Dans son rapport du mois d’août 2017 sur les « nouveaux moyens de paiement », le Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (Gabac), tire la sonnette d’alarme sur les risques liés aux cartes prépayées en zone Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad).
Le premier de ces risques, d’après le Gabac, est lié à l’anonymat des porteurs. « Les cartes prépayées peuvent être nominatives ou anonymes selon les options. (…) Sans identification formelle, par contre, l’établissement assujetti ou le distributeur ne sont pas capables de déterminer l’identité du porteur et l’origine des fonds qui servent à l’achat de la carte et à son chargement », écrit le Groupe d’Action.
Le second risque, lui, est relatif au non-respect des plafonds prescrits par la Banque centrale. Car, les plafonds de chargement, retrait, paiement, transfert ou par transaction, laissent croire que la mise à disposition des cartes prépayée s’est détournée de son objectif d’inclusion financière et peuvent entrainer des abus de toutes sortes. « Faute d’un dispositif de centralisation des informations sur les transactions par les cartes prépayées, un client titulaire ou non de comptes bancaires peut, tout en respectant les plafonds réglementaires définis par chacune des banques, contourner les plafonds et procéder à des rechargements itératifs dans autant de banques de son choix dans son pays de résidence et dans la sous-région », peut-on lire dans le rapport.
Le dernier défi, toujours selon le Gabac, est lié au blanchiment des produits de la fraude fiscalo-douanière. Et pour cause, comme les cartes de débit, les cartes prépayées donnent la faculté aux opérateurs économiques, non seulement de contourner la réglementation communautaire en matière de change, mais également, de procéder à la minoration des valeurs déclarées en douane et donc des droits et taxes y afférents. Les profits frauduleusement acquis sont par la suite investis « dans divers secteurs (immobilier, projet agricole de grande envergure, distribution des produits pétroliers…) », révèle le Gabac.
Sylvain Andzongo
A la faveur d’une audience accordée par le ministre en charge de la Formation Technique et Professionnelle, Eloi Nzondo, ce jeudi 10 août 2017, le Vice-président du groupe AVIC International Holding Corporation, LIU Jun, a décliné son programme de construction de trois centres de formation de référence ultramodernes à Libreville, Franceville et Port-Gentil.
Durant les échanges, LIU Jun a indiqué à son hôte que la matérialisation de ce projet devait se traduire par la pose, de la première pierre de la construction du Centre de formation et de perfectionnement professionnel (CFPP) de Libreville, par le président de la République, Ali Bongo Ondimba, ce vendredi 11 août 2017, dans la Zone économique à régime privilégié de Nkok (ZERP).
Satisfait de l’évolution des négociations, le membre du gouvernement a indiqué que cette ambition obéit à la volonté nourrie par les autorités gabonaises, de procéder au renforcement du capital humain du Plan stratégie Gabon émergent (PSGE).
Stéphane Billé
La réalisation de l’axe routier Loubomo-Mougangara dans le sud du pays, inauguré ce 10 août 2017, par le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba a permis de jeter un regard sur le mécanisme de Provision pour investissements diversifiés et de la Provision pour investissements dans les hydrocarbures (PID/PIH), qui a assuré le financement de ce projet.
Crées par l’Etat gabonais en 1975, la PID/PIH constituent des puissants leviers de financement des projets publics au Gabon. De manière technique, la PID représente le fonds dédié aux projets de développement économique tandis que la PIH finance les investissements liés au développement du secteur pétrolier et gazier.
Selon le gouvernement, il s’agit d’une mesure qui vise à capter un pourcentage plus important des recettes issues des activités dans le secteur pétrolier, pour accroître le budget d’investissement public et poursuivre l’objectif de développement économique du pays. Quant à l’approvisionnement des PID/PIH, elle est assurée par une part des impôts sur les bénéfices des sociétés mis sur un compte sauvegarde pour initier des projets validés par l’Etat.
Plusieurs investissements sont à mettre inscrire à l’actif des PID/PIH. Dans ce registre, on peut, entre autres, citer la rénovation de l’aéroport international de Port-Gentil et la construction de nouvelles routes vers la ville de Ngamba (Ogooué-Maritime).
Dans le cas de la route Loubomo-Mougagara, il faut faudrait retenir que c’est une part des recettes des impôts sur les bénéfices de la société Shell Gabon qui a été affectée à la réalisation de ce projet. Pour cet investissement, l’Etat et la filiale locale de l’Anglo-néerlandaise ont bénéficié de l’appui technique de l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ).
Les différentes parties se sont accordées sur les orientations de ce projet à travers une commission composée des représentants du ministère de l’Economie, des Travaux publics et de la présidence de la République, placée sous présidence du ministre du Pétrole et des Hydrocarbures.
Stéphane Billé
D’après un communiqué de la présidence de la République, le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, se rend ce matin à la Zone économique à régime privilégié de Nkok afin de procéder à la pose de première pierre ainsi qu’au lancement des travaux de construction de trois centres de formation et de perfectionnement professionnel.
La réalisation de ce projet résulte des résolutions prises lors de la 2ème édition du New-York Forum Africa (NYFA) tenue à Libreville en 2014. En fait, dans le cadre du renforcement du capital humain, un des piliers du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), il avait été décidé l’érection de plusieurs structures devant se charger de doper les capacités des jeunes dans divers secteurs.
C’est lors de la visite d’une délégation d’hommes d’affaires chinois au Gabon, conduite le président directeur général de Yihua Enterprises Group, par ailleurs vice-président de la Chambre internationale de commerce de Chine (CICC), Liu Shaoxi, au mois d’avril dernier, que la présidente de la compagnie chinoise AVIC international, Zhan Yan, avait annoncé au président de la République Ali Bongo Ondimba, que son entreprise allait investir dans la construction de trois centres de formation professionnelle d’une capacité d’accueil comprise entre 1000 et 1500 places.
Selon les explications de Zhan Yan, ces établissements dont le financement est assuré par Eximbank China, vont bénéficier de l’appui des formateurs chinois et seront implantés à Libreville dans l’Estuaire, Port-Gentil dans l’Ogooue-Maritime et à Franceville dans le Haut-Ogooue. Dans le programme initial, les travaux étaient censés démarrer au mois de juin dernier.
SeM
La libre circulation des personnes en zone CEMAC vient de connaître un nouvel envol. En fait, depuis le 8 août 2017, les autorités tchadiennes ont informé la Commission de la CEMAC à Bangui, de l’ouverture des frontières du pays aux ressortissants de l’espace communautaire en séjour sur leur sol. «Les autorités tchadiennes instruisent les services d’emi-immigration et missions diplomatiques qu’en application des instructions des chefs d’Etat de la CEMAC, la libre circulation des ressortissants des six États membres de la Communauté est intégrale», apprend-on dans l’une des notes circulaires parvenues au secrétariat de la Commission à Bangui.
A cet effet, poursuit la note, «tout ressortissant d’un Etat membre de la communauté, détenteur d’une pièce d’identité sécurisée (passeport ou carte d’identité) en cours de validité n’est plus soumis à l’obligation de visa ou d’autorisation de sortir pour tout séjour ne dépassant pas trois mois». Aussi afin que cette avancée ne soit ignorée de personne et ne passe sous silence, «les autorités tchadiennes insistent sur la diffusion de la décision pour l’effectivité de cet important pilier de l’intégration». Depuis le sommet des chefs d’Etat de Djibloho en Guinée équatoriale en février dernier, c’est le premier pays dont le président assure la présidence de la CEMAC, à ouvrir intégralement ses frontières aux populations de l’espace communautaire.
SeM
Dans un communiqué publié en début de semaine, le Dr Nicole Assélé (photo) évoque les différentes raisons qui ont poussé le gouvernement à invalider la participation de la sélection nationale, ‘’les panthères A prime’’, au championnat d’Afrique des nations de football (CHAN) ''Kenya 2018’’ dont l’ultime phase éliminatoire est prévue, en aller et retour, pour le Gabon, les 12 et 19 août 2017.
Selon elle, «ce retrait, loin d’être inspiré par un quelconque souci d’autosatisfaction, a plutôt été motivé par des raisons objectives et rationnelles». Car, ajoute-t-elle, «en dépit d’énormes moyens investis par l‘Etat au bénéfice du sport et du football en particulier, les résultats demeurent largement insatisfaisants».
Et de poursuivre : «Aussi, le ministère en charge des sports, principal régulateur de la pratique sportive au Gabon, veille-t-il désormais à ce que la participation des sélections nationales gabonaises n’obéisse plus jamais à la simple philosophie du baron de Coubertin où « l’essentiel c’est de participer ».
Selon Nicole Assélé, dorénavant la participation du Gabon à une compétition internationale, devra répondre à une obligation de résultats. Elle met ainsi en avant l’impréparation des panthères ainsi que les enseignements tirés des précédentes participations.
Stéphane Billé
Dans le cadre de la politique d’autonomisation de la femme religieuse, le Fonds national d’aide sociale (FNAS), en partenariat avec l’association Gabon 2025 (G25), vient d’initier une formation en matière de création d’activités génératrices de revenus, au profit de l’Union des femmes chrétiennes de l'église évangélique du Gabon (UCFEEG), à Oyem, dans le chef-lieu de la province du Woleu-Ntem au nord du Gabon.
Ce sont, au total, près de 160 femmes qui ont eu l'occasion d'échanger avec les experts du FNAS sur la conduite d'un projet, les mécanismes de financement des Activités génératrices de revenus (AGR), la tenue de la comptabilité. Cette session de formation a également permis aux femmes de l'UCFEEG de pouvoir se doter d'outils pour capter les financements nécessaires à la réalisation de leurs activités.
Selon les organisateurs, ce séminaire avait enfin pour objet de lever toute équivoque entre autonomie financière et religion. Au contraire, ont-ils souligné : «l'investissement dans l'autonomisation économique des femmes est la voie la plus sûre vers l'éradication de la pauvreté et une croissance économique inclusive».
Bien plus, a rappelé Andrew Gwodock, en sa qualité d'encadreur régional de l'UCFEEG Oyem et de président de l'association G25, en s’appuyant sur les Saintes Ecritures : «les femmes religieuses ne devraient pas priver la communauté et la société de leurs talents, leurs compétences ou leurs connaissances. Car, que celui qui dérobait ne dérobe plus; mais plutôt qu'il travaille, en faisant de ses mains ce qui est bien, pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin».
Stéphane Billé
D’après un communiqué de la présidence de la République, le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba (photo), effectue une visite ce jeudi dans la province de la Nyanga, sud du Gabon, afin de procéder à l’inauguration de la route Loubomo-Mougangara.
Long de 53 kilomètres, la construction de ce tronçon routier qui désenclave une bonne partie du sud du pays autrefois coupé de la civilisation, a été financée par la filiale locale de la compagnie pétro-gazière anglo-néerlandaise Shell, dans le cadre de la Provision pour les investissements diversifiés et la Provision pour investissements dans les hydrocarbures.
Les autorités, en décidant du bitumage de cet axe qui se connecte à la route nationale N°6 entre Mayumba et Tchibanga, et qui comprend un pont d’une longueur de 53 mètres, s’étaient fixé pour objectif, le désenclavement de la région de Gamba ainsi que l’impulsion du développement social et économique de cette localité riche en pétrole et produits agricoles.
Sa réalisation a coûté 31 milliards de Fcfa sous la coordination de l’Agence allemande pour la coopération internationale (GIZ). 49 opérateurs économiques locaux ont été mobilisés pour la réalisation de ce projet qui a permis la création de 500 emplois directs et 240 emplois indirects.
Sur le plan économique, selon les experts repris par la presse locale, depuis le début de cette année, la construction de cette route a déjà engendré une augmentation du trafic routier de l’ordre de 280%, contribué à la réduction du coût du transport, et permis une augmentation de 63% du volume de marchandises, et une diminution comprise entre 8% et 23%, du coût de certains produits de première nécessité.
SeM
Faute d’avoir trouvé un partenaire technique pour la mise en route de son plan de restructuration et la relance de ses activités, la Banque de l’habitat du Gabon (BHG), sauf changement de dernière minute, sera liquidée par la Commission bancaire d’Afrique centrale (COBAC), selon le ministre de l’Economie, Régis Immongault.
«Nous sommes en train de finaliser avec la Cobac la désignation d’un liquidateur. Dès sa désignation, ce dernier procédera à l’apurement du passif qui comprend le règlement du plan social », explique le ministre. La BHG a vu son agrément technique retiré par la COBAC, le 20 juin 2017, pour atteinte à la gouvernance et aux fondamentaux de gestion, ceci après que le gendarme monétaire de la sous-région a constaté l’échec de l’administration provisoire à rétablir l'équilibre de l'exploitation de l’institution.
D’après le ministre, la BHG, filiale de la BGD, n’a jamais trouvé un modèle économique rentable et s’est trouvée dans l’incapacité d’accomplir sa mission de financement social.
«Deux principaux facteurs sont à l’origine de cette situation. Premièrement la faiblesse des revenus. En effet, la BHG s’est placée en aval dans un rôle de financement des acquéreurs sur le marché de l’habitat. Les difficultés rencontrées dans la production en amont des logements font en sorte que le modèle économique fondé sur la bonification des taux d’intérêt à l’endroit des acquéreurs des logements, n’a jamais vraiment été mis en œuvre. D’où la faiblesse du Produit Net Bancaire.», explique Régis Immongault. En plus de cet aspect, le ministre relève «le niveau élevé des charges et notamment les charges de personnel largement supérieures au PNB. Ces deux facteurs seraient eux-mêmes liés à la faiblesse de la gouvernance interne».
SeM
Dans un entretien accordé au quotidien l’Union, le ministre de l’Economie, Régis Immongault (photo), tire à boulets rouges sur le management, les choix d’investissements ainsi que la gouvernance au sein de la Banque gabonaise de développement (BGD).
Pour le ministre de l’Economie, l’établissement qui a été placé sous administration provisoire, le 15 mars 2017, ne s’est pas souvent illustré par une gouvernance irréprochable. Au contraire, celle-ci «n’a pas toujours été optimale depuis années», d’où les insuffisances chroniques décriées dans sa gestion.
«Ce déficit de gouvernance explique en partie les difficultés auxquelles la Banque a toujours fait face. On peut citer, à titre d’exemple, une incapacité historique à s’adapter à l’évolution du marché et à celle de l’industrie des activités bancaires et financières, d’une part, et des choix d’investissements et de développement des activités coûteux et fortement consommateurs de ressources et de rentabilité.», explique le ministre. Toutes choses qui ont contribué à fragiliser davantage une institution en proie à des difficultés et dont les conséquences sont aujourd’hui néfastes à l’ensemble du système bancaire, affirme Régis Immongault.
Au-delà de ces choix managériaux malheureux et approximatifs, le ministre de l’Economie met à l’index les organes dirigeants de l’établissement de crédit. «Les organes de gouvernance et plus précisément le conseil d’administration, n’ont pas toujours joué leurs rôles d’encadrement de la direction générale. Au fur et à mesure, des dérapages sont donc apparus.», souligne-t-il.
Mais dans le cadre du plan de restructuration du secteur bancaire en préparation par le gouvernement, la BGD pourrait se muer en banque d’investissement. D’autres institutions bancaires sont prêtes à rejoindre la nouvelle entité qui va naître très prochainement, assure le ministre de l’Economie.
SeM