Abbas Mahamat Tolli (photo), président statutaire de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) et gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), a saisi, le 2 novembre 2020, les établissements de crédit de la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) au sujet du « respect de la règlementation des changes ».
« Les divers contrôles effectués tant par la Beac que par la Cobac font état d’une recrudescence de manquements dans l’application de la règlementation des changes. Cette mauvaise observation de la règlementation des changes amène la Beac à infliger des pénalités aux établissements assujettis. À l’évidence, les établissements de crédit privilégient de rentabilité à la contrainte de conformité », écrit Abbas Mahamat Tolli.
Sur cette base, le président de la Cobac réitère son interpellation sur le respect « scrupuleux » de la règlementation des changes. Dans ce cadre, il invite les établissements de crédit à lui faire part des difficultés rencontrées dans l’application rigoureuse de cette règlementation en vigueur.
« Compte tenu de l’ampleur des pénalités appliquées à ce jour, toutes nouvelles sanctions pécuniaires infligées aux établissements de crédit à la suite des manquements à la règlementation des changes devront être notifiées à la direction générale de l’établissement ainsi qu’au président du conseil d’administration pour information aux actionnaires. Le conseil d’administration est tenu d’en faire une délibération spéciale débouchant sur des mesures correctives et préventives en la matière », enjoint le président de la Cobac.
Il invite par conséquent la direction générale des établissements de crédit à organiser des séances de formations en interne dans le domaine de la règlementation des changes. Le secrétariat général de la Cobac se réservant le droit de solliciter les supports de formation prévus à cet effet.
Les sanctions contre des établissements bancaires, rendues publiques, remontent au 28 décembre 2018. Cette année-là, la Cobac a « décidé d’infliger un blâme » à Alphonse Nafack, directeur général de la banque camerounaise Afriland First Bank, « pour non-respect de la règlementation des changes et des normes prudentielles ». La même sanction, pour les mêmes motifs, avait été imputée à Isong Udom, directeur général de la filiale camerounaise de United Bank for Africa (UBA). Idem pour Gwendoline Nzo-Nguty Abunaw, DG d’Ecobank Cameroon.
À l’époque, le président de la Cobac notait déjà que « dans la pratique, nous observons que plusieurs établissements de crédit ont tendance à perdre de vue le respect des règles prudentielles édictées par la Cobac et par conséquent, à se surexposer espérant ainsi satisfaire des objectifs de rentabilité ».
S.A.
Réunie en session extraordinaire par visioconférence ce 30 novembre 2020, l’assemblée générale de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) a approuvé un programme d’émissions obligataires par appel public à l’épargne (APE) pour un montant de 300 milliards de FCFA, sur la période 2020-2022.
« Cette initiative s’inscrit en droite ligne de l’objectif prioritaire n° 2 du Plan stratégique 2017-2022 qui encourage la Banque à sécuriser et diversifier ses sources de financements. Ainsi, les fonds mobilisés serviront à financer les projets du secteur privé avec des ressources adaptées en termes de maturité et de différé de taux », explique l’institution bancaire.
En outre, précise la Banque, les fonds levés permettront aussi de financer la mise en œuvre des projets intégrateurs prioritaires du Programme économique régional de la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad), en monnaie locale. Car, les titres de la BDEAC étant exonérés d’impôts et de taxes dans l’ensemble des pays de la Cemac conformément à ses statuts, les investisseurs qui achèteront ses titres bénéficieront d’une garantie de rentabilité, de sécurité et de liquidité, fondée sur les performances de l’Institution et son actionnariat diversifié.
Avec cette opération, la Banque a l’ambition de se positionner comme un émetteur de référence sur le marché financier régional. D’autant plus qu’elle a déjà à son actif deux opérations réussies d’emprunts obligataires par placement privé (2005 et 2007), d’un montant total de 40 milliards de FCFA et une émission obligataire par APE (2010) sur le marché financier de la Cemac, pour un montant total 30 milliards de FCFA. Ces emprunts ont tous été parfaitement dénoués et éteints à bonne date.
« L’évolution positive des résultats de la Banque, combinée à sa capacité d’honorer ses engagements à bonne date, lui donnent une crédibilité certaine auprès des investisseurs qui devraient l’accompagner dans l’effort de financement des économies de la Cemac. Le titre BDEAC offre donc une gamme nouvelle en termes d’attractivité et de sécurité auprès des investisseurs en quête de diversification de portefeuille et de sécurité », conclut l’institution bancaire sous-régional.
S.A.
La compagnie aérienne nationale Air Burkina a relancé ses vols à destination du Gabon, à raison de deux vols par semaine. Ces vols relieront Libreville à Ouagadougou en passant par Cotonou. Après 4 ans d’absence dans le ciel gabonais, le vol inaugural s’est déroulé le 26 novembre 2020 à l’aéroport international de Libreville (ADL).
Par ailleurs, en présence de l’ambassadeur du Burkina Faso au Gabon, Saïdou Zongo, une séance de travail s’est déroulée avec les responsables de l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac), de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne (Asecna) et de l’ADL.
« Nos vols sont mis en place pour faciliter d’abord le déplacement de nos ressortissants, d’une part ; et celui des opérateurs économiques entre les deux sous-régions (Afrique de l’ouest et l’Afrique centrale, NDLR), d’autre part », a indiqué, au cours de cette rencontre, le représentant du directeur général d’Air Burkina, Aly Dialo. Pour sa part, le directeur général de l’ADL, Igord Simard, a marqué son satisfecit au sujet de l’arrivée d’Air Burkina au Gabon.
Créée en 1967, la compagnie dispose de trois Enbraer (deux E190 et un E170) depuis 2018. D’ici 2021, Air Burkina aura une flotte de cinq appareils et ambitionne desservir d’autre destination. Le Gabon est la première destination en Afrique centrale de cette compagnie qui desservait dans le passé le Gabon, le Cameroun et le Congo Brazzaville.
Brice Gotoa
Quelques jours seulement après avoir mis fin aux mesures de solidarité Covid et rétabli les anciens taux appliqués pour la création d’entreprises au Gabon, l’Agence nationale de promotion des investissements (Anpi) annonce de nouveaux tarifs.
Dans un communiqué, l’Agence informe qu’à partir de ce 30 novembre, les tarifs appliqués pour la création des entreprises individuelles sont fixés à 85 000 FCFA pour les nationaux et 135 000 FCFA pour les non nationaux. Pour la création des sociétés, il faudra débourser 220 000 FCFA pour les Gabonais et 370 000 FCFA pour les non Gabonais. Tout ceci en plus du paiement de 500 F par page de statuts et procès-verbal.
Au mois de juin dernier, pour faciliter la création d’entreprises dans un contexte de pandémie de coronavirus, les taux avaient déjà été réduits à 70 000 FCFA pour les individuels et 150 000 FCFA pour les sociétés, avant d’être de nouveau fixés à 110 000 FCFA pour la première catégorie d’entreprises et 270 000 FCFA pour la seconde, le 23 novembre 2020.
La suspension de la mesure Covid n’avait pas été bien accueillie par les populations. Car, elle ne favorisait pas, selon elle, la création d’entreprises dans un contexte de crise marquée par la perte d’emplois. Ces plaintes ont certainement été écoutées par l’entreprise qui est en quelque sorte revenue sur sa décision.
« Consciente des difficultés que rencontrent particulièrement les entrepreneurs en cette période encore difficile et à la suite d’une concertation avec les différentes parties prenantes, l’Anpi décide de la suspension de l’application du nouveau barème de frais de formalisation des entreprises, comme indiqué dans son dans communiqué du 20 novembre », expliquent les responsables de la structure.
Malgré cette nouvelle baisse, les populations attendent encore plus de l’Anpi. « L’Anpi nous montre à travers cette nouvelle mesure qu’elle écoute nos préoccupations. Et c’est une bonne chose. Nous espérons cependant que ces tarifs soient encore réduits pour encourager la création d’entreprises dans ce contexte difficile », soutient un opérateur économique.
En effet, la Covid-19 a considérablement impacté l’économie du pays avec à la clé la fermeture des entreprises et la perte des emplois. D’après le ministère de l’Emploi, cette crise a causé la perte de 10 000 emplois dans le secteur privé formel du Gabon.
Sandrine Gaingne
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La sécurité et la sûreté du ciel gabonais font partie de ses préoccupations quotidiennes. Elle c’est Nadine Nathalie Awanang épouse Anato, qui dirige depuis peu, l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac).
Cette fonction qu’elle occupe depuis le 20 novembre 2020, fait d’elle l’ange gardien du ciel gabonais. A ce titre, elle travaille avec l’Etat pour la mise en place de procédures de certification, d’agréments et de contrôle du secteur de l’aviation gabonaise.
Mère de quatre enfants, Nadine Anato est née le 28 décembre 1976 à Lambaréné au Gabon. Après ses études primaires et secondaires, elle va s’envoler pour la Tunisie où elle va obtenir une maitrise en gestion informatique et télécommunication en 2001. Son diplôme en poche, elle rejoint l’Ecole africaine de la météorologie et de l’aviation civile (EAMAC) à Niamey au Niger où elle obtient son diplôme d’Ingénieur des études de l’exploitation de l’aviation civile (IEEAC) en 2004.
Après ses études supérieures, elle regagne son pays natal et intègre en 2010 l’ANAC en qualité d’ingénieure de l’aviation civile. Au sein de cette structure publique, elle va gravir les marches jusqu’à sa nomination comme directeur général adjoint en janvier 2020, puis comme DG le 20 novembre au conseil des ministres.
Après quatre années passées à la tête de la filiale camerounaise du groupe BGFIBank, Loukoumanou Waidi a été nommé en 2019 comme directeur général de cette banque au Gabon. Leader de son secteur en Afrique centrale, ce groupe financier international multi-métiers revendique au Gabon 40% des parts du marché, selon un rapport des services économiques de l’ambassade de France.
Depuis janvier 2020, Loukoumanou Waidi, Gabonais de 56 ans, est le président de l’Association professionnelle des établissements de crédits du Gabon (APEC). Il est à ce titre, celui qui porte la voix des sept établissements de crédit en activité dans le pays, dont BGFI, BICIG, Orabank, Ecobank, Citibank Gabon, United Bank for Africa Gabon (UBA Gabon) et l’Union gabonaise de banque (UGB). L’APEC a pour rôle d’étudier et de défendre les sujets d’intérêt commun de la profession bancaire par rapport au marché.
Loukoumanou Waïdi est né en 1964 à Port-Gentil au sud-ouest du Gabon. Il est diplômé de l’école polytechnique de Masuku à Franceville et de l’Institut de l’Economie et de Finances de Libreville (IEF).
Âgé de 36 ans, Liban Soleman Abdi est l’un des Gabonais qui fait la fierté du pays au-delà des frontières nationales, particulièrement au Rwanda où il siège au conseil d’administration de deux structures publiques. A savoir la Rwanda Development Board où il a été nommé le 18 mai, et Kigali International Financial Centre depuis le 12 novembre.
Diplômé en finances de la George Mason University (États-Unis), Liban Soleman a été chef de cabinet du président de la République Ali Bongo durant cinq ans (2011-2016). Il a aussi piloté le Plan stratégique Gabon Emergent puis l’Agence nationale de promotion des investissements.
Après près de 11 ans de travail dans le secteur pétrolier gabonais, Hans Landry Ivala rejoint l’office national de l’emploi (ONE) où il est nommé directeur général en 2016.
A la tête de cette structure publique, ce fils de la Ngounié, au Gabon, multiplie avec le gouvernement les actions pour baisser le chômage des jeunes dans le pays. C’est dans ce cadre qu’a été lancé en 2017, avec l’appui de la Banque mondiale, le projet de développement des compétences et de l’employabilité (PRODECE), qui va permettre de former près de 6500 jeunes en cinq ans.
Ce jeune Gabonais s’est également donné pour défis, de former les jeunes car, pour lui, des offres d’emplois requièrent généralement une expérience professionnelle. Or « l’expérience professionnelle ne se décrète pas mais s’acquiert», explique-t-il.
« Je m'évertue quotidiennement à incarner le tripartisme prôné par le BIT (Bureau international du travail) dans les négociations sociales et dans les organes de gouvernance des organismes sociaux tels que les services publics d'emploi et les organismes de protection sociale. En effet, mon cursus professionnel m'a permis d'être un représentant des travailleurs, de l'employeur et, depuis 2016, de l'État. Ce qui fait toute la différence dans mes approches lorsqu'il s'agit de trouver des points d'équilibres qui satisfassent les partenaires sociaux », soutient-il.
Avant d’être porté à la tête de l’ONE, Hans Landry Ivala a occupé le poste de chef de service relations sociales chez le pétrolier français Total Gabon de 2014 à 2016, et d’ingénieur automaticien au sein de la même structure de 2003 à 2006. Il a par ailleurs été membre du bureau national de l'Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP) de 2005 à 2013.
Dans un contexte dominé par la crise économique doublée de la crise sanitaire de la Covid-19, beaucoup d’espoirs sont placés sur Ghislain Moandza Mboma, le nouveau directeur général de l’Agence nationale de promotion des investissements (Anpi).
Il devra mettre en œuvre des actions pour améliorer le climat des affaires dans le pays et booster la création d’entreprises. Et son expérience au sein de cette structure sera un atout. Depuis 2016, Ghislain Moandza Mboma était le directeur de la promotion des investissements à l’Anpi. Et à ce poste, il a contribué à la conception et à l’opérationnalisation de l’Agence.
Avant d’intégrer l’Anpi, il a été directeur régional en charge des pays francophones pour le groupe turc Yildirim Holding, spécialisé dans les mines et l’énergie. Son rôle consistait à conseiller le groupe dans sa stratégie de développement en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest, rechercher des partenaires et construire des relations entre les autorités publiques et le secteur privé pour le groupe.
Il a également été le country manager de la filiale de IELS Global (une structure de service aux sociétés pétrolières) ; DG de l’établissement de microfinance Loxia en 2010 et directeur Western Union BGFI Bank de 2001 à 2010. Une expérience qu’il devra mettre au profit de l’Anpi et de l’économie gabonaise.
Nouvellement installé dans ses fonctions de directeur général des Impôts, Gabin Otha-Ndoumba sait qu’il devra relever de nombreux défis à la tête de cette administration publique. Notamment, mobiliser les recettes fiscales dans un contexte où les entreprises peinent à se relancer à cause de la pandémie de la Covid-19.
Il devra également poursuivre la modernisation l’administration fiscale. Et son expérience au sein de la DGI devra l’aider dans l’atteinte de cet objectif. Cet inspecteur central des Impôts cumule plus de 14 ans comme chef service à la DGI.
Détenteur d’un master’s degree en économétrie et économie quantitative obtenu à l’université de Sherbrooke au Canada (1997-2004), Gabin Otha-Ndoumba a placé son mandat à la tête de la DGI sous le signe du respect de l’éthique et de la déontologie.
« L’atteinte de nos objectifs ne peut se faire que si, tous ensemble, nous donnons chaque jour le meilleur de nous-mêmes. Cela suppose que chacun, à son niveau d’implication, observe rigoureusement les principes que sont l’assiduité, la ponctualité, la courtoisie envers les collègues et les contribuables, l’honnêteté, le devoir de réserve ; en un mot, l’éthique et l’esthétique du métier de fiscaliste », rappelle-t-il à ses collaborateurs.