Dans le cadre du redressement de l’établissement postal public Gabon Poste qui a remplacé Post Bank, le vérificateur général, John Marcos Ankely, vient de lancer un audit sur les créances sur ces deux entités.
Selon les précisions du vérificateur général, cet audit concerne « la circularisation [procédure de confirmation directe] des créances desdites entités pour la période de 2014 à 2016 ». À cet effet, 47 entreprises sont priées de déposer leurs dossiers auprès du vérificateur au plus tard le 28 mai 2021. Passé ce délai, toute créance non soumise sera forclose. Il s’agit, entre autres, de : Sopra Banking, Gabon Meca, Moov, Deloitte, Kpmg, Gabon Autosur, SGS, Setrag, etc.
Pour comprendre cette opération, il faut noter que Gabon Poste a formulé une demande d’agrément auprès de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) depuis deux ans. Cet agrément, selon les responsables de l’établissement, permettra à la Poste de pratiquer des activités bancaires. Mais cela est conditionné par la fin de la liquidation de la Poste Bank placé sous administration provisoire depuis le 10 novembre 2015.
Au cours d’un point de presse organisé à Libreville en mars 2021, le PDG de Gabon Poste SA., Michael Adande, a expliqué la nécessité de faire le point sur les créances sur ces deux entités. Il a déclaré à cet effet : « Lorsqu’il y a liquidation, elle consiste à vendre les actifs et désintéresser les créanciers ou épargnants. Ce que nous constatons, c’est que la Postebank a très peu d’actifs. Si on en reste sur cette hypothèse, on sera obligé de nous retourner vers le propriétaire de la Poste qui est l’État, pour demander un appui pour pouvoir désintéresser les clients. Je peux vous dire que l’État n’a pas baissé les bras depuis cette crise d’octobre 2015. C’est la raison pour laquelle, les dépôts des clients qui sont de l’ordre de 75 milliards de francs CFA à l’époque pour près de 320 000 clients, sont aujourd’hui de 69 milliards de francs CFA ».
Sylvain Andzongo
Dans le cadre des travaux de réhabilitation en cours du chemin de fer gabonais, la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag) a mis sur pied une usine de production à Booué, dans le département de Lopé, partie centre du pays. Celle-ci sert à la fabrication des traverses bibloc (en béton) qui remplaceront celles en bois.
« Nous constatons aujourd’hui que cette usine est opérationnelle et qu’elle va respecter les délais fixés, notamment la production de 1 million de traverses en béton à l’échéance 2024 », a souligné Félix Onkeya, président du comité de suivi du Programme de remise à niveau de la voie (PRN), en marge de la récente visite d’inspection du ministre des Transports, Brice Paillat.
En optant pour ce nouveau type de traverses, la Setrag entend doubler leur durée de vie : 50 ans contre 25 ans maximum pour les traverses en bois. Selon ses responsables, l’usine a déjà produit plus de 340 000 traverses après quatre années d’activité.
En mars dernier, la Setrag, filiale du groupe français Eramet, a révélé que le taux d’exécution du PRN a atteint plus de 21% avec la pose de 138 km de traverses. Son budget de financement, qui bénéficie d’un soutien de l’État gabonais grâce à l’appui de l’Agence française de développement (AFD), a été revu à la hausse à 333 milliards FCFA (622 millions USD) au lieu des 207 milliards comme annoncé au départ. Selon les prévisions du gouvernement, la livraison du chantier pourrait intervenir bien avant l’échéance de 2024.
L’autre volet du chantier comprend le traitement complet des 83 zones identifiées comme instables, la réhabilitation et la construction des gares. Une fois achevé, ce programme vise à doubler la capacité de transport du Transgabonais. Le réseau accueille actuellement 330 000 voyageurs par an et a transporté 6 millions de tonnes de marchandises et minerai (en 2019). Depuis la mise en service en 1986, les chemins de fer du Gabon et les 648 km reliant Franceville à Libreville n’avaient pas subi de travaux majeurs.
Romuald Ngueyap
Lire :
Au cours de l’année 2020, l’Asie, avec en tête la Chine, s’est imposée comme le premier client du Gabon. À elle seule, la Chine est l’acheteuse de 49% (1473 milliards de FCFA) des produits vendus par le Gabon sur le marché mondial, selon les données de la direction générale du Trésor français, rendues publiques en mai 2021.
À en croire cette même source, les échanges entre Libreville et Pékin ont tout de même enregistré une baisse de 25% au cours de cette période. Globalement, les échanges commerciaux (importations et exportations) entre le Gabon et la Chine sont en hausse de 37%. Le Gabon exporte à destination de la Chine principalement du pétrole et du bois.
L’Empire du Milieu est suivi par Singapour dont les achats adressés au Gabon ont accru de 82% à 226 milliards de FCFA au cours de la période indiquée. L’Australie complète le trio de tête avec des achats des produits d’une valeur de 181 milliards de FCFA au Gabon au cours de cette période en hausse de 157% en glissement annuel.
L’Italie arrive en quatrième position avec 5% des exportations du Gabon et contre 4% pour les Pays-Bas qui ferment le classement. Selon la direction générale du trésor français, l’Europe capte 17% des ventes gabonaises en 2020 contre 16% en 2019.
Comme on peut le constater, la France ne fait pas partie des cinq principaux clients du Gabon. Mais, ce pays d’Europe maintient en 2020 sa place de premier fournisseur du Gabon avec une part de marché qui a progressé entre 2019 et 2020, passant de 24,3% à 26%. La France est suivie sans changement par la Belgique qui a fourni 12% des importations du Gabon. Puis, vient la Chine en 3e position.
Sandrine Gaingne
Lire aussi:
Les exportations du Gabon en 2020 ont représenté 53,4% du PIB du pays, en baisse par rapport à 2019
Le Gabon cumule une perte de 2785 milliards FCFA en 10 ans de commerce avec la France
Suite à l’obtention d’un financement de 824 112 euros (540,6 milliards de FCFA) du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme, le Comité de coordination multisectoriel (CCM) du Gabon, informe qu’il a lancé ce 25 mai un dialogue pays virtuel pour la validation des axes prioritaires pour la riposte contre la pandémie de Covid-19.
« Ce dialogue pays virtuel se définit comme une consultation et un débat inclusif avec un large éventail de parties prenantes issues de divers secteurs. (…) Au cours de ce dialogue, toutes les parties prenantes se prononceront sur l’orientation stratégique et les approches les mieux adaptées pour faire face aux défis à relever », explique le CCM.
À terme, conformément aux dispositions relatives au processus d’élaboration des demandes de financement adressées au Fonds mondial, les acteurs majeurs des secteurs public, privé, associatif et les partenaires techniques et financiers impliqués dans la lutte contre le Sida, la tuberculose, le paludisme vont proposer les actions à mener dans le renforcement des systèmes de santé et des systèmes communautaires en vue de combattre la Covid-19.
Selon l’Onusida, les ripostes communautaires sont la clé de voûte de la résilience de la société pour soutenir la riposte au VIH et minimiser les impacts de la Covid-19. Cet organisme onusien a d’ailleurs lancé un projet similaire (Covid-VIH) au Gabon afin d’accélérer les tests de la Covid-19 (Partnership to Accelerate Covid-19 Testing-PACT). Le PACT comporte trois piliers (tester, tracer et traiter) et couvre l’achat et la distribution de kits de test, le déploiement et la formation d’un million d’agents de santé communautaires pour soutenir la recherche des contacts, le suivi et les mesures de sensibilisation à la Covid-19.
S.A.
Conformément aux résolutions prises au terme du conseil de ministres présidé le 29 avril par visioconférence par le président Ali Bongo, le ministère en charge du Commerce et des PME, vient de lancer le Concours national de l'invention et de l'innovation technologique (Cniit).
« À cet effet, la direction générale de l'Office gabonais de la propriété industrielle (Ogapi) informe les chercheurs, les inventeurs et innovateurs que les inscriptions auront lieu du 25 mai 2021 au 31 août 2021 à son siège sis au boulevard triomphal à la descente de l'ancienne RTG 1 », renseigne le ministère du Commerce. Le concours lui-même aura lieu du 7 au 13 septembre 2021.
Ce concours qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie gouvernementale d’industrialisation, explique la même source, a pour objectif la promotion et la valorisation de la créativité et de l’innovation technologique dans les domaines pharmaceutique, agricole et industriel. À terme, le Gabon espère produire assez localement pour ne plus dépendre des importations qui déséquilibrent sa balance commerciale.
Déjà pour encourager l'innovation et la production locale, la loi des finances 2021, a, par exemple, prévu des exonérations de l’impôt sur les sociétés (impôt qui s’applique à l’ensemble des bénéfices réalisés par les sociétés et autres personnes morales) pour les sociétés de capital investissement opérant dans les domaines de la recherche-développement ; l’innovation technologique; le domaine des produits pharmaceutiques issus de la pharmacopée traditionnelle ; le développement de l’écotourisme ; la transformation locale des matières premières ; le développement et l’innovation dans les technologies de l’information et des télécommunications et le développement des agro-industries.
S.A.
Gabon Special Economic Zone SA (GSEZ), l’organe d’aménagement et de gestion de la Zone économique spéciale de Nkok, veut ajouter une nouvelle corde à son arc.
Selon un communiqué, daté du 22 mai dernier, la direction générale de l’environnement et de la protection de la nature du ministère en charge de l’Environnement informe que la GSEZ a déposé auprès de ses services, « une étude sur la biodiversité relative au projet de constructions d’ateliers de maintenance des équipements ferroviaires, situés dans zone industrielle de Barracuda (province de l’Estuaire) ». À l’étape d’études, peu d’informations filtrent sur le projet.
Conformément à la règlementation en la matière au Gabon, indique le ministère de l’Environnement, l’étude du projet est consultable dans ses services à Libreville pour avis, dix jours à compter de la date de publication du communiqué. Passé ce délai, aucun avis ne sera pris en compte dans le processus de validation de l’étude déposée par l’entreprise.
GSEZ, fruit du partenariat public-privé entre la société Arise IIP et l’État gabonais, s’apprête ainsi à diversifier ses secteurs d’activités. Jusqu’ici, cette société dispose de plusieurs filiales dédiées au développement d’infrastructures (ports, aéroports, logistique) et l’agro-industrie.
À Nkok, ville située à 27 kilomètres à l’Est de Libreville, capitale cosmopolite du Gabon, la GSEZ aménage un espace de 1126 ha accueillant 88 entreprises nationales et internationales réparties dans de nombreux secteurs d’activité : bois, métallurgie, recyclage, génie civil et construction, cosmétique et pharmaceutique, télécommunications, hydrocarbures, services tertiaires, etc.
S.A.
Le Centre hospitalier universitaire (CHU) mère et enfants de la Fondation Jeanne Ebori de Libreville abrite depuis le 24 mai 2021 une campagne chirurgicale pour la prise en charge des enfants présentant des pathologies viscérale et urologique. Cette campagne qui s’achève le 30 mai prochain est une initiative de la société gabonaise de chirurgie pédiatrique (Sogachirped) et de l’hôpital Necker de France. Réalisée avec le partenariat de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), elle concerne plus précisément les enfants âgés de 0 à 15 ans.
« Nous avons trouvé opportun de faire venir ces spécialistes ici afin de réduire les coûts et aussi, pour nous les chirurgiens locaux, d’apprendre les techniques parce que ce sont des pathologies qui ne sont pas fréquentes et qu’on n’a pas toujours tout le matériel pour pouvoir les prendre en charge », a déclaré Natacha Mbouma, chirurgienne pédiatrique.
Les soins ne sont pas totalement gratuits. « Les consultations sont payantes. Si les patients ont la CNAMGS, ils vont payer 5 000 FCFA. S’ils n’ont pas d’assurance, ils vont payer 13 000 FCFA à la consultation. Pour ce qui est des interventions chirurgicales, il y a un gros effort de la CNAMGS pour les Gabonais économiquement faibles, car les interventions seront gratuites et pour les patients dont les parents sont agents publics ou privés, ils vont devoir payer un faible pourcentage. C’est vraiment dérisoire par rapport à ce qu’ils devraient payer normalement s’il n’y avait pas eu cette action », a-t-elle ajouté.
La chirurgie viscérale prend en charge toutes les pathologies de l’appareil digestif depuis l’œsophage jusqu’au rectum en passant par les affections de la paroi abdominale. Et la pathologie urologique est tout ce qui a trait à l’appareil urinaire.
Cette activité se déroule en deux phases. La première, consacrée aux consultations, s’étend jusqu’au 26 mai. Et la seconde phase, qui concerne les innervations chirurgicales, s’effectuera du 27 au 29 mai.
Cette campagne médico-chirurgicale devrait être bénéfique pour la population gabonaise qui a parfois des difficultés à s’offrir des soins de qualité.
Brice Gotoa
Accusée par la presse congolaise d’avoir demandé le report de l’audience prévue le 24 mai 2021 par la Confédération africaine de football (CAF) au sujet de l’affaire Kanga Guelor, la Fédération gabonaise de football (Fegafoot) a réagi. Dans un communiqué rendu public le 24 mai, l’instance faîtière du football gabonais confirme avoir participé à l’audience prévue par la CAF le même jour et aux heures indiquées par celle-ci.
« La Fegafoot tient à rassurer le public sportif qu’elle a bien pris part comme convenu, à la visioconférence ce matin avec le jury disciplinaire de la CAF selon le chronogramme préétabli à savoir, 10h30 GMT pour la Fecofa (Fédération congolaise de football, NDLR) et 11 GMT pour le Gabon. La diffusion des informations contraires relève de la manipulation et de la mauvaise foi. Il est à noter que le principe de cette enquête consiste à écouter chaque partie pendant 30 minutes en limitant l’accès à l’autre », écrit la Fegafoot.
Avant la Fegafoot, la Fecofa avait publié un communiqué dans lequel elle affirmait que la « confrontation » entre les deux instances n’avait pas eu lieu. Car, « seule la Fecofa a plaidé devant le Jury disciplinaire de la CAF. La Fédération gabonaise de football a sollicité un report de quelques jours », indique-t-elle.
https://twitter.com/fecofa_kinshasa/status/1394759360149078021
Lors de sa plaidoirie, la Fegafoot dit être restée « fidèle à sa ligne de défense sur ce dossier ». Tout en rassurant le public, « elle attend sereinement la décision écrite et motivée qui sera prise dans les prochains jours par la CAF et chaque partie sera informée », indique le communiqué.
L’affaire Kanga Guelor qui oppose la RDC au Gabon a été introduite par la Fecofa auprès de la CAF. La RDC accuse le joueur gabonais d’usurpation d’identité. À l’en croire, le joueur de nationalité gabonaise serait né en 1985 à Kinshasa sous le nom de Kiaku Kiaku Kiangana. Le Gabon pour sa part soutient que le joueur Guélor Kanga est né à Oyem au Gabon le 1er septembre 1990 ; et donc, est de nationalité gabonaise. LA CAF donnera son verdict sur cette affaire dans quelques jours.
Sandrine Gaingne
Lire aussi
En dépit de la crise sanitaire qui frappe toutes les économies du monde, le groupe BGFIBank affiche une santé insolente. Au cours de cet entretien, son PDG, Henri-Claude Oyima explique à l’Agence Ecofin, les raisons de cette résilience et trace les perspectives du groupe pour les années à venir.
Agence Ecofin : Le groupe BGFIBank a enregistré en 2020 un résultat record en hausse de 114%. Quel aura été le secret de BGFIBank, alors que de nombreux groupes financiers africains ont fait face à des défis, du fait d’une année 2020 impactée par la Covid ?
Henri-Claude OYIMA : Les performances exceptionnelles réalisées sur 2020 (résultat net de 44 milliards de XAF) sont la traduction chiffrée des changements et transformations engagés par le Groupe BGFIBank sur les trois dernières années ; transformation qui s’inscrivait dans le cadre du plan stratégique EXCELLENCE 2020. En outre, dès l’apparition de la crise sanitaire, le Groupe BGFIBank a mis en œuvre un ensemble d’actions de préservation notamment le pilotage et le contrôle de l’activité qui a été renforcé et resserré. Le Groupe BGFIBank a su compter sur la remarquable mobilisation de l'ensemble de ses collaborateurs notamment à travers sa capacité d'adaptation et de résilience. Nous voyons dans chaque crise une opportunité d'amélioration, de renforcement et de développement. C’est à cela que l’on reconnait un Groupe résilient.
AE : Votre produit net bancaire a été soutenu à 70% par les revenus d’intérêts, et d’ailleurs on note parallèlement que votre coût de risque a baissé. Comment BGFI est parvenu à se faire payer des intérêts par ses clients tout en évitant au maximum l’accumulation de créances en souffrance ?
Henri-Claude OYIMA : Dès la survenance de la crise, le Groupe BGFIBank, suivant les recommandations des autorités de régulation et monétaires, a mis en place des dispositifs visant à limiter le risque de défaut des contreparties. En outre, notre modèle d’affaires diversifié et fondé sur les grands comptes, les institutionnels et les particuliers haut de gamme nous permet de compenser les effets défavorables pouvant survenir dans un secteur donné. Aussi, vous noterez que la diminution du coût du risque est un processus entamé il y a trois ans. Sur les trois dernières années, le dispositif de gestion de risque de contrepartie au sein du groupe a été consolidé. Ainsi, le coût du risque est passé de 18 milliards de XAF fin 2017 à 1 milliard de XAF au 31/12/2020.
AE : Quels sont les secteurs économiques qui ont été les plus rentables et performants pour vos filiales dans l’ensemble ?
Henri-Claude OYIMA : Sur l’exercice 2020, hormis le secteur hôtellerie et tourisme sur lequel le Groupe BGFIBank est peu exposé, je dirais que tous les secteurs ont été assez performants. Toutefois, les secteurs de BTP, mines, eaux-énergies, distributions et logistiques continuent d’être les principaux contributeurs aux PNB du Groupe BGFIBank.
AE : Le Gabon est un contributeur essentiel aux revenus nets réalisés par le Groupe BGFI Bank. Or les notes de conjonctures économiques publiées par le ministère de l’économie de ce pays, parlent d’une baisse des activités dans quasiment tous les secteurs. Comment avec cet environnement vous avez pu rester constant en termes de performances ?
Henri-Claude OYIMA : Le maintien des performances du Groupe BGFIBank sur la région Gabon malgré un environnement contrasté, résulte des facteurs suivants : en interne, nous avons pris des mesures de maîtrise et d’optimisation de tous les coûts (exploitation, risques) ; nous avons diversifié notre offre de produits et services (intervention sur le marché monétaire accrue, offre digitales complètes, conseils financiers) permettant de toucher un éventail large de clientèle. De même, les économies étant ouvertes au sein de la zone CEMAC, la capacité de nos entités présentes sur le territoire gabonais est élargie aux autres pays de la région et voir au-delà.
AE : En dehors du Gabon, la filiale camerounaise semble être dans les bonnes grâces de votre groupe. Selon nos informations, vous avez soutenu son expansion en lui permettant de financer davantage l’économie. Y aurait-il des perspectives particulières sur ce pays ?
Henri-Claude OYIMA : Le marché camerounais est un axe fort de développement du Groupe BGFIBank. C’est la première économie de la région avec la plus forte concentration de population. Dans le cadre du plan stratégique Dynamique 2025, nous prévoyons d’investir dans ce pays pas moins de 25 milliards de XAF répartis en investissement en capital et en infrastructures. Le second centre de secours informatiques (back up) du Groupe BGFIBank sera installé dans ce pays. Parallèlement, nous entamerons la construction du nouveau siège social de BGFIBank, la modernisation et la poursuite de l’extension du réseau bancaire. Enfin, nous avons prévu d’accroître notre capacité d’accompagnement des acteurs économiques notamment ceux intervenant dans les PMI-PME à fort potentiel, tout en maintenant notre relation privilégiée avec les clients grands comptes.
AE : Plus généralement, vous parlez d’un plan d’investissement qui a consisté à renforcer les fonds propres des filiales du groupe. Est-ce qu’il s’agit d’augmentations de capital ou juste des prêts entre parties liées ? Quel est le but ultime derrière cette démarche ?
Henri-Claude OYIMA : Le but recherché est l’accroissement de capacités d’intervention et d’accompagnement des filiales. Notre programme de soutien aux filiales ne privilégie aucune forme. Nous apportons le capital là où le besoin se fait sentir et nous apportons les prêts subordonnés, s’il s’avère nécessaire.
AE : Suivant les directives sur les dividendes de la commission bancaire d’Afrique centrale dont vous dépendez en termes de régulation, vos fonds propres consolidés, seront renforcés de 38 milliards de FCFA, représentant la totalité du résultat net part. Comment comptez-vous utiliser cette cagnotte ?
Henri-Claude OYIMA : Au-delà des directives des autorités en matière de dividende, le Groupe BGFIBank a toujours eu une politique prudente en matière de distribution de dividende. L’axe privilégié est le renforcement des fonds du Groupe afin de maintenir une capacité de soutien aux filiales. Sur la base de principe fort, le Conseil d’Administration proposera à la prochaine assemblée générale l’affectation en réserves la totalité du résultat net de l’exercice 2020.
AE : BGFIBank Groupe, on le sait, célèbre ses 50 ans cette année, quel message avez-vous pour vos clients qui vous ont accompagnés jusque-là ?
Henri-Claude OYIMA : Il n’est pas donné à tous les groupes bancaires et financiers de célébrer un demi-siècle d’existence. Le cap des 50 ans marque une étape importante dans la vie d'une institution comme celle du Groupe BGFIBank, l’occasion unique de considérer le chemin parcouru aux côtés de nos clients.
Aujourd’hui le Groupe BGFIBank est une institution solide, riche de son passé et de ses expériences. Nous mettons un point d’honneur à répondre à l’ensemble de leurs besoins de financement et de développement, présents et futurs. Notre objectif d'offrir des services à la mesure des projets de l'ensemble de nos clients, rejoint notre engagement premier, “être leur partenaire pour l’avenir”. Comme le dit l’adage « il existe des clients sans banque, mais il ne peut y avoir de banques sans clients ». Donc, je dis Merci ! Merci à nos clients dont la satisfaction au quotidien demeure l’ADN du Groupe BGFIBank.
AE : Le groupe BGFIBank est disposé à accompagner le gouvernement gabonais dans le Plan d’accélération de la transformation (PAT) 2021-2023 et la modernisation de son système d’informations. En quoi va consister cet accompagnement et comment est-ce que cela épouse votre stratégie à moyen terme ?
Henri-Claude OYIMA : Au fil des 50 années passées, le Groupe BGFIBank a acquis une expertise dans le développement, la gestion et le pilotage des infrastructures numériques. En témoigne la création d’une filiale dédiée (BGFI Services) dans ce domaine d’activité. Nous allons mettre à la disposition du Gouvernement notre savoir-faire. Cet accompagnement entre pleinement dans le cadre de notre stratégie de diversification de domaines des activités du Groupe BGFIBank afin de contribuer activement aux financements et développements de nombreux projets structurants dans les pays dans lequel nous intervenons.
AE : Pour accompagner les entreprises en pleine crise sanitaire, le gouvernement gabonais, avec l’appui des banques, avait mis en place au mois d’avril 2020, un guichet de financement d’urgence. Plusieurs entreprises se plaignent de ne pas avoir bénéficié des financements prévus. Qu’est ce qui a fait problème ?
Henri-Claude OYIMA : Toutes les banques de la place continuent de soutenir l’ensemble des mesures gouvernementales visant à minimiser les effets de la crise sanitaire sur le tissu économique. Le bénéfice du guichet unique obéit au respect d’un ensemble de critères définis par le Gouvernement. Le secteur bancaire ne peut pas déroger à ces critères. Aussi, le secteur bancaire est tout entier disposé à accompagner les entités qui souhaiteraient bénéficier des mesures gouvernementales. Le Groupe BGFIBank est naturellement mobilisé pour soutenir l’effort national et s’investir pour surmonter une crise qui impacte l’ensemble des métiers, services et secteurs d’activité du pays.
Propos recueillis par Sandrine Gaingne
Le 27 mai prochain, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s’entretiendra avec son homologue gabonais Pacôme Moubelet Boubeya (photo), qui se rendra en visite de travail à Moscou du 26 au 28 mai.
« Il est prévu d’évoquer l’intensification des relations russo-gabonaises dans les domaines commercial, économique et social. En particulier seront examinées les perspectives de renforcement du partenariat d’affaires dans l’exploitation des ressources minières, dans le secteur énergétique et dans la réalisation de projets d’infrastructure », apprend-on des services de l’ambassade de Russie au Gabon.
En outre, renseigne la même source, un échange d’avis en profondeur est attendu sur l’ordre du jour régional et international, sur l’interaction dans différents formats multilatéraux, notamment à l’Onu, au sein de l’Union africaine et d’autres organisations régionales. Les deux ministres parleront en plus du règlement des situations de crise et du maintien de la paix en Afrique, de la lutte contre les menaces terroristes et la piraterie dans le golfe de Guinée. « Une attention particulière sera accordée aux questions relatives à la préparation et au contenu conceptuel du 2e Sommet Russie-Afrique prévu en 2022 », affirme l’ambassade.
Cette visite de Pacôme Moubelet Boubeya à Moscou intervient dans un contexte où on note une percée russe en Afrique centrale (notamment chez le voisin centrafricain). Et même leur relation coopération est vieille de 40 ans, Moscou intensifie ces derniers mois ses relations avec Libreville. En effet, le 3 décembre 2020, Ilias F. Iskandarov, ambassadeur de Russie au Gabon, a été reçu par le directeur général de l’Agence nationale de la promotion des investissements (ANPI), Ghislain Moandza Mboma.
Les échanges entre les deux hommes « ont porté sur le renforcement des relations bilatérales et sur la mise en place des stratégies d’appui au développement de la diplomatie économique entre les deux pays. Ceci, en vue de trouver de nouveaux formats de coopération et d’identifier des intérêts communs relatifs aux opportunités d’affaires et d’investissement offertes réciproquement », indique l’ANPI.
Avant cette rencontre, le diplomate russe avait été reçu en audience par le Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, le 10 novembre 2020. Il avait également proposé que les deux pays mettent en place des mesures novatrices susceptibles de créer des liens plus approfondis dans les domaines politiques, économiques, commerciaux, culturels et militaro-techniques.
Sylvain Andzongo
Lire aussi:Le Gabon et la Russie veulent renforcer leur coopération dans le domaine de l’infrastructure