Au profit des organismes de la société civile gabonaise, un atelier de formation et de renforcement des capacités s’est récemment tenu à Libreville.
Il a permis à une cinquantaine de représentants de la société civile gabonaise engagées dans la lutte contre les changements climatiques de bénéficier de nouveaux outils de lutte, pour mieux faire face à la Réduction des émissions liées à la déforestation (REDD+).
Selon les initiateurs, l’objectif de cette démarche est de consolider à travers des actions concrètes majeures, le processus irréversible d’une gestion efficace de la gouvernance forestière nationale dans le contexte de lutte contre les changements climatiques. Le tout, dans le respect des engagements internationaux souscris, et en cohérence avec les priorités nationales.
« La conduite efficace de processus REDD+, en phase avec les engagements de notre pays et son cadre d’investissement stratégique ne pourrait se faire sans l’implication d’une société civile gabonaise au fait des enjeux », a précisé Nicaise Moulombi, le président de Croissance et Environnement au Gabon, par ailleurs, 2ème vice-président du Conseil économique, social et environnemental (CESE).
Piloté par le Réseau des organisations de la société civile pour l’économie verte en Afrique centrale (ROSEVAC), cet atelier est la première activité du comité de pilotage du Programme de renforcement des capacités des sociétés civiles africaines du Fond de partenariat pour le carbone forestier (FCPF) autour du mécanisme REDD+. Il est financé par la Banque mondiale avec l’appui technique de l’Alliance panafricaine pour la justice climatique (PACJA).
Stéphane Billé
Jusqu’au 25 mars courant, la Banque africaine de développement (BAD), procède à la revue à mi-parcours du document de stratégie pays (DSP 2016-2020), et de la Performance de son portefeuille (RPPP) au Gabon.
En effet, le DSP 2016-2020 de la République du Gabon avait été approuvé en avril 2016 par le Conseil d'administration de la Banque. Il a pour objectif principal, de contribuer à une exploitation optimale du développement économique et humain, du climat des affaires et de l'environnement. Il repose sur deux piliers à savoir miser sur la diversification économique, le développement des infrastructures, le climat ainsi que sur la stratégie de développement humain.
Selon le gouvernement gabonais, cette revue à mi-parcours du DSP permettra de tirer les leçons de la mise en œuvre du programme pour la période restante 2019-2020. Au terme de celle-ci, le pays pourra avoir accès à des opportunités de financement auprès de la Banque.
Elle prévoit à cet effet, des concertations avec différents départements techniques, les partenaires au développement, le secteur privé et les représentants de la société civile. Quant à la RPPP, elle va passer au niveau d'exécution des opérations avec les unités de gestion de projets. À l'issue des travaux, la Banque fixera avec les autorités, un plan d'amélioration des performances du portefeuille.
Pour rappel, depuis 1976, la BAD a approuvé un total de 57 opérations pour un montant cumulé de 1,73 milliard d'unités de compte (UC), soit plus de 1,365 milliard de francs CFA.
Le montant total des engagements en cours atteint 670 millions d'UC, soit environ 536 milliards de francs CFA, et comprend 15 opérations réparties dans les secteurs de la gouvernance (57%), de l'agriculture (14%), eau et assainissement (14%), le social (10%) et le transport (5%).
Pour la BAD, les 5 priorités de la décennie sont d’éclairer l'Afrique et l'alimenter en énergie; de la nourrir ; de l’industrialiser ; de l’intégrer et d’améliorer la qualité de vie des populations.
Stéphane Billé
Le conseil d’administration de la junior pétro-gazière française Maurel & Prom, réuni le 20 mars 2019 en France, a arrêté les comptes du groupe au 31 décembre 2018.
S’agissant du chiffre d’affaires, au 31 décembre 2018, il affiche 440 millions de dollars contre 401 millions en 2017, soit une hausse de 10%. L’excédent brut d’exploitation s’établit à 245 millions de dollars contre 189 millions en 2017, soit une progression de 30%.
Pour ce qui concerne le résultat opérationnel de l’exercice écoulé, le groupe affiche un résultat net consolidé de 62 millions de dollars contre 7 millions de dollars en 2017.
« La reprise des forages de développement au Gabon ainsi que les nouveaux projets en Angola et au Venezuela s’inscrivent dans le cadre de notre stratégie de croissance et soulignent la transformation réussie de Maurel & Prom comme plateforme de développement du groupe Pertamina », commente le directeur général de la compagnie, Michel Hochard.
Ces résultats, poursuit-il, sont la conséquence du comportement honorable des cours du brut au cours de l’année 2018, en dépit des difficultés de production connues au Gabon tout au long de l’année.
La tendance haussière des cours du pétrole va conduire le groupe à densifier ses opérations, cette année, au Gabon en vue d’augmenter ses bénéfices en fin d’exercice.
« En 2019, nous allons poursuivre nos objectifs de croissance organique au Gabon avec les forages de développement de puits à haut potentiel sur le permis Ezanga et les forages d’exploration situés dans le Sud du pays qui, nous l’espérons, viendront à moyen terme renforcer la création de valeur de l’actif gabonais. Enfin, nous resterons bien entendu attentifs à analyser toute nouvelle opportunité pouvant contribuer au renforcement de notre activité », projette Michel Hochard.
PcA
A quelques heures de l’ouverture du Sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) qui se tient à N’djamena le 24 mars prochain, le président tchadien, Idriss Déby Itno et le président de la Commission de la Cemac, Daniel Ona Ondo ont fait le point des préparatifs et de l’avancement de la libre-circulation des biens et des personnes dans l’espace communautaire.
«Au cours de l'audience, il a été question de recueillir les points de vue du président en exercice de la Conférence des chefs d'État de la Cemac sur le projet d'ordre du jour de cet important sommet. Nous repartons avec les hautes instructions du président de la République pour que les assises de N’djamena soient un grand succès.», explique Daniel Ona Ondo.
S’agissant de la circulation des personnes et des biens, les deux personnalités ont fait une évaluation de l’état d’avancement de ce processus.
Après avoir rendu compte de l’état d’avancement des travaux contenus dans la feuille de route du président en exercice de la Cemac, les actions arrivées à maturité ainsi que celles qui sont en cours d’exécution concernant ce volet, ont été présentées au président Déby. «Le Tchad a toujours été le lieu des grandes décisions. Hier c'était la libre-circulation et sur ce dossier, nous avons aussi fait le point au chef de l'Etat.», confie Daniel Ona Ondo.
PcA
Le partenariat public-privé qui lie l’Etat gabonais à travers l'Office des ports et rades du Gabon (Oprag), à la société forestière Sustainable forestry management Africa (SFM Africa), va permettre dans les mois à venir, de lancer les premières opérations de mise en œuvre de la construction du port de Mayumba, province de la Nyanga, au Sud du Gabon.
En fait, une convention de concession portuaire a été signée entre les deux partenaires le 19 mars 2019, à Libreville. Celle-ci permettra à l’entité publique Grande Mayumba Development Company (GDMC), constituée à cet effet, de mener à bien ce projet qui permettra le développement d’un espace forestier et rural de 631 000 hectares et une zone marine de 260 900 hectares au niveau du port.
« La construction de cette infrastructure va permettre un développement économique de toute la région avec des bénéfices associés en termes d’emplois et d’opportunités économiques pour toutes les parties. C’est pourquoi cette convention est essentielle dans le développement général de la région.», confie Alan Bernstein, président du Conseil d’administration de SFM Africa.
D'après le communiqué qui a sanctionné la signature de la convention, repris par les médias locaux, l’exploitation forestière, la transformation du bois, l’agro-industrie, la pêche, l’écotourisme et le développement des infrastructures, sont les six composantes de ce projet.
Aussi les activités seront-elles menées «suivant des stratégies de développement intégrées, inclusives et vérifiables afin d’atteindre une durabilité sociale, environnementale et économique dans la zone du projet par la sécurisation des droits environnementaux et des valeurs des ressources naturelles attribuables aux divers espaces ruraux».
«Les ressources naturelles du Gabon sont de classe mondiale et Grande Mayumba mettra l’homme et la nature au cœur du développement. Nous avons maintenant une base solide et une feuille de route claire pour développer le projet.», explique le PCA de SFM Africa à la presse locale.
Du côté de l’Office des ports et rades du Gabon, partenaire du projet, l’on entrevoit déjà les retombées. «Le développement du quai de lagunaire de Mangali permettra au Sud du Gabon de bénéficier d’un développement économique accéléré en fournissant une solution logistique et un accès de meilleure qualité, plus économique et plus fiable.», souligne Landry Régis Laccruche Lelabou, directeur général de l’Oprag.
PcA
En marge des travaux des experts de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) qui se tiennent à Marrakech au Maroc, en prélude à la réunion des ministres prévue du 25 au 26 mars prochain, Antonio Pedro (photo), le directeur du Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique centrale, s’est confié à notre rédaction.
Le nouveau Gabon : M. le directeur, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) tient sa 52ème session au Maroc, jusqu’au 26 mars. Quels sont les enjeux de cette session ?
Antonio Pedro : C’est une conférence qui débat de la problématique budgétaire ; des opportunités qu’offre le commerce aux pays africains pour promouvoir le développement et la croissance inclusive. Cela, dans un domaine où la digitalisation de l’économie numérique, occupe une place importante. Donc, nous sommes ici pour partager des expériences.
Quid du choix du Maroc pour cette session ?
Je pense que le choix du Maroc, pour abriter une telle réunion est une bonne décision. Car, le Maroc est un pays qui est riche en ressources naturelles (le phosphate notamment) et les utilise pour diversifier son économie. Cette conférence constitue également une opportunité afin de présenter les politiques que nos pays pourront suivre pour leur émergence.
Au cours de la présente session, la CEA met en exergue l’implémentation de la numérisation dans le circuit des recettes fiscales. Y a-t-il des pays africains qui ont réalisé des progrès dans ce domaine ?
Bien sûr ! Le Rwanda par exemple, grâce à la digitalisation, a augmenté le niveau de collecte des ressources à travers la taxation. C’est un processus important qui passe par la simplification des procédures et l’accès au marché. Il y a bien d’autres pays tel que le Maroc qui, à travers l’économie numérique, a réussi à augmenter la base des contributions et, en même temps, baisser les taxations.
De manière précise, qu’est ce qui est visé à travers cette numérisation ?
Le message clé que nous voulons transmettre est clair. Pour l’agenda 2063, les pays africains doivent augmenter le taux de mobilisation des ressources internes pouvant financer leur développement.
Pour ce faire…
Il faut forcément augmenter la croissance économique qui est actuellement de 3,2%. Il est question de la tripler. Avec une croissance à deux chiffres, l’Afrique pourrait transformer les économies et arriver à l’émergence. Donc, les opportunités sont là, nous avons des ressources et il ne nous reste qu’à augmenter ou intensifier le commerce intra-africain. Raison pour laquelle, il nous faut régler la problématique de développement et d’intégration en Afrique.
Pensez-vous que les Etats africains sont disposés à suivre cette marche vers le développement en saisissant toutes ces opportunités qui s’offrent à eux ?
Effectivement, la diversification des économies est au cœur des politiques des pays. A l’occasion du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC), organisé en décembre 2017 à Yaoundé au Cameroun, le leadership de la sous-région avait été souligné, l’importance de la diversification économique, tout comme la restauration de la stabilité macroéconomique.
Depuis lors, est-ce que les lignes ont bougé ?
La volonté politique est là. Pour preuve, nous travaillons déjà avec le Tchad, la Guinée équatoriale et le Congo-Brazzaville, dans l’élaboration des politiques et des stratégies de diversification économique. C’est déjà un pas très important. La démarche voudrait que la diversification économique et l’industrialisation soient au cœur des politiques de développement de nos pays.
Pensez-vous que cela est suffisant pour atteindre les objectifs fixés ?
La démarche n’est pas suffisante. Car, il faut passer forcément à la mise en œuvre de toutes ces politiques. La mise en œuvre signifie entre autres, que le secteur privé soit partie prenante de cette dynamique. Aujourd’hui, la qualité du dialogue entre le secteur public et privé est encore faible. Il faut donc relever son niveau mais également aborder la problématique de la qualité des infrastructures. Malheureusement, l’Afrique centrale fait partie des pays moins performants en matière d’intégration sous-régionale. Il faut que les pays soient mieux liés et que les barrières tarifaires soient levées. Il y a des efforts à faire parce que le problème est bien connu.
Au sujet de l’intégration, l’Afrique du Sud représente à elle seule, 25% du commerce intra-africain. Les autres pays semblent marquer le pas. Que faut-il faire pour corriger et améliorer la donne ?
La question doit être examinée plus profondément. Une chose est vraie, la structure productive de l’Afrique du Sud est plus avancée que dans d’autres pays. En outre, le secteur manufacturier sud-africain est plus performant que celui du Tchad ou du Congo-Brazzaville par exemple.
Il faut prioriser l’industrialisation pour que les pays africains changent leur structure de production ; le commerce des produits intermédiaires et des produits manufacturiers.
En dépit de quelques chiffres flatteurs, la croissance africaine ne semble toujours pas profiter au grand nombre. Comment expliquez-vous une telle situation ?
Il faut un peu de patience parce que le vrai problème de nos pays, est structurel. Ce problème doit être examiné profondément. Il y a un changement dans la structure de production à opérer. Autrement dit, il y a des investissements à long terme à opérer. A la CEA, nous avons une position très claire : la région (Afrique centrale) doit faire une stabilisation macroéconomique. C’est aussi la politique du Fonds monétaire international (FMI).
En même temps, nous avons dit à tous nos partenaires qu’il faut trouver un espace budgétaire pour des investissements de long terme. C’est à ce niveau qu’il y a une grande différence entre l’Afrique et d’autres parties du monde.
Vous voulez dire qu’il faut changer d’approche ?
Oui, il faut des ressources innovantes, afin de changer le modèle de financement de l’industrialisation et développer les infrastructures. Il faut aussi améliorer le dialogue avec la société civile ainsi que toute la créativité du secteur informel, et que les Petites et moyennes entreprises (PME) soient mobilisées pour le développement.
Je pense qu’avec la cohérence politique et un dialogue approfondi, on peut parvenir à la réalisation de l’agenda 2063. Les médias devraient également jouer un rôle important pour expliquer aux populations que le développement prend du temps.
Propos recueillis par Stéphane Billé
Le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale, François Lounceny Fall s’est entretenu avec le Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale, sur les relations entre l’Onu et le Gabon.
«Les relations entre l’Unoca et le Gabon sont excellentes ; nous suivons de très près l’évolution de la situation politique, économique et sociale au Gabon et l’ensemble du système des nations unies travaille très activement avec les différents départements.», souligne le diplomate onusien.
François Louceny Fall a également indiqué que le système des Nations unies accompagnera la réalisation des objectifs que s’assigne le gouvernement dans le cadre de la déclaration de politique générale du Premier ministre.
«Nous avons donné l’assurance que le système des Nations unies accompagnera ce gouvernement dans l’accomplissement de toutes ces priorités au bénéfice de la paix et du développement du Gabon.», confie-t-il.
PcA
La mission d’inspection et de contrôle des structures sanitaires privées de Libreville et ses environs, lancée par le ministère de la Santé publique, vient de livrer son bilan.
Les équipes déployées sur le terrain ont découvert quatre types d’infractions mises à la charge desdites structures.
Il s’agit, rapporte la presse locale, des défauts d’autorisation d’ouverture, de l’exercice illégal de la médecine, de la non-conformité du plateau technique, l’insalubrité ou encore la vétusté des équipements.
C’est ainsi que, sur environ 70 structures inspectées, plus de 30 ont été définitivement fermées, 14 l’ont été partiellement, cinq provisoirement et 14 autres ont reçu des avertissements.
Pour la ministre de la Santé, Denise Mekam’ne, il ne s’agit pas d’une chasse aux sorcières, mais d'une opération qui vise à s'assurer du respect des normes en matière de santé.
« Il ne s’agit pas d’une chasse aux sorcières pour empêcher leur fonctionnement, mais nous veillons à ce que les structures sanitaires soient aux normes et contribuent à la prise en charge efficiente des patients », confie-t-elle à la presse locale.
PcA
Venue rencontrer le Premier ministre gabonais Julien Nkoghe Bekale, en vue de solliciter le soutien du Gabon pour un poste de membre non permanent au Conseil de sécurité des Nations unies pour la période 2020-2021, la représentante spéciale pour la Roumanie, Daniela Gitman, a laissé entendre que son pays est intéressé par des investissements de grande ampleur dans bien des secteurs et filières.
Tout en adressant ses félicitations au chef du gouvernement pour la coopération économique, politique et sectorielle entre les deux pays, Daniela Gitman a indiqué que le gouvernement roumain a ciblé des activités dans les secteurs bien précis.
Il s’agit de la santé, l’agriculture, la forêt, l’éducation, l’énergie et des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Outre la coopération économique, les deux personnalités ont également évoqué des questions en rapport avec la coopération entre les universités gabonaises et les centres de recherches roumains.
PcA
En vue d’un financement efficace du processus de développement des pays africains, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) a lancé un appel à l’amélioration de la politique fiscale ainsi qu’à l’élargissement de la base d’imposition.
C’était à la faveur de la 38ème réunion du Comité d’experts de la Conférence des ministres africains des Finances, de la planification et du développement économique, débutée ce 20 mars, à Marrakech au Maroc, en prélude à la réunion des ministres.
Ce message a été porté par la Secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe (photo), lors de son allocution d’ouverture à cette rencontre. Selon elle, « la capacité d’accroître le recouvrement des recettes est essentielle pour la capacité de financer son développement, en particulier l’Agenda 2030 pour le développement durable et l’Agenda 2063 de l’Afrique », a-t-elle indiqué.
Avant d’ajouter « qu’une économie typique du continent prélève environ 16% de son PIB en impôts, à l’exception des pays comme le Maroc qui en collectent au moins 25% ». A titre d’exemple, Mme Songwe a révélé que « l’Afrique du Sud et le Rwanda font partie des pays qui sont en mesure de tirer parti des nouvelles technologies pour accroître la collecte de recettes ».
A propos du potentiel de l’Afrique, elle a indiqué qu’il a toujours été prometteur. « Avec une population croissante en âge de travailler, des terres arables abondantes et une multitude d’autres ressources, le continent dispose de toutes les conditions préalables à une transformation économique rapide au cours de la prochaine décennie », a-t-elle précisé.
Elle a cependant émis des réserves sur la garantie de la disponibilité de ressources publiques adéquates et d’investissements de qualité. Car « afin d’engendrer un changement structurel, elle requiert des politiques réactives favorisant la viabilité des finances publiques, optimisant les rendements de l’activité économique et permettant aux économies de participer pleinement à un monde de plus en plus interconnecté et mondialisé ».
Déclinant la vision de la CEA, elle a souligné que le processus mis en œuvre en vue de financer plus efficacement, plus rapidement et plus équitablement la croissance africaine reste à l’étude. Tout comme la méthode à mettre en œuvre afin que la jeunesse puisse participer à cette croissance recherchée.
« Nous pouvons le faire en veillant à avoir une bonne politique fiscale. Nous voudrions être comme le Maroc qui se retrouve à 25% et qui peut réellement stimuler sa croissance », a-t-elle déclaré.
En outre, a-t-elle fait savoir : « L’Afrique pourrait augmenter ses recettes de 3% du PIB en remédiant à ses contraintes fiscales en matière de capacité. En outre, en harmonisant mieux les taux d’imposition et les recettes fiscales avec les cycles économiques, les pays peuvent augmenter les recettes publiques de 5% ».
Elle a également déploré le fait que les perspectives de croissance à moyen terme, comprises entre 3 et 4% restent insuffisantes pour stimuler la qualité des investissements qui créeront des emplois et accéléreront la croissance inclusive.
Par ailleurs, « Alors qu’il ne nous reste qu’un peu plus d’une décennie pour réaliser les Objectifs de développement durable, il est impératif de révolutionner la portée et les mécanismes de mobilisation des ressources nationales pour combler le déficit de financement, promouvoir la stabilité macroéconomique et limiter les emprunts extérieurs », a-t-elle relevé.
Enfin, Mme Songwe a évoqué l’importance de la numérisation et de l’économie numérique dans la stimulation de la croissance et l’optimisation des performances budgétaires du continent. Selon elle, le continent devra former à nouveau ses jeunes pour s’assurer que l’Afrique exploite pleinement l’ère numérique mais, ajoute qu’il est important de protéger les citoyens et les données du continent.
« Nous traversons une nouvelle ère où nous deviendrons vulnérables à nos données si nous ne savons pas comment les gérer et bien les gérer. Nous devrons nous assurer que nous disposons de bonnes institutions pour protéger les individus et les Etats souverains à mesure que nous progressons », a conclu Mme Songwe.
Stéphane Billé