Le Nouveau Gabon

Le Nouveau Gabon

C’est à travers un article publié le 4 août sur le site de Forbes que l’on apprend que la compagnie aérienne nigériane Ibom Air déploie actuellement une flotte de cinq biréacteurs régionaux Bombardier CRJ900 de 90 places.

Au moment où la compagnie prépare une extension de ses activités au Nigeria, elle envisage également de nouvelles dessertes en zone Cemac, notamment via le Gabon et le Cameroun. Ce qui stimulera son expansion en Afrique centrale, et «peut-être jusqu'en Afrique de l'Est à terme».

« Nous commencerons par certaines des destinations proches comme Accra [au Ghana], comme Libreville au Gabon, comme Douala au Cameroun », a déclaré à Forbes, le chef de l'exploitation, George Uriesi, faisant référence aux services sortants de Lagos et d'Uyo au Nigeria. Avant d’ajouter : «Nous ferons cela avec les CRJ

Le transporteur en démarrage a commencé ses opérations en juin 2019 grâce à un financement du gouvernement d'Akwa Ibom, le plus grand État producteur de pétrole du pays. Son réseau a été immobilisé au début de la pandémie de Covid-19, mais les vols ont repris en juillet. Calabar est devenue la quatrième destination régulière de la compagnie aérienne le mois dernier, rejoignant la capitale Abuja, le centre financier de Lagos et Uyo, la capitale de l’État d’Akwa Ibom.

Sylvain Andzongo

Depuis décembre 2019, 140 décisions de justice ont été rendues au cours des sessions criminelles dans les tribunaux gabonais. L’information a été donnée par la ministre de la Justice Erlyne Antonela Ndembet-Damas, le 4 août 2020, au cours du Conseil supérieur de la magistrature, présidé par le président de la République, renseigne un communiqué officiel. Le membre du gouvernement dressait le bilan de ses huit mois passés à la tête de ce département ministériel.

Egalement, 152 affaires ont été enrôlées au cours de cette période, et la tenue d’une session de la Cour criminelle spécialisée a permis le jugement de sept affaires relatives à des infractions particulières telles que les détournements des deniers publics ou les crimes contre la faune et la flore.

Un bilan qui montre, d’après les autorités, que plusieurs objectifs ont été atteints ces derniers mois dans le traitement des affaires en cours dans les tribunaux gabonais.

Toutefois, « d’importantes réformes restent à mener pour renforcer l’indépendance et la crédibilité de notre système judiciaire et restaurer la confiance de nos concitoyens », précise Erlyne Antonela Ndembet-Damas, citée dans le communiqué final du Conseil supérieur de la magistrature.

D’après la Garde des sceaux, pour plus de célérité dans les décisions de justice, il est aujourd’hui urgent de définir une véritable politique pénale qui détermine les peines alternatives à l’emprisonnement. Par ailleurs, un recrutement de nouveaux magistrats s’avère nécessaire.

SG

Lors du conseil interministériel du 3 aout 2020, le gouvernement a donné son autorisation pour la signature de trois accords financiers avec la Banque africaine de développement (BAD) d’un montant équivalent à plus de 156 milliards de FCFA.

De manière détaillée, il s’agit d’un emprunt de 92,7 millions d’euros (soit près de 60,8 milliards de FCFA), un autre de 100,5 millions d’euros (65,9 milliards de FCFA). Et enfin, un emprunt d’un montant équivalent à 44,8 millions d’euros (29,4 milliards de FCFA) auprès du Fonds spécial Africa Growing Together, à travers la Banque africaine de développement agissant en qualité d’administrateur de fonds.

Cette enveloppe financière va aider le pays à lutter contre la Covid-19 et ses conséquences économiques. Dans ce cadre,  la BAD avait déjà approuvé en  juillet 2020, un prêt de 100,5 millions d’euros sous forme d’appui budgétaire.

Valentin Mbozo'o, Directeur Général du GIMAC, nous explique en quoi la plateforme GIMAC PAY va révolutionner le transfert d’argent et accélérer l’évolution de la CEMAC vers la « Cashless Society ».

Agence Ecofin : le transfert d'argent entre opérateurs mobiles est depuis une certaine période, possible en zone CEMAC, grâce à la plateforme GIMAC PAY. Qu'est-ce que cela signifie concrètement pour les personnes qui utiliseront cette solution ?

Valentin Mbozo'o : Cela signifie que les utilisateurs de la solution GIMACPAY disposent à l’échéance de la fin d’année 2020, d’un moyen d’envoyer et de recevoir de l’argent en temps réel d’un compte mobile money vers un compte mobile money d’un autre opérateur mobile money, à l’échelle de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), sous-région qui regroupe le Cameroun, la Centrafrique, le Congo Brazzaville, le Gabon, la Guinée Équatoriale et le Tchad.

A noter pour vos chers lecteurs que cette solution ne s’arrête pas qu’aux transferts d’argent entre opérateurs mobiles money, celle-ci intègre également les transactions avec les banques ainsi que les micro finances qui disposent d’un portemonnaie mobile adossé aux comptes bancaires, et aussi les transferts internationaux de l’étranger vers des comptes mobiles dans la CEMAC.

AE : Dans le cadre des transactions via les téléphones mobiles, quel est le rôle de chacun, notamment du GIMAC, des banques dont les noms apparaissent sur les supports de communication, et des opérateurs de téléphonie mobile ?

Valentin Mbozo'o : L’ensemble des acteurs interagissent dans l’écosystème GIMACPAY, plateforme connectée à l’ensemble des plateformes des acteurs et offrant ainsi l’interopérabilité des différents types de transactions des acteurs évoqués dans votre question. L’environnement GIMACPAY assure le routage des transactions en temps réel, la compensation en franc FCFA et le règlement via le RTGS sous régional (SYGMA). Les acteurs bancaires, les opérateurs mobiles, ainsi que les Sociétés de Transfert d’Argent (STA) fournissent à leurs clients différents services interopérables, allant du simple transfert d’argent de compte mobile money à compte mobile money, de compte mobile money à compte bancaire et vice versa, d’un transfert d’argent international à un compte mobile money ou bancaire, d’un retrait d’argent transféré d’un compte mobile money, d’un compte bancaire, ou en provenance de l’international, sans carte sur GAB, des paiements de factures à partir de tous ces instruments de paiement de manière interopérable, pour ne citer que ces services.

A titre d’illustration, pour une transaction initiée par un client d’un opérateur mobile money A souhaitant transférer de l’argent dans un compte mobile money d’un opérateur B, GIMACPAY va recevoir la transaction initiée par la plateforme A et la transmettre à la plateforme mobile money B qui se chargera d’informer le bénéficiaire de celle-ci. GIMACPAY se chargera par la suite de la compensation et du règlement via SYGMA.

AE : Qu'advient-il du système qui jusque-là était utilisé par les opérateurs de téléphonie mobile et les banques commerciales ?

Valentin Mbozo'o : GIMACPAY est un écosystème de paiement convergent carte, mobile, transfert d’argent et non un système. Chaque système participant à l’environnement GIMACPAY, à savoir les opérateurs de téléphonie, les banques, les micro finances ainsi que les STA, ajoute à ses offres de services GIMACPAY, le bouquet de services interopérables qu’apporte ledit écosystème.

A titre d’illustration, pour un opérateur mobile money ou un opérateur mobile banking, GIMACPAY, en plus de ses services privatifs délivrés à ses porteurs pour le mobile money ou clients ayant souscrit au mobile banking, a l’opportunité d’offrir des services interopérables aux porteurs ou aux clients des autres participants au réseau monétique intégrale GIMACPAY.

AE : Quelles opportunités ouvre ce nouveau système des paiements ?

Valentin Mbozo'o : La grande innovation de ce nouvel écosystème GIMACPAY et le grand intérêt qu’il véhicule repose sur le décloisonnement des systèmes de paiement existants, en multipliant les services de paiement offerts grâce à l’interopérabilité des canaux et des instruments de paiements avec à terme, plus de trente-cinq (35) services offerts.

Il permet à des acteurs de différents canaux mettant en œuvre différents instruments, de communiquer et d’interagir au sein d’un même écosystème GIMACPAY, une grande première africaine avec au-delà des perspectives offertes de fourniture des services financiers digitaux aux populations, de digitaliser ceux de dépense et d’encaissement des Etats à travers les services des trésors nationaux, des douanes et des impôts.

En d’autres termes, GIMACPAY offre une opportunité unique d’accentuation de la « Cashless Administration », voire d’une manière plus globale de la « Cashless Society », toutes choses d’un très grand intérêt en matière d’inclusion financière et de maîtrise des flux de capitaux et de la masse monétaire de la sous-région.

AE : Derrière chaque opportunité se cache un risque, et dans le cas présent on parle beaucoup de protection des données personnelles. Comment cette question est-elle prise en compte dans le déploiement du système ?

Valentin Mbozo'o : Dans un contexte de lutte anti blanchiment des capitaux, d’évasion fiscale et de lutte contre le terrorisme, les données personnelles de l’initiateur et du bénéficiaire d’une transaction monétique intégrale GIMACPAY bien que traçables et connues à partir du KYC établi de part et d’autre, sont protégées par des technologies similaires à celles des transactions cartes bancaires. Aussi, tout comme cela se fait dans le monde de la carte avec les contraintes de confidentialité et de protection des données personnelles, le dénouement de bout en bout des transactions monétiques intégrales se fait sans partage d’information personnelle en dehors de l’initiateur et du destinataire des fonds, les données nécessaires partagées en dehors de ceux-ci relevant exclusivement du strict minimum d’ information indispensable à l’aboutissement de la transaction.

AE : Sera-t-il possible pour les entreprises d'exploiter le système pour la gestion de leur trésorerie courante, comme le paiement de petits fournisseurs ?

Valentin Mbozo'o : GIMACPAY peut effectivement servir au règlement de la trésorerie, pour cela les entreprises devraient se rapprocher de leurs opérateurs mobiles money et de leurs banques.

AE : Que devient le marché du transfert d'argent en zone CEMAC si le mécanisme est démocratisé et que tout le monde peut désormais effectuer cette opération depuis son téléphone ?

Valentin Mbozo'o : Le marché du transfert est en train de connaitre une révolution, il est désormais à la portée de tout le monde et de toutes les bourses, avec tout ce que cela engendre en termes d’accélération des échanges financiers, d’intégration sous régionale et de mobilité dans l’espace CEMAC.

Par ailleurs, en intégrant la rémittence dans le bouquet de services offerts par les acteurs du paiement de la sous-région, allégeant ainsi le dénouement de ces opérations telles que pratiquées jusqu’alors, d’énormes facilités d’entrées de flux de capitaux, source de plus-value en matière d’exportation, et d’injection dans les économies des capitaux en provenance de la diaspora, s’ouvrent pour la CEMAC.

AE : Il y a eu comme des désaccords avec certains pays dont les gouvernements souhaitaient jouer un rôle actif dans le processus, cela est-il réglé aujourd'hui?

Valentin Mbozo'o : En lieu et place de désaccord, il est préférable de parler d’incompréhension. Du fait de la méconnaissance de l’existence de l’énorme charge de travail assumée par le GIMAC pour la mise en œuvre de l’interopérabilité mobile, il y a eu des projets de mise en place d’une interopérabilité nationale qui ont été suspendus une fois que les possibilités offertes par GIMACPAY ont été connues; ceci afin d’éviter la redondance. En tout état de cause les échanges et discussions en cours, vont dans le sens d’une solution consensuelle.

Dans le même ordre d’idées, le GIMAC a été reconnu d’utilité publique par le Comité Ministériel de l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale (UMAC) en date du 30 avril 2020, qui a prescrit l’accélération de l’arrimage des acteurs de la sphère privée du paiement ainsi que les administrations nationales des trésors publics des pays de la sous-région à la plateforme GIMACPAY.

Propos recueillis par Idriss Linge

Cuba envisage de renforcer le dispositif sanitaire au Gabon en envoyant dans les zones rurales du pays, des médecins cubains chevronnés. Il est question d’appuyer le personnel sanitaire dans cette partie du pays, mais également de désengorger les centres hospitaliers.

Cette annonce a été faite par Llusif Sadin Tassé, ambassadeur de Cuba au Gabon au cours d’une audience avec le ministre de la Santé Guy Patrick Obiang Ndong. « Nous étions en train d’examiner comment on peut renforcer la coopération en appuyant le Gabon à développer la santé en interne, surtout au niveau des provinces et villages », a affirmé le diplomate cubain.

Un appui qui consolidera une coopération vieille de près de 50 ans entre les deux pays. En rappel, les relations entre Cuba et le Gabon ont été établies le 26 mars 1974. Aujourd’hui, les deux pays souhaitent diversifier les liens dans des domaines tels que la formation en matière de santé et de ressources humaines.

Le ministre de la Santé, Guy Patrick Obiang Ndong, a conduit une mission du 31 juillet au 2 août afin de renforcer le dispositif de la riposte contre le coronavirus sur le site pétrolier Maurel & Prom dans la province du Moyen Ogooué, et celui de l’agroindustriel Olam dans la Ngounié.

Sur le site Maurel & Prom, au sein duquel un cluster de 168 cas positifs a été identifié, le membre du gouvernement, après avoir félicité la réactivité du Comité technique provincial du Moyen Ogooué, a réitéré « l’importance de la synergie d’actions avec les entreprises afin de prévenir l’apparition d’autres clusters ».

S’agissant du site Olam Mboukou, avec 77 cas positifs, Guy Patrick Obiang Ndong s’est satisfait de l’application du triptyque « dépister-isoler-traiter » comme socle de la stratégie de riposte pour éviter la formation de clusters dans les entreprises ayant une forte concentration humaine.

Afin de concrétiser l’accompagnement du gouvernement et d’intensifier la lutte contre la propagation du virus, des techniciens du Comité de pilotage ont été envoyés dans les différents sites afin de renforcer les équipes de riposte des sites susmentionnées. Par ailleurs, une importante dotation d’équipements de protection individuelle et de solution hydroalcoolique a été offerte aux responsables d’entreprises par le ministre de la Santé.

«Aujourd’hui, le président de la République, chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, met l’accent sur la relance économique, et étant des partenaires économiques [Olam et Maurel & Prom], il était important que le gouvernement vienne les rassurer et les accompagner dans la riposte contre cette pandémie » a déclaré le ministre de la Santé.

Sylvain Andzongo

Jean-Marie Ogandaga, le ministre de l’Economie et de la relance a réagi le 1er août, suite au décaissement de 152,61 millions $ (environ 84,5 milliards de FCFA) approuvé le 31 juillet dernier par le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI), au titre de l’instrument de financement rapide (IFR) dont l’objectif est d’aider le Gabon à satisfaire les besoins urgents de financement de la balance des paiements résultant de la pandémie de Covid-19.

« Il s’agit à la fois d’une marque d’encouragement du FMI aux efforts consentis par le Gabon pour sa relance et de la reconnaissance de sa bonne gouvernance », a déclaré le membre du gouvernement. Avant de préciser que le financement d’urgence de Bretton Woods vient en appui aux actions déjà engagées par le gouvernement pour limiter les effets de la crise pandémique sur les plans social et économique.

Pour sa part, Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint et président du conseil d’administration du FMI n’a pas manqué de prescrire quelques directives dans le cadre de l'usage du décaissement en faveur du Gabon. « Les administrateurs soulignent combien il est important de garantir la transparence et la responsabilisation dans la gestion des ressources publiques, y compris pour le financement lié à la Covid-19. Ils saluent l'engagement des autorités à renforcer les règles de passation de marchés publics en publiant tous les contrats de marchés publics signés qui sont liés à la crise et en procédant à une validation ex-post de l'exécution de ces contrats ainsi qu'à un audit indépendant des dépenses d'urgence », a déclaré M. Mitsuhiro.

Avec ce nouveau décaissement, il s'agit du deuxième achat au titre de l'IFR en faveur du Gabon depuis le début de la pandémie. Ce qui porte à 299,61 millions $ (près de 166 milliards de FCFA) l'aide totale apportée par le FMI au Gabon au titre de l'IFR.

Sylvain Andzongo

Selon des investisseurs internationaux qui se sont confiés à l’Agence Ecofin, des officiels camerounais leur ont annoncé que la CEMAC a trouvé un accord avec la France pour abandonner le Franc CFA au bénéfice de l’ECO.

« La CEMAC et la France ont conclu un accord pour passer du CFA à l’ECO ». C’est l’annonce que des officiels camerounais ont fait la semaine passée à des investisseurs internationaux, avec quelques précisions : tout comme le processus qui est mené dans la zone jumelle de l’UEMOA, la nouvelle monnaie serait toujours liée à l’Euro sur la base d’une parité fixe mais les Français ne figureraient plus dans les instances monétaires sous régionales.

Une légère différence cependant, le rapatriement des réserves hors du compte des opérations du trésor public français ne serait pas acté, comme c’est le cas pour l’UEMOA, mais la CEMAC n’aura plus l’obligation d’effectuer cette consolidation des réserves de change en France. « A nos demandes de précisions, les autorités camerounaises ont nuancé leur propos en déclarant que c’était une option, et que pour le moment, c’est le statu quo qui prévalait en matière de coopération monétaire » a indiqué la source de l’Agence Ecofin, sous le couvert d’anonymat car les discussions sur ce sujet n’étaient pas publiques.

Cette nouvelle information est très proche de ce qu’ont rapporté il y a quelque peu, des sources proches de la BEAC, la banque centrale de la CEMAC. Selon ces dernières, le dossier qui a été confié à la BEAC sous la supervision de l’Union Monétaire d’Afrique Centrale (UMAC) en novembre 2019, serait déjà complètement bouclé, et n’attend plus que la signature du président camerounais Paul Biya, en sa qualité de président en exercice de la CEMAC.

« Nos amis de l’UMOA ont pris la décision de créer l’ECO. Mais naturellement l’ECO fait écho en Afrique centrale. Nous sommes en train de négocier… Donc ce dossier est en cours » avait confié Daniel Ona Ondo, président de la commission de la CEMAC, lors d’une visite effectuée le début février 2020 au président Ali Bongo à Libreville au Gabon. Il confirmait déjà l’existence de tractations effectives autour du CFA de la CEMAC.

La prudence des leaders de la CEMAC quant à l’annonce au grand public du plan de réforme de la coopération monétaire est compréhensible. Le processus dans la zone UEMOA est aujourd’hui dans l’impasse, tiraillé entre plusieurs paramètres. Il y a tout d’abord une pression des opinions publiques africaines pour que soit arrêtée sans autre forme de procès, cette coopération monétaire qui est comprise comme une « servitude monétaire ».  Il y a ensuite la volonté affichée de la France de garder l’initiative sur la question monétaire dans ses ex-colonies d’Afrique subsaharienne. Pour cela, le processus à son niveau prend la forme d’un passage en force.

Il y a enfin le Nigéria, puissance pétrolière et économique d’Afrique. Bien que n’ayant aucune alternative à proposer pour garantir la stabilité monétaire, son président Muhammadu Buhari ne souhaite pas voir le processus de la création de l’ECO, la monnaie commune de la CEDEAO, envahi par des parties prenantes étrangères. Une adoption de l’ECO par la zone CEMAC viendrait s’ajouter à la colère qu’il a exprimée récemment, à l’endroit de ses collègues francophones de l’UEMOA.

Cette position du Nigéria trouve d’ailleurs un écho favorable auprès de certains leaders de la CEMAC, comme le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. « Nous avons abordé cette question qui consiste à nous libérer de notre partenaire monétaire, car nous sommes déjà une sous-région capable de se prendre en charge sur ce plan » avait-il déclaré le 22 novembre 2019 lorsqu’il quittait le sommet extraordinaire des chefs d’Etats de la CEMAC qui s’est tenu à Yaoundé. Il a confirmé cette position un mois plus tard, alors qu’il était en visite de travail en Côte d’Ivoire.

Pour d’autre leaders comme le président congolais Denis Sassou Nguesso, « c'est une question dont on parle partout, y compris dans la presse. Mais c'est un point sensible qu'il faut aborder avec responsabilité ».

La responsabilité du Cameroun finalement sera importante sur le dossier. En plus de présider la CEMAC, le pays en est la première économie et détient les plus importantes réserves de changes sur le compte des opérations. Il n’est pas certain que Yaoundé souhaite se retrouver dans un nouveau conflit avec le grand voisin nigérian.

Idriss Linge

Pour un montant compris entre 290 et 350 millions de dollars (161,6 et 195,1 milliards de FCFA), Total Gabon cède à Perenco Oil & Gas Gabon, ses participations dans sept champs matures en mer, ainsi que ses intérêts et le rôle d’opérateur dans le terminal pétrolier du Cap Lopez, apprend-on dans un communiqué rendu public ce 30 juillet par l’entreprise pétrolière française. Un accord a pour cela été signé entre les deux structures. Il ne reste plus que l'approbation des autorités gabonaises

La production de pétrole brut liée aux participations de Total Gabon dans les actifs à céder s’est élevée à environ 8000 barils par jour pour l’année 2019. Ces actifs sont les champs de Grondin, Gonelle, Barbier, Mandaros, Ginelle, Pageau et Hylia en plus du Cap Lopez.

« Dans le contexte pétrolier actuel volatile, cette transaction permet à Total Gabon d’une part de se concentrer sur ses principaux actifs opérés afin d’en tirer le meilleur parti et d’autre part d’assurer la pérennité du terminal du Cap Lopez en permettant la consolidation des volumes de deux acteurs majeurs au Gabon au sein d’un même terminal, » a déclaré Nicolas Terraz, président du conseil d’administration de Total Gabon.

Présent au Gabon depuis plus de 80 ans dans le domaine de l’exploration-production, Total rassure qu’elle reste engagée comme acteur de l’industrie pétrolière du pays. Et continuera de ce fait à mettre en œuvre toutes les actions pour maximiser la valeur de ses pôles de production opérés d’Anguille-Mandji et de Torpille-Baudroie-Mérou.

Sandrine Gaingne

Après une suspension de près de 48h du fait d’un déraillement d'un train de marchandises, la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag) annonce ce 30 juillet, la reprise du trafic sur l’ensemble du réseau ferroviaire du pays.

L’entreprise indique qu’une équipe de secours a achevé ce jour, les travaux du rétablissement de la voie ferrée. « Le train voyageur n°433 au départ d’Owendo prévu le jeudi 30 juillet à 17h 30, partira exceptionnellement à 18h 30. Les trains de voyageurs au départ de Franceville et les trains de marchandises circuleront conformément aux heures habituelles », affirme la Setrag.

A la suite du déraillement du train marchandises n°7102 survenu le 28 juillet, aux environs de 22h, entre les gares de Mbel et d’Oyan au km 111+700, Setrag a momentanément suspendu le trafic. Le bilan fait état de 9 wagons chargés déraillés sur environ 72 mètres et 11 wagons citernes posés sur les rails. Aucun blessé et aucune perte en vie humaine n’ont été enregistrés.

Filiale de la Compagnie minière de l'Ogooué (Comilog), la Setrag gère les opérations de l’unique réseau ferré du pays, sur un linéaire de 648 kilomètres reliant Franceville à Libreville.

S.A.

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