Le Nouveau Gabon

Le Nouveau Gabon

Le secrétaire exécutif de la Commission économique du bétail de la viande et des ressources halieutiques (Cebevirha) a rencontré le 8 mai dernier à Libreville au Gabon, le coordonnateur du bureau sous-régionale de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Au centre des échanges entre Pedro Bayeme Bayeme Ayingono et Hélder Muteia, la relance des activités du projet de Promotion de pêche continentale et d’aquaculture (PPCA) en zone Cemac.

Évalué à 800 000 tonnes, le potentiel halieutique de la Cemac reste sous-exploité. Le projet, d’un montant de 5,11 milliards de FCFA, vise à soutenir les petits pêcheurs et pisciculteurs en vue de leur faire passer d’une activité de subsistance à une affaire rentable. Il devra permet aux États membres d’optimiser leurs productions afin d’atteindre la sécurité alimentaire et nutritionnelle et réduire la pauvreté dans la sous-région.

Le PPCA est mis en œuvre par Cebevirha avec l’assistance technique de la FAO. Pour la phase de démarrage du projet, la Commission de la Cemac a débloqué une première tranche de financement d’un montant de 519 millions de FCFA. L’argent doit permettre de conduire des études et certaines activités structurantes du projet et d’appuyer le renforcement des capacités institutionnelles de la Cebevirha. La rencontre la Cebevirha et la FAO avait donc pour objectif de finaliser la convention de financement qui sera signée très prochainement entre les deux institutions.

Stéphane Billé  

 

La stratégie de diversification de l’économie mise en œuvre au Gabon a permis le développement de nouveaux secteurs d’activité, principalement dans le secteur agroalimentaire, indique une analyse de la direction générale du Trésor français.

Selon cette institution, dans le sillage des investissements massifs consentis par Olam depuis 2010, les cultures de l’huile de palme, de l’hévéa et du caoutchouc se sont développées à échelle industrielle. Le groupe singapourien a en effet investi 2 milliards d’euros (plus de 1310 milliards de FCFA), soit plus de 45 % du montant total des IDE entrants au Gabon sur la période.

En parallèle, et dans un souci de réduire le niveau d’importation des produits alimentaires (plus de 80 % des besoins alimentaires du pays sont importés), le gouvernement s’est lancé dans un ambitieux programme de développement agricole (essentiellement cultures vivrières). Il s’agit du programme GRAINE, piloté par la Société gabonaise de transformation agricole et de développement rural, un partenariat public-privé entre Olam et l’État gabonais.

Stéphane Billé

Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de revalorisation de l’industrie touristique gabonaise, la ministre du Tourisme, Marie-Rosine Itsana (photo), a récemment organisé une rencontre Actu-tourisme avec les responsables dudit ministère et les différents acteurs du secteur. Cela, dans le but de plancher sur les axes du développement du secteur, la valorisation des structures et espaces à intégrer au circuit touristique.

Le nouveau Gabon : Mme la ministre, l’un des challenges de votre ministère est la relance de l’industrie touristique au Gabon. Dans ce sens, on annonce un nouveau dispositif devant règlementer ce secteur. Quelle est sa particularité, par rapport aux textes antérieurs ?

Marie-Rosine Itsana : Ce sera la première fois que l’on aura une loi sur le tourisme au Gabon. Ce ne sera pas une loi pour une loi, ce sera vraiment une loi spécifique au tourisme, au même titre que les Hydrocarbures, les mines, les forêts et bien d’autres autres.

Quels sont les contours et le but de cette loi ?

Elle est très importante dans la mesure où elle va davantage rassurer les investisseurs sur la destination Gabon. Cette loi constitue donc un atout pour les attirer. Il y a certes des textes qui organisent le tourisme et l’hôtellerie, mais ils ne sont pas complets et n’intègrent pas la vision du chef de l’État, qui est de faire du tourisme un puissant levier de l’économie.

Alors concrètement, qu’est-ce qui va se passer et comment cela sera-t-il mis en musique ?

La loi va pouvoir indiquer ce que l’on veut, en termes d’écotourisme, de tourisme balnéaire, culturel et j’en passe. Aujourd’hui, les décrets qui organisent le tourisme sont insuffisants. Il faut les contextualiser. Cette loi prend non seulement en compte, la contextualisation, mais aussi le tourisme durable qui n’existe pas dans les décrets actuels.

La formation est un pilier important dans tous les domaines. Quelle stratégie prévoyez-vous pour la valorisation des métiers du tourisme ?

On y pense. En réalité, ce ne sont pas que les acteurs privés qui ont besoin de formation, même au niveau du ministère on en a besoin aussi. C’est donc une préoccupation majeure. La formation du serveur, de la dame de ménage, reste donc déterminante puisqu’ils constituent tous des acteurs de cette chaine de valeurs.

Justement, où en est-on avec le projet de construction de l’école de tourisme du Cap ?

La formation est au cœur des discussions au niveau du gouvernement. Il y a cette école au Cap, dont les travaux sont suspendus pour des questions de budget. On est en train de réfléchir sur la possibilité de mettre à la disposition des acteurs, un espace pour que ce soit eux qui managent cette structure de sorte à en faire véritablement un outil de formation.

En outre, il y a déjà des privés qui forment. J’ai d’ailleurs été la marraine d’une promotion dans une école d’hôtellerie. Elle propose des formations aux jeunes qui n’ont pas nécessairement un niveau Bac. Il y a également des partenariats avec des pays amis pour pouvoir accompagner les acteurs du secteur. J’ai entamé des discussions avec mes collègues pour voir comment on peut recruter des personnes qui viendraient proposer des formations continues.

Vous parlez également d’intéresser les locaux au tourisme, comment est-ce que vous pensez le faire sans avoir une politique tarifaire attractive ? En outre, le gouvernement ne pourrait-il pas s’investir pour permettre à un plus grand nombre de touristes de découvrir les parcs nationaux ?

L’État n’a pas vocation à faire de la concurrence déloyale aux acteurs. Vous savez, le Gabon est un pays de libre-marché. Il y a aussi la loi sur les partenariats public-privé qui permet d’encourager l’initiative privée et de faire en sorte que l’État participe à la mise en place des infrastructures publiques.

Après, c’est une question de choix. Vous savez, je suis allée à Barcelone une année. J’ai été surprise de voir qu’il y avait des dortoirs à 10 euros avec toutes les commodités. Parce qu’en réalité, quand on va découvrir un pays, on veut la qualité d’un grand hôtel, mais on veut payer moins cher.

Dans le cas du Gabon, est-ce que vous envisagez ?

La loi propose de répertorier les différentes structures d’hébergement pour pouvoir mieux les catégoriser et permettre aux touristes d’aller où ils veulent aller. Dans les parcs, par exemple, il y a la case à Bietu qui permet d’avoir toutes les commodités à moindre cout. Mais si on n’a pas cette information, c’est un peu compliqué.

C’est pour cela qu’au niveau du ministère nous allons lancer au dernier jour des rencontres nationales, la plate-forme digitale qui va permettre d’avoir toutes les informations possibles (location de voiture, hôtels, restaurants, dispensaires, tous les services qui participent à rendre le séjour agréable à un touriste).

Cela permettra de rendre l’information accessible au plus grand nombre tant au niveau domestique qu’à l’internationale. Toutes ces informations seront également répertoriées dans le guide pratique touristique en cours d’élaboration.

Quelles sont les dispositions prises pour faciliter l’accessibilité aux infrastructures touristiques ? Le gouvernement envisage-t-il de relancer une compagnie aérienne nationale ?

C’est une question transversale. Il y a des discussions en cours sur le sujet. Je suis tenue à une certaine confidentialité. À ce stade, ce que je peux vous dire c’est que oui, il y a des discussions. Des instructions fermes ont été données par le chef de l’état pour qu’on relance une compagnie aérienne et cette relance participera naturellement à réduire les couts, mais également à développer des déplacements à couts réduits.

Oui, c’est important d’avoir une compagnie aérienne, mais vous savez en même temps, il y a des choses qui peuvent être faites en l’absence d’une compagnie aérienne. Ce que je veux dire c’est que, les obstacles on les connaît, mais on peut également les contourner pour pouvoir booster le tourisme.

Pour pallier ces manques, au niveau du gouvernement, des efforts qui sont faits, des discussions sont engagées. Cette question d’accessibilité aux sites, même au parc Akanda, à 30 minutes d’ici, est des questions qui nous préoccupent.

Et que proposez-vous, en attendant la concrétisation de ce projet ?

L’absence d’une compagnie aérienne ne devrait pas nous empêcher d’aller à la découverte du pays. Je ne suis pas de ceux qui pensent que, parce qu’il n’y a pas de compagnie aérienne, ou parce que les couts sont élevés, ou autre chose allant dans ce sens, on ne peut pas faire du tourisme.

L’américain qui vient au Gabon, il paie aussi cher que celui qui est sur place. Pour faire du tourisme, il faut avoir la culture de l’épargne. Vous ne pouvez pas vous lever comme ça et vous dites que je vais à Loango sans vous être préparé. Il y en a qui épargnent toute l’année pour pouvoir aller en vacances. Si j’ai envie d’aller passer une semaine à la Lopé, même moi qui suis ministre, je m’organise.

Je crois qu’à la base, il faut avoir un plan d’organisation de dépense pour déterminer si votre porte-feuille vous permet d’aller à Pongara ou dans un autre site. Tout le monde épargne, même les Occidentaux, ils font de l’épargne pour aller en vacances.

Propos recueillis par Stéphane Billé

L’enquête diligentée par les services du procureur de la République sur la disparition mystérieuse des 353 containers de Kévazingo, une essence interdites de coupe au Gabon en mars 2018, placés sous scellés il y a deux mois environ au port d’Owendo, livre ses premières conclusions.

Selon le procureur de la République, Olivier N’Zahou, 200 containers sur les 353 portés disparus, ont été retrouvés au port d’Owendo. Face à la presse, ce dernier a fait savoir que 71 de ces containers sont actuellement sur le site d’entreposage de la société de transport du Gabon et les 129 autres ont été retrouvés sur le site de la société Owendo Containers Terminal.

Pour lui, la disparition des containers remplis de la précieuse essence est imputable aux agents des eaux et forêts et de la douane. Les recherches pour leur interpellation se poursuivent activement. Le cerveau de cette opération, François Wu, de son vrai nom Wu Jufeng, a été identifié.

Selon le président de la confédération générale des petites et moyennes entreprises et industries du Gabon, Emmanuel Marcos Zue Meye Eyene, toute la cargaison disparue représente environ 140 milliards de FCFA.

PcA

Lors de son conseil d’administration tenu le 4 avril 2019, Total Gabon a annoncé que les actionnaires seront rémunérés à la hauteur des performances de l’entreprise en 2018. La filiale locale de Total, multinationale pétrolière française, a en effet réalisé d’excellents résultats l’année dernière avec un chiffre d’affaires de 545 milliards de FCFA.

« Le conseil d’administration de Total Gabon a arrêté le 4 avril 2019 les comptes de l’exercice 2018 et décidé de proposer à l’assemblée générale ordinaire des actionnaires, convoquée le 21 mai 2019, la distribution d’un dividende de 11 dollars par action, soit 49,5 millions de dollars pour l’ensemble des actionnaires », indique le communiqué de la compagnie.

Cela correspond à 28, 895 milliards de FCFA à redistribuer à l’ensemble des actionnaires le 21 mai prochain au cours de l’assemblée générale de la compagnie.

Le dividende à partager cette année est en hausse par rapport au dividende de l’année précédente qui était de 5,5 dollars par action.

PcA

 

Les performances réalisées par la filiale locale de Total, multinationale pétrolière française, au premier trimestre de l’exercice en cours, sont en demi-teinte. Reflétant les cours du Brent, le prix de vente moyen du Mandji, pétrole commercialisé par la compagnie, affiche une baisse de 6 % à 57,7 dollars le baril au premier trimestre 2019.

La part de production de pétrole brut (opérée et non opérée) liée aux participations de Total Gabon s’est élevée au premier trimestre 2019 à 31 900 barils par jour. Elle baisse de 11 % par rapport au premier trimestre 2018. Cette baisse s’explique principalement par la cession d’actifs à terre, le 30 septembre 2018 et le déclin naturel des champs.

En raison de cette baisse de production, le résultat net de l’entreprise est passé de 23 millions de dollars en 2018 à 10 millions de dollars durant les trois premiers mois de l’exercice en cours. Du coup, le chiffre d’affaires de la compagnie qui affiche 164 millions de dollars, soit un peu plus de 95 milliards de FCFA, est en baisse de 21 % par rapport à celui du premier trimestre 2018. Ce résultat est, selon la compagnie, impacté à la fois par la baisse des prix et la diminution des volumes vendus.

Cependant, les investissements pétroliers de la compagnie s’élèvent à 35 millions de dollars, en hausse de 17 % par rapport au premier trimestre 2018. Ceux-ci comprennent principalement la première phase du redéveloppement de Torpille, des travaux d’intégrité et pérennité sur les installations ainsi que de construction du quartier vie du champ de Grondin.

PcA

Le processus de diversification de l’économie gabonaise est sur les bons rails, note la direction générale du Trésor français. L’exemple du bois est symptomatique de l’intérêt que portent les autorités du pays à la transformation locale des matières, souligne cette institution.

En effet, en 2009, la législation a interdit l’exportation des grumes, imposant de fait, une première transformation locale. Dans ce cadre, la zone économique spéciale de Nkok offre un outil pour accueillir le développement de cette industrie. Il s’agit d’un cluster bois (Gabon wood hub).

Dans le secteur des mines, autre pan traditionnel de l’économie locale, le gouvernement réaffirme régulièrement son souhait de voir se développer une véritable filière industrielle, notamment dans le cadre du partenariat avec le français Eramet (Comilog).

On notera, ainsi, que l’intitulé du ministère des Mines comprend désormais une dimension « valorisation minière ». Pour répondre à cette attente, Comilog a massivement investi ces dernières années avec la création du Complexe industriel de Moanda (CIM), inauguré en 2000, et du Complexe métallurgique de Moanda (C2M), inauguré en 2015.

Actuellement, près de 30 % du minerai est ainsi traité localement, et ce malgré les fortes contraintes (compétences, accès à l’énergie, etc.) auxquelles doivent faire face les industriels. Encouragées par ces résultats, les autorités plaident pour un nouvel accroissement de la transformation locale.

Stéphane Billé

L’année dernière, les importations de produits se sont chiffrées à 1234,1 milliards de FCFA. Sur cette somme, dix fournisseurs ont raflé près de 840 milliards de FCFA. Ce qui représente 68 % de parts de marché. « En 2018, 8,9 % des richesses produites au Gabon ont servi à importer des biens et services venant de ses dix principaux fournisseurs », indique le ministère de l’Économie.

Dans le peloton de tête, on retrouve toujours la France. Elle tient le haut du classement avec 25,8 % de parts. Une performance en régression de 17 % par rapport à l’exercice 2017. La France est suivie de la Belgique (10,4 % des parts elles aussi en diminution de 9,8 %) et de la Chine (9,3 % dont les parts reculent également de plus de 12 %).

Les produits en provenance de la France sont essentiellement des biens de consommation non alimentaire, des produits alimentaires et des outillages, des machines, des appareils mécaniques. Le solde commercial entre la France et le Gabon est resté déficitaire de 250,6 milliards de FCFA en 2018.

PcA

 

Les derniers travaux d’extension du port d’Owendo ont conduit le ministère des Transports et de la Logistique à actualiser la carte maritime du Gabon. Cette nouvelle carte est plus en adéquation avec la signalisation maritime et permet aux navires et autres opérateurs de mieux se situer et s’orienter.

Le ministre des Transports et de la Logistique, Justin Ndoundangoye, vient officiellement de la mettre à la disposition de l’Office des ports et rades du Gabon (Oprag), de la Marine marchande et de l’ensemble des opérateurs du secteur maritime gabonais.

Répondant aux questions du quotidien pro-gouvernemental L’Union, Justin Ndoundangoye estime que cette nouvelle carte « traduit la volonté du gouvernement de mieux sécuriser le transport maritime international ».

Elle est aussi une exigence de l’organisation maritime internationale. Sa convention Safety Of Life At Sea, stipule en sa règle 9, chapitre V, que chaque État côtier, dont le Gabon, doit « prendre des dispositions en vue de rassembler et de compiler les données hydrographiques et de publier, diffuser et tenir à jour tous les renseignements nautiques nécessaires pour assurer la sécurité de la navigation ».

PcA

 

Selon une étude du Fonds monétaire international (FMI) publiée en 2017, les activités informelles (petit commerce, des artisans, couturiers, ferrailleurs, mécaniciens, plombiers, maçons, chauffeurs de taxi) nuisent à l’économie gabonaise. Celle-ci est dominée à plus de 50 % par le secteur informel. Pour renverser la tendance et élargir l’assiette fiscale à ces agents économiques, le gouvernement a fait appel à la société suédoise Red Flash, spécialisée dans la digitalisation de micro-taxes.

Le directeur général de la société, Hans Becker, a expliqué aux autorités du ministère du Commerce comment amener un plus grand nombre d’acteurs du commerce informel à contribuer à l’effort national. Il était accompagné de Madeleine Taylor Mendy, directeur général de Scandin Africa, le premier réseau de mise en relation des hommes d’affaires scandinaves et africains.

En fait, renseigne la presse locale, c’est grâce à la mise en application d’une solution informatique comprenant l’identification de l’opérateur, la numérisation du fichier et enfin la production d’une carte digitale à code unique que le système enregistre les données. Lesquelles apportent plus de transparence et de lisibilité dans les activités des acteurs. « C’est grâce à ces cartes que nous arrivons à définir quel type de taxe prélever et quel type d’activité le commerçant exerce », explique Madeleine Taylor Mendy.

Cette expérience est déjà en cours dans six communes du Sénégal. Elle devrait permettre au Gabon, outre d’améliorer ses recettes fiscales, de disposer d’un fichier biométrique des opérateurs économiques.

PcA

Pour nous contacter: c o n t a c t [@] lenouveaugabon . c o m

Please publish modules in offcanvas position.