Les partenaires financiers du Gabon pourraient accorder à l’État des dons d’un montant global de 21,9 milliards de FCFA au cours de cette année selon les prévisions de la loi de finances 2021.
Dans le détail, il s’agit d’un don de la Banque mondiale estimé à 1,9 milliard de FCFA, s0. oit 1,6 milliard de FCFA pour la gestion des conflits hommes-éléphants et 322 millions pour le projet d’appui à la gestion durable des écosystèmes.
L’Agence française de développement pour sa part devrait offrir au Gabon 9 milliards de FCFA pour le financement de quatre projets. À savoir, le projet éléphant (1,3 milliard), projet Caf (5 milliards), initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (1,5 milliard), et Arc émeraude de gestion des aires protégées autour de Libreville (1,1 milliard).
Eximbank China prévoit d’octroyer 5,7 milliards de FCFA pour financer la réfection de l’Assemblée nationale. Et le pétrolier Perenco pourrait attribuer au Gabon la somme de 2,3 milliards de FCFA pour la conception et la réalisation de deux passerelles piétonne aux lycées Léon Mba et Paul Indjedjet Gondjout.
D’autres bailleurs de fonds à l’instar de l’Union européenne et de l’U.S. Fish and Wildlife Service prévoient d’appuyer le Gabon de 2,8 milliards de FCFA.
Ces apports financiers devraient aider le Gabon dans un contexte où le pays veut accroitre ses investissements tout en réduisant son endettement extérieur. La dette du Gabon, « rapporté au PIB, a dépassé le seuil communautaire de 70% fixé par les autorités de la Cemac », indiquait en janvier dernier le ministre de l’Économie.
Pour réduire son niveau d’endettement, les prêts extérieurs ne devraient être sollicités par le Gabon qu’à hauteur de 213,6 milliards de FCFA au cours de cette année. Le Gabon ayant opté pour les levées de fonds sur le marché régional de la Cemac pour financer ses investissements en 2021. Le budget d’investissement est 483,4 milliards de FCFA cette année.
Sandrine Gaingne
Le ministre de l’Intérieur, Lambert-Noël Matha, a reçu ce lundi 8 février à Libreville, les maires du Grand Libreville pour évoquer ensemble les stratégies de sensibilisation des populations face à la montée continue des contaminations au coronavirus.
« Les cas des marchés avec la vente de la friperie, des rassemblements, des marchés spontanés et des transports urbains ont été évoqués. Le ministre d’État a réaffirmé aux premiers magistrats des communes que le gouvernement pourrait être amené à confiner de nouveau le Grand Libreville si les populations persistent avec l’inobservation des mesures barrières et gouvernementales », apprend-on du ministère de l’Intérieur.
Pour ne pas en arriver à cette mesure extrême, Lambert-Noël Matha a prescrit un durcissement des mesures sur le terrain aux maires de Libreville, Eugène Mba, d’Owendo, Jeanne MBAGOU, d’Akanda, Yvon Patrick Rombogouera, et de Ntoum, Juste Parfait Biyogo B'otogo.
Pour limiter la propagation de la Covid-19, les édiles ont été appelés à faire respecter le port obligatoire de masque dans les lieux publics, la distanciation sociale, les mesures d’hygiène, la limitation du nombre de personnes lors des rassemblements à 30… l’inobservance de ces mesures peut être sanctionnée par de lourdes amendes pouvant aller jusqu’à 10 millions de FCFA.
En cas d’un nouveau confinement du Grand Libreville, tous les commerces et marchés pourraient être à nouveau fermés. Ce qui ralentira l’activité économique que décrient certains opérateurs économiques et les gagne-petit.
Au 5 février, Comité de pilotage (Copil) du plan de veille et de riposte contre l’épidémie à coronavirus au Gabon enregistre dans la seule province de l’Estuaire, 286 nouveaux cas positifs sur 5 350 prélèvements, soit un total de 8 455 cas confirmés dans la région depuis le début de la pandémie en mars 2020. Au total, sur 456 358 prélèvements effectués depuis mars 2020 au Gabon, le Copil dénombre 11 457 cas testés positifs (2,5%), dont 10 797 guéris (94,2%) et 71 décès, 52 personnes hospitalisées, dont 21 en réanimation.
S.A.
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Face à une augmentation de cas positifs à la Covid-19 dans la cité pétrolière de Port-Gentil, les ministres de la Santé, Dr Guy Patrick Obiang Ndong, et du Pétrole, Vincent de Paul Massassa, mutualisent leurs efforts pour un plan d’urgence de riposte contre cette pandémie. Les deux membres du gouvernement gabonais sont arrivés dans la capitale économique gabonaise ce 8 février 2021 afin d’évaluer la situation épidémiologique de la localité.
« Nous sommes venus échanger, discuter avec vous sur les méthodes permettant d’améliorer la lutte contre la Covid-19, principalement dans le secteur pétrolier », a indiqué le ministre de la Santé lors de la réunion avec les responsables des sociétés pétrolières.
Pour le ministre du Pétrole, cette visite est l’occasion d’appeler les sociétés pétrolières au respect du protocole relatif au fonctionnement du secteur, édicté par le gouvernement. « Aucune activité ne justifie la perte d’une vie humaine. La production ne saurait être assurée au détriment des vies humaines. Il est donc nécessaire que le protocole soit scrupuleusement respecté », a indiqué Vincent de Paul Massassa.
C’est sur instruction du Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, que les deux membres du gouvernement, accompagnés des responsables de la coordination technique et du comité scientifique du comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre l’épidémie à coronavirus au Gabon (Copil), ont effectué cette descente dans la province de l’Ogooué-Maritime. Le taux de positivité à la Covid dans la capitale économique, selon le Copil, est de 20% alors que le taux national est entre 2 et 3%.
Les ministres de la Santé et du Pétrole ont convenu de mettre sur pied, dans les tout prochains jours, un groupe de travail commun et un plan urgent de riposte contre la Covid-19 à Port-Gentil. Le Copil appelle à la mutualisation des efforts pour une lutte efficiente. Le secteur pétrolier s’est engagé à apporter son soutien au Copil pour renverser la tendance au niveau de Port-Gentil et de l’Ogooué Maritime.
Brice Gotoa
Dans sa Lettre de Recherche du mois de février, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) révèle que depuis le 1er mars 2019, date d’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation des changes dans la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad), elle reçoit des pressions des missions diplomatiques qui ne veulent pas se conformer.
Selon la Beac, à la suite d’une séance de travail avec les chefs de mission diplomatique, le gouverneur de la Beac, Abbas Mahamat Tolli (photo), a émis une lettre circulaire qui octroie des facilités de retrait de devises aux chefs de mission diplomatique, diplomates et assimilés, en leur accordant un délai de trois mois pour apporter des justificatifs à leurs retraits de devises pour les besoins de voyage. Nonobstant ces dispositions, « certaines représentations diplomatiques continuent de vouloir se soustraire de l’application de la réglementation des changes en sollicitant des exemptions pour effectuer des retraits de devises sur les comptes en devises ouverts dans les banques de la Cemac », affirme la banque centrale.
En réalité, « il a été constaté qu’avant l’entrée en vigueur du nouveau règlement, les représentations diplomatiques et consulaires jouissaient de la latitude de retirer de leurs comptes en devises des espèces en devises pour couvrir leurs besoins ou alimenter le marché. Une pratique qui est contraire à la réglementation », déclare la Beac.
Toujours selon la même source, la disposition réglementaire qui vise à éviter la circulation d’une autre monnaie que le FCFA dans la Cemac est mal interprétée par certaines représentations diplomatiques et consulaires accréditées dans les différents pays de la Cemac. « Pour ces structures, cette disposition entrave leur bon fonctionnement et porte préjudice à leur personnel. En outre, elles évoquent les dispositions de la Convention de Vienne qui régit les relations diplomatiques entre les États pour s’exempter de l’application de la réglementation des changes », apprend-on de la banque centrale.
Sylvain Andzongo
L’Office national de l’emploi (ONE) Gabon vient d’injecter 328 jeunes gabonais dans l’entrepreneuriat afin de leur permettre de mettre en place leurs activités génératrices de revenus. Après une formation qui a duré deux ans et financée par la Banque mondiale dans le cadre du Projet de développement de compétence et de l’employabilité (Prodece), chacun de ces jeunes a reçu des fonds d’accompagnement pour lancer leurs activités dans plusieurs secteurs, à l’instar de la maçonnerie, la plomberie, la coiffure, la cuisine…
« Le chef de l’État a contracté ce prêt auprès de la Banque mondiale pour l’amélioration de l’employabilité des jeunes. C’est un grand chalenge et les jeunes ont démontré qu’on pouvait compter sur eux. Et ce n’est pas terminé, le Prodece a prévu un dispositif pour vous accompagner dans la mise en place de votre activité », a déclaré Hans Landry Ivala, directeur général de l’ONE.
Pendant leurs deux ans de formation, les apprentis ONE ont reçu une allocation de subsistance de 80 000 FCFA par mois. En plus, un compte bancaire dans un établissement de microfinance leur a été ouvert, a-t-on appris. Selon l’ONE, le principe de l’épargne bloquée d’un montant de 20 000 FCFA par mois a été retenu dès le 2e mois de payement des allocations afin de motiver les apprentis à aller jusqu’au terme de leur formation, mais surtout de susciter chez ces derniers l’esprit entrepreneurial.
Cette formation a été initiée dans un contexte où le Gabon met en place des stratégies dans le but d’adapter la formation des jeunes au besoin du marché de l’emploi. Question de lutter contre le chômage. Pour accompagner le Gabon dans ce projet entre autres, la Banque internationale pour la reconstruction et le développement, filiale de la Banque mondiale, avait accordé un prêt de 57 milliards de FCFA pour le financement du Prodece.
Ce projet a pour objectif d’enrayer la croissance du chômage qui est grandissant au Gabon. Il vise 6 500 jeunes âgés de 18 à 34 ans sur une période de 5 ans, soit 3 500 diplômés des écoles d’enseignement technique et de formation professionnelle et 3 000 jeunes déscolarisés.
Brice Gotoa
5352 nouveaux agents pourraient grossir les rangs de la fonction publique au cours de l’année 2021 selon les prévisions du gouvernement, apprend-on en parcourant la loi de Finances de l’année en cours. L’État a en effet plafonné à 106 990 le nombre de personnes devant travailler principalement au sein des ministères, au cours de cette année contre 101 638 l’année dernière.
Cette hausse des effectifs entraine sans surprise la hausse des prévisions de la masse salariale qui passe de 661 milliards de FCFA en 2020 à 685,1 milliards de FCFA dans la loi de finances 2021. En augmentation d’un peu plus de 24 milliards de FCFA.
Dans les détails, il est prévu de renforcer le ministère de l’Éducation nationale de 2187 agents pour une masse salariale en hausse de 8,9 milliards de FCFA. Le ministère de la Défense serait renforcé de 1400 agents avec une masse salariale en hausse de 3,4 milliards de FCFA. Le ministère de la Santé pourrait recruter 593 nouveaux agents, tandis que 755 nouveaux agents pourraient rejoindre les rangs des ministères de l’Économie et du Budget. Le ministère de la Culture et des Arts pourrait recruter 433 nouveaux employés et le ministère de l’Intérieur 544 agents...
Malgré la décision prise par le Gabon de geler les recrutements dans la Fonction publique excepté les secteurs prioritaires tels que l’éducation, la santé, l’armée, l’on constate que plusieurs autres ministères seront renforcés au cours de cette année.
Toutefois, le gouvernement précise que « la hausse de la masse salariale au sein des établissements publics et assimilés est désormais conditionnée par la preuve de leurs capacités à autofinancer pendant au moins 15 ans l’augmentation des charges de personnel induite par de nouveaux recrutements ou la revalorisation de leur grille salariale ».
Quelques ministères pourraient cependant voir leurs effectifs réduits, notamment le ministère de la Justice qui pourrait être amputé de 143 agents et celui des Sports de 416 personnes.
D’après le ministre de la Fonction publique, la situation administrative de 5385 agents a été régularisée entre 2019 et 2020 dans la fonction publique.
Sandrine Gaingne
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Le Gabon se dote d’un laboratoire d’analyse pour aliments locaux et importés afin d’assurer la sécurité alimentaire des populations, a-t-on appris de source officielle. Ce laboratoire qui va ouvrir ses portes eu mois de mars 2021, va mettre fin à l’envoi d’échantillons à contrôler à l’étranger. Il va aussi permettre à l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (Agasa) de répondre aux attentes des acteurs de la filière agroalimentaire en matière de sécurité et de qualité des aliments destinés à la consommation humaine et animale.
« Au moment où on a plusieurs alertes ou plusieurs produits qui rentrent dans notre pays et où nous sommes en train de nous lancer dans l’accélération de la production locale, il est important que nous ayons un dispositif d’analyse qui nous permet de garantir la sécurité alimentaire des Gabonais, de garantir la qualité des semences et de garantir la qualité de notre supervision vétérinaire », a déclaré le ministre gabonais de l’Agriculture, Biendi Maganga Moussavou, à l’issue de la visite dudit laboratoire le 6 février 2020.
« Lorsqu’un importateur fera venir sa cargaison, nous avons ce que nous appelons le plan de surveillance sanitaire. Si nous avons une suspicion sur le produit qui est importé, il suffira tout simplement de faire un prélèvement, l’amener au laboratoire alimentaire, de faire différentes analyses sur le produit et au sortir des résultats, nous prenons une décision par rapport à cet aliment importé », a indiqué Maryse Colette Adiaheno, conseiller du directeur général de l’Agasa.
Une surveillance nécessaire dans un contexte où la Zone de libre-échange continentale, qui est entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2021, va faciliter la circulation des produits intra-africains.
Construit sur 444 m2, ce laboratoire sera doté à cet effet d’équipements qui répondent aux exigences de la norme ISO 17025 et ISO 9001/2015 parmi lesquels un chromatographe Ultra Performance Liquid Chromatography (UPLC). Cet appareil permettra d’identifier et de quantifier des substances organiques présentes dans les aliments, même à très faible dose. De même, la section d’analyse des métaux lourds sera munie d’un spectrophotomètre à haute performance offrant une fiabilité de résultats de haut niveau, apprend-on.
En plus du laboratoire d’analyses alimentaires, le pôle comprendra un laboratoire de biologie moléculaire et de vitro culture, un laboratoire des sols, un laboratoire sur les systèmes d’information géographiques ainsi qu’un laboratoire national vétérinaire.
La mise en place de ce laboratoire permet de matérialiser l’ambition, du Chef de l’État gabonais, Ali Bongo Ondimba, de doter le Gabon d’une agence chargée d’exécuter les politiques publiques en matière de sécurité sanitaire et phytosanitaire.
Brice Gotoa
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Au Gabon, les travailleurs de la Haute Autorité de la Communication (HAC) ont décidé, le 3 février dernier, de durcir le mouvement de grève lancé depuis plusieurs semaines. Ils ont désormais scellé l’entrée de l’organe et empêchent toute activité pour réclamer, entre autres, 12 mois d’arriérés de salaires et de primes.
« La tutelle nous propose le paiement immédiat de trois mois. Nous disons non. Sur 12 mois, nous n’admettons pas cela. Nous voulons notre dû, les 12 mois entiers », a déclaré Armand Mabika, le président du syndicat des travailleurs. Il savoir que la situation financière de la HAC s’est fortement détériorée ces derniers mois.
Selon certaines sources, l’institution paie pour la mauvaise gestion des fonds octroyés par le gouvernement qui aurait décidé de lui couper les vivres. Par exemple, le régulateur n’a pas joué son rôle de surveillant des médias lors des élections sénatoriales. En effet, la HAC n’a pas reçu les fonds nécessaires pour jouer son rôle parce que la Cour Constitutionnelle lui réclame le rapport de gestion d’une somme avoisinant le milliard de francs CFA octroyés pour la surveillance durant les élections législatives et locales d’octobre 2018.
Il faut savoir que Raphaël Ntoutoume Nkoghe, président de la HAC, est soigné après un accident vasculaire cérébral survenu en septembre. Son intérim est assuré par Jean-Louis Mabendi.
Servan Ahougnon
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Sur les six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA, Guinée équatoriale), seulement deux sont jusqu’ici éligibles aux opérations de rachats des titres publics de la Beac, un marché secondaire particulier. Il s’agit du Cameroun et du Gabon, les principaux animateurs du marché primaire. Selon « la lettre de recherche de la Beac », le cas du Congo est actuellement en examen.
Enclenchée depuis le 1erseptembre 2020, cette opération vise à procurer jusqu’à 600 milliards de FCFA de financements aux États, à raison de 100 milliards de FCFA par pays. Mais jusqu’ici, souligne « la lettre de recherche de la Beac », seul le « Trésor public gabonais a procédé, courant novembre 2020, à trois (3) émissions d’OTA(obligations du Trésor assimilables)d’un montant global de 72,5 milliards de FCFA, pour lesquelles la Beac a effectué des opérations de rachat à hauteur de 20,74 milliards de FCFA, montant équivalent à la partie non souscrite par les SVT(spécialistes en valeur du Trésor) ».
En clair, cette offre de financements ne fait pas encore courir grand monde, à cause d’un processus jugé complexe. En effet, pour bénéficier des bienfaits de cette mesure proposée par la Beac, pour soutenir les États de la Cemac face aux conséquences économiques de la pandémie du Coronavirus, les États doivent remplir certains critères. Dans le détail, l’État demandeur doit préalablement émettre des OTA d’une maturité inférieure ou égale à 10 ans, avoir enregistré un taux de couverture de la demande d’au moins 50% au terme de l’opération, n’avoir pas rejeté plus de 5% des offres reçues des spécialistes en valeurs du Trésor (SVT), puis justifier de la participation à l’opération d’au moins trois SVT.
Si le montant du financement recherché n’est pas atteint par tout État de la Cemac déclaré éligible à cette facilité et remplissant les conditions ci-dessus, celui-ci peut alors solliciter la banque centrale pour déclencher son mécanisme de rachat des titres, afin de compléter l’enveloppe. La Beac se tourne alors vers les SVT ayant participé à l’opération, pour leur proposer de racheter immédiatement leurs titres à un taux d’intérêt négocié, s’ils souscrivent à la même opération à hauteur du montant restant, mais cette fois-ci au taux d’intérêt moyen pondéré obtenu au terme de l’opération initiale.
Une embellie en vue en 2021
Dans ce deal, les SVT sollicités garantissent de bien meilleures marges bénéficiaires. En effet, non seulement ils souscrivent à un taux moyen pondéré, qui est très souvent supérieur à celui proposé par l’emprunteur au moment de l’appel de fonds initial, mais aussi ils revendent aussitôt les mêmes titres à la banque centrale avec un bonus négocié d’accord partie.
« Au lieu de ce procédé assez compliqué, il aurait été plus simple de racheter les titres détenus par les SVT à des taux incitatifs, afin de leur permettre d’avoir de la liquidité et pouvoir ainsi souscrire aux différents appels de fonds des États. Mais, on comprend bien que pareil procédé n’aurait toujours pas permis à certains États réputés risqués d’obtenir tout le temps la cagnotte recherchée sur le marché. C’est la raison pour laquelle certains vont jusqu’à penser qu’il s’agit d’un mécanisme mis en place surtout pour certains États, qui ont souvent du mal à lever les fonds sollicités sur le marché monétaire (RCA, Tchad et dans une certaine mesure la Guinée équatoriale, NDLR) », tranche un habitué du marché.
Au demeurant, en dépit de ces réserves, le marché secondaire spécial des titres publics devrait davantage s’animer au cours de l’année 2021. D’abord parce que les États lui manifestent de plus en plus de l’intérêt en sollicitant leur éligibilité à ce guichet de financements. Ensuite, parce que les prévisions des opérations de levées de fonds des Trésors nationaux sur le marché monétaire en 2021 sont très importantes. À titre d’exemple, le Gabon, à lui tout seul, ambitionne d’y mobiliser 885 milliards de FCFA.
BRM
L’État gabonais a décidé d’ouvrir un compte séquestre à la Caisse des dépôts et consignations qui sera alimenté par une partie des taxes reversées ou collectées par les entreprises des groupes Arise et Olam au Gabon, apprend-on à la lecture de la loi des finances 2021. « Ce compte est destiné à garantir le remboursement par l’État du coût des études, des travaux préliminaires, des travaux permanents anticipés et coûts associés de la Transgabonaise dans le cadre du partenariat-public-privé entre la Société autoroutière du Gabon [SAG] », indique le document.
« Si au terme de la phase de développement du projet, le partenaire ou l’État décide de se retirer du projet pour des raisons d’ordre technique, financier et/ou économique dûment justifiées ne permettant pas d’assurer la viabilité du projet, l’État procèdera au remboursement du coût des travaux par le compte séquestre. Si au terme de la phase de développement du projet, le partenaire et l’État n’ont pas décidé de se retirer du projet, les coûts de réalisation des travaux sont intégrés dans le modèle financier du partenaire », explique la loi des finances.
Les conditions d’utilisation du montant versé sur le compte séquestre et son fonctionnement, selon le même texte, sont fixées par voie règlementaire. L’État est autorisé à procéder au nantissement du solde créditeur du compte séquestre au bénéfice des bailleurs de fonds en garantie du financement souscrit par la SAG pour le financement ou refinancement des coûts précités.
Réalisée par la SAG, filiale de Meridiam et d’Arise (la holding fondée par Olam international), la Transgabonaise est longue de 780 km. Ce tronçon routier va permettre l’interconnexion de cinq provinces sur les neuf que compte le pays. Elle partira de l’Estuaire, jusqu’au nord du Haut-Ogooué, dans le sud-est.
Selon la présidence de la République, ce chantier est considéré comme l’un des plus grands d’Ali Bongo Ondimba après la route Port-Gentil-Omboué. Il devrait être achevé en 2023 et son impact sera majeur. Car, cette route permettra le développement des échanges nationaux, la création d’emplois et la naissance de nouvelles opportunités économiques pour les provinces du pays.
Le démarrage officiel du chantier, dont le coût est estimé à plus 600 milliards de FCFA, était initialement prévu pour juillet 2020, puis repoussé par la suite en septembre à cause de la pandémie du coronavirus.
Sylvain Andzongo