Le Nouveau Gabon

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Désormais, les entrepreneurs gabonais intéressés par le fonds de 7 milliards de FCFA récemment mise en place par l’Etat peuvent faire des demandes de crédit auprès des cinq établissements de microfinances retenus pour cette opération, a annoncé Okoumé Capital, qui assure pour le compte de l’Etat, le suivi des opérations de distributions des crédits et garantit le respect des engagements contractuels. Ces microfinances sont EDG, Cofina, SFE, Finam, et Sodec.

Après réception des dossiers, ces établissements de microfinances auront 72 heures pour traiter les demandes en prenant en compte la viabilité et la durabilité économique potentielle des projets présentés par les entrepreneurs. Puis ils valideront ou non l’octroi des microcrédits qui devraient osciller entre 200 000 FCFA et 1,5 million de FCFA avec un taux d’intérêt annuel de 6 %. Les bénéficiaires auront par la suite un délai d’un an pour rembourser ces microcrédits. Le programme est exclusivement réservé aux Gabonais (entrepreneurs individuels gabonais, TPE ou PME détenues par des Gabonais), dans les neuf provinces du pays.

Le Programme de microcrédit pour les entrepreneurs entre donc dans sa phase d’exécution dans un contexte où les entreprises en l’occurrence celles de petites tailles peinent à obtenir des crédits auprès des banques pour développer leurs projets. Pour les autorités gabonaises, ces fonds permettront de booster ces petites entreprises en quête de financement, stimuler l’économie et favoriser la création d’emplois.

SG

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Dans le but d’apporter une solution au conflit Homme-éléphant, les autorités gabonaises annoncent avoir installé 251 clôtures électriques mobiles à travers le pays de mars 2022 à juin 2023. Installées avec l'appui technique de l’organisation kényane Space for Giants, ces barrières électriques bénéficient d’après le ministère en charge des Forêts à plus de 2388 personnes et l’impact est déjà visible sur le terrain. « Au total 272 interactions ont été notées de mars 2022 à juin 2023, 249 interactions ont été refoulées par le fil électrifié, soit un pourcentage de succès de 91.5% », explique Claudel Tshibangu responsable du suivi évaluation à Space for Giants.

En effet, selon l’Agence nationale de parcs nationaux (ANPN), ces clôtures électriques ont la particularité de repousser les éléphants quand ils s’approchent de la barrière. Car, en touchant les fils électriques, l’animal reçoit une décharge suffisante qui le fait fuir. Il s’agit des câbles électriques alimentés par un boîtier électrique solaire. « Le système est simple. D’ailleurs, lors de l'installation, Space for Giants forme les bénéficiaires pour qu’ils puissent assurer eux-mêmes une partie de la première maintenance », explique Evariste Tonda, responsable technique à Space for Giants. Les barrières électriques mobiles, apprend-on, sont installées sur de petites exploitations de 0,5 à 25 ha et s'adaptent à la pratique itinérante. Et autour des coopérations agricoles supérieures à 25 ha, ce sont des barrières à haute spécification qui y sont érigées.

A en croire le ministère en charge des Forêts, l’installation de ces barrières électriques est gratuite pour les populations. Mais, il faut répondre à certains critères. Notamment, être habitant d’un village et avoir pour activité principale l’agriculture. Il faut avoir été victime de dévastation par les éléphants et avoir déposé une plainte écrite à l’administration décentralisée des Eaux et forêts ou de l’Agriculture. « Le processus est ensuite bien rodé. D’abord, des agents se rendent sur place pour constater les dégâts et vérifier s’il reste des plantes à protéger. En parallèle, à l’aide de l’application CHF (conflit Homme-faunes) Gabon, les services de la Direction générale de la faune et des aires protégées analyse les pertes et déclenche une mission sur le terrain pour discuter des modalités d’installation », explique le ministère des Eaux et forêts.

La construction de ces barrières électriques est l’une des solutions trouvées par le Gabon pour atténuer les conflits Hommes-éléphants. Un conflit, qui, depuis de nombreuses années, est décrié par les populations en particulier les communautés villageoises dont les plantations sont régulièrement ravagées par des éléphants. Selon le ministère des Eaux et forêts, sur la période de 2016 à 2021, le pays a enregistré 11 959 plaintes écrites et de nombreuses autres orales, relatives à la destruction des cultures vivrières, consécutives à l’action des éléphants.

SG

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La compagnie pétrolière BW Energy, opérateur du permis marin Dussafu au large du Gabon, a annoncé ce mardi 18 juillet 2023 le démarrage du nouveau compresseur d’ascenseur à gaz (GLC) sur le navire flottant de production, de stockage et de déchargement (FPSO) BW Adolo, suite à la mise en service et à la montée en puissance progressive de la capacité de gaz lift au cours des dernières semaines.

« Le compresseur est la deuxième unité GLC installée sur le FPSO pour soutenir la production des six puits de Tortue. Une fois pleinement opérationnel, il devrait augmenter la production d’environ 3 000 barils par jour, comme indiqué précédemment », affirme la société britannique dans un communiqué. Le 15 juin dernier, BW Energy a annoncé la mise en service du deuxième puits (DHIBM-4H) sur la réserve pétrolière en mer Hibiscus/Ruche de la licence de Dussafu. Ce puits, comme le premier (DHIBM-3H), livre une production stabilisée d’environ 6 000 barils par jour.

Les opérations de forage ont commencé sur le troisième puits de production (DHIBM-5H), a déclaré la compagnie. La campagne de forage cible 6 puits qui devraient ajouter environ 30 000 barils par jour à la production totale de pétrole, lorsque tous les puits (12 au total) seront achevés au début de 2024, dans le cadre de la phase 1 du plan de développement d’Hibiscus/Ruche. BW Energy affirme avoir atteint en moyenne un débit brut de 11 300 barils par jour en 2021, soit plus de 4,1 millions de barils de pétrole produits au cours de cette année.

P.N.N

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Le Gabon veut une nouvelle fois évaluer la contribution du secteur forêt-bois dans son économie. A cet effet, un avis à manifestation d’intérêt vient d’être lancé par le gouvernement en vue de recruter une firme ou un consultant qui devra mener cette étude à partir de décembre 2023 pour une durée de quatre mois, selon les prévisions.

De manière spécifique, l’étude devra permettre de déterminer la contribution des entreprises du secteur bois dans les recettes budgétaires de l’État ainsi que l’évolution de l’activité et de la production du secteur. Il est également attendu de la firme ou du consultant retenu, la caractérisation des emplois et l’évaluation du nombre de travail créé ainsi que la masse salariale générée dans la filière bois. Le consultant devra aussi concevoir une base de données accessible à distance, qui puisse être actualisée des données futures qui seront collectées, puis former les agents des directions générales pour sa mise à jour.

Cette étude va être financée grâce à un prêt Banque africaine de développement (BAD) dans le cadre du Projet d’appui à la diversification de l’économie gabonaise (Padeg). Et les candidats intéressés ont jusqu’au 2 août 2023 pour déposer leurs dossiers qui devront être conformes au « Cadre de passation des marchés pour les opérations financées par le groupe de la Banque », édition octobre 2015 de la BAD, qui est disponible sur son site web.

Le Gabon a publié en juin dernier une récente étude portant sur la contribution de la filière bois dans l’économie gabonaise. Une étude réalisée par le Cabinet de comptabilité Ernst and Young et le Cabinet de réalisation d’études socio-économiques Mays Mouissi consulting, et qui a permis de déterminer l’impact positif qu’a eu la transformation locale du bois sur les recettes de l’État et le secteur de l’emploi dans la filière bois. Selon cette étude, la production de placage du Gabon a triplé entre 2010 et 2022 pour se situer à 589 181 m3, et le chiffre d’affaires de l’industrie forestière quant à lui a progressé de 292% entre 2014 et 2022.

SG

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Les opérations de collecte des données de la phase principale du deuxième recensement des Gabonais économiquement faibles (RGEF II) démarrent ce lundi 17 juillet au Gabon, indique un communiqué conjoint du ministère de l’Économie et de la Relance et celui de la Santé et des Affaires sociales. Pendant un mois et demi, les équipes sillonneront le pays pour procéder à l’enrôlement des Gabonais économiquement faibles (GEF) sur les différents sites retenus. Ce recensement, apprend-on, permettra à la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs) de disposer d’un fichier actualisé des GEF.

L’opération devrait notamment permettre d’expurger de cette liste des Gabonais ayant des revenus déclarés. L’année dernière, le ministre de la Santé et des Affaires sociales, Guy Patrick Obiang, a déclaré que le rapport sur la fiabilisation des fichiers de la Cnamgs a décelé plusieurs « irrégularités et incohérences », notamment la présence de Gabonais déclarés économiquement faibles, mais pourtant salariés. Des enregistrements frauduleux qui ont fait perdre des centaines de millions à l’État durant plusieurs années.

« Le recensement en cours devrait aboutir à l’élaboration d’un nouveau fichier des GEF encore plus fiable. À ce jour, 1 053 267 personnes sont immatriculées à la Cnamgs en qualité de GEF, soit près de 59 % de nos assurés », affirme son directeur général, Séverin Anguilé, dans une récente interview. Il est donc question d’assainir le fichier des GEF pour optimiser leur prise en charge. Ce qui devrait accélérer l’opérationnalisation du Fonds 4 dédié aux travailleurs indépendants, assurés volontaires et professions libérales qui prendra en charge la frange de la population non encore couverte afin d’atteindre la couverture maladie universelle.

La mise en place de ce fonds devrait être effective au courant de l’année 2024 dans le pays, d’après le patron de la Cnamgs. Le Gabon est l’un des premiers pays en Afrique subsaharienne à disposer d’un régime obligatoire d’assurance maladie universelle. Le pays prend en charge les populations les plus défavorisées, appelées GEF, qui perçoivent notamment des allocations familiales et bénéficient des évacuations sanitaires sans aucune contribution financière de leur part.

Ceux-ci ont bénéficié d’aides monétaires directes (allocations, notamment aux personnes vivant avec un handicap) à hauteur de 2,3 milliards de FCFA sur ces trois dernières années, de la prise en charge du ticket modérateur pour 536 millions de FCFA durant la même période, ainsi qu’une aide à la scolarité ou à la formation professionnelle pour plus de 920 millions de FCFA ou encore d’aides funéraires, affirme le DG de la Cnamgs. « Ces avantages viennent s’ajouter à la couverture des risques liés à la maladie et à la maternité par le biais d’une taxe affectée, la Contribution spéciale de solidarité (CSS) à concurrence de 27 213 608 404 FCFA en 2022 », ajoute Séverin Anguilé. L’institution dont il a la charge a notamment pour missions d’améliorer l’accès aux soins de santé et de lutter contre la pauvreté et l’exclusion.

P.N.N.

Les opérateurs mobiles opérant au Gabon ne respectent pas leurs engagements s’agissant de la couverture du réseau dans les communes et sur les axes routiers. C’est l’une des conclusions de l’audit de la qualité de service (QoS) et de la couverture en technologie 2G, 3G, et 4G des réseaux des opérateurs de téléphonie mobile réalisé par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) du 4 février au 31 mars 2023.

De manière spécifique s’agissant de la couverture du réseau en technologie 2G, 3G et 4G, 55,3% des engagements ne sont pas respectés dans les communes par Airtel Gabon contre 54,1% par MoovAfrica Gabon Telecom. Pour ce qui est de la couverture du réseau en technologie 2G sur les axes routiers, l’audit révèle que 93,5% des engagements ne sont pas respectés par Airtel et 16,1% pour Moov.

Des manquements relevés sur leur qualité du réseau malgré les délais « très largement supérieurs aux contraintes légales » accordés à ces opérateurs pour la réalisation des investissements nécessaires à l’amélioration de la couverture réseau, des services et de la qualité.

« Force est de constater, qu’en dépit de la longue période de cinq années, que l’État a accordée aux opérateurs depuis 2017, notamment pour combler les lacunes relevées sur leurs réseaux couvrant les axes routiers du pays, nonobstant les obligations de couverture contenues dans les cahiers de charges annexés à leurs licences et malgré les appels de mises en demeure qui leur ont été adressées par l’Arcep depuis 2021, l’audit de vérification effectué en 2023 a fait ressortir qu’une grande partie des engagements mesurés ne sont pas respectés », déplore l’Arcep.

Pis encore, selon le régulateur, nombre de ces indicateurs font l’objet de récidive. Toutes choses qui constituent des circonstances aggravantes d’après le régulateur.

À noter que les résultats de cet audit ont été présentés au ministre de l’Économie numérique le 16 juin dernier en présence desdits opérateurs. Ces résultats ont été par la suite soumis aux membres du conseil de régulation de l’Arcep le 27 juin. Et selon le régulateur, les décisions arrêtées par le conseil de régulation seront communiquées à Airtel et Moov dans les prochains jours, apprend-on. Mais, en attendant, l’Arcep compte face à cette situation, intensifier les contrôles afin que les opérateurs respectent leurs engagements dans les délais.

Sandrine Gaingne

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Le Fonds autonome national d’entretien routier (Faner) a mobilisé une enveloppe de plus de 3,2 milliards FCFA pour la réhabilitation des tronçons routiers Mimongo-Pont Offoué et Tchibanga-Moabi au Gabon. Le premier axe, d’un linéaire de 73,5 km, va permettre de connecter la province de la Ngounié à celle de l’Ogooué-Lolo dans le sud du pays. Ce qui devrait améliorer la mobilité des personnes et faciliter l’écoulement des marchandises, selon les autorités.

Les travaux vont consister à un rechargement global des chaussées en latérite, au curage et rechargement des bourbiers, ainsi qu’au remplacement des buses métalliques ou en bois par les dalots en béton, indique le ministère des Travaux publics. Ces travaux, lancés le 23 juin dernier, ont été confiés à l’entreprise Woodbois qui s’est engagée à respecter le délai d’exécution de 8 mois. Le second axe, qui concerne la route Tchibanga-Moabi dans la province de la Nyanga, est long de 80 km.

Le début des travaux, initialement annoncé pour juin 2023, a été reporté à une date ultérieure. Ceux-ci seront exécutés en deux lots d’environ 40 km chacun respectivement par Logistique Services et Atricom, les entreprises adjudicataires. Ces travaux de rénovation rentrent dans le cadre du programme d’entretien et de réhabilitation des routes non revêtues en cours au Gabon. Celui-ci devrait permettre la remise à niveau de près de 1 452 km de routes en terre à travers le pays.

Créé en mars 2020, le Faner a pour mission d’administrer les ressources et d’exécuter les dépenses relatives à l’entretien du patrimoine routier national. Le Gabon compte près de 10 000 km de routes principales, dont seulement 2 000 km sont praticables.

P.N.N.

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L’ex-député gabonais Bertrand Zibi a annoncé ce 16 juillet 2023, le retrait de sa candidature pour l’élection présidentielle prévue le 26 aout prochain. « Je prends une décision difficile, lourde de conséquences pour tous les milliers de Gabonais qui m’ont porté… Moi, Bertrand Zibi, compte tenu des enjeux, une 2e fois, comme en 2016, j’accepte de me sacrifier pour le peuple gabonais. C’est pourquoi, aujourd’hui et maintenant, je vous annonce le retrait de ma candidature à la présidentielle de 2023, pour qu’ensemble nous puissions trouver un candidat consensuel » d’Alternance 2023, a-t-il annoncé.

Alternance 2023 est une plateforme regroupant plusieurs candidats déclarés à la présidentielle à l’instar d’Alexandre Barro Chambrier, paulette Missambo, Mike Jocktane… Bertrand Zibi a d’ailleurs fait son annonce en présence de plusieurs chefs de partis de l’opposition à l’instar d’Alexandre Barro Chambrier, Victoire Lasseni Duboze, Edmond Okemvelé.

Il a par la même occasion appelé les autres candidats de l’opposition à suivre ses pas. « Je demande aux autres qui restent en course d’éteindre nos ambitions pour notre pays… Mettons-nous résolument vers une seule personne… Je pense que notre pays le Gabon doit être au-dessus de nos considérations personnelles. Notre pays le Gabon doit être largement au-dessus de nos égos. Notre pays mérite qu’on se sacrifie pour lui », a-t-il affirmé.

Une décision qui a été accueillie de façon mitigée par les Gabonais. Ses soutiens sont déçus. L’opposition pour la plupart acclame sa décision et la qualifie d’« héroïque ». Mais, pour plusieurs acteurs de la sphère politique gabonaise, le désistement de Bertrand Zibi n’est pas une surprise vu qu’il était inéligible pour l’élection présidentielle en raison de son passé judiciaire marqué par un séjour en prison pendant six ans pour « instigation » à la violence notamment. Un avis que l’ancien soutien de Jean Ping ne partage pas. « Mon dossier ne souffre d’aucune ambiguïté. Aucune. Un dossier complet, un dossier parfait », a-t-il affirmé.

Avant Bertrand Zibi, le pasteur Désiré Mounanga, candidat déclaré depuis le 18 juin 2022 à l’élection présidentielle, avait déjà annoncé son désistement au profit du candidat du Parti social-démocrate (PSD), Pierre-Claver Maganga Moussavou.

Sandrine Gaingne

Face à la grande pénurie de financement qui frappe l’Afrique subsaharienne selon le dernier rapport sur les perspectives économiques régionales du Fonds monétaire international (FMI), l’institution de Bretton Woods recommande aux pays africains à l’instar du Gabon de mobiliser davantage de ressources en renforçant la pression fiscale notamment. « Le taux de pression fiscale au Gabon est relativement faible. Il faut aujourd’hui, que le pays puisse renforcer ses capacités à mobiliser l’impôt au niveau interne, à dépenser sur des besoins essentiels et à investir davantage sur les populations et l’investissement », a déclaré Gomez Agou, représentant résident du FMI au Gabon. C’était lors de la présentation le 11 juillet dernier à Libreville, du rapport sur les « Perspectives économiques régionales » d’avril 2023 pour l’Afrique subsaharienne du FMI axé sur la grande pénurie de financement.

Pour le représentant résident du FMI, ce renforcement de la capacité de mobilisation des ressources est nécessaire dans la mesure où le temps où les prêts étaient abondants et à bon marché est révolu. Et cette situation pourrait durer encore. Car, « non seulement ces prêts sont devenus très rares, mais coûtent aujourd’hui très chers. En 2022, le Gabon n’a pas émis d’Eurobonds parce que les financements sont devenus rares et sont chers. Pourtant, le pays avait l’habitude de se rendre sur le marché. En 2023, je ne pense pas que le Gabon entend émettre des Eurobonds sur le marché », poursuit Gomez Agou qui encourage le Gabon à consacrer plus de ressources aux dépenses d’investissement qu’aux dépenses de fonctionnement.

Suite à cette situation, le Gabon pourrait donc être appelé à augmenter ses impôts. « Le FMI demande qu’on augmente notre pression fiscale, c’est-à-dire augmenter notre capacité à lever l’impôt. Sauf qu’au quartier, augmenter l’impôt se comprend comme une augmentation des prix. Donc, il faut en même temps mettre les mesures pour lutter contre l’inflation. C’est dans ce sens qu’il y a eu les assises sur la vie chère. Donc, l’Etat doit en même temps concilier l’augmentation des impôts si jamais ça arrivait, mais, également, maîtriser l’inflation », a expliqué Bertrant Jolliang Angone, directeur de la préparation et de la programmation budgétaire au ministère du Budget. Pour ce dernier, c'est dans ce sens que le Gabon travaille depuis 2017 qu'il est sous programme FMI.

Pénurie de financement

Selon le représentant résident du FMI au Gabon, la rareté des financements en Afrique subsaharienne est liée au tarissement de l’aide au développement et à l’accès de plus en plus restreint aux financements privés. « Les pays européens par exemple qui avaient l’habitude de faire des prêts aux pays africains font face à un certain nombre de difficultés économiques et donc, ils ont commencé à réduire les prêts ou l’aide publique au développement qu’ils font à l’endroit des pays africains », explique Gomez Agou. Dans ce contexte, la croissance économique de la région devrait descendre à 3,6 %. Aussi, cette situation devrait avoir des conséquences à court terme sur la sécurité alimentaire pour les populations, et sur le moyen terme, l’on pourrait assister à une croissance d’endettement, d’après le FMI. D’où, la nécessité pour les Etats africains à l’instar du Gabon, de renforcer cette capacité de mobilisation des ressources tout en maîtrisant les dépenses de fonctionnement mais aussi d’investissement.

Sandrine Gaingne

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Le 11 juillet à Libreville, le Gabon et la Corée du Sud ont signé un mémorandum d’entente (MoU) pour la mise en place d’un projet de développement et de professionnalisation du secteur agricole dans le pays, fruit de la coopération entre les deux pays. Les documents ont été paraphés par le directeur général de l’Agence du développement agricole du Gabon (ADAG), Rolexin Adamas Ngangori, et le secrétaire général de l’Association de développement économique Afrique-Corée (Akeda, sigle en anglais), Si Woo Chung.

Le projet, d’une durée de 5 ans, prévoit « la mécanisation dans l’établissement de la mise en place des usines de fabrication d’engins agricoles » dans le pays, indique le DG de l’ADAG, dont l’institution a pour mission de mettre en œuvre la stratégie de mécanisation agricole au Gabon par l’intégration et la diffusion des nouvelles technologies et le développement des partenariats stratégiques avec différents acteurs logistiques.

Avec cinq millions d’hectares de terres cultivables, le Gabon dispose d’un potentiel pour couvrir ses besoins, contribuer à la sécurité alimentaire régionale et devenir un acteur majeur du marché international des filières agro-industrielles tropicales. Mais la production agricole ne couvre que 43% des besoins alimentaires de la population, ce qui implique une forte dépendance du pays vis-à-vis de l’extérieur pour combler son déficit alimentaire.

En cause notamment : un faible niveau de la mécanisation agricole, une faible utilisation d’autres intrants comme les engrais, les variétés des semences améliorées et les produits de traitement, ainsi qu’une faible surface cultivée estimée à 0,36 ha en moyenne par exploitation, explique l’ADAG. L’ambition du pays est de faire de l’agriculture un pôle majeur de diversification économique et de création de PME et d’emplois. Et pour les autorités gabonaises, la mécanisation et l’introduction de technologies nouvelles pourraient permettre au pays d’améliorer la productivité agricole, afin d’assurer la sécurité alimentaire.

La signature de ce MoU vise également à développer la chaîne de valeur du manioc, ainsi que l’aquaculture et les engrais au Gabon. Le coût du projet n’a pas été dévoilé. Toutefois, le ministère de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, chargé de la Valorisation de la ruralité, affirme que l’association Akeda s’est engagée à démarrer les travaux dans trois mois par une étude pédologique, avant le lancement du projet prévu en 2024.

La signature de ce mémorandum d’entente intervient près d’un an après la rencontre entre les chefs d’Etat des deux pays. Lors de son séjour officiel à Séoul en juillet 2022, le président gabonais Ali Bongo Ondimba et son homologue sud-coréen Yoon Suk-yeol avaient discuté de la possibilité d’élargir leur coopération, vieille de 60 ans. Le dirigeant gabonais a été invité à participer au Sommet Corée du Sud-Afrique que ce pays d’Asie organise l’année prochaine, et où les questions de coopérations dans divers secteurs seront examinées avec minutie.

Patricia Ngo Ngouem

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