Le Nouveau Gabon

Le Nouveau Gabon

Le pétrolier américain Vaalco Energy vient de mettre en service le puits de développement Étame 9H au large du Gabon, à un taux stabilisé de 5 500 barils de pétrole par jour, dont 1 500 barils nets par jour (sans H2S).
Le forage de ce puits a démarré en fin octobre dernier. Vaalco a annoncé qu’il a atteint 8 900 pieds. Le puits est entré en contact avec un réservoir d’huile de grande qualité, long de 45 pieds, avec une excellente porosité et situé dans la formation Gamba.

Le programme de forage de Vaalco se poursuit avec le forage du puits Étame 11H, ciblant le même réservoir Gamba à un emplacement différent dans le champ Étame. Avec ce puits, la production d’Étame devrait grimper de 2 500 à 3 000 barils par jour, fin janvier.

« Nous sommes très enthousiasmés par les succès continus que nous avons connus dans le programme de forage 2019/2020 jusqu’à présent, car nous démontrons le potentiel de développement du champ Étame (…). Nous mettons en œuvre notre plan stratégique, nous créons une dynamique positive jusqu’en 2020 et nous restons concentrés sur le maintien de notre succès opérationnel », a commenté Cary Bounds, le patron de Vaalco.

Au terme de sa campagne, la société américaine espère monétiser environ 6,2 millions de barils sur la licence avant la fin de cette année. Vaalco Energy détient une participation directe de 31,1 % dans le bloc Étame marin et l’opère. À ce jour, le bloc a produit plus de 110 millions de barils de pétrole brut.
Olivier de Souza

Lire aussi :
31/10/2019 - Pétrole : Vaalco lance le forage du second puits de sa nouvelle campagne dans les eaux gabonaises
18/10/2019 - Gabon : la campagne de forage de Vaalco démarre avec une première découverte de pétrole
 

Tombé en disgrâce et évincé de son poste de tout-puissant chef de cabinet d’Ali Bongo, Brice Laccruche Alihanga n’aura passé que 25 jours dans son nouveau fauteuil ministériel de chargé du Suivi de la stratégie des investissements humains et des Objectifs de développement durable. Il a été interpellé, mardi 3 décembre, dans la matinée, après un énième remaniement. Celui du 2 décembre qui lui a coûté son portefeuille ministériel et maintenant sa liberté.

En plus du Franco-gabonais de 39 ans, Tony Ondo Mba, ex-ministre de l’Énergie, et Noël Mboumba, ex-ministre du Pétrole, ont aussi été arrêtés dans le cadre d’une enquête anticorruption déclenchée à la suite d’une plainte de l’Agence judiciaire du Trésor.

« Les trois hommes ont été abondamment cités par des personnes actuellement en détention dans des faits de détournements de deniers publics, de concussion et de blanchiment de capitaux », rapporte le nouveau procureur de la République, André Patrick Roponat.

L’ancien homme fort du Gabon aura surtout, de l’avis de nombreux observateurs, commis l’impardonnable impair de mener une « tournée républicaine », durant la convalescence d’Ali Bongo victime d’un accident vasculaire cérébral. Il est aussi soupçonné d’avoir noyauté le pouvoir en attribuant des postes clés de l’appareil d’État à ses proches.

Stéphane Alidjinou

Le Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale, a convoqué une séance de travail, ce 2 décembre 2019, au sujet des allocations scolaires des jeunes bacheliers de la cuvée 2019. Il était question de faire le point sur l’orientation de ces bacheliers.

Cette information est une donnée importante pour arrêter le budget des allocations scolaires. Car depuis le décret du 11 juin 2019, les bourses sont attribuées uniquement aux filières techniques et professionnelles. Les filières générales, dans lesquelles s’orientent le plus grand nombre d’étudiants au sortir des lycées, ne bénéficie que d’une aide financière accordée aux élèves ayant dépassé les critères d’âges et de moyennes.

À ce propos, le directeur général de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG) a indiqué que les élèves ayant obtenu leur baccalauréat au premier tour ont déjà fait l’objet d’une orientation. Quant à ceux l’ayant obtenu au second tour, leurs dossiers sont en instance d’étude : « nous sommes en train de travailler sur la meilleure façon d’orienter nos jeunes compatriotes », a déclaré Joël Lehman Sandoungout. « Nous devrons revoir le Premier ministre et les ministres concernés, afin d’arrêter d’accord parties le budget qui sera alloué à mon institution pour le compte de l’année 2019-2020 », a-t-il poursuivi.

Stéphane Billé

Les pays membres de la Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac) viennent de valider les directives sous régionales pour le suivi de la contribution des forêts à l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD).

C’était à la faveur d’un atelier sous-régional qui a eu lieu du 26 au 27 novembre 2019 à Libreville. Selon les participants, ce processus intègre les initiatives visant à promouvoir une gouvernance responsable et efficace des ressources forestières en Afrique centrale. Une initiative soutenue techniquement et financièrement par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Les directives validées consistent à mettre à la disposition des pays de la sous-région un ensemble d’orientations leur permettant de suivre la contribution des forêts à la mise en œuvre des ODD. Cela, grâce à un jeu d’indicateurs sélectionnés selon la pertinence de l’apport, ou des effets des forêts sur l’atteinte des cibles correspondantes, ainsi qu’un répertoire de mesures thématiques, associées à chaque indicateur.

À la faveur de cette rencontre, Hélder Muteia, le Coordonnateur sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale et représentant de la FAO au Gabon et à Sao Tomé et Principe, a rappelé aux participants, l’importance des forêts de la sous-région dans la mise en œuvre des ODD.

« Avec plus de 240 millions d’hectares, l’Afrique centrale abrite la deuxième plus grande forêt tropicale au monde. Souvent qualifiée de second “poumon vert” de la planète, elle joue un rôle majeur dans le maintien de l’équilibre global du carbone à travers son énorme potentiel de séquestration et de stockage », a-t-il indiqué.

Avant d’ajouter : « en plus des services qu’elles rendent, ces forêts assurent des fonctions sociales et culturelles essentielles aux populations locales et autochtones, et contribuent à satisfaire les besoins alimentaires de 60 millions de personnes environ qui vivent dans et à proximité des espaces forestiers. La viande de chasse, par exemple, représente près de 80% de l’apport en protéines des populations dans certaines localités ; environ six millions de tonnes de venaisons sont extraites chaque année ».

Cette rencontre a vu la présence d’une cinquantaine de participants, venus des dix pays membres de la Comifac. À savoir le Burundi, le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Équatoriale, la République centrafricaine, la République Démocratique du Congo, le Rwanda, Sao Tomé et Principe et le Tchad. Ils représentaient les administrations en charge des forêts et de l’environnement, les institutions de statistiques nationales, les institutions de recherche, les organisations de la société civile ainsi que représentants des organisations régionales et internationales (FAO, Afristat, GIZ) et les personnes ressources.

Stéphane Billé

Le président de la République du Gabon, Ali Bongo, a procédé le lundi 2 décembre au remaniement de son gouvernement. Léon Bonda Balonzi prend les commandes du super ministère des Transports, de l’Équipement, des Infrastructures et de l’Habitat. Il remplace Hugues Mbadinga Madiya, qui aura fait moins de 30 jours à la tête de ce département.

Précédemment directeur général du Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics du Gabon, Léon Bonda Balonzi sera assisté dans ses fonctions, par la ministre déléguée Françoise Assengone Obame. Pour soutenir sa croissance, le gouvernement gabonais mise sur la modernisation des infrastructures de transport. Plusieurs chantiers attendent donc le nouveau tandem.

Dans le sous-secteur routier, il devrait s’atteler à la préparation du lancement des activités de la Trans-Urb, une nouvelle société publique de transport par bus ; la poursuite du processus de restructuration de la Sogatra ; la poursuite du programme d’amélioration de la circulation sur la route nationale 1 et surtout le suivi des travaux d’une route de 780 km traversant le Gabon d’est en ouest.

Le tandem devrait également coordonner l’action gouvernementale dans le cadre des travaux de réhabilitation du Transgabonais, le chemin de fer qui s’étend sur près de 650 km.

Dans le sous-secteur aérien, il sera amené à piloter la mise aux normes, l’équipement et la sécurisation des plateformes aéroportuaires ; le renforcement des activités de sûreté et de facilitation des aéroports.

La modernisation, l’extension des Infrastructures portuaires ainsi que l’aménagement des ports secs ; la poursuite de la restructuration de la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale et la consolidation des activités du Registre international des navires figurent dans les urgences du sous-secteur maritime.

Romuald Ngueyap

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mardi, 03 décembre 2019 10:18

Composition du nouveau gouvernement du Gabon

Par décret du président de la République, un nouveau gouvernement gabonais de 31 membres a été nommé ce 2 décembre 2019. Brice Laccruche Alihanga, Noël Mboumba, Jean-Fidèle Otandault et Roger Owono Mba perdent leur portefeuille. Ils étaient jusqu’ici respectivement ministre chargé du Suivi de la stratégie des investissements humains et des objectifs de développement durable, ministre du Pétrole, ministre du Budget et des Comptes publics et ministre de l’Économie, des Finances et des Solidarités nationales.

PREMIER MINISTRE, CHEF DU GOUVERNEMENT : M. Julien NKOGHE BEKALE (photo)

LES MINISTRES D’ÉTAT 

Ministre d’État, Ministre de l’Intérieur : M. Lambert Noël MATHA

Ministre d’État, Ministre des Affaires Étrangères : M. Alain-Claude BILIE-BY-NZE

Ministre d’État, Ministre de la Communication, Porte-Parole du Gouvernement : M. Edgard Anicet MBOUMBOU MIYAKOU

Ministre d’État, Ministre de la Défense Nationale : Mme Rose Christiane OSSOUKA RAPONDA

LES MINISTRES 

Ministre des Relations avec les Institutions Constitutionnelles et les Autorités Administratives Indépendantes : Mme Denise MEKAM’NE EDZIDZIE épse TATY

Ministre de la Promotion de la Bonne Gouvernance, de la Lutte contre la Corruption et de l’Évaluation des Politiques Publiques : M. Francis NKEA NDZIGUE

Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et du Transfert de Technologies : M. Jean De Dieu MOUKAGNI IWANGOU

Ministre de la Culture et des Arts : M. Michel MENGA M’ESSONE

Ministre de l’Économie et des Finances : M. Jean-Marie OGANDAGA

Ministre de l’Emploi, de la Fonction Publique, du Travail et de la Formation Professionnelle, Chargé du Dialogue Social : Mme Madeleine BERRE

Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage, de la Pêche et de l’Alimentation : M. Biendi MAGANGA MOUSSAVOU

Ministre de l’Énergie et des Ressources Hydrauliques : M. Pascal HOUANGNI AMBOUROUET

Ministre de la Justice : Mme Erlyne Antonella NEMBET épouse DAMAS

Ministre des Transports, de l’Équipement, des Infrastructures, et de l’Habitat : M. Léon BONDA BALONZI

Ministre de la Promotion et de l’Intégration de la Femme au Développement, Chargé de la lutte contre les Violences faites aux Femmes, Chargé du suivi de la stratégie de l’Investissement Humain, et des Solidarités Nationales : Mme Prisca KOHO épouse NLEND

Ministre des Eaux, des Forêts, de la Mer, de l’Environnement, Chargé du Plan Climat, des Objectifs de Développement durable et du Plan d’Affectation des Terres : Professeur Lee WHITE

Ministre du Tourisme, du Commerce, des Petites et Moyennes Entreprises, et de l’Industrie : M. Hughes MBADINGA MADIYA

Ministre de la Décentralisation, de la Cohésion et du Développement des Territoires : M. Mathias OTOUNGA OSSIBADJOUO

Ministre de la Santé : M. Max LIMOUKOU

Ministre du Pétrole, du Gaz, des Hydrocarbures, et des Mines : M. Vincent de Paul MASSASSA

Ministre de la Promotion des Investissements, des Partenariats Publics-Privés, Chargé de l’Amélioration de l’Environnement des Affaires : Mme Carmen NDAOT

Ministre des Sports, Chargé de la Vie Associative : M. Franck NGUEMA

Ministre de l’Éducation Nationale, Chargé de la Formation Civique : M. Patrick DAOUDA MOUGUIAMA

LES MINISTRES DELEGUES 

Ministre Délégué auprès du Ministre de l’Énergie et des Ressources Hydrauliques : M. Christian MENVIE OBAME

Ministre Délégué auprès du Ministre des Affaires Étrangères : M. Nanette LONGA MAKINDA

Ministre Délégué auprès du Ministre des Transports, de l’Équipement, des Infrastructures, et de l’Habitat : Mme Françoise ASSENGONE OBAME

Ministre Délégué auprès du Ministre de l’Économie, et des Finances : M. Sosthène OSSOUNGOU NDIBANGOYE

Ministre Délégué auprès du Ministre de l’Éducation Nationale, Chargé de la Formation Civique : Mme Yolande NYONDA

Ministre Délégué auprès du Ministre des Eaux et Forêts, de la Mer, de l’Environnement, charge du Plan Climat, des objectifs de Développement durables et du Plan d’Affectation des Terres : M. Séverin MAYOUNOU

Ministre Délégué auprès du Ministre de l’Emploi, de la Fonction Publique, du Travail et de la Formation Professionnelle, Chargé du Dialogue Social : Mme Gisèle AKOGHET épouse NTOUTOUME.

Le Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale, était en fin de semaine dernière, dans les villes de Ndjolé et Lambaréné situées dans la province du Moyen-Ogooué. Objectif : faire une évaluation des dégâts causés par les récentes pluies diluviennes.

À la faveur de cette mission organisée sur instruction du président de la République, Ali Bongo Ondimba, Julien Nkoghe Bekale a réitéré la détermination de son gouvernement à travailler pour le bien-être des Gabonais. « Je suis venu témoigner de la solidarité du chef de l’État et du gouvernement. Je suis venu vous dire que vous n’êtes pas seuls, nous sommes avec vous dans ces moments difficiles », a-t-il déclaré.

Dans ce cadre, Julien Nkoghe Bekale a annoncé des mesures d’urgence aux bénéfices des populations sinistrées. Il a fait l’annonce de 1 500 matelas, 1 500 paires de draps, 1 500 moustiquaires, 1 500 bons d’achats alimentaires d’une valeur de 50 000 F CFA chacun, et une aide financière sous forme de bons de caisse à retirer au Trésor public pour toutes les familles recensées. Dans le même temps, le génie militaire et les pompiers ont été mis à contribution pour venir en aide aux populations. 

À titre préventif, Julien Nkoghe Bekale a également annoncé d’importantes mesures. « Il faut trouver un moyen de partir de cette zone. Vous ne pouvez plus y rester au risque de tout voir disparaitre. J’ai donné instruction pour qu’une solution pérenne soit trouvée et que le marché de Ndjolé soit délocalisé. Cet espace n’est plus bien situé. Il doit être déclaré non constructible pour votre sécurité. Nous devons nous unir pour trouver une solution. J’ai besoin de la compréhension et du soutien des populations. », a-t-il déclaré.

Le Premier ministre a par la suite plaidé pour une prise de conscience collective et appelé à ce que chaque Gabonaise et chaque Gabonais devienne un acteur de la protection de l’environnement. « Si on ne fait rien, notre planète, et partant notre pays, nos villages, nos quartiers seront menacés de disparition en raison de phénomènes climatiques que nous ne maitrisons pas », a-t-il indiqué.
Le ministre des Travaux publics, Hugues Mbadinga Madiya, a, quant à lui, lancé des missions d’assainissement et une réflexion sur la possibilité de construire des digues ou encore de draguer l’Ogooué. Il en est de même du relogement des populations.

Stéphane Billé

Selon le ministère de l’Économie, sur une prévision annuelle de 381 milliards de FCFA, les ordonnancements liés aux investissements s’élèvent à 169,7 milliards de FCFA, à la fin du mois de septembre 2019. Ces dépenses sont réparties entre les financements sur ressources propres à hauteur de 105,2 milliards de FCFA, et les prêts projets pour 58,9 milliards de FCFA.

Sur le registre des ressources propres, six lignes sont particulièrement concernées. Il s’agit de l’éducation nationale, le logement et les équipements collectifs, la défense, le transport, les pouvoirs publics et l’administration du territoire.

L’enveloppe allouée à l’éducation nationale s’est élevée à 18,5 milliards FCFA. Elle a permis de financer les projets de réhabilitation des écoles primaires et secondaires, la construction de 90 salles informatiques et l’acquisition du matériel et mobilier scolaire.

La deuxième ligne relative à la construction, le logement et les équipements collectifs a reçu une enveloppe 38,5 milliards FCFA pour la mise en œuvre du programme de réhabilitation des voiries de Libreville et ses environs.
Le troisième segment concerne la défense. Ses dépenses ont atteint un montant de 9,2 milliards FCFA. Elles comprennent l’acquisition du matériel militaire, la prise en charge des frais liés à l’habillement des forces de sécurité, la maintenance des aéronefs ainsi que l’acquisition du matériel spécifique.

Quant au transport dont la mission a bénéficié d’un montant de 24,6 milliards FCFA, 22,6 milliards FCFA ont été alloués à la fourniture de bus au profit de la nouvelle société urbaine de transport dénommée Transnat.
Sur une prévision de 21,4 milliards FCFA, les dépenses de la mission pouvoirs publics s’établissent à 3,7 milliards FCFA, soit un taux d’exécution de 18%, porté principalement par la mise en œuvre du projet de réhabilitation de l’hémicycle de l’Assemblée nationale.
La dernière mission concerne l’administration du territoire. Elle a fait l’objet d’une exécution à hauteur de 4,4 milliards FCFA, sur une prévision de 25,9 milliards FCFA, soit un taux de 17%. Trois principaux projets ont été financés. Il s’agit du Programme de développement des infrastructures (PDIL II), le pavoisement luminaire de la ville de Libreville ainsi que la prise en charge des dépenses d’investissement des collectivités.

D’autres missions ont également enregistré une exécution de leurs dépenses d’investissement. Les projets y relatifs, mandatés à hauteur de 4,9 milliards FCFA, concernent : la mise en place des partenariats publics privés ; la promotion de la destination touristique Gabon ; le programme de développement agricole rural (PDAR2), en termes de contrepartie ; la modernisation de la conservation des données pétrolières ; l’acquisition et l’installation de 5000 lampadaires ; la construction des centres de formation ; la réhabilitation des bâtiments administratifs.

Dans la cadre de ses investissements, l’État gabonais a également effectué des tirages sur financements extérieurs. Ils concernent 4,5 milliards de FCFA sur l’Agence française de développement (AFD) pour les projets de la réhabilitation du Transgabonais, la construction des salles de classe et le renforcement des structures sanitaires.

Auprès de la BIRD, le pays a obtenu 33,3 milliards de FCFA pour la promotion de l’Investissement et de la compétitivité, la dorsale de Télécommunication, les Projets e-Gabon et celui concernant l’appui à l’employabilité. Le pays a également obtenu de la Bad 0,1 milliard de FCFA pour le projet de renforcement des capacités. Enfin, la BDEAC a débloqué 21 milliards de FCFA pour le projet de construction de la route PK 5-12.
Les autres dépenses portent sur le financement des plans sociaux et de restructuration des entreprises, les protocoles transactionnels et les condamnations pécuniaires de l’État. Sur une dotation en loi de finances de 64,5 milliards de francs CFA, ces dépenses ont été ordonnancées à hauteur de 10 milliards de francs CFA, soit un taux de 16%.

Stéphane Billé

Du 25 au 29 novembre 2019, le Comité consultatif permanent des Nations unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC) s’est réuni à Luanda (Angola). Durant ces cinq jours de travail, les experts ont tablé sur les défis qui entravent le développement de la sous-région avant d’esquisser des pistes de solutions pour y remédier.

Il s’agit du changement climatique, des violences souvent provoquées par les contestations électorales et les difficultés dans la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation en République centrafricaine (RCA), les conflits liés à la transhumance et au pastoralisme ; la piraterie maritime dans le golfe de Guinée ; l’extrémisme violent et le terrorisme.

De tous ces défis, la question du changement climatique a fait l’objet d’une préoccupation particulière. Elle a suscité un débat général et une discussion lors du huis clos ministériel. Pour le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique centrale et chef de l’UNOCA, François Louncény Fall, le changement climatique est l’une des menaces les plus graves. « La sous-région en subit les conséquences, comme l’atteste la situation dans le bassin du lac Tchad où des dizaines de millions de personnes ont vu leurs modes de subsistance bouleversés et leur sécurité et intégrité physique menacées par des terroristes et autres entrepreneurs de guerre », a-t-il précisé.

Face à la gravité de la situation, les États membres de l’UNSAC ont réaffirmé, dans une déclaration commune, leur détermination à lutter de manière concertée contre ce phénomène. Et dans cette logique, ils ont exhorté le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et à l’UNOCA à coopérer avec les autres partenaires du Système des Nations Unies pour « renforcer leur engagement dans le cadre du Comité en soutien aux efforts des États membres pour combattre l’impact du changement climatique sur la paix et la sécurité en Afrique centrale ».  

Stéphane Billé

« Une modification du régime monétaire actuel pourrait entraîner une dévaluation de la monnaie et causerait beaucoup de perturbations [...] À court terme, une dévaluation perturberait et réduirait la soutenabilité de la dette extérieure. À long terme, l’effet d’un nouveau régime, avec ou sans dévaluation de la monnaie, reste incertain et dépendrait de la capacité des autorités à abaisser le taux de change réel pour accroître la compétitivité », soutient Moody’s dans une note publiée le 26 novembre 2019 et dont l’Agence Ecofin a eu copie.

Dans ce document, l’Agence de notation américaine analyse les enjeux de la décision prise lors du sommet extraordinaire de la Cemac organisé le 22 novembre à Yaoundé. À l’issue de cette rencontre, cinq chefs d’État de cette sous-région et le Premier ministre du Gabon, représentant son président, ont convenu « d’engager une réflexion approfondie sur les conditions et le cadre d’une nouvelle coopération monétaire » avec la France. La Beac et la Commission de la Cemac ont été chargées de « proposer, dans des délais raisonnables, un schéma approprié conduisant à l’évolution de la monnaie commune ».

Une position extérieure fragile

Les arguments techniques qui sous-tendent la position de Moody’s sont de plusieurs ordres. D’abord, Moody’s estime que, sans un nouveau soutien du Fonds monétaire international (FMI), les perspectives d’augmentation des réserves de change de la Cemac sont assez faibles. En effet, la production des devises dans cette sous-région dépend à 74 % de la vente de pétrole brut. Or, les volumes de production (-14 % entre 2008 et 2018) et les prix sont en baisse.  

Ensuite, pour l’agence de notation américaine, « le rythme actuel de diversification des économies ne compensera que partiellement le déclin de la production pétrolière ». « Une augmentation plus importante des exportations non pétrolières nécessiterait la mise en place d’un secteur manufacturier robuste, axé sur l’exportation ; ce qui, à notre avis, ne se concrétisera probablement pas à moyen terme, en raison de la faible compétitivité de la région et de la capacité limitée des autorités à concevoir et mettre en œuvre des politiques économiques globales qui soutiendraient les efforts de diversification », explique Moody’s.

En fin, en même temps que la Cemac aura du mal à générer des devises, elle risque de ne pouvoir limiter davantage la facture de ses importations de biens et services qui se font en monnaies étrangères. « La réduction de 6 % du poids des importations sur le PIB de la région, depuis 2014, reflète simplement une réduction similaire du niveau des dépenses de l’État. Pour les mêmes raisons qui limitent le rythme de diversification économique, nous voyons des possibilités limitées de substitution des importations et nous prévoyons que la part des importations de marchandises ne diminuera que très légèrement, en raison de la baisse de l’activité dans le secteur pétrolier », expliquent les experts de Moody’s.

La garantie de la France encore nécessaire…

Fin juin 2019, les avoirs détenus par des acteurs économiques de la Cemac dans les banques internationales étaient de 5,2 milliards $, dont une partie, sous la forme des prêts. Moody’s estime que même le rapatriement de ces prêts ne résorbera pas complètement le gap.

En effet, juste pour le remboursement des eurobonds émis par les gouvernements de la sous-région les besoins en devises entre 2022 et 2025 se chiffrent à 3 milliards $. Pour renégocier cela, les États devront prouver qu’ils ont une solide stabilité extérieure. Or, cette stabilité est aujourd’hui fragilisée par l’encours global de la dette de la Cemac vis-à-vis du secteur bancaire international (12,7 milliards $) dont 11,7 milliards $ pour les entreprises non financières.

Il ressort de la note de Moody’s que la Cemac est dans une posture défavorable pour renégocier une évolution du régime monétaire actuel. Les analystes estiment même que pour le moment, la sous-région aura encore besoin de la garantie de la France pour rassurer les investisseurs étrangers de la stabilité de sa monnaie. Une option qui ne semble pas être la chose la mieux partagée parmi les dirigeants de la sous-région.

Au sortir de la rencontre avec ses homologues, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président de Guinée Équatoriale, a salué l’espoir proche d’une rupture avec la France. Pour sa part, le président Denis Sassou Nguesso du Congo a invité à des discussions responsables sur cette question. Les arbitrages de la Commission de la Cemac (organe politique) et de la Beac (organe de supervision monétaire) sont à suivre.

L’optimisme de la Beac

Pour maintenir la stabilité extérieure, la Banque centrale est encouragée par le FMI à initier très rapidement la réduction des liquidités dans le secteur bancaire, pour éviter une probable pression sur les réserves de change jugées trop maigres. Or, dans presque tous les secteurs, les acteurs économiques se plaignent du manque de capital financier comme principal défi à la survie de l’entreprise au Cameroun.

Pour l’heure, la Beac se montre confiante. Elle annonce pour la fin de l’année 2019, un niveau de réserves de changes qui permettra de couvrir plus de 3 mois d’importations de la sous-région. Aussi, en plus du Cameroun et du Gabon dont les programmes avec le FMI s’achèvent au deuxième semestre 2020, la Guinée Équatoriale et le Congo sont parvenus à un accord pour leurs programmes économiques.

Les pays de la Cemac attendent encore 246 millions $ du FMI, hormis les avances qui seront accordées à la Guinée Équatoriale et dont le montant n’est pas encore connu. De ce montant, il faut aussi ajouter les appuis budgétaires accompagnant les programmes du FMI et qui pourraient à court terme renforcer la position extérieure de la sous-région.

Idriss Linge

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