Le Nouveau Gabon

Le Nouveau Gabon

La direction générale de recherches (DGR) a interpellé le 27 janvier dernier au port d'Owendo un marin de nationalité nigériane avec en sa possession, 7500 faux billets de 100 euros, soit un montant de 750 000 euros, rapporte le quotidien nationale l’Union ce 4 février 2021.

Agé de 47 ans, Emmanuel Azumaïro, puisqu’il s’agit de lui, détenait également une importante quantité de produits illicites tels que de la drogue, des produits aphrodisiaques, des somnifères, des tramadols hydrochloriques… La DGR indique qu’il n’a pas reconnu les faits. « Je suis démarcheur auprès des gens qui envoient les choses du Gabon pour le Nigeria et du Nigeria au Gabon. Il en est de même pour ceux qui voyagent. Ce colis porte certes mon nom, parce que je suis démarcheur, il ne m’appartient pas et je n'avais aucune idée du contenu de celui-ci. Je ne connais non plus le propriétaire », a-t-il affirmé face aux agents de la DGR. Une enquête a été ouverte.

Au cas où ce présumé trafiquant serait finalement reconnu coupable, il risque une peine d’emprisonnement. Le code pénal prévoit à cet effet que « quiconque aura, au Gabon, contrefait, falsifié, altéré ou détruit des monnaies étrangères ou participé à l’émission, exposition ou introduction au Gabon des monnaies ou billets de banque émis par des institutions étrangères habilitées à cette fin, sera puni de la réclusion criminelle à temps ».

Le Gabon est engagé depuis plusieurs années dans la lutte contre le blanchiment de capitaux, la corruption et la contrefaçon. C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’ont été lancées ces dernières années plusieurs initiatives dont l’opération anticorruption baptisée « Scorpion ». Cette dernière a déjà permis d’interpeller des cadres de l’administration gabonaise.

SG

Pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixé dans la filière bois, le Gabon réfléchit à la mise en place de nouvelles normes dans ce secteur. Un groupe de travail constitué par l’Agence gabonaise de normalisation (Aganor) et dénommé « Comité Technique 8 Forêt–Bois » travaille en ce moment à l’élaboration de plusieurs normes dans le domaine de l'industrialisation de la filière bois, de l'exploitation, de la transformation et de la commercialisation des produits forestiers.

Ces normes, selon l’Aganor, vont permettre de « gérer durablement la ressource forestière du Gabon et le positionner comme un leader mondial du bois tropical certifié». Car, le Gabon envisage d’être d’ici 2023, le champion du monde du bois tropical transformé, tel que c’est prévu dans son Plan d’accélération de la transformation 2021-2023 présenté en janvier 2021 par le Premier ministre.

Selon des professionnels de la filière forêt-bois, les nouvelles normes vont de ce fait permettre la certification de la durabilité de la gestion forestière, la traçabilité des produits bois et donner plus d’assurance aux acheteurs sur le fait que le produit acheté provient d’une forêt certifiée et qu’il a été transformé suivant les normes de durabilité.

Précisons que depuis 2010, l’exportation des grumes est interdite au Gabon. Ce qui a permis de développer davantage son industrie de transformation de ce produit.

Les réformes qui vont être élaborées par l’Aganor entrent dans le cadre du Plan stratégique Gabon émergent 2025 (PSGE), dont l’objectif est de moderniser l’économie gabonaise et la diversifier. Le PSGE comporte un pilier du « Gabon vert », qui consiste en la valorisation des richesses du sol gabonais, en particulier son patrimoine forestier et sa biodiversité.

Rappelons que le Gabon fonde beaucoup d’espoir sur sa filière bois pour réussir la diversification de son économie et la mobilisation des recettes budgétaires dans un contexte de chute des productions pétrolières. Ce secteur devrait permettre de créer 50 000 nouveaux emplois dans les cinq prochaines années, d’après le président de la République. Les forêts gabonaises représentent plus de 80% de la superficie du pays, selon des statistiques officielles.

Sandrine Gaingne

Lire aussi:

Le Gabon ambitionne d’être le champion du monde du bois tropical transformé d’ici 2023

L’Agence gabonaise de la sécurité alimentaire (AGASA) a désormais une représentation au sein du guichet unique de l’Agence nationale de la promotion d’investissement du Gabon (ANPI-Gabon). Les principaux responsables des deux organisations ont signé la convention qui officialise cette évolution, le 3 février 2020. L’objectif est de faciliter et de dynamiser le processus de formalisation des entreprises du secteur alimentaire.

« A ce jour, il sera plus évident et plus facile pour tout opérateur qui souhaite accéder aux agréments de l’AGASA, de venir au même endroit où il formalise son entreprise pour obtenir cet agrément », a déclaré Ghislain Moandza Mboma, le Directeur Général de l’ANPI-Gabon.

« Aujourd’hui nous pourrons garantir que, au sein de ce guichet unique, les entreprises se sentiront protégées », a fait savoir pour sa part Alia Maheva Bongo Ondimba, épse Maganga Moussavou, Dg adjointe de l’AGASA (photo).

Ce nouveau bureau l’AGASA accueillira les opérateurs économiques pour l’octroi d’agréments des établissements intervenant dans le domaine alimentaire et phytosanitaire. Un délai de 2 à 7 jours permettra de régulariser leurs situations administratives. Cette nouvelle survient alors que le gouvernement travaille à améliorer le climat des affaires ainsi que son classement dans le rapport Doing Business

Le gouvernement a lancé d’autres initiatives visant à faciliter les démarches administratives. Il est désormais possible de créer sa société en 48 heures sur l’ensemble du territoire. Selon les statistiques de l’ANPI-Gabon, c’est 5800 entreprises qui ont été créées en 2019. Dans le classement Doing Business, cette évolution avait déjà permis au pays d’augmenter sa notation de 4,4 points entre 2019 et 2020.

Brice Gotoa

La localité de Mouila dans la province de la Ngounié au Gabon pourrait être bientôt dotée d’une centrale solaire photovoltaïque construite. L’information a été donnée à l’issue d’une rencontre ce 3 février entre le Premier ministre gabonais et des investisseurs turcs dont la société Desiba Energie.

Ces investisseurs turcs travaillent depuis deux ans « sur un projet de construction d’une centrale à énergie solaire à Mouila dans la Ngounié. Les investisseurs turcs sont les bienvenus dans notre pays », a indiqué Rose Christiane Ossouka Raponda.

Selon l’ambassadeur de Turquie au Gabon, Nilüfer Erdem Kaygisiz, qui accompagnait cette délégation d’investisseurs chez le Premier ministre, ce projet de construction de la centrale de Mouila avance progressivement. « Ils ont avancé dans les études préalables avec le ministre de l’Énergie ainsi que toutes les parties concernées », a-t-il expliqué.

La construction d’une telle centrale dont la capacité n’a pas été dévoilée permettra, selon les autorités, de régler les insuffisances en matière d’éclairage public dans cette localité du pays et de créer des emplois.

Le Gabon mise sur l’énergie solaire pour alimenter certains quartiers des centres urbains et des zones rurales. Dans cette optique, les travaux de construction de 8 centrales solaires hybrides ont été lancés, au premier trimestre 2020, dans des communes isolées du Nord-Ouest, en partenariat avec Engie Africa et la Caisse des dépôts et consignation du Gabon. D’autres projets de ce type sont en cours dans le pays.

SG

Lire aussi:

Energie: Total va investir dans l’énergie solaire au Gabon

Malgré le ralentissement des activités de la filière ciment du fait de la Covid-19, les entreprises exerçant dans ce secteur à l’instar de Ciments de l’Afrique (Cimaf), seraient parvenus à satisfaire la demande locale (600 mille tonnes annuelles) au cours de l’année 2020, a annoncé le Premier ministre, à l’issue d’une audience qu’elle a accordée le 2 février 2021, au vice-président de Cimaf, Malik Sefrioui.

« Sa capacité de production, d’un million de sacs de ciment par an, excède désormais largement les besoins du marché national, ce qui permet de réduire la facture de nos importations. Le surplus sert à l’exportation, ce qui est bénéfique pour notre balance commerciale », a affirmé Rose Christiane Ossouka Raponda.

Cette annonce survient après une période de pénurie enregistrée au courant de la saison sèche 2020 (entre juin et septembre). Car, avec une capacité de 500 mille tonnes pour une demande locale de 600 mille tonnes de ciment par an, le groupe marocain, qui contrôle ce marché au Gabon, peinait à satisfaire la demande.

Selon les données de la direction générale de l’économie et de la politique fiscale, au cours des neuf premiers mois de l’année 2020, la production de ciment a même régressé, notamment du fait de la Covid-19. Elle est passée de 421 102 tonnes au cours de la même période en 2019 à 385 123 tonnes, soit une baisse de 8,6%.

Mais en septembre 2020, Cimaf a officiellement ouvert une nouvelle ligne de production de ciment d’une capacité annuelle de 350 000 tonnes, située à Owendo. Cette usine devait permettre au groupe marocain d’atteindre une capacité de production de 850 mille tonnes et donc de satisfaire la demande locale. Le Premier ministre ne le dit pas, mais il est possible que ce soit cette usine qui est changée la donne.

Le marché du ciment gabonais est actuellement contrôlé par Cimaf, filiale du groupe marocain Ciments de l’Atlantique (Cimat), qui a investi en cinq ans, près de 61 milliards de FCFA dans la production de ciment dans le pays. Cimaf compte accroitre ses investissements pour davantage satisfaire la demande locale qui pourrait approcher les 700 mille tonnes en 2021, selon la primature.

L’entreprise ambitionne également de recruter en 2021 malgré le contexte économique et sanitaire actuel. « La réalisation des objectifs pour 2021 implique l’augmentation du nombre d’employés », a indiqué le vice-président de Cimaf. Le groupe a déjà créé plus de 750 emplois dans le pays selon ses données.

SG  

 Lire aussi:

Ciment : les Marocains Cimaf et Cim Gabon enregistrent à fin septembre une baisse de production de 8,6% à 385 000 tonnes

Cimaf appelée à mettre fin à la hausse des prix et à la pénurie du ciment au Gabon

En l’espace d’un mois, le nombre de personnes infectées par la Covid-19 est passé du simple au triple pratiquement au Gabon, soit de 400 à 1000 cas entre décembre 2020 et janvier 2021, a indiqué le ministre de la Santé ce 3 février. Dr Guy Patrick Obiang sortait d’une rencontre avec le Premier ministre.

Face à cette situation, les autorités gabonaises réfléchissent à une nouvelle stratégie afin d’apporter une réponse efficace à la Covid-19. « Le Premier ministre nous a demandé de poursuivre dans la sensibilisation, mais, également dans tout ce qui peut renforcer le système de santé en vue d’infléchir la courbe évolutive de la Covid », a expliqué le ministre de la Santé. La nouvelle stratégie selon certains observateurs pourrait consister à un reconfinement de la population gabonaise en attendant d’avoir accès aux vaccins.

Le nombre de cas de contamination ne cesse de croitre dans le pays en dépit du durcissement des mesures barrières décidé le 23 janvier dernier par le gouvernement. En effet, pour limiter la propagation de la Covid-19, les autorités avaient ramené le début du couvre-feu de 22 à 20 heures du soir et rendu obligatoire le port de masque, le respect de la distanciation sociale, le respect des mesures d’hygiène, la limitation du nombre de personnes lors des rassemblements à 30. Désormais, le non-respect de ces mesures barrières est sanctionné par de lourdes amendes pouvant aller jusqu’à 10 millions de FCFA.

SG

Lire aussi:

Covid-19 : le non-respect des mesures barrières désormais sanctionné au Gabon par de lourdes amendes

Covid-19 : le Gabon prépare un plan pour être parmi les premiers pays africains à vacciner sa population

Au total, 511 actes de naissances et jugements supplétifs ont été établis aux enfants des communautés autochtones du département de la Zadié à Mékambo, dans la province de l’Ogooué-Ivindo au cours de l’année 2020. Le ministre gabonais des Affaires sociales, Prisca Nlend Koho, a officiellement remis ces actes de naissance aux bénéficiaires, jusqu’ici sans existence légale. D’où le surnom d’enfant fantôme qui leur est souvent donné.

« Ça vient aider le peuple de la forêt pour bénéficier des droits comme la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS, un service qui donne accès à la gratuité des soins de santé) », a confié Pascal Nzoua, chef de service affaires sociales à Mékambo.

L’initiative intervient dans le cadre du programme national de l’établissement d’actes d’état civil et du renforcement du système d’État civil au Gabon. Un programme mené par le gouvernement gabonais en partenariat avec les Nations unies et qui ambitionnait de délivrer 20 000 actes de naissance avant le 31 décembre 2020 aux enfants n’ayant pas d’existence légale dans le pays.

Cette opération constitue le prolongement d’une autre qui s’est déroulée en 2017-2018 et au cours de laquelle 15 000 dossiers d’enfants sans acte de naissance avaient été traités. Dans ce lot, 7400 enfants légalement « invisibles » restent encore dans l'attente de leur acte de naissance.

En dépit de la législation et des conventions internationales ratifiées par le pays, des milliers d’enfants ne disposent pas d’acte de naissance au Gabon. Selon les services sociaux, cette situation est favorisée par la pauvreté, l’ignorance, la précarité des femmes, dont un nombre non négligeable accouche clandestinement du fait des coûts de maternité prohibitifs. L’opération de restitution des actes de naissance et des jugements supplétifs débutés dans la province de l’Estuaire se poursuit à l’intérieur du pays.

Brice Gotoa

L’Union européenne va accompagner le Gabon dans le processus d’accélération de la transformation de son économie. C’est du moins ce qui ressort de la rencontre du 2 février 2021 entre le ministre de l’Économie et de la Relance, Nicole Jeanine Lydie Roboty et une délégation de l’Union européenne conduite par son ambassadeur Rosario Bento Pais. Elle portait sur la programmation du plan d’action 2021-2027 du partenariat entre le Gabon et l’UE

« Nous avons échangé sur le plan de la transformation. Madame le ministre va nous faire parvenir ce plan une fois finalisé pour nous aider à contribuer au développement du Gabon dans les 7 ans à venir », a déclaré Rosario Bento Pais.

Actuellement, le gouvernement gabonais est engagé dans un plan triennal d’accélération de la transformation (2021-2023). Il vise, selon le gouvernement, à accélérer la transition vers l’après-pétrole, en activant les nouveaux moteurs de croissance et en repensant le modèle social du pays.

Les relations entre le Gabon et l’UE reposent sur un dialogue politique, des relations commerciales et l’aide au développement. Il est par ailleurs question de créer un cadre de gouvernance stratégique avec le Gabon et d’accompagner le pays en matière de diversification économique.

Dans le cadre de la programmation du nouveau budget 2021-2027, l’UE organise des consultations avec le gouvernement, la société civile, le secteur privé et aussi les partenaires internationaux pour définir les priorités, les actions et les activités pour les années à venir.

Brice Gotoa

Le Dr Hervé Moutsinga, l’un des neuf juges de la Cour constitutionnelle du Gabon est décédé ce 2 février 2020 à l’âge de 86 ans. Il a été « emporté par la Covid-19 », selon le président de la République Ali Bongo Ondimba. Le chef de l’État parle du défunt comme d’un « grand défenseur des libertés publiques » et « l’un des meilleurs connaisseurs et promoteurs de notre Constitution ».

Né le 12 décembre 1934 à Tchibanga dans la province de la Nyanga, le doyen des juges de la Cour constitutionnelle était membre de cette institution depuis sa création en 1990. Suite au décès de ce médecin de formation, un nouveau membre sera nommé par le chef de l’État, comme le prévoit la Constitution. Celui-ci achèvera le mandat de 9 ans entamé en 2019 par le Dr Moutsinga.

La Cour constitutionnelle est la plus haute juridiction du pays en matière constitutionnelle. Elle statue obligatoirement sur la régularité des élections présidentielles, parlementaires, des collectivités locales et des opérations de référendum dont elle proclame les résultats, entre autres.

SG

À l’initiative de la commission nationale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) une formation de 48 heures visant à renforcer la capacité des agents des différents secteurs travaillant dans la valorisation du patrimoine gabonais vient d’être dispensée. Les outils techniques acquis devraient permettre de mieux conduire le processus d’inscription des éléments immatériels du Gabon au patrimoine de l’UNESCO. Il s’est précisément agi d’apprendre à élaborer des fiches techniques de candidature.

« L’avantage c’est de montrer ce que nous savons et de nous approprier déjà la connaissance sur nos éléments parce que nous avons constaté que ce sont les autres qui viennent étudier et prendre connaissance de notre richesse. À nous-même de le faire et puis de montrer ce que nous sommes et ce que nous savons », a indiqué Dr Clandère Angée Angone, consultante UNESCO.

À l’en croire, l’objectif est de démocratiser la participation à ce processus. « Toutes les communautés devraient choisir les éléments les plus pertinents de leur patrimoine culturel immatériel et aller vers le ministère de la Culture pour engager leur inscription sur la liste du patrimoine mondial », encourage-t-on.

Chaque année, un comité se réunit pour évaluer les candidatures et décider, notamment en fonction du niveau de participation au processus, d’inscrire ou non les pratiques et expressions culturelles du patrimoine immatériel proposées par les États parties à la convention de 2003 de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine immatériel.

Le Gabon est doté d’une richesse culturelle très diversifiée. À ce jour, sur une dizaine de rites (Bwiti, Ndjobi, Ndjembèt, Mvett…) est pressentie pour être inscrit sur la liste du patrimoine immatériel de l’UNESCO.

Brice Gotoa

Pour nous contacter: c o n t a c t [@] lenouveaugabon . c o m

Please publish modules in offcanvas position.