Le rapport Mo Ibrahim sur la gouvernance en 2019 a classé le Gabon 29e sur 54 États analysés. Cela en fait le premier pays de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) au regard du classement des autres pays membres de cette sous-région. Le Cameroun est 34e, tandis que le Congo (45e), le Tchad (47e), la République centrafricaine (50e), et la Guinée équatoriale (51e) sont en bas de classement.
La moyenne du Gabon est de 47,7 sur 100 obtenue selon des critères définis par l’étude. Il occupait la 41e position une année au paravent, avec un total 42,4 points, soit un gain de 13 places. Les améliorations notées ont été soutenues par la reconnaissance des efforts visant à multiplier les opportunités économiques.
Sur ce plan, les performances en termes de régulation des affaires, d’accès au financement et de réduction de la fracture digitale ont été appréciées. Le rapport souligne aussi des progrès dans le développement humain, la santé publique et la gestion durable de l’environnement. Sur ce dernier point, qui est au cœur des objectifs politiques du président Ali Bongo, le pays enregistre la deuxième meilleure performance des dix dernières années.
Défis
Mais des efforts devront encore être fournis dans d’autres domaines. Malgré une criminalité maitrisée et la tenue des élections pluralistes, le classement Mo Ibrahim a estimé que le pays doit encore améliorer les aspects sécuritaires, d’État de droit et de la participation populaire et d’autres entités des droits de l’Homme.
Dans le classement généralement, l’Afrique a régressé de 0,2 point. Selon la Fondation du milliardaire anglo-soudanais, cette contreperformance, qui n’avait pas été enregistrée depuis dix ans, est due à la détérioration des performances dans trois des quatre catégories de l’indice, à savoir : participation, respect des droits et inclusion des citoyens ; sécurité et État de droit ; puis développement humain.
À noter que l’indice se base sur des données collectées jusqu’à la fin 2019. Il ne prend donc pas en compte les événements récents ainsi que des conséquences de la pandémie de Covid-19 sur le continent. Dans cette édition, Maurice occupe le premier rang suivi du Cap-Vert, les Seychelles, la Tunisie, le Botswana. La Somalie est la dernière du classement.
SG
La Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), filiale du groupe minier français Eramet, vient de signer avec Sinosteel et Erdos, des entreprises chinoises, deux nouveaux protocoles d’entente commerciale pour la livraison du manganèse, apprend-on dans un communiqué publié le 17 novembre.
« Fort de sa capacité à livrer du manganèse à hauteur teneur dans un contexte difficile comme celui de la pandémie du Covid-19, la Comilog a obtenu la confiance de ses clients Sinosteel et Erdos à travers le renouvèlement des Memorandum of Understanding, signés récemment à Shangaï. Ces conventions commerciales renouvelées comptent pour l’année 2021 », indique l’entreprise. « Cette excellente performance résulte de la résilience de nos équipes de production, supply chain, ventes et qualité basées au Gabon, en France et en Chine », poursuit-elle.
Ce contrat est renouvelé dans un contexte marqué par la chute du prix du manganèse sur le marché mondial. Avec notamment une baisse enregistrée au cours du premier semestre par rapport à la même période en 2019, conséquence de la crise sanitaire sur les marchés. Ce qui a eu un impact sur le chiffre d’affaires de Comilog qui s’établit ainsi à 338,6 milliards de FCFA au cours des six premiers mois de l’année, en retrait de 5,5 milliards de FCFA comparé au premier semestre 2019, malgré la forte hausse de la production.
À noter que les ventes de manganèse, selon la note de conjoncture du ministère de l’Économie, ont généré un chiffre d’affaires de 385,7 milliards de FCFA à fin juin 2020, en hausse de 6,4% par rapport à la même période en 2019. Cette performance a été soutenue par une hausse des productions de ce produit dans le pays. En fait, la production nationale de minerais et d’agglomérés de manganèse a progressé de 43,0% pour s’établir à 3,98 millions de tonnes.
SG
Une délégation des Nations unies, reçue ce 17 novembre par le ministre de la Justice, Erlyne Antonela Ndembet-Damas, a proposé d’accompagner le Gabon au cours de ses trois années de mandant comme membre du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies. Il est question d’apporter son expertise au pays dans l’accomplissement de sa mission.
Selon Stephen Jackson, coordonnateur résident du Système des Nations unies, le Gabon sera très sollicité au sein de cette instance sur les questions des droits de l’Homme et aura besoin d’une expertise dans tous les domaines des organismes onusiens (Unesco, Unoca, Unicef, Pnud…) qui « seront d’un appui considérable ».
À travers le partenariat sollicité, l’ONU souhaite œuvrer « en faveur du rayonnement du Gabon au sein de ladite Commission, sur les dossiers aussi importants que sont la liberté de la presse, les droits de l’Homme, les droits des enfants et des détenus », indique-t-on au ministère de la Justice. À ce titre, les Nations unies envisagent de mettre en place un mécanisme « léger », sous la forme d’un guichet unique où les propositions seront examinées.
Le Gabon a été élu membre du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies le 13 octobre 2020 pour la période 2021-2023. Le Conseil, qui siège à Genève, est composé au total de 47 États membres, dont 13 du groupe des États d’Afrique.
SG
Une revue des comptes, effectuée cette année 2020 par la firme internationale d’audit KPMG, a révélé l’ampleur des défis financiers que traverse la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (CNNII). Cette société publique assure le transport des passagers et des marchandises entre Libreville et Port-Gentil.
Selon le rapport cité par de nombreux médias locaux, l’entreprise cumule des pertes depuis sa création. Ses fonds propres, qui constituent le noyau dur des ressources d’une entreprise, sont devenus négatifs. Dans le même temps, les dépenses de personnels ont augmenté de 250% entre 2013 et 2018.
Par ailleurs, la CNNII doit faire face à des charges d’exploitation en hausse, en rapport avec la location des bateaux pour effectuer ses opérations. Malgré une demande croissante de la clientèle, l’entreprise peine à suivre. Plusieurs de ses navires sont inutilisables et garés à quai.
À son lancement en 2013, la CNNII bénéficiait des subventions de l’État. Mais au fil du temps, il y a eu un désengagement de l’État. En 2019, cette subvention a pris fin. Cette situation suscite des craintes quant à la mobilité des personnes à faibles revenus entre Libreville et Port-Gentil. Pour plusieurs d’entre elles qui ne peuvent se payer un billet d’avion, la voie maritime constitue une solide alternative pour les personnes et les marchandises.
BG
Le porte-parole du président de la République du Gabon a annoncé que les entreprises impliquées dans l’affaire de la fausse dette intérieure courent le risque d’être inscrites sur une liste noire. De ce fait, elles ne pourront plus postuler aux appels d’offres publics lancés au Gabon.
« Il y aura des poursuites. D’où d’ailleurs la présence du parquet de la République et de l’agent judiciaire de l’État au sein de la taskforce. Le président l’a martelé : il sera intraitable avec les corrompus. Sa ligne politique en la matière est limpide : c’est celle de la tolérance zéro », a fait savoir Jessye Ella Ekogha lors d’une rencontre avec la presse le 17 novembre.
Le responsable n’a pas communiqué sur les entreprises impliquées. Celles-ci ne se sont pas non plus officiellement prononcées sur cette affaire. En coulisses, certaines d’entre elles accusent une démarche unilatérale du gouvernement. Mais, « cette opération n’est en rien une chasse aux sorcières », selon le porte-parole de la présidence de la République.
Jessye Ella kogha déplore aussi la complicité de certains fonctionnaires et de certains hommes politiques dans cette affaire. « Cela ne fait aucun doute. Certains dossiers laissent clairement, de manière flagrante, apparaître une complicité entre des opérateurs indélicats et de hauts cadres de l’administration. Je vous donne un exemple : une entreprise qui sollicitait un paiement de 800 millions au titre d’une supposée créance fait un recours devant le Conseil d’État et finit par obtenir un dédommagement de plus de 8 milliards de FCFA, c’est-à-dire dix fois le montant initialement revendiqué », a-t-il expliqué.
Pour s’assurer du respect des cahiers de charges dans l’attribution et l’exécution des marchés publics au Gabon, et lutter contre les fraudes, le système d’évaluation continue déjà en place va être renforcé. À la date du 12 novembre, l’audit de la task force a permis d’annuler environ 440 milliards FCFA de la dette intérieure, jugée fictive, sur un montant de 650 milliards de FCFA audités.
SG
Les ressources extractives en zone Cemac affichent des fortunes diverses. Si les industries gazières et diamantifères peuvent tirer leur épingle du jeu, tel n’est pas le cas pour l’or noir. C’est ce que révèle la Beac, dans son test prévisionnel de conjoncture, pour le quatrième trimestre 2020.
Selon les termes de ce document, les perspectives du pétrole s’inscriraient en baisse dans la sous-région, malgré l’orientation favorable attendue des cours du baril sur la période sous revue. Par ailleurs, le spectre d’une nouvelle vague de confinement dans les pays avancés les plus touchés par la pandémie de Covid-19 n’est pas pour arranger la situation. À preuve, il suscite la crainte de certains acteurs, vis-à-vis d’un nouveau plongeon des cours du baril de brut.
Ainsi, les volumes de production auront des évolutions variables dans la zone, avec des perspectives favorables en Guinée équatoriale, contrebalancées par un recul des productions au Cameroun, au Congo, au Gabon et au Tchad.
Quant à l’industrie gazière, ses perspectives s’annoncent globalement à la hausse. Une situation en lien avec le dynamisme de la demande provenant des centrales thermiques, due au début de la saison sèche au Cameroun, ainsi que des effets de la bonne conduite de certains projets d’amélioration du circuit de distribution gazière, notamment en Guinée équatoriale.
Dans le même temps, les indicateurs du secteur de l’extraction de diamants (production et exportations) devraient rester stables. Cela, en rapport avec le maintien des restrictions des transports au niveau international, suite à la pandémie de la Covid-19 ; la persistance des exportations clandestines et l’absence sur le terrain, des bureaux d’achat de gros calibres et crédibles. Cette dynamique devrait davantage s’observer en République centrafricaine, locomotive diamantifère de la sous-région.
Marcel Saint - claire Eyene
Selon le rapport intermédiaire du ministère de l’Économie sur la mise en œuvre de ces mesures économiques et sociales, couvrant la période avril et juin 2020, près de 273 dossiers ont été traités par le guichet fiscal mis en place pour accompagner les opérateurs économiques frappés par la pandémie du Covid-19.
Parmi ces dossiers, 233 ont reçu un avis favorable, l’essentiel pour une exonération de la patente, pour un montant global de 33,2 milliards de FCFA. Par ailleurs, la majorité des dossiers examinés sont liés aux entreprises individuelles et concernent le commerce et les prestations de service.
Le 3 avril 2020, le président de la République, Ali Bongo, avait donné des orientations au gouvernement, afin d’accompagner les opérateurs économiques touchés par la pandémie du Coronavirus. Parmi celles-ci, figurait l’accompagnement fiscal, dont l’objectif consiste à permettre aux opérateurs de bénéficier de mesures d’exonérations fiscales concernant la patente, l’impôt synthétique libératoire, l’impôt sur les sociétés et l’impôt sur les revenus des personnes physiques.
De manière pratique, cet accompagnement fiscal des entreprises se traduit par une réduction de 50% de la patente et de l’impôt synthétique libératoire des petits commerçants et des petites entreprises de services à la personne ; des remises d’impôts aux entreprises citoyennes qui préserveront l’emploi et feront montre de solidarité et d’exemplarité dans la situation de crise sans précédent que le pays.
Elle vise également la défiscalisation des primes exceptionnelles versées aux employés qui exerceront leur activité professionnelle durant la période de confinement. Pour mener à bien toutes ces initiatives, un guichet fiscal logé à la direction générale des impôts (DGI) et une commission pour étudier les dossiers ont été mis en place.
Marcel Saint-clair Eyene
La Zone de libre-échange continentale africaine a fait l’objet d’une discussion, le 16 novembre 2020 à Libreville, entre le Premier ministre Rose Christian Ossouka Raponda et les membres du gouvernement concernés par ce dossier. Les questions liées à la tarification, aux règles d’origine ainsi qu’au commerce des services ont été abordées.
« En tant que ministre du Commerce, nous portons effectivement au niveau de l’Union africaine, les négociations qui se passent dans le cadre de cet espace économique et qui ont pour objectifs de mettre en place dès l’année 2021 le grand marché commun africain. C’est une question de très grande importance, c’est pourquoi madame le Premier ministre nous a réunis pour lui faire le point sur l’évolution de ce dossier », a confié Hugues Mbadinga Madiya, ministre gabonais du Commerce.
L’accord de la Zlecaf engage les pays africains à supprimer les droits de douane sur 80% des biens qu’ils produisent. Dans ce cadre, le commerce intra-africain est susceptible d’augmenter de 52% et d’attirer au Gabon un important flux d’investissements et d’opportunités. Des actions prioritaires été élaborées et devront permettre « à notre pays d’entrer gagnant dans ce nouveau grand marché africain, avec la possibilité d’avoir plus d’exportations, notamment en ce qui concerne les marchandises et les services. Nous voulons effectivement entrer dans la Zlecaf avec des atouts très importants », a assuré Hugues Mbadinga Madiya.
Toutefois, au-delà des questions liées à l’application de l’accord de libre-échange continental, le Gabon devra poursuivre avec la diversification de son économie. Un aspect important de cette stratégie doit être de redonner du pouvoir aux entreprises exportatrices. Selon une étude de la banque mondiale sur la question, il faudrait adresser des défis de productivité, mais aussi des questions liées à l’infrastructure portuaire du pays. Le Port d’Owendo le plus important du Gabon ne semble pas encore adapté à suivre cette dynamique.
En 2019, les exportations du Gabon vers l’Afrique Subsaharienne ont été de seulement 249,6 millions $ (138,16 milliards de FCFA) en 2019. C'est le niveau le plus élevé depuis 2016. Mais cette performance représente seulement 3,3% des exportations du Gabon dans le monde, selon des informations de la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement. De plus elle est encore trop faible par rapport au pic de 598,6 millions $ atteint en 2008.
SG
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Dans le cadre de la mise en œuvre du Programme économique régional (PER) en zone Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon Guinée équatoriale et Tchad), la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) organise une table ronde des bailleurs de fonds pour le financement des 11 projets intégrateurs prioritaires dudit programme, à Paris (France) les 16 et 17 novembre 2020.
Selon la banque de développement de la Cemac, l’enveloppe nécessaire au financement des projets intégrateurs est estimée à 4 074,64 millions d’euros (près de 2 670,28 milliards de FCFA). Sur ce montant 709,92 millions d’euros (environ 465,24 milliards de FCFA), soit 17,4% du coût total, ont été mobilisés. La Communauté sollicite auprès des partenaires techniques et financiers un montant de 3 364,72 millions d’euros (2 205,04 milliards de FCFA) pour couvrir le gap de financement.
« Ces projets sont en parfaite synergie avec les plans de développement nationaux des pays de la Cemac pour relever efficacement les principaux défis du développement durable. Leur réalisation à l’horizon 2025 devrait accélérer durablement l’intégration physique et commerciale de la sous-région », indique la BDEAC.
Il s’agit de : la construction d’un pont sur le fleuve Ntem et facilitation du transport et la sécurité routière sur la route transnationale Kribi-Campo-Bata reliant le Cameroun et la Guinée équatoriale ; la construction de la voie express Lolabé-Campo (40 km) entre le Cameroun et la Guinée équatoriale ; l’aménagement hydroélectrique de Chollet et des lignes électriques (Cameroun-Congo-Gabon-Centrafrique) ; l’interconnexion des réseaux électriques Cameroun-Tchad ; l’interconnexion du Cameroun avec les pays de la Cemac par la fibre optique et l’université inter-États Cameroun-Congo, la construction des tronçons manquants (179 km) de la route Ndendé-Dolisie du corridor Libreville-Brazzaville ; la construction de la route Kogo-Akurenam (230 km) pour relier le Sud-Est de la Guinée équatoriale au Gabon ; le corridor Brazzaville-Ouesso-Bangui-Ndjamena (Congo-Centrafrique-Tchad), et la construction du port sec de Dolisie (Corridor Gabon-Congo).
Sylvain Andzongo
Partis pour discuter le match retour comptant pour les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2022 contre la Gambie, les joueurs gabonais ont été bloqués à l’aéroport de Banjul où ils ont été obligés de passer la nuit.
HONTEUX !
— Freddhy Koula (@FreddhyKoula) November 16, 2020
La Gambie leur avait promis l’enfer, les Panthères et la délégation gabonaise l’ont vécue à leur arrivée à l’aéroport internationale de Banjul la nuit de dimanche. La délégation a dû passer la nuit dans cet aéroport de fortune, pour des formalités administratives. pic.twitter.com/CqbgQ0MK1V
Arrivée à 23 heures le 15 novembre, ce n’est qu’au petit matin que la délégation gabonaise a pu quitter l’aéroport pour rejoindre l’hôtel. Ce, grâce à l’intervention du ministre des Sports Frank Nguema et du président de la Fédération gabonaise de football, Pierre Alain Mounguengui.
??? pic.twitter.com/mwezw6si72
— Aubameyang P-E (@Aubameyang7) November 16, 2020
Les autorités gambiennes ont justifié cette situation par la non-fiabilité des tests Covid-19 présentés par les joueurs gabonais. Un autre test devait de ce fait être réalisé sur place à l’aéroport.
Cependant, loin de décourager les panthères, cette situation les a galvanisées. Ils affirment être plus que prêts à venir à bout de l’équipe gambienne. Sur son compte tweeter, Pierre-Emerick Aubameyang a toutefois appelé la Confédération africaine de football (CAF) à prendre ses responsabilités. « Ça ne nous démotivera pas, mais il faut que les gens sachent et surtout que la CAF prenne ses responsabilités ».
Le Gabon affronte la Gambie ce jour dans le cadre des éliminatoires pour la CAN 2022. Premiers du groupe D, les Gabonais devancent leur adversaire de trois points.
SG