Le Projet d’appui à la diversification l’économie gabonaise (PADEG) vient de bénéficier d’un important appui financier de la Banque africaine de développement (BAD). Il s’agit de l’ouverture d’une ligne budgétaire de près de 41 milliards de FCFA. L’annonce a été faite ce 22 octobre 2020, par le représentant résident de cette institution panafricaine au Gabon, Robert Masumbuko, à l’occasion du lancement officiel de ce projet.
Selon le gouvernement, le PADEG vise plusieurs objectifs : contribuer à une croissance forte et inclusive, à travers l’amélioration du climat des investissements, renforcer les capacités institutionnelles et diversifier l’économie gabonaise dans les secteurs prioritaires.
En outre, il soutiendra d’autres secteurs stratégiques de l’économie tels que le secteur minier dont les ambitions du gouvernement sont de le restructurer à l’image de la filière bois. Le PADG accompagnera également le gouvernement dans ses efforts d’amélioration du climat des investissements de la compétitivité des PME-PMI et du secteur de l’artisanat. Le renforcement de la mobilisation des ressources internes pour assurer un financement soutenable de la diversification de l’économie constitue également l’un des grands enjeux de ce programme.
Pour Robert Masumbuko, l’appui de la BAD à ce projet témoigne une fois de plus, de l’engagement de la banque à soutenir le développent socio-économique du Gabon. « Nous sommes déterminés à travailler avec le Gabon pour promouvoir notre objectif commun d’amélioration de la prospérité économique et la qualité de vie des Gabonaises et des Gabonais », a-t-il soutenu.
Pour le ministre de l’Économie et de la Relance, Jean-Marie Ogandaga, ce projet permet de booster les secteurs de l’économie qui, jusqu’à présent, ne sont pas suffisamment mis en lumière. Citant par exemple le secteur lié au climat des affaires, il a indiqué qu’une attention particulière lui est dédiée. « À preuve la question du tribunal administratif qui est mis en exergue dans ce programme, témoigne de la détermination du gouvernement d’assainir cet environnement des affaires », a-t-il souligné.
Pour rappel, c’est en août 2017 que l’accord de prêt pour le financement du PADEG a été signé, entre le gouvernement gabonais et la BAD. Sa mise en œuvre a débuté en août 2018, tandis que son expiration est fixée au 31 mars 2022.
Marcel Saint-clair Eyene
La crise sanitaire et économique causée par la Covid-19 a considérablement impacté le marché des véhicules au Gabon au cours des premiers mois de cette année.
Les chiffres communiqués par URAI (Union des représentants des automobiles industriels) révèlent en effet que les ventes de véhicules utilitaires neufs par l’URAI ont légèrement fléchi de 1,2% à 1 359 unités au premier semestre 2020. À la même période l’année dernière, 1 375 véhicules neufs avaient été commercialisés.
La principale raison de ce repli est la pandémie du coronavirus qui a fortement impacté l’activité de la majorité des secteurs, « notamment l’exploitation forestière et les BTP qui en sont les principaux clients », explique la direction générale de l’économie et de la politique fiscale dans sa note de conjoncture sectorielle.
Le marché des véhicules industriels a également été touché. Selon la même source, le segment du commerce des véhicules industriels a enregistré une contraction de son chiffre d’affaires de 8,2% à 13,3 milliards de FCFA contre 14,5 milliards FCFA de vente, de janvier à juin 2019.
Ce recul est lié, entre autres, aux mesures de lutte contre la propagation du Covid-19. Par ailleurs, afin de prévenir les tensions de trésorerie durant cette période de crise sanitaire, Tractafric a revu sa politique de vente à crédit, réduisant ainsi fortement le nombre de clients.
Cette tendance baissière est globalement observée dans le monde à cause la crise sanitaire actuelle.


SG
Le recensement des gérants et propriétaires des bars, bistrots, discothèques, et autres débits de boissons a débuté ce 22 octobre 2020 à Libreville, a annoncé le ministre du Commerce, Hugues Mbadinga Madiya. Il s’agit de la première étape d’une opération qui a pour finalité d’appuyer financièrement les opérateurs économiques de ce sous-secteur impactés par la fermeture de leurs activités commerciales depuis le début de la crise sanitaire. Ils sont en effet officiellement restés fermés depuis l’apparition de la pandémie Covid-19 en mars 2020 jusqu’à ce jour.
Cet accompagnement a été décidé par le président de la République Ali Bongo Ondimba. Un guichet unique mis en place pour l’occasion va permettre d’enregistrer et collecter les informations des différentes personnes exerçant cette activité, et susceptibles de bénéficier de cet appui.
« Pendant un mois, les propriétaires des bars, bistrots, discothèques, et autres débits de boissons se succéderont dans les différents sites retenus pour la circonstance à Libreville, mais aussi, à l’intérieur du pays à travers notamment, les directions provinciales du commerce. Ils sont invités à y apporter les éléments justificatifs de leurs activités afin de bénéficier de la compensation financière prévue à cet effet », explique-t-on au ministère du Commerce. Le recensement débuté ce jour va s’achever le 22 novembre prochain.
Il faut dire que ce sous-secteur officiellement en cessation d’activité depuis sept mois fait partie des secteurs qui sont très affectés par cette crise sanitaire dans le pays. Dans un récent rapport sur l’impact socio-économique du coronavirus au Gabon, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) révèle que le confinement appliqué à titre préventif contre la Covid-19 ralentit les activités des PME et du secteur informel, caractérisés par une situation financière difficile et la précarité de l’emploi. Les promoteurs des débits de boisson espèrent aujourd’hui que l’accompagnement financier de l’État soit rapidement mis à leur disposition afin de leur permettre de se relancer.
SG
Les autorités gabonaises tablent sur quatre principaux objectifs pour la Stratégie de relance économique (SRE) post-Covid-19. Il s’agit notamment d’accélérer la transformation structurelle de l’économie pour permettre une croissance réelle plus robuste, notamment en ce qui concerne les activités hors pétrole qui devraient croitre d’environ 7,5% en 2022-2023 ; de favoriser une création de richesse plus inclusive et créatrice d’emplois, source de réduction des inégalités sociales, à travers l’exploitation du potentiel du pays qui devrait permettre de créer au moins 25 000 emplois ; de poursuivre l’assainissement des finances publiques, afin de dégager les marges budgétaires nécessaires pour soutenir la croissance et renforcer le capital humain.
L’objectif affiché est de retrouver un solde budgétaire équilibré avec une mobilisation des recettes budgétaires avoisinant 18,3% du PIB et de renforcer la position extérieure avec un compte courant qui se situerait à -2% du PIB en 2023.
Dans cette architecture, les réformes sur les finances publiques occupent une place de choix. De ce fait, elles porteront sur six principales options à savoir : l’optimisation des recettes pétrolières, la réforme de la fiscalité foncière, la formalisation du secteur informel, la taxation des opérations de monnaie électronique, la rationalisation des dépenses et la constitution progressive d’une épargne nationale.
Optimisation des recettes pétrolières
Il s’agira d’améliorer l’encadrement des coûts pétroliers en vue de réduire leur pression sur le profit oil et par conséquent d’améliorer les recettes pétrolières.
Réforme de la fiscalité foncière
Le gouvernement envisage de simplifier la fiscalité du patrimoine immobilier, de renforcer les moyens d’action du Registre foncier urbain aux fins d’améliorer la reconnaissance d’une propriété sur la base de la possession paisible dans la durée, de renforcer les capacités à mener des études prospectives et opérationnelles pour asseoir une fiscalité en faveur des collectivités locales.
Formalisation du secteur informel
Cette réforme permettra entre autres de simplifier les procédures d’enregistrement pour cette catégorie d’entreprises, la mise en place de méthodes d’imposition forfaitaire et la facilitation d’accès aux marchés publics ainsi qu’aux services financiers et commerciaux, le regroupement de certaines activités en coopérative et la mise en place d’une protection sociale pour cette catégorie de population.
Taxation des opérations de monnaie électronique
Dans le cadre de la mobilisation des recettes, le gouvernement mettra en place un timbre de 100 FCFA, qui s’appliquera à toutes les transactions de monnaie électronique. Le rendement de cette redevance pourrait se situer à 29,1 milliards de FCFA sur la base des données de 2020.
Rationalisation des dépenses
À travers cette réforme, le gouvernement s’engage à améliorer la priorisation des dépenses et leur efficacité, notamment celles des investissements, et à poursuivre les actions visant la maitrise de la masse salariale ainsi que la réduction des dépenses de baux administratifs.
Constitution progressive d’une épargne nationale
Cette mesure se veut préventive. Car, en vue de faire face aux prochaines crises, le gouvernement entend renouer avec le principe de la constitution d’une épargne à travers un mécanisme d’alimentation des comptes du Fonds souverain de la République gabonaise et du Fonds de stabilisation à prévoir dans chaque loi de finances.
Marcel Saint - clair Eyene
Le plan d’actions prioritaires du ministère de la Promotion des investissements, des Partenariats publics-privés, chargé de l’Amélioration de l’environnement des affaires, pour la période 2020-2021, vient d’être rendu public, par Carmen Ndaot (photo), chef dudit département ministériel.
Ce plan d’action, présenté comme l’un des moteurs de la relance de la croissance et de la diversification de l’économie, tourne autour de trois principaux axes : promotion des investissements, partenariats publics-privés, amélioration de l’environnement des affaires. L’objectif principal étant de permettre une augmentation des investissements privés, afin de booster la croissance.
De manière spécifique, la promotion des investissements portera sur l’implémentation d’un Code des investissements dont la mouture finale pourra être livrée à la fin du deuxième trimestre de 2021 ; la réduction des délais de création des entreprises ; la création d’ici décembre de deux nouvelles zones d’investissements spéciales dans le secteur bois, notamment dans le Haut-Ogooué et le Moyen Ogooué et l’opérationnalisation de cinq nouvelles zones agricoles à forte productivité.
Les partenariats publics-privés (PPP) constituent l’autre levier à activer par le gouvernement dans sa feuille de route de promotion des investissements. Cette option est ici justifiée par la baisse et la rareté des ressources budgétaires en lien avec les différentes crises économiques. Cette option sera encadrée avec la mise en place des structures telles que les organes de pilotage, d’évaluation des offres et de régulation.
Des actes majeurs sont également initiés à l’endroit du secteur privé. À cet effet, le gouvernement prévoit l’implémentation d’un cadre des affaires plus amélioré et attractif. Ce qui, par la suite, devrait également permettre d’améliorer le classement du pays, dans les deux prochains rapports Doing Business 2021 et 2022. Le gouvernement prévoit enfin de relancer les travaux du Haut conseil pour l’investissement (HCI), à l’arrêt depuis 2018.
Marcel Saint-clair Eyene
Patrick Gerenthon est le nouveau directeur général de Bolloré Gabon. C’est à lui qu’incombe désormais la tâche de superviser le développement des activités logistiques de l’entreprise dans le pays en remplacement de l’Ivoirien Serge Agnero, affecté au Cameroun. Ce dernier était à la tête de la filiale gabonaise de Bolloré depuis 2019.
Diplômé de l’école pratique de la chambre de commerce de Marseille, Patrick Gerenthon cumule une expérience de 22 années au service du groupe Bolloré en Afrique. Aujourd’hui, il dit être prêt à poursuivre l’œuvre entamée par son prédécesseur pour la modernisation des infrastructures logistiques de la structure et le renforcement de la fluidité de ses opérations, grâce à un service de qualité aux usagers.
L’une de ses missions sera de développer des partenariats et des conventions avec le département de la formation professionnelle au ministère de l’Emploi, à travers l’Agence nationale de formation et d'enseignement professionnels (ANFEP) et l’Office national de l’emploi (ONE).
Avant sa nomination au Gabon, Patrick Gerenthon était le directeur général du Cluster corne de l’Afrique de Bolloré transport et logistique. Il dirigeait les activités du groupe dans en Ethiopie, Djibouti, Érythrée et Somalie. Il a également occupé plusieurs postes au sein de la filiale ivoirienne de Bolloré.
Le français Bolloré Transport & Logistics Gabon est le leader de la logistique intégrée dans ce pays où il emploie plus de 1 000 collaborateurs à travers ses activités de la manutention portuaire, de consignation maritime, de logistique transit et de commissionnaire en douane.
La décision prise par l’Église catholique d’ouvrir les lieux de culte le 25 octobre prochain en violation des décisions gouvernementales suscite des appétits au sein de la classe politique gabonaise. Longtemps absents de la scène politique, certains leaders tentent de se remettre en selle.
C’est le cas de Jean Ping, challenger du président de la République lors des dernières élections présidentielles. L’opposant s’est adressé « exceptionnellement » à la nation le 21 octobre et a apporté son soutien à l’Église catholique. Pour lui, la liberté de culte est un droit fondamental que le régime piétine.
Une sortie qui n’a pas échappé à la classe politique et à la société civile gabonaise. « Dans un contexte morose pour l’ex-candidat aux élections présidentielles, l’enjeu est plus qu’énorme pour lui. Car, il veut profiter de cette situation pour se refaire une santé politique. Et je trouve qu’il a tort de le faire parce qu’en réalité, les hommes de Dieu n’ont pas besoin de lui pour s’exprimer », soutient un acteur de la société civile.
« Jean Ping sait lui-même que politiquement, il n’est plus au premier plan dans le pays. Alors, la polémique actuelle est un bon moyen pour lui pour se relancer. Malheureusement, il profite de l’action menée par les religieux », poursuit-il.
Néanmoins, l’opposant n’a pas critiqué la stratégie gouvernementale de riposte contre la Covid-19. Une stratégie de lutte d’ailleurs fortement appréciée au-delà des frontières nationales.
SG
Dans un communiqué de presse, attribué au ministère du Budget et des Comptes publics, publié le 21 octobre 2020, on apprend que l’Etat ne pourra pas honorer ses engagements salariaux ce 25 octobre. Ce, à cause de la grève générale lancée par les agents des régies financières le 21 octobre. Ce communiqué est qualifié de « fake news » par le ministère du Budget et des Comptes publics. En d’autres termes, les salaires des fonctionnaires seront bien payés, malgré la grève qui paralyse actuellement les régies financières gabonaises.
Depuis le 21 octobre, la Fédération des collecteurs des régies financières (Fecorefi) a stoppé toute activité et a fermé les bureaux des collecteurs des régies financières, dont les impôts. Un durcissement de ton pour faire entendre leurs revendications. « Nous demandons la publication des audits financiers » ainsi que la régularisation des situations administratives des agents et le paiement des primes, a affirmé Sylvain Ombindha Talheywa III, le secrétaire général et porte-parole de ce mouvement syndical.
Cette grève des régies financières intervient un mois après la décision prise par le gouvernement, en concertation avec la douane, les impôts, le Trésor public et des organisations syndicales telles que la Fecorefi, d’harmoniser les primes des agents de l’État. Ce, dans le but de doter son administration financière d’un cadre légal permettant d’encourager la performance et de réduire les conflits sociaux liés au paiement des primes, sources de certaines grèves au sein de l’administration financière.
Sandrine Gaingne
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Dans un documentaire projeté le 21 octobre à Rome en Italie, le Pape François, chef de l’Église catholique romaine, plaide pour l’union des personnes du même sexe. Pour le souverain pontife, « les personnes homosexuelles ont le droit d’être en famille. Ce sont des enfants de Dieu, elles ont droit à une famille. […] Ce qu’il faut, c’est une loi d’union civile, elles ont le droit à être couvertes légalement ».
Cette position du prélat tranche avec celle de l’église catholique romaine au Gabon pour qui l’homosexualité n’est pas un droit humain. La loi sur la dépénalisation de cette orientation sexuelle adoptée par l’Assemblée nationale gabonaise le 23 juin dernier a de ce fait été un choc pour le clergé qui a immédiatement entamé une campagne de désapprobation. Mathieu Madega Lebouakehan, évêque de Mouila et président de la Conférence épiscopale du Gabon, qualifie cette loi de « choix de l’enfer ».
« Il faut préciser que le Pape François a tenu ces propos dans un contexte bien particulier. Car, il reste toujours fermement opposé au mariage entre les personnes du même sexe comme l’Église catholique en général. Nous sommes favorables au mariage entre un homme et une femme », tente de relativiser un prêtre presbytérien.
Au Gabon, malgré l’évolution du cadre réglementaire, le sujet divise. En dehors de l’Église catholique, une bonne partie des Gabonais, attachée aux valeurs africaines et chrétiennes, n’a de cesse de désapprouver les rapports sexuels entre personnes de même sexe.
SG
Quelques mois seulement après les mesures sanitaires prisent pour stopper la propagation du coronavirus, ses effets se sont fait ressentir sur les marchés de l’eau et de l’électricité. La commercialisation de ces deux produits au Gabon a chuté au premier semestre selon la note de conjoncture sectorielle émise par la direction générale de l’économie et de la politique fiscale.
Les ventes de l’énergie électrique ont reculé de 1,6%, pénalisées par les volumes facturés en moyenne tension (-7,8%). Ce, sous l’effet de la contraction des consommations d’électricité de nombreuses entreprises, en raison de la réduction ou de l’arrêt de leur activité. En conséquence, le chiffre d’affaires a baissé de 1,5% à 89,76 milliards FCFA. Le prix du kilowatt heure a également chuté de 1,6%.
Les ventes de l’eau ont suivi la même tendance pour reculer de 2,9%, suite à la diminution des volumes vendus malgré la hausse du nombre d’abonnés (+ 4,7%). Corrélativement, le chiffre d’affaires s’est replié de 3,3% à 12,1 milliards de FCFA, sous le double effet de la baisse des ventes et des tarifs. Le prix moyen du m3 d’eau baisse de 0,4% sur cette période.
Malgré ces contre-performances, la production nette d’électricité s’est améliorée de 1,2% à 1 246,3 GWh au cours des six premiers mois, en relation avec l’augmentation de 3% des achats auprès de la Société de patrimoine, face à une production de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) relativement stable (+0,7%).
SG
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