Le Nouveau Gabon

Le Nouveau Gabon

Selon le classement que vient de rendre public le cabinet de conseil Nomad Capitalist, les détenteurs du passeport gabonais ne se voient pas ouvrir très facilement les frontières dans le monde. Et pour cause, ce passeport ne permet de voyager sans visa que dans 57 pays.

Dans cet index 2021, le passeport gabonais se positionne à la 157e sur les 199 classés avec un score de 38,5 points. Cependant, le Gabon offre plus de possibilité de voyage par rapport aux pays comme le Cameroun qui se positionne à la 177e place de ce classement, ou le Congo (183e).

En Afrique, l’archipel des Seychelles (59ème mondial), l’Ile Maurice (61ème), l’Afrique du Sud (99ème mondial) ont les meilleurs passeports.

A l'inverse, le bas du classement est occupé par l’Érythrée et la Libye tous deux classés 194ème. A noter que les meilleurs passeports dans le monde sont ceux du Luxembourg, l’Irlande et la Suède d’après l’index.

Pour établir ce classement, Nomad Capitalist compare les passeports de 199 pays sur plusieurs critères. Notamment, le nombre de pays accessibles sans visa, la possibilité d'avoir une double nationalité ou encore la réputation du pays.

Réalisé dans un  contexte pandémique marqué par la fermeture des frontières de certains pays, cet index pourrait s’avérer utile pour avoir des informations sur les pays les plus accessibles sans visas dans le monde.

SG

Les salariés non-grévistes d’Afrijet se désolidarisent du mouvement d’humeur qui a été déclenché le 5 mars dernier par le personnel navigant de cette compagnie aérienne. L’annonce a été faite ce 9 mars 2021 par Janis Otsiemi, assistant des ressources humaines à Afrijet. Ceux-ci appellent au retour normal des activités au sein de la compagnie. « Nous nous désolidarisons de ce mouvement. Notre priorité est de surmonter la crise sanitaire et de continuer le développement de la compagnie dans la sous-région. Nous sommes rassurés que la sérénité soit revenue au sein de l’entreprise pour un dialogue apaisé », a déclaré Janis Otsiemi.

Ce dernier reconnait que les revendications du personnel navigant sont tout à fait légitimes, mais la période de crise actuelle ne sied pas à ce type de mouvement. Janis Otsiemi invite la direction générale et le personnel navigant à trouver une solution rapide afin que les activités reprennent pleinement au sein d’Afrijet.

Cette sortie du membre de la direction générale de la compagnie Afrijet intervient quatre jours après le déclenchement du mouvement d’humeur du personnel navigant. Ce personnel  réclame le paiement intégral de son salaire réduit à 70% en raison de l’arrêt des activités de la compagnie suite à la pandémie de la Covid-19. Il réclame également les primes de navigation, car, selon le personnel gréviste « les activités ont repris et la compagnie fait du chiffre ».

Les discussions sont actuellement en cours pour une sortie de crise. Les vols se poursuivent malgré le climat anxieux.  La compagnie Afrijet veut reconquérir des parts de marchés actuellement grappillées par des transporteurs ouest-africains comme Asky et Air Côte d’Ivoire, et surtout  se refaire une santé financière après la crise sanitaire qui a cloué au sol ses avions pendant près d’un semestre.

Principale compagnie aérienne du Gabon, Afrijet a renoué avec ses dessertes régionales à destination du Cameroun, de São Tomé et du Congo. Et depuis le 30 janvier dernier, le transporteur gabonais propose également une ligne régulière cargo reliant Libreville, Port-Gentil et Franceville toutes les semaines. « Nous rassurons notre clientèle qu’Afrijet est une compagnie citoyenne qui respecte ses clients et le droit de travail en vigueur au Gabon », a indiqué Janis Otsiemi.

Brice Gotoa

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Le gouvernement gabonais est disposé à apporter un nouvel accompagnement aux entreprises touchées par la seconde vague de la pandémie. C’est dans cette optique que s’est tenue le 8 mars, une rencontre entre les ministres de l’Economie, et des PME avec les représentants des banques, des assurances, de la sécurité sociale et de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG).

« Il s'est agi de réfléchir sur la faisabilité des nouvelles mesures à prendre afin de soutenir les entreprises fortement impactées par cette seconde vague de la pandémie », explique le ministère de l’Economie et de la relance.

Le taux de contamination à la Covid qui est reparti à la hausse en décembre 2020 dans le pays, a en effet obligé au mois de janvier dernier, le gouvernement à durcir les mesures de riposte. Ce, en isolant le Grand Libreville du reste du pays, en ramenant le couvre-feu à 18h-5h du matin, en exigeant la présentation d’un test Covid négatif pour accéder aux restaurants, ou encore la suspension de la vente de friperie…

Des mesures et bien d’autres qui ont aujourd’hui un impact sur les entreprises qui étaient déjà très affaiblies depuis le début de la pandémie. Un rapport 2020 du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) sur l’impact socio-économique du coronavirus au Gabon révèle que le confinement appliqué à titre préventif contre la Covid-19 ralentit les activités des PME et du secteur informel, caractérisés par une situation financière difficile et la précarité de l’emploi.

Un nouvel accompagnement du gouvernement et de ses partenaires vis-à-vis des entreprises leur permettrait de se relancer dans un tel contexte. Ce qui aura un impact positif sur l’économie du pays également affaiblie.

Depuis le début de la pandémie dans le pays, plusieurs mesures ont déjà été prises pour appuyer les entreprises. Entre autres, des mesures d’accompagnement fiscales et financiers.

SG

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Suite au tremblement de terre qui a été enregistré le 6 mars dernier non loin de Lambaréné dans la province de la Ngounié, une mission de contrôle des installations de l’opérateur pétrolier Maurel et Prom va être organisée « dans les plus brefs délais » par la Direction générale de l’environnement et de la protection de la nature (DGEPN), a annoncé ce 8 mars le Ministère des eaux et de l’environnement. La société pétrolière qui est spécialisée dans l'extraction de pétrole et de gaz naturel au Gabon, a des installations dans la zone où le séisme a été enregistré.

Il est question, à travers cette mission, « de rassurer les populations locales, d’évaluer les différents impacts provoqués par le séisme et d’anticiper toute forme de pollution du site et ses environs », explique-t-on au ministère en charge de l’environnement.

Car, d’après les responsables de ce département ministériel, « la présence d’un champ pétrolier situé à 7km de l’épicentre du séisme, constitue un facteur à risques susceptible de conduire à la propagation d’incendies ou d’explosions, le blocage des voies d’évacuation et la pollution des cours d’eau et des lacs proches du champ pétrolier ».

L’épicentre de ce séisme d’une magnitude de 5,2 est en effet situé à 53 km de Lambaréné, non loin du champ pétrolier de l’entreprise Maurel et Prom.

Rappelons que ce tremblement de terre s'est déclenché le 6 mars 2021 à 18h08. Selon le ministère des Eaux, les secousses n’ont pas fait de victimes. Mais, elles ont été suivies de deux répliques, respectivement à 21h54 et le lendemain à 4h16.

SG

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Sur les 5,2 millions d’hectares de terres cultivables dont dispose le Gabon, 2 millions sont non attribués, a indiqué le ministre de l’Agriculture, Biendi Maganga-Moussavou, le 3 mars dernier alors qu’il était auditionné par le Conseil économique social et environnemental (CESE) sur la mise en œuvre du Plan national d’affectation des terres (PNAT).

Ainsi, seulement 38,4% de terres adaptées au développement de l’agriculture restent disponibles dans le pays. Une situation qu’il faut corriger d’après le membre du gouvernement.

« Les 2 millions (non attribués) incluent les villes, les autres activités. Et donc, si on veut obtenir les 5 millions d’ha de terres, on est loin du compte. Il faudrait mieux organiser les choses », a souligné le ministre Biendi Maganga-Moussavou.

C’est en effet pour mieux organiser la répartition des terres au Gabon que le PNAT avait été mis en place. Actuellement dans sa phase de mise en œuvre, ce plan ambitionne d’organiser et optimiser l’utilisation des terres et des ressources forestières. Ce, pour un meilleur investissement dans le secteur de l’agriculture, et une meilleure sécurité alimentaire sur le plan national.

A en croire les autorités gabonaises, les terres avaient été pendant de nombreuses années, affectées de manière incontrôlées dans le pays. Ce qui a créé, selon le Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), « un véritable gisement de conflits potentiels. En effet, lorsqu’on superpose sur une même carte géographique les différents permis (miniers, agricoles, chasse, forestiers, etc.) on voit apparaître des chevauchements entre des activités et des usages incompatibles avec les aires protégées et les parcs nationaux », lit-on dans le PSGE.

L’optimisation des terres agricoles permettra donc au Gabon d’atteindre ses objectifs d’accroitre sa production agricole et de réduire à l’horizon 2023, de 50% ses importations alimentaires.

Sandrine Gaingne

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Le Conseil d’administration de la Caisse de stabilisation et de péréquation (Caistab), tenu le 5 mars 2021, a adopté  le budget d’investissement et de fonctionnement pour l’exercice 2021 à 16,7 milliards de FCFA.

Selon la présidente du conseil d’administration, Chantal Mebaley, ce budget, qui tient compte de la crise sanitaire, vise à relancer la filière café-cacao, à lutter contre le trafic illégal des produits pétroliers, à dégager plus de marges bénéficiaires dans l’activité hydrocarbure. « Dans le secteur des hydrocarbures, l’objectif pour nous est de réduire au maximum les charges de façon à maximiser nos revenus, car nous payons parfois des partenaires qui agissent dans l’illégalité. A l’instar du bureau de Bifoun que nous avons installé dernièrement, il s’agira de contrôler tous les stocks qui seront envoyés à l’intérieur du pays », a déclaré Thierry Prosper Mboutsou, directeur général de la Caistab.

Pour ce qui est de l’activité café-cacao, la Caistab à l’en croire, va régler les problèmes de fuite des produits vers le Cameroun, et maximiser l’achat du café et du cacao de façon à garantir à l’ensemble des planteurs les revenus de cette activité.

L’ambition du directeur général de la Caistab est de booster la production de la filière café-cacao, notamment par la création de coopératives agricoles par les jeunes. En termes de formation, la Caistab soutient être déjà bien avancée avec le programme Jeunes entrepreneurs café-cacao (Jecca), qui a pour objectif de relancer durablement la filière café-cacao en zone rurale à travers la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes.

Créée en 1971, la Caistab a pour mission de racheter les productions des planteurs, afin de développer la filière café-cacao. En méforme depuis quelques années, l’activité a davantage été impactée par la pandémie de Covid-19.

Brice Gotoa

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Le budget de financement du programme de remise à niveau du chemin de fer (PRN) de la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag) est revu en hausse à 333 milliards de FCFA au lieu de 207 milliards comme annoncé au départ. Par ailleurs, la fin des travaux a été ramenée pour cette fin d’année 2021.

C’est ce qui ressort du séminaire organisé du 4 au 5 mars 2021 dans l’enceinte de l’Autorité de régulation des transports ferroviaires (ARTF), sur le thème : « Le chemin de fer face au défi de la transformation de l’économie ».

Selon la direction générale de la Setrag, le budget et le délai de livraison  ont été modifiés afin que l’entreprise puisse rapidement atteindre son ambition en matière de performance, de sécurité et de responsabilité sociétale. « Avec ce programme de remise à niveau qui était prévu pour 2024 et ramené à 2021, la part de la Setrag est désormais de 230 milliards de francs au lieu de 146 milliards, et celle de l’Etat s’évalue dorénavant à 103 milliards au lieu de 61 milliards. La contribution des entreprises locales doit être plus importante dans la réalisation de ce PRN », a déclaré Christian Magni, directeur général de la Setrag au cours de son exposé sur la stratégie de l’entreprise en vue de dynamiser le secteur ferroviaire.

Cette information intervient dans un contexte où la Setrag est confrontée à de nombreux problèmes de déraillement des trains. Le dernier en date est celui d’un train minéralier survenu le 7 mars 2021, entre les gares de Ndjolé et Abanga. Aussi, entre mai et octobre 2020, cinq déraillements ont été enregistrés sur la ligne de chemin de fer qui relie Owendo à Franceville (648 kilomètres). Ce qui a eu comme conséquences, à chaque fois, des suspensions du trafic.

Depuis 2015, un vaste programme de travaux de réhabilitation de la voie, conjointement financé par l’Etat et la Setrag, est en cours afin de restaurer la capacité initiale de transport d’ici la fin de l’année. L’objectif du PRN est de réhabiliter et moderniser les structures et infrastructures du chemin de fer, vieux de plus de 40 ans.

Pour atteindre cet objectif « l’ensemble des acteurs du transport ferroviaire doit jouer sa partition », a martelé le directeur général de la Setrag.

Setrag c’est plus de 1,7 million de voyageurs et près de 32 millions de tonnes de marchandises transportées ces 6 dernières années. La mise à disposition de ce financement permettra d’améliorer la qualité du transport ferroviaire au Gabon.

Brice Gotoa

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Ces derniers mois, au Gabon, la gouvernance a pris un sérieux coup de jeune. Nommé à moins de 30 ans, coordinateur général des affaires présidentielles, Noureddin Bongo Valentin revendique une culture du résulat et n’hésite pas à appliquer à la gestion publique certaines méthodes du management privé : reporting, audit, retour sur investissement : « Je fais partie d’une génération où la recherche de l’efficacité est importante. » assure-t-il. Entretien exclusif avec le « CGAP ».  

Agence Ecofin : En quoi consiste, de manière concrète, le rôle de Coordonnateur général des affaires présidentielles au Gabon ? Daucuns estiment quil sagirait dune vice-présidence qui ne dirait pas son nom

Noureddin Bongo Valentin : La fonction nourrit beaucoup de fantasmes (sourire). A tort. Car la réalité est beaucoup plus prosaïque. Le coordinateur général des affaires présidentielles est un exécutant au service du chef de l’Etat. Selon l’intitulé officiel, celui-ci a « vocation à se saisir de tout dossier qui concerne le président de la République ».

1 Sourire« La fonction nourrit beaucoup de fantasmes (sourire). »

Concrètement, le « CGAP » assiste le Président dans la conduite de ses missions, veille à ce que ses directives soient bien exécutées et en assure le suivi. Il s’agit donc d’une fonction très technique, et non politique. J’ajoute que celle-ci n’est en rien une nouveauté au Gabon. Elle a déjà existé par le passé.

AE : Vous assumez cette lourde responsabilité alors que vous navez pas 30 ans. En quoi cette jeunesse infue-t-elle sur votre mode de gouvernance et sur votre conception de la politique ?

NBV: L’expérience est un atout précieux dans la conduite des affaires publiques. Mais la jeunesse en est un aussi. A fortiori dans un monde en pleine mutation où les évolutions technologiques s’accélèrent. En matière de gouvernance, je fais partie d’une génération où la recherche de l’efficacité est importante. Il ne s’agit pas de « faire pour faire » mais de faire pour réellement, positivement et rapidement changer les choses. C’est à cela que doit servir le pouvoir. En termes de conception politique, ma génération est particulièrement sensible à certains sujets. L’environnement bien sûr, mais aussi la formation, déterminante dans le monde à venir, l’innovation, la lutte contre les inégalités qui passe par le développement de l’emploi ou encore l’endettement qui n’est pas mauvais en soi mais qui ne doit pas obérer le futur.

AE : Selon le FMI, à la fin septembre 2020, le Gabon avait déengagé 300 millions $ pour lutter contre la Covid-19. Lefficacité a-t-elle été au rendez-vous?

NBV: Quand on a de l’ambition pour son pays, pour son peuple, on veut toujours faire mieux. Mais force est de constater que le Gabon s’est favorablement illustré lors de cette pandémie. En Afrique, il est l’un des pays qui teste le plus sa population et où le taux de létalité, c’est-à-dire de mortalité causée par le virus, est le plus faible.

« Force est de constater que le Gabon s’est favorablement illustré lors de cette pandémie. En Afrique, il est l’un des pays qui teste le plus sa population et où le taux de létalité, c’est-à-dire de mortalité causée par le virus, est le plus faible.»

Les institutions internationales, membres de la taskforce mise en place par le Président de la République et que j’ai eu l’honneur de diriger, sont unanimes à ce sujet, à commencer par l’OMS et les Nations Unies. A la demande du président de la République, Ali Bongo Ondimba, un effort budgétaire conséquent a été consenti pour apporter une réponse forte en matière sanitaire et sociale. Mais la clé – et cela, nous le devons au chef de l’Etat – a été l’anticipation. Nous nous sommes toujours efforcés d’avoir un coup d’avance sur l’épidémie.

AE : Comme partout dans le monde, on a noté la survenance dune deuxième vague de cas déclarés, mais pour le Gabon, on reste encore en deçà des pics de la période juin-juillet 2020. Aujourdhui, alors que vous avez davantage de recul, à quelle stratégie de riposte doit-on sattendre? Une réaction forte comme en 2020 ou bien des mesures plus proportionnées?

NBV: La stratégie retenue d’emblée par le Président de la République n’a pas varié depuis le début de la crise. Un, nous anticipons. Mieux vaut prévenir que guérir. Deux, nous adaptons la proportionnalité de notre réponse à la gravité de la situation épidémique. Trois, nous affectons l’ensemble des moyens nécessaires, que ce soit sur le plan budgétaire ou sanitaire. Cette stratégie, qui a montré son efficacité durant la première vague en mars dernier, est utilisée actuellement pour faire face à la deuxième. Pour répondre à votre question, la riposte lors de cette seconde vague sera aussi forte que nécessaire mais toujours proportionnée à la gravité de la situation.

AE : Cette deuxième vague survient, alors que le président Ali Bongo Ondimba a annoncé un vaste plan de relance de l’économie nationale. À quoi les Gabonais doivent-ils concrètement sattendre dans les jours à venir, surtout ceux pour qui la survenue de la Covid-19 est allée de pair avec une baisse, et parfois même une interruption totale, de leurs activités?

NBV: Le Plan d’Accélération de la Transformation 2021-2023 est un point d’inflexion dans la mise en œuvre du Plan Stratégique Gabon Emergent, lancé en 2009 par le Président de la République Ali Bongo Ondimba au début de son premier mandat. Si les filières devant constituer les nouveaux piliers de notre économie, au premier rang desquelles le secteur forêt-bois et l’agro-industrie, ont connu une croissance constante et à deux chiffres ces dix dernières années, elles n’occupent pas encore un poids suffisamment significatif dans notre PIB, ce qui nous rend toujours vulnérables aux aléas des cours des matières premières, pétrolières et minières, à l’international.

2 loin« Nous sommes en bonne voie. Il nous faut simplement aller plus loin et plus vite. »

Nous allons donc lancer des réformes radicales de consolidation de notre amont forestier, pour avoir moins d’opérateurs, mais des opérateurs mieux capitalisés, qui respectent les règles nationales et les certifications internationales, et augmentent significativement le volume annuel de bois exploitable par notre tissu industriel de deuxième et troisième transformations. Nous comptons également démarrer des plantations de forêts sur des essences de bois à croissance rapide, dans des zones peu ou pas boisées naturellement, toujours dans cette optique d’augmenter significativement notre production annuelle de bois, sans nuire à l’équilibre de la biodiversité de notre forêt naturelle. Le Président de la République prend aujourd’hui les décisions qui impacteront nos compatriotes dans le futur. Il agit en homme d’Etat.

Pour ce qui est des mesures d’atténuation des impacts socio-économiques du ralentissement économique lié à la deuxième vague de la COVID-19, nous nous tenons prêts à réactiver différents leviers utilisés lors de la première vague, comme un moratoire sur certains impôts, un moratoire sur les loyers des ménages à plus faibles revenus, la gratuité temporaire de l’eau et de l’électricité pour les ménages modestes, ou encore la gratuité des transports publics urbains.

 

AE : Vous avez récemment mené un audit de la dette intérieure du Gabon, une initiative qui a fait école dans des pays voisins comme au Cameroun. Quel est le bilan de cette opération ? Et au-delà de largent économisé, quel impact cela a-t-il eu sur la manière dont est désormais gérée la commande publique dans le pays?

NBV: En période de crise, l’exigence de bonne gestion de l’argent public doit être maximale. C’est pourquoi le Président Ali Bongo Ondimba a ordonné la mise en place d’une task force en juin dernier afin de conduire un audit sur l’ensemble de la dette intérieure du pays. Son résultat est sans appel. Sur les 1030 milliards de francs CFA de dette intérieure audités, 623 milliards se sont révélés fictifs, soit un ratio de 62 %. Autant d’argent qui n’aurait pas servi à financer nos dépenses d’investissement ou nos dépenses sociales.

« Sur les 1030 milliards de francs CFA de dette intérieure audités, 623 milliards se sont révélés fictifs, soit un ratio de 62 %. Autant d’argent qui n’aurait pas servi à financer nos dépenses d’investissement ou nos dépenses sociales.»

Bien entendu, à la demande du chef de l’Etat, les conséquences ont été tirées sur le plan institutionnel puisqu'une nouvelle architecture a été mise en place pour garantir le bon usage des fonds publics avec le renforcement de la Direction générale des marchés publics ou encore la création de l’Autorité Nationale de Vérification et d’Audit. Les procédures en matière de commande publique ont, elles, été durcies et la transparence renforcée à toutes les étapes. 

AE : Au-delà de garantir la transparence et la régularité sur les marchés publics, il y a la volonté exprimée par le président de la République de réduire la dette extérieure du pays en la ramenant en deçà de 70 % du produit intérieur brut. Quelle stratégie sera mise en place pour y parvenir?

NBV: En réalité, c’est l’ensemble de la dette publique, c’est à dire à la fois la dette intérieure et extérieure, qui s’élève aujourd’hui à 70 % de notre PIB. Avant toute chose, je voudrais déplorer l’instrumentalisation politique – je dirais même politicienne – qui est faite en ce domaine. C’est un sujet trop grave, trop engageant pour donner lieu à d’aussi viles polémiques. La dette n’est pas mauvaise en soi, surtout quand elle sert à investir ; et la question de sa soutenabilité est plus complexe que la présentation simpliste que certains pseudos-experts en font.

Ceci posé, l’objectif fixé par le Président Ali Bongo Ondimba est clair : nous devons revenir à un niveau soutenable de notre dette publique. Aujourd’hui, le remboursement de notre dette absorbe quasiment 45 % de nos ressources propres annuelles. C’est beaucoup trop ! Pour rétablir la situation, nous devons d’abord corriger le déséquilibre de nos finances publiques. Il s’agit du premier levier à actionner. Le cycle d’endettement est alimenté principalement par le fait que nos dépenses courantes sont supérieures à nos ressources propres. Conséquence : nous devons emprunter pour financer ce déficit, ce qui créé un cercle vicieux. Le Plan d’Accélération de la Transformation 2021-2023, adopté en début d’année, prévoit des mesures rigoureuses d’amélioration de la collecte des recettes publiques, de maîtrise de certaines dépenses comme la masse salariale des agents de l’Etat, le service de la dette avec des rééchelonnements de paiement ou encore la réduction ou la suppression de subventions accordées à certaines agences publiques qui n’ont pas prouvé leur efficacité ou qui doivent apprendre à fonctionner de manière autonome.

Deuxième levier, l’accélération de notre croissance. Si nous réussissons les réformes de nos filières à fort potentiel qui peuvent puissamment contribuer à la diversification de notre économie, mécaniquement, notre taux d’endettement sur PIB se réduira. Le meilleur moyen de réduire la dette, c’est d’avoir une croissance solide qui génère plus de rentrées fiscales. D’où la nécessité d’intensifier la politique de diversification économique, de promotion du secteur privé et d’attraction des investissements.

« Le meilleur moyen de réduire la dette, c’est d’avoir une croissance solide qui génère plus de rentrées fiscales »

Enfin, troisième levier à actionner, nous n’excluons pas totalement la cession de certains actifs pour rembourser notre dette. Le Gabon possède certains actifs dormants insuffisamment valorisés. Je pense notamment aux crédits carbones que nous pourrions émettre et vendre à des entreprises ou Etats qui polluent et souhaitent compenser leur impact environnemental. Le Gabon a déjà signé un accord financier avant-gardiste en ce sens avec la Norvège. Nous étudions par ailleurs d’autres possibilités de partenariats et de valorisation de ces crédits carbones, qui pourraient être une manière intelligente pour nous de mobiliser des ressources financières tout en restant engagés dans une trajectoire durable de valorisation de nos écosystèmes et de préservation de notre biodiversité. En ce domaine, des avancées importantes devraient être réalisées par le Gabon dès 2021.

AE : Vous travaillez au quotidien à assainir la dépense publique. Mais au sein de lopinion, et malgré le classement sans suite par la justice gabonaise dune plainte de la société civile qui vous accusait de corruption et de blanchiment dargent, certains continuent de penser que vous profitez de votre position pour vous enrichir et enrichir vos proches

NBV: Si la Justice a classé sans suite la plainte dont vous parlez, c’est pour une raison importante qu’il convient de rappeler : aucun des plaignants, tous militants de l’aile la plus radicale de l’opposition, n’a été capable de produire la moindre preuve à l’appui de ces allégations. C’était de la pure diffamation. C’est d’ailleurs le but de ce genre de procédé : salir la réputation d’une personne pour la déstabiliser. Comme disait Francis Bacon, « Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose».

Mais je ne suis pas homme à vaciller. Les rumeurs m’importent peu. Je me concentre sur mon travail au service du Gabon aux côtés du Président de la République. Je n’ai pas de temps à perdre avec ce type d’enfantillages.

AE : Comprenez-vous le questionnement de ceux qui voient sapprocher du sommet de lEtat une troisième génération de Bongo ?

NBV: Je suis fier du nom que je porte et je sais que les Gabonaises et les Gabonais me jugeront sur les résultats, sur les améliorations significatives apportées à leur quotidien et non sur un délit de patronyme que certains, en manque d’arguments, agitent de manière pavlovienne.

« L’écrasante majorité des Gabonais se lèvent le matin en pensant emploi, pouvoir d’achat, eau, électricité, éducation, santé, transport, logement… Ce sont ces questions qui me préoccupent. Le reste m’importe peu. C’est du bavardage sans intérêt.»

Pour vous dire le fond de ma pensée, « ceux » dont vous parlez sont en réalité des responsables politiques, des commentateurs dans les médias ou des activistes sur les réseaux sociaux. Ils représentent une infime minorité. L’écrasante majorité des Gabonais se lèvent le matin en pensant emploi, pouvoir d’achat, eau, électricité, éducation, santé, transport, logement… Ce sont ces questions qui me préoccupent. Le reste m’importe peu. C’est du bavardage sans intérêt.

AE : Compte tenu des ambitions que lon vous prête, vous êtes la cible dattaques redoublées. Après vous avoir accusé denrichissement illicite, vous avez été mis en cause récemment en raison de votre nationalité. Certains soutiennent que vous ne seriez pas Gabonais.

NBV: La multiplication des « fakes news » est un fléau qui touche tous les pays du monde et qui n’épargne hélas personne. Ce phénomène est exacerbé par les réseaux sociaux qui sont, loin de leur ambition originelle, en partie devenus un déversoir de haine et de mensonges. La répétition de contre-vérités amène aujourd’hui les internautes à croire quasi-religieusement ce qui s’y dit. Or, ces fausses nouvelles distillées dans le monde virtuel ont parfois des impacts dramatiques dans la vie réelle. En janvier 2020, deux de nos compatriotes sont morts, lynchés par la foule, à cause de rumeurs sur une vague d’enlèvements d’enfants, imaginaire.

Il faut savoir dire stop à ces dérives. C’est pourquoi, en ce qui me concerne, je mets un point d’honneur à porter plainte contre les auteurs d’accusations fantaisistes et mensongères. Tout comme la justice m’a donné raison dans l’affaire des fausses accusations d’enrichissement illicite, elle me donnera raison sur les mensonges colportés sur ma nationalité. Ce procédé ne leurre d’ailleurs personne. Il est très fréquemment employé par ceux qui sont vos opposants politiques, en Afrique comme ailleurs dans le monde. Même Barack Obama en a été victime.

AE : Vous avez fait partie de l’équipe dirigeante dOlam qui est devenue une entreprise stratégique pour le développement du Gabon. Quelle relation avez-vous gardé avec votre ancien employeur? Comment faites-vous la part des choses dans vos nouveaux rapports ? En particulier, comment évitez-vous les potentiels conflits dintérêt ?

NBV: Olam est un acteur important au Gabon. Il s’agit du premier employeur privé du pays et sa contribution à la diversification de l’économie n’est plus à démontrer. J’ai conservé d’excellentes relations avec le management de l’entreprise. En particulier avec Gagan Gupta qui est un grand dirigeant de classe internationale et pour lequel j’ai beaucoup d’estime.

3 experience« L’expérience acquise dans le secteur privé m’est aujourd’hui très utile pour rendre plus efficace la conduite de l’action publique.»

Cela dit, cette période de ma vie est derrière moi. Il n’y a donc aucun conflit d’intérêt possible pour répondre à votre question. Désormais, je suis tout entier dédié au service de l’Etat. Les seuls intérêts que je défends, ce sont ceux du Gabon et des Gabonais. J’ai eu l’occasion de le démontrer à de nombreuses reprises durant l’année écoulée.

L’expérience acquise dans le secteur privé m’est aujourd’hui très utile pour rendre plus efficace la conduite de l’action publique. Je veille à promouvoir certaines pratiques propres à l’entreprise dans mes nouvelles fonctions, qu’il s’agisse de l’audit, du retour sur investissement, du reporting, de l’évaluation etc. 

AE : Le Gabon souhaite sappuyer sur la Zone de libre-échange continentale africaine pour booster ses exportations à destination de lAfrique et soigner sa balance commerciale. Dans quels secteurs, selon vous, le Gabon peut-il être compétitif en matière dexportation?

NBV: Nous misons beaucoup sur notre industrie du bois. Le Gabon est déjà le premier exportateur de contreplaqués d’Afrique. Aujourd’hui, 80 % des usines de la filière bois implantées au Gabon font de la première transformation, c’est à dire du découpage des grumes, à faible valeur ajoutée. Notre ambition est d’avoir une masse critique d’usines de deuxième et de troisième transformations, pour devenir à terme le premier producteur de meubles en bois tropicaux d’Afrique. Or, notre marché national ne sera pas capable d’absorber une telle offre ; c’est pour cela que la ZLECAF est aussi stratégique pour nous, en nous donnant accès à plus d’un milliard de consommateurs sans barrières tarifaires. Pour y parvenir, il est nécessaire d’améliorer notre plateforme logistique et ainsi tirer pleinement profit de ce potentiel.

Nous avons également des ambitions en matière d’agro-industrie, en particulier dans les produits dérivés de l’huile de palme comme l’huile alimentaire ou les biocarburants, ainsi que dans la filière café-cacao pour laquelle nous espérons vendre des produits finis à l’international, et dans les produits dérivés du manioc. 

AE: La CEDEAO a entamé un processus de création dune monnaie commune, affranchie du franc CFA. LAfrique centrale devra-t-elle, selon vous, suivre le même chemin ?

NBV: Les Chefs de l’Etat de la zone CEMAC ont mandaté la Commission de la CEMAC ainsi que la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) pour mener une réflexion sur les axes de réforme de la gestion de notre monnaie commune. Les premières conclusions intermédiaires ont été rendues, qui doivent faire l’objet de discussions supplémentaires.

Parmi les éléments supplémentaires à considérer, figure le processus de rapprochement institutionnel entre la CEMAC et la CEEAC, enclenché par le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba quand il était président en exercice de la CEEAC.

« La réflexion que nous devons mener en Afrique centrale dépasse largement le lien avec la France. Nous devons bâtir une monnaie du XXIème siècle. Nous focaliser sur des combats du XXème siècle risque de nous faire perdre de vue les vrais enjeux auxquels nous faisons face.»

Le renforcement de l’intégration économique avec des pays comme la République Démocratique du Congo, l’Angola ou le Rwanda, doit fixer comme point d’ancrage futur une intégration monétaire. Il importe de préciser toutefois les préalables à une telle intégration, et surtout la logique économique du nouvel ensemble, mais aussi les relations économiques, monétaires et géopolitiques de cet espace économique avec le reste du monde, ainsi que les mesures de solidarité que nous sommes prêts à prendre entre nous. Tout cela pour dire que la réflexion que nous devons mener en Afrique centrale dépasse largement le lien avec la France. Nous devons bâtir une monnaie du XXIème siècle. Nous focaliser sur des combats du XXème siècle risque de nous faire perdre de vue les vrais enjeux auxquels nous faisons face.

AE : La diversification de l’économie et lindustrialisation du pays sont des thèmes très présents dans le discours public. Quels sont vos objectifs en la matière ?

NBV: Le Président Ali Bongo Ondimba a une formule pour illustrer cette ambition. « D’ici 2030, l’or vert devra remplacer l’or noir ». Pour avoir une croissance plus soutenue, plus inclusive et plus durable, le Gabon doit davantage développer certains pans de son économie. Son industrie, afin de créer plus de valeur ajoutée localement. Son agriculture, afin que le Gabon produise davantage ce qu’il consomme. Mais aussi ses services, que ce soit en matière financière, de télécommunication ou de tourisme.

4 choses« Il ne s’agit pas de faire pour faire, mais de faire pour réellement, positivement et rapidement changer les choses.»

En dépit des efforts méritoires réalisés ces dix dernières années, la bonne santé économique de notre pays dépend encore beaucoup trop des fluctuations du cours international des matières premières. Nous avons besoin d’une croissance plus endogène. C’est sur cette trajectoire que nous sommes engagés, comme le montre le développement de notre secteur du bois. Incontestablement, nous sommes en bonne voie. Il nous faut simplement aller plus loin et plus vite.

AE : Le Gabon est considéré comme un fer de lance sur le plan continental, en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Concrètement, comment le pays entend-t-il sy prendre pour faire de l’économie verte un relais de croissance et, peut-être, à terme un substitut à lextraction de matières premières ? Je rappelle que le pétrole continue de représenter près de 80 % des recettes budgétaires du pays.

Certes, le pétrole continue de représenter près de 80 % des recettes budgétaires du Gabon, mais je vous ferais observer que le poids du secteur pétrolier est passé de 42,2 % du PIB en 2010 à 32,7 % en 2019.

Cela dit, vous avez raison de rappeler que le Gabon est, en Afrique, le fer de lance de la lutte contre le réchauffement climatique. Cela n’est d’ailleurs pas un hasard si notre pays a été choisi pour piloter le groupe des négociateurs africains en vue de la prochaine COP 26 de Glasgow en novembre prochain, ou si le président de cette COP, M. Alok Sharma, était à Libreville fin janvier.

« En ce XXIème siècle, la conciliation de l’économie et de l’environnement n’est pas une option. C’est une obligation.»

Le Gabon est résolu à transformer son modèle économique pour le rendre plus durable et plus profitable. Le bois en est le parfait exemple. Cette industrie, qui ne cesse de monter en puissance et en valeur ajoutée, opère suivant les normes environnementales les plus strictes au niveau international. Ainsi, la ressource prélevée aujourd’hui, pourra l’être à nouveau dans les années à venir, et ainsi de suite.

Quant aux autres industries, notamment pétrolière ou minière, elles doivent se conformer à une réglementation de plus en plus protectrice de la nature.

C’est une tendance mondiale à laquelle le Gabon adhère pleinement. En ce XXIème siècle, la conciliation de l’économie et de l’environnement n’est pas une option. C’est une obligation. Il en va non seulement de l’avenir de notre pays, mais également de notre continent et de notre planète toute entière.

Propos recueillis par Idriss Linge

A l’occasion de la journée internationale de la femme qui se célèbre ce 8 mars, le président de la République Ali Bongo Ondimba a annoncé plusieurs nouvelles décisions prises pour protéger la femme qui représente 49% de la population au Gabon.

Selon le chef de l’Etat, très bientôt au Gabon, les violences basées sur le genre et les violences conjugales seront sanctionnées plus durement. D'après des chiffres du Cabinet Berger, les femmes représentent 90% des victimes de violences sexuelles et 83% des victimes de violences économiques au Gabon.

 Aussi, « la spoliation des veuves, insupportable violence patrimoniale encore trop fréquente, sera très sévèrement sanctionnée et, en cas de décès du conjoint, les femmes jouiront de droits égaux à ceux des hommes », a-t-il annoncé. Par ailleurs, l’égalité totale entre les femmes et les hommes en matière de divorce pour faute sera instaurée et le divorce par consentement mutuel sera autorisé.

Ces nouvelles mesures seront mises en œuvre dans le cadre du programme « Gabon égalité ». Elles sont basées sur la stratégie de promotion des droits de la femme et de réduction des inégalités entre les femmes et les hommes, élaborée en 2020 sous la supervision du Premier ministre et de la Première dame. C’est une stratégie qui contient 33 propositions opératoires portant sur l’amélioration des conditions de la femme au Gabon, à mettre en œuvre sur une période de 3 ans.

A en croire le chef de l’Etat, les nouvelles « dispositions seront complétées par de nombreuses autres, telles que l’obligation de prise en charge sans délai par l’Etat des victimes de violences sur le plan à la fois clinique, psychologique et matérielle ; la gratuité du certificat médical délivré par les professionnels de santé en cas de violences subies par une femme ; l’instauration de lourdes sanctions dans le cas où un officier ou agent de police judiciaire viendrait à exercer une contrainte ou pression sur la victime en vue de l’amener à renoncer à ses droits ; le renforcement des campagnes de prévention et de sensibilisation en milieu scolaire et professionnel afin de lutter contre le harcèlement et les préjugés liées au genre, etc. », a-t-il indiqué.

Rappelons que la période 2015-2025 a été décrétée par le chef de l’Etat en 2015 « décennie de la femme » pour promouvoir la femme souvent confrontée à plusieurs formes de violence.

SG

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A l’occasion de la Journée internationale de la Femme, ce 8 mars, Le Nouveau Gabon rend hommage à 10 femmes gabonaises qui impactent la vie nationale, et à travers elles à toutes les femmes du Gabon qui s’emploient chaque jour à rendre leur monde meilleur.

 

Lucie Milebou-Aubusson, timonier de la chambre haute du parlement depuis plus de 6 ans

1 LUCIE

Elle fait partie des trois potentiels successeurs constitutionnels du président de la République en cas de vacance du pouvoir. Figure de proue de la scène parlementaire gabonaise, Lucie Milebou-Aubusson été réélue à la tête de la chambre haute du parlement gabonais le 1er mars 2021 pour un autre mandat de 6 ans. De ce fait, c’est à elle que revient la lourde charge de présider aux destinées du parlement, insitution qui vote les lois, contrôle l'action du gouvernement et évalue les politiques publiques. Rien que pour ces faits, Lucie Milebou-Aubusson épouse Mboussou est présentée comme la femme politique la plus influente du Gabon ces dernières années.

Née le 25 février 1957, la sénatrice du Parti démocratique gabonais (PDG) pour la commune de Fougamou est également médecin de formation. Celle qui est présentée comme la première femme ophtalmologue du Gabon a occupé divers postes de responsabilité dans ce secteur d’activité. Elle a été notamment, médecin-chef à la Fondation Jeanne Ebori à Libreville de 1988 à 2002 et professeur à la Faculté de médecine de Libreville.

 

Rose Christiane Ossouka Raponda, première femme chef de gouvernement au Gabon

2 ROSE

 

Nommée le 16 juillet 2020 Premier ministre par un décret du président Ali Bongo Ondimba, Rose Christiane Ossouka Raponda devient la première femme à occuper le stratégique poste de chef de gouvernement au Gabon. C’est à elle que revient la délicate mission, « d’assurer la relance économique et l'accompagnement social nécessaires en raison de la crise mondiale liée à la Covid-19 ». Même si cette mission ne semble pas aisée dans un contexte de crise sanitaire, Rose Christiane Ossouka Raponda ne manque pas d’atouts pour y parvenir. Dans cette perspective, le chef du gouvernement a multiplié depuis sa prise de fonctions, des rencontres de travail avec son gouvernement et des acteurs économiques et sociopolitiques. L’objectif étant d’accélérer le traitement de certains dossiers jugés importants et nécessaires pour la concrétisation de son cahier de charges.

Diplômée de l'Institut gabonais de l'économie et des finances avec une spécialisation en finances publiques, la patronne de la primature a également pour missions, l’accélération de la transformation de l’économie du pays (2021-2023) en pleine crise de la Covid-19.

L’ancienne directrice générale adjointe de la Banque de l'habitat du Gabon, a fait son entrée au sein du gouvernement en 2012 en qualité de ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique. Elle intègre par la suite le gouvernement de Julien Nkoghe Bekalé en février 2019 comme ministre d'État chargé de la Défense nationale et de la Sécurité du territoire.

Pionnière dans divers secteurs d’activités, Rose Christiane Ossouka Raponda a également été la première femme élue Maire à Libreville.

 

Nadine Anato, le commandant en chef de l’aviation civile gabonaise

3 NADINE

Nadine Nathalie Awanang épouse Anato est la directrice générale de l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac) depuis 2020 et travaille avec l’Etat pour la mise en place de procédures de certification, d’agréments et de contrôle du secteur de l’aviation gabonaise.

Ingénieure de l’aviation civile, elle a fait ses études supérieures en Tunisie où elle a obtenu en 2001,une maitrise en gestion informatique et télécommunication, avant de poursuivre sa formation à l’Ecole africaine de la météorologie et de l’aviation civile (EAMAC) à Niamey au Niger. De retour au Gabon, elle a intégré l’ANAC en septembre 2010, structure dans laquelle elle a occupé diverses responsabilités jusqu’à sa nomination comme directeur général adjoint de l’entreprise en janvier 2020 et sa consécration comme DG quelques mois plus tard.

Née le 28 décembre 1976 à Lambaréné au Gabon, elle est mère de quatre enfants.

 

Nicole Janine Lydie Roboty, première femme à occuper le poste de ministre de l’Economie au Gabon

4 NICOLE

Elle est la première femme à être portée à la tête du ministère de l’Economie et de la Relance au Gabon. Elle occupe de ce fait un poste clé au sein du gouvernement puisque c’est elle qui est chargée d’insuffler la relance de l’Economie du pays dans un contexte peu favorable dû à la Covid-19.

Nicole Janine Lydie Roboty doit également relever le défi de la réduction de la dette du pays dont le taux se situe aujourd’hui au-dessus du seuil communautaire de la Cemac qui est de 70% du PIB. Une mission délicate au vu du contexte, mais, pas impossible pour cette ancienne directrice générale adjointe de la dette.

Agée de 55 ans, Nicole Janine Lydie Roboty, épouse Mbou est diplômée de l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne et du Centre d’études financières économiques et bancaires (Cefeb).

Elle est depuis le 9 décembre 2020, le ministre de l’Economie et de la Relance du Gabon, en remplacement de Jean Marie Odangada, démissionnaire.

 

Sylvia Bongo Ondimba, au service de l’action humanitaire et des droits de la femme

5 SYLVIA

Sylvia Bongo Ondimba a fait de la défense du droit de la femme son combat de tous les instants. Première dame du Gabon depuis 2009, elle mène au quotidien des actions pour changer les conditions d’existence de la femme, et des personnes vulnérables. Car, pour elle, « la lutte en faveur des droits des femmes, est le pilier de nos nations et joue ainsi un rôle essentiel pour le bien-être des membres de leur famille et pour le bon fonctionnement de nos communautés. Et pourtant, d’importantes inégalités, légales ou culturelles, persistent encore trop souvent dans notre société ».

Ses œuvres en faveur de la femme sont réalisées par l’entremise de la Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la Famille créée en 2011, avec pour missions de soutenir les populations vulnérables du Gabon via des projets destinés aux femmes, aux jeunes et aux personnes fragilisées. C’est en tant que présidente de cette fondation que la première dame a été honorée en 2019 du prix national des droits de l’homme.

Mais, l’une des plus grandes victoires de la Première dame c’est d’avoir mené, via de la diplomatie gabonaise, un plaidoyer qui a abouti en 2010, à l’institution par l’Assemblée générale des Nations-Unies, de la Journée internationale des veuves (JIV). Elle se célèbre le 23 juin chaque année.

Diplômée en gestion en France, l’épouse d’Ali Bongo est née le 28 décembre 1976 à Paris.

 

Honorine Nzet Biteghe, la sénatrice est l’ange gardien des droits de l’homme

6 HONORINE

Militante des droits de l’homme et spécialiste des questions de la famille et du genre, l’activisme d’Honorine Nzet Biteghe ne laisse personne indifférent au Gabon, pas même le président de la République, Ali Bongo Ondimba qui l’a nommé sénatrice de la province du Woleu-Ntem.

Ancienne procureur de la République, Honorine Nzet Biteghe s’est distinguée par son engagement dans la lutte pour la défense des droits de la femme et de la famille. Proche de la première dame, elle est souvent citée comme celle qui a préparé et conduit à terme le dossier ayant permis à la Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la famille d’obtenir de l’ONU, l’adoption de la résolution du 21 décembre 2010, portant sur la célébration de la journée mondiale des veuves le 23 juin de chaque année. 

Honorine Nzet Biteghe a été ministre des Affaires sociales dans le gouvernement de Raymond Ndong Sima, puis conseiller du président de la République.

Elle est la fondatrice de l’ONG Observatoire des droits de la femme et de la parité (Odefpa), lauréate de la 1ère  édition du prix Agathe Okumba D’Okwatsegue décerné par la fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la famille.

                                                      

Marie-Madeleine Mborantsuo, la garante du respect de la constitution gabonaise

7 MADELEINE

Juriste de formation, Marie-Madeleine Mborantsuo est la présidente de la Cour constitutionnelle du Gabon depuis sa création en 1991. Une dame de fer qui a su s’imposer à la tête de cette haute juridiction, malgré les critiques qui fusaient de toute part. Car, elle est notamment accusée de défendre les intérêts de la famille présidentielle. Des accusations qu’elle balaie du revers de la main. Puisqu’elle assure mordicus travailler de manière collégiale et uniquement dans l’intérêt de tous les Gabonais. « Je ne décide pas seule dans mon bureau ! Je suis toujours assistée des autres juges constitutionnels, et aucune décision n’est prise sans qu’il y ait une instruction par au moins deux magistrats », affirmait-elle dans un entretien avec Jeune Afrique.

Selon elle, ces accusations sont le fait des personnes qui doutent des compétences des femmes. « Le problème, c’est que, pour ces gens-là, je ne suis qu’une femme. Et ils ne supportent pas qu’à travers moi la Cour dise le droit. C’est du machisme ordinaire, on n’accepte pas qu’une femme s’affirme », regrette-t-elle.

Originaire de la province du Haut-Ogooué, le fief de la famille Bongo, Marie-Madeleine Mborantsuo a contribué à la rédaction de la constitution gabonaise. Elle a également participé à la mise en place de Cour constitutionnelle. Avant d’intégrer cette juridiction, elle a été à l'âge de 28 ans la  présidente de la Chambre des comptes de la Cour suprême. Une institution qu’elle a contribué à organiser.

Née le 18 avril 1955 à Franceville, Marie-Madeleine Mborantsuo effectue en ce moment son dernier mandat à la tête de la Cour constitutionnelle. Elle va céder les rênes de l’auguste institution en 2028.

 

Madeleine Berre, le porte-parole du gouvernement est à fond dans la promotion de la création d’emplois

 8 BERRE

Nommée au ministère de l’Emploi, de la fonction publique, du travail, de la formation professionnelle, le 12 janvier 2019, Madeleine Berre fait partie des membres du gouvernement qui occupent l’avant-scène du pays. L’ancienne responsable du patronat gabonais est aux premiers rangs dans la lutte contre le chômage ainsi que dans la dynamisation de la fonction publique.

Dans ce cadre, elle a initié plusieurs réformes. Parmi lesquelles, la révision du code de travail dont le projet a été adopté en Conseil des ministres le 19 février 2021, ainsi que la réforme de la fonction publique dans le but de la rendre plus performante et plus dynamique. Des avancées ont également été notées dans la formation professionnelle avec la création de nouveaux centres de formation.

Madeleine Berre jouit d’un parcours plutôt atypique. Née en 1966 au Gabon, elle est une juriste qui a fait ses preuves dans le conseil. Elle a travaillé pendant 10 ans chez PricewaterhouseCoopers (PwC) et 13 ans chez Deloitte où elle a été directrice générale.

En 2013, elle devient la première femme élue à la tête de la Confédération patronale Gabonaise (CPG). C’est en 2015, qu’elle fait son entrée au gouvernement en qualité de ministre du Commerce. Elle dirige aujourd’hui le ministère de l’Emploi, de la fonction publique, du travail, de la formation professionnelle, chargée du dialogue social. Elle est également porte-parole du gouvernement.

 

Jacqueline Bignomba, faire du secteur pétrolier un pourvoyeur d’emploi

 9 JACQUELINE

Attirer plus de compagnies pétrolières au Gabon et prendre  toutes les mesures à son niveau pour assurer une plus grande visibilité au pays. Tel est l’objectif que s’est fixée Jacqueline Bognomba, présidente de l’Union pétrolière des entreprises du Gabon (UPEGA), syndicat patronal du secteur pétrolier national.

Ingénieur en pétrole et 2ème vice-président de Confédération patronale gabonaise (CPG) en charge de la formation et de l’emploi, Jacqueline Bignomba est une des femmes qui a fait de la défense des intérêts du secteur pétrolier son cheval de bataille.

Elle est à la tête de l’Upega depuis 2013 et œuvre au quotidien pour le développement du secteur pétrolier dans un contexte où la production ainsi que les ventes sont en baisse. Elle espère qu’avec la relance de l’économie, le secteur pétrolier contribuera à la réduction du chômage dans le pays. « Ceci est d'une importance capitale pour l'économie du pays. 30% de tous les emplois ont été perdus entre 2015 et 2019 en raison de la crise. Avec la relance du secteur pétrolier, nous contribuerons à réduire le chômage », affirmait-elle dans une interview accordée au site gbreports en 2020.

A la tête de l’Upega depuis 2013, elle est l’une des personnalités gabonaises sur lesquelles les autorités peuvent s’appuyer pour l’accélération de la transformation de l’économie du secteur pétrolier.

 

Anne Nkene Biyo’o, pour attirer des investisseurs dans la Zes de Nkok

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Administratrice générale de l’Autorité administrative de la zone économique spéciale (ZES) de Nkok depuis juillet 2020, Anne Nkene Biyo’o multiplie des rencontres avec des rencontres avec de potentiels investisseurs au Gabon. Elle ambitionne ainsi, de faire connaitre les opportunités qu’offre la Zes de Nkok et attirer par la même occasion de nouveaux investisseurs dans le pays.

Anne Nkene Biyo’o dispose à cet effet de toute l’expertise nécessaire pour relever ce défis surtout dans un environnement qu’elle connait très bien pour avoir occupé pendant plus de six ans la fonction d’administrateur général adjoint de l’Autorité administrative de la ZES de Nkok.

Située dans le département du Komo-Mondah, à 27 km de Libreville, la zone économique spéciale de Nkok ambitionne de faire du Gabon un véritable pôle industriel en Afrique centrale, sur le continent et dans le monde.

 

 

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