les voies et les moyens pour les intégrer dans la chaine de valeur de la Zlecaf pour que le pays puisse en profiter et que les emplois soient créés. C’est pour moi un objectif prioritaire que nous devons atteindre », a tenté de rassurer Wamkele Méné. On en saura plus dans les prochains jours.
Brice Gotoa et Sandrine Gaingne
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Le Gabon à travers le Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, était représenté ce 12 mai à Kampala, à la cérémonie d’investiture du président de la République d’Ouganda, Yoweri Kaguta Museveni, réélu en janvier dernier à la tête de son pays pour un sixième mandat.
« J’ai participé ce mercredi à Kampala à la cérémonie d’investiture du président Yoweri Kaguta Museveni. J’ai eu l’honneur de m’entretenir avec lui par la suite. À cette occasion, je lui ai remis un message personnel de la part du président de la République Ali Bongo Ondimba, actuellement en visite de travail à Londres », a affirmé Rose Christiane Ossouka Raponda.
Selon le chef de gouvernement, le Gabon et l’Ouganda partagent la même volonté d’intensifier leurs relations bilatérales à l’avenir. Et c’est dans ce cadre qu’un émissaire du président Museveni, Adonia Ayebare, représentant permanent de l’Ouganda auprès des Nations unies, a été reçu en novembre dernier à Libreville par le président de la République, Ali Bongo Ondimba.
Yoweri Kaguta Museveni dirige l’Ouganda depuis 35 ans.
Brice Gotoa
Deux Gabonais ont été récemment nommés inspecteurs de l’Agence de supervision de la sécurité aérienne en Afrique centrale (ASSA-AC). Une institution sous régionale dont la mission est entre autres d’améliorer dans tous les États membres, la sécurité et l’efficacité du transport aérien, de définir et d’établir les processus de régulation harmonisés.
Les promus sont Eugène Apombi, nommé inspecteur régional en sécurité et certification des aérodromes, et Serge Denis Divounguy, fait inspecteur régional en licence du personnel et exploitation technique des aéronefs. Ils ont été portés à ces fonctions le 13 avril 2021 lors de la troisième session ordinaire du Comité des ministres membres de l’ASSA-AC, présidée par visioconférence par le ministre camerounais des Transports, en présence des ministres en charge de l’Aviation civile du Congo, du Gabon, de la RCA, et du Tchad.
Apombi Eugène et Divounguy Serge Denis ont été nommés en même temps que deux autres inspecteurs. Notamment, le Camerounais Folabit Henri qui a été désigné inspecteur régional en navigabilité des aéronefs, et le Tchadien Alladoum comme inspecteur régional en exploitation technique des aéronefs.
Au cours de cette rencontre de l’ASSA-AC, les ministres ont procédé au choix du logo de l’institution qui est représenté par un colibri prenant son envol. Le logo qui était jusqu’ici utilisé était celui de la Cemac. Cette institution spécialisée de la Cemac est basée à N’Djamena au Tchad.
SG
Le ministre de la Santé, Guy Patrick Obiang Ndong, a reçu en audience ce 12 mai à Libreville, le directeur pays de l’Onusida, Françoise Ndayishimye. Entre autres sujets, les deux personnalités ont évoqué le projet Covid-VIH soutenu par le Centre africain de prévention et de contrôle des maladies (Africa CDC) en collaboration avec l’Onusida.
« À cet effet, le Dr. Françoise Ndayishimye a informé le ministre du choix porté sur la Croix-Rouge pour la gestion des fonds destinés au financement dudit projet qui couvrira les villes de Libreville, Lambaréné et Port-Gentil. Ce projet sera exécuté sur une période de 5 mois », apprend-on. Au terme des échanges, le ministre s’est dit satisfait et a exprimé sa gratitude à l’organisme onusien pour sa contribution multiforme dans le cadre de la lutte contre le VIH au niveau national.
Pour mener le projet Covid-VIH, l’Onusida s’est associé aux Centres africains de contrôle des maladies pour soutenir l’initiative de partenariat visant à accélérer les tests de la Covid-19 (Partnership to Accelerate Covid-19 Testing-PACT). Le PACT comporte trois piliers (tester, tracer et traiter) et couvre l’achat et la distribution de kits de test, le déploiement et la formation d’un million d’agents de santé communautaires pour soutenir la recherche des contacts, le suivi et les mesures de sensibilisation à la Covid-19.
Les ripostes communautaires ont été la clé de voûte de la résilience de la société pour soutenir la riposte au VIH et minimiser les impacts de la Covid-19. Ainsi, l’Organisme onusien exploite et mobilise les liens avec les communautés vivant avec le VIH pour soutenir le déploiement de l’initiative dans huit pays sélectionnés en Afrique occidentale et centrale (Côte d’Ivoire, Gabon, Ghana), en Afrique orientale et australe (Madagascar, Malawi, Namibie, Zambie) et au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (Algérie).
S.A.
Afin de résoudre le problème d’embouteillages sur l’axe qui mène à l’aéroport international Léon Mba de Libreville, le gouvernement gabonais a décidé de supprimer le rond-point des jardins de Jade (situé sur l’axe aéroport de Libreville) et le rond-point d’Okala (cité des ailles) et élargir la voie dans cette zone. Et depuis deux mois, les travaux pour la suppression dudit rond-point ont commencé, apprend-on auprès du ministère des Travaux publics.
« Il s’agit ici dans un premier temps de la suppression du giratoire existant et ensuite de son aménagement en un carrefour qui va intégrer cette fois-ci une troisième voie. Nous partons d’une voie initiale de 14 mètres pour avoir une voie de 20 mètres, soit un élargissement de 6 mètres », a déclaré Clotaire Landry Loba, superviseur du projet.
Cette démarche des autorités gabonaises de supprimer le rond-point des jardins de Jade et d’élargir la voie devrait permettre d’aérer le trafic routier au nord de Libreville. Ce projet a été bien accueilli par les populations de cette partie de la capitale. Celles-ci espèrent enfin en finir avec les bouchons dont elles sont victimes au quotidien sur l’axe Libreville-Akanda. La livraison de ce chantier est prévue dans 4 mois.
Dans le but d’améliorer les conditions de circulation dans plusieurs arrondissements dans le grand Libreville, le gouvernement a entrepris depuis 2018 de réhabiliter son réseau routier. Dans ce cadre, plusieurs chantiers sont en cours dans la capitale Libreville.
Brice Gotoa
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Au cours d’une rencontre, le 11 mai à Libreville, avec les entreprises sélectionnées pour le Projet accès aux services de base en milieu rural (Pasbmir), le ministre de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, Alain-Claude Bilie-By-Nze (photo), a donné plus d’informations sur les délais impartis aux adjudicataires en charge des travaux d’électricité dans le Grand-Libreville.
« Pour ce qui est du volet électricité du projet Pasbmir, les travaux lancés dans les communes de Libreville (Bambouchine), Owendo (Igoumié) et Akanda (Malibé) devraient s’achever d’ici la fin du mois d’août [2021] », a déclaré le membre du gouvernement. Et d’ajouter : « D’une manière générale, nous avons pu constater que les travaux de mise en œuvre avancent à un rythme globalement satisfaisant, même si certains écueils administratifs [libération des emprises notamment] peuvent constituer des points de vigilance à lever dans les plus brefs délais ».
À terme, le Pasbmir vise l’amélioration de l’accès des ménages et des industries du Grand Libreville (Libreville, Akanda, Owendo et Ntoum) à l’énergie électrique et à l’eau potable. Ces travaux d’amélioration du réseau électrique permettront de soulager les localités rurales sous intégrées et les grandes agglomérations.
Le volet électrique est couplé à celui du Programme intégré d’alimentation en eau potable et Assainissement de Libreville (Piaepal). Ce sont plus de 300 milliards de FCFA que l’État et ses partenaires (notamment la Banque africaine de développement) vont investir dans la production, le transport, la distribution et la commercialisation de l’eau potable et de l’électricité d’ici 2023.
Sylvain Andzongo
En visite de travail à Londres en Angleterre, le président de la République Ali Bongo Ondimba a été reçu ce 12 mai par le Prince Charles de Galles. Au centre des échanges entre les deux personnalités, la protection de l’environnement et de la biodiversité.
« Très heureux et honoré d’avoir retrouvé S.A.R (Son Altesse Royale NDLR) le Prince de Galles avec qui je partage une même préoccupation pour la défense de l’environnement, du climat et de la biodiversité. Dans ce combat, le Royaume-Uni peut compter sur le Gabon qui assumera pleinement ses responsabilités lors de la COP 26 », a posté le chef de l’État sur Facebook.
Engagé depuis plusieurs années dans la lutte contre les changements climatiques, le Gabon prendra part en novembre prochain à Glasgow en Écosse, à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP26). Sous la présidence britannique, les participants à cette conférence vont examiner les progrès accomplis depuis la signature de l’accord de Paris sur le climat en 2015, notamment pour protéger la planète du réchauffement climatique. En prélude à cette conférence, le chef de l’État américain, Joe Biden a organisé en avril dernier, par visioconférence, un sommet sur le climat auquel a pris part le président Ali Bongo.
À Londres, le chef de l’État réaffirme son engagement pour cette bataille. En plus, à « titre plus personnel, j’ai remercié le Prince de Galles pour le soutien constant qu’il m’a apporté lorsque j’ai traversé, en 2018, une épreuve difficile, aujourd’hui surmontée grâce à Dieu », a indiqué Ali Bongo Ondimba. Le président gabonais parle certainement de l’accident vasculaire cérébral (AVC) dont il a été victime en 2018 en Arabie Saoudite.
SG
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D’après les données du marché de la data de 230 pays rassemblées par le site Cable.co.uk dans son étude intitulée : « Worldwide mobile data pricing 2021: The cost of 1 GB of mobile data in 230 countries », le Gabon fait partie des pays africains où le coût de la connexion est le plus élevé.
Le coût moyen d’un gigaoctet de data mobile au Gabon est estimé à 4,82 dollars soit 2607 FCFA. Le pays arrive 183e mondial et 42e sur les 51 pays classés le plan africain. Soit, le 11e pays africain avec le coût du gigaoctet le plus élevé. Ce prix qui est en baisse par rapport à 2019 (5,84 $) est stable par rapport à 2020.
Comparé aux pays de la sous-région Cemac, le coût de la connexion au Gabon est plus abordable par rapport aux pays comme la République centrafricaine (9,03 $), le Tchad (23,33 $) et la Guinée équatoriale (49,67 $). Cette dernière détient la palme d’or des pays ayant un coût élevé de la connexion dans la sous-région et globalement en Afrique en 2021. Estimé à 12,78 USD en 2020, il est passé à 49,67 USD cette année.
Et contrairement à la Guinée équatoriale, le Cameroun est le pays de la sous-région où le taux du giga est le moins cher. Il coute 0,90 $ selon le classement anglais. Le pays occupe la 11e place sur le plan africain et la 48e sur le plan mondial. Il devance le Congo (2,88 $) qui est 31e africain.
À noter que le classement anglais qui, cette année, n’a pas pris en compte la République démocratique du Congo et le Zimbabwe, a déjà été plusieurs fois critiqué par les opérateurs ou des régulateurs de certains pays qui contestent parfois les chiffres mentionnés. C’est notamment le cas pour le Bénin et Madagascar en 2020.
Sandrine Gaingne
Récapitulatif du classement 2021 des pays d’Afrique
(source : www.cable.co.uk)
| Rang Afrique | Rang monde | Pays | Tarif moyen du GB mobile |
| 1 | 16 | Algérie | 0,51$ |
| 2 | 22 | Somalie | 0,60$ |
| 3 | 27 | Ghana | 0,66$ |
| 4 | 30 | Libye | 0,74$ |
| 5 | 32 | Tanzanie | 0,75$ |
| 6 | 33 | Maurice | 0,75$ |
| 7 | 39 | Mayotte | 0,82$ |
| 8 | 43 | Nigeria | 0,88$ |
| 9 | 44 | Sahara Occidental | 0,88$ |
| 10 | 45 | Maroc | 0,88$ |
| 11 | 48 | Cameroun | 0,90$ |
| 12 | 50 | Sénégal | 0,94$ |
| 13 | 55 | Égypte | 1,04$ |
| 14 | 59 | Tunisie | 1,09$ |
| 15 | 61 | Djibouti | 1,12$ |
| 16 | 62 | Zambie | 1,13$ |
| 17 | 69 | Rwanda | 1,25$ |
| 18 | 71 | Niger | 1,28$ |
| 19 | 86 | Ouganda | 1,56$ |
| 20 | 89 | Angola | 1,61$ |
| 21 | 94 | Éthiopie | 1,71$ |
| 22 | 105 | Guinée | 1,99$ |
| 23 | 109 | Burundi | 2,09$ |
| 24 | 117 | Eswatini | 2,24$ |
| 25 | 118 | Kenya | 2,25$ |
| 26 | 130 | Côte d’Ivoire | 2,58$ |
| 27 | 131 | Libéria | 2,59$ |
| 28 | 135 | Lesotho | 2,66$ |
| 29 | 136 | Afrique du Sud | 2,67$ |
| 30 | 140 | Mozambique | 2,79$ |
| 31 | 143 | Congo | 2,88$ |
| 32 | 150 | Comores | 3,21$ |
| 33 | 152 | Sierra Leone | 3,26$ |
| 34 | 153 | Mali | 3,28$ |
| 35 | 162 | Bénin | 3,61$ |
| 36 | 167 | Bostwana | 3,92$ |
| 37 | 173 | Guinée-Bissau | 4,41$ |
| 38 | 177 | Burkina Faso | 4,52$ |
| 39 | 179 | Togo | 4,79$ |
| 40 | 181 | Cap-Vert | 4,78$ |
| 41 | 183 | Gabon | 4,82$ |
| 42 | 184 | Madagascar | 5,14$ |
| 43 | 188 | Mauritanie | 5,56$ |
| 44 | 192 | Gambie | 5,82$ |
| 45 | 212 | Seychelles | 8,64$ |
| 46 | 214 | RCA | 9,03$ |
| 47 | 224 | Namibie | 22,37$ |
| 48 | 225 | Tchad | 23,33$ |
| 49 | 226 | Malawi | 25,46$ |
| 50 | 227 | Sao Tomé et P. | 30,97$ |
| 51 | 230 | Guinée équat. | 49,67$ |
En zone CEMAC (Communauté économique et monétaire d'Afrique Centrale), le bilan des banques commerciales a progressé de 4795 milliards entre 2012 et fin 2020, peut-on constater à la lecture détaillée de la situation monétaire de cette sous-région publiée par sa Banque centrale (BEAC).
Cette hausse est le fait d'une multiplication par 6,2 de l'encours net des créances accordées aux États. Il est passé de 655,8 milliards FCFA à fin 2012 à 4069,8 milliards FCFA à fin 2020 (et même 4280 milliards FCFA à fin janvier 2021).
On a aussi noté une progression de l'encours des créances sur l'économie, aussi bien au secteur financier qu'aux entreprises non financières. Il est passé de 4865 milliards FCFA à 7800 milliards FCFA. Les avoirs extérieurs nets des banques commerciales de la CEMAC ont quant à eux baissé, passant de 3584 milliards FCFA à 2245 milliards FCFA.
On en conclut que la progression des encours nets des crédits accordés par les banques commerciales de la CEMAC aux États (+3413 milliards FCFA) a été plus soutenue que celle ayant bénéficié aux secteurs de l'économie autre que le public (+2935,5 milliards FCFA). Une analyse plus poussée des chiffres révèle que l'exposition de ces institutions financières à l'Etat a explosé entre 2019 et 2020, passant de 2147 milliards FCFA au 1er janvier 2019 à 4070 milliards FCFA au 31 décembre 2020.
Dans le même temps, l'encours net des créances sur le reste de l'économie a stagné autour de 7500 milliards FCFA, depuis 2015. Le Cameroun occupe une part importante de ce tableau. Le bilan de ses banques commerciales représentait 45% de celui de la sous-région à fin 2020. Le pays a ainsi conforté sa place d'acteur financier majeur de la CEMAC. La part du bilan de ses banques était de seulement 32% en 2012.
On note aussi que sur la période, les banques sont celles qui ont le plus pris des risques sur les économies de la sous-région. Contrairement aux pays développés comme les États-Unis ou le Japon où on a vu les banques centrales gonfler leurs bilans pour soutenir leurs économies, la BEAC a quant à elle eu une attitude mitigée. Son exposition aux États a été multipliée par 6 tandis que son apport aux autres secteurs de l'économie est demeuré assez marginal. Avec la baisse de ses avoirs extérieurs, son bilan s'affiche même en repli sur la période analysée.
Idriss Linge