Le Nouveau Gabon

Le Nouveau Gabon

L’exigence de certification forestière faite par le président de la République, Ali Bongo Ondimba, le 26 septembre dernier aux compagnies forestières, est vivement saluée par les institutions internationales de défense de la nature, à l’instar de WWF dont la représentante résidente au Gabon, Marthe Mapangou, vient de publier un communiqué magnifiant cette avancée.

«La décision du gouvernement d’exiger la certification FSC pour toutes les concessions forestières est une mesure positive visant à protéger les écosystèmes forestiers du Gabon et à garantir des retombées pour les communautés locales», indique-t-elle dans son communiqué.

En attendant la publication et la communication des meilleures pratiques en matière de gestion des forêts grâce à la plateforme Global Forest and Trade Network (GFTN), l’institution assure qu’elle continuera l’accompagnement de toutes les initiatives gouvernementales visant à «mettre en œuvre les pratiques de gestion durable des forêts sur la base de nos connaissances des réalités du terrain».

Ce qui fait dire au directeur régional Afrique centrale, Marc Languy, que désormais le Gabon se positionne comme une référence pour la gestion durable des forêts dans le bassin du Congo. «Nous invitons les autres pays de la région à emboîter le pas», poursuit-il.

D’ici 2022, toutes les concessions forestières du pays devront être certifiées par le Forest Stewardship Council (FSC), un standard international de certification visant une gestion forestière fondée sur la durabilité écologique, l’équité sociale et la viabilité économique.

Actuellement, plus de 2 millions d’hectares de forêt, soit 14% de l’ensemble des concessions forestières du pays sont certifiés FSC.

Seules trois entreprises sur 40 grandes sociétés forestières opérant au Gabon sont certifiées FSC: Rougier Gabon, Precious Wood et CBG. Cette dernière est membre du GFTN, une initiative phare de WWF qui vise la lutte contre le commerce illégal du bois, la promotion de l’exploitation et du commerce des ressources forestières responsables.

PcA

Le directeur général du Groupement interbancaire monétique de l’Afrique centrale (Gimac), qui vient d’organiser un atelier sur l’interopérabilité de la monétique dans la sous-région, apporte des éclairages sur les systèmes de paiement au sein de la zone, les freins au développement de la monétique et les chemins à suivre pour s’arrimer aux standards internationaux. Dans cette interview à la presse locale, il en appelle au patriotisme économique des banques de l’espace communautaire pour plus de promotion de la carte Gimac comme c’est le cas pour les cartes internationales.

Ces derniers temps, l’on note qu’il est beaucoup question d’interopérabilité intégrale ; à quoi cela renvoie-t-il exactement ?

L’interopérabilité intégrale vise à étendre l’interopérabilité existante « carte ». J’insiste sur la carte. Jusqu’à ce jour, l’interopérabilité, qui veut dire travail en commun de plusieurs infrastructures réseaux de différents réseaux monétiques va être étendue au mobile. Nous voulons étendre l’interopérabilité de la carte.

Quelles sont les motivations de l’adoption de ce système en ce moment ?

Nous avons constaté que les couches les plus défavorisées dans la zone Cemac ont beaucoup plus épousé le mobile comme instrument de paiement. Nous voulons donc désormais étendre l’interopérabilité carte qui existe jusqu’à ce jour dans la sous-région, au mobile, au transfert d’argent et pourquoi pas aux instruments de paiement électronique. De nos jours, les start-ups sont en train de développer des solutions de paiement formidables, et ce sont des moyens qu’il  faut développer. La finalité c’est de disposer des moyens de paiement, de faire des opérations un peu partout dans la zone. Le but de cette interopérabilité intégrale c’est de faciliter les opérations, surtout que nous avons beaucoup de déficit en termes d’infrastructures physiques ; face à cette pénurie de moyens de mobilité, il est donc important de faciliter la vie à de nombreux habitants de la zone Cemac.

Vous reprochez aux banques de l’espace communautaire de ne pas pratiquer du patriotisme économique et de ne s’engouffrer uniquement dans les opérations de profit ; pourquoi ?

J’ai eu l’impression que la carte Gimac n’était pas promue et les produits financiers de la sous-région non plus. Pourtant, ces offres ont été dimensionnées par la banque centrale pour profiter au plus grand nombre. Un retrait d’argent dans un guichet automatique est un retrait dans un autre, et les frais ne devraient pas être considérables. Nous avons eu l’impression que les banques n’étaient pas promptes à promouvoir les cartes du Gimac comme elles le font avec les cartes internationales. Cela n’a pas de sens que quelqu’un qui ne voyage pas ait une carte Visa pour faire de l’interopérabilité dans le même pays. Il faut du patriotisme économique, il ne faut pas voir les choses uniquement en termes de profit ; il faut développer la région et dématérialiser les moyens de paiements.

Pensez-vous que votre message sera entendu par les patrons des banques de la Cemac ?

Nous voulons que la mise en œuvre de l’interopérabilité intégrale carte, mobile, transfert se passe mieux que ceux que ce qu’on a connu avec l’interopérabilité carte. J’en appelle à la conscience citoyenne, la conscience communautaire de toutes les banques de la sous-région, pour que nous fassions tout ce qu’il faut pour être à la page dans cette nouvelle économie. Et face à la concurrence, nous devons nous arrimer. Car, nous avons des concurrents qui utilisent les paiements dématérialisées, la robotisation, la standardisation, etc. Pour survivre à cette économie mondiale, il faut s’arrimer. J’en appelle à l’émergence économique, à la dématérialisation des systèmes et moyens de payements et la réduction du paiement en cash qui handicapent nos économies, et favorise la corruption, parce que l’agilité et la transparence n’y sont pas.

Est-ce que les égoïsmes de certains opérateurs ne vont pas prendre le pas sur cette révolution ?

A un moment donné, il y a eu de la méfiance entre les acteurs du secteur bancaire et les acteurs du mobile. Au Gimac, nous ne cessons de dire que l’heure est à l’union, à des synergies.

PcA avec la presse locale

Le gouverneur de la BEAC et le président du comité ministériel de l’Union monétaire d’Afrique centrale ont défendu l’idée d’une suppression des exonérations fiscales par les pays membres de cette sous-région.

Les deux responsables ont avancé cette idée lors de la récente rencontre à Paris, des ministres de la zone Franc (qui regroupe les deux zone CFA et les Comores), en réponse à la problématique de l’augmentation des ressources intérieures par les pays concernés.

Cette position est aussi celle de Bruno Lemaire, le ministre français de l’Economie et des Finances qui présidait cette rencontre. Selon lui, une hausse des ressources internes des Etats, permettrait de réduire le niveau d’endettement public.

La réduction des exonérations fiscales est enfin préconisée par le FMI. Lors de la rencontre d’urgence de Yaoundé en janvier 2016, Christine Lagarde avait conseillé les dirigeants africains dans le même sens. « Ces exonérations compromettent les recettes globales des États et affaiblissent la gouvernance », avait fait savoir Mme Lagarde.

Cécile Ngo Nguimbous (stagiaire)

Le programme ophtalmologique ‘’vision pour tous’’ de Gabon Special Economic Zone (GSEZ), lancé le 11 avril 2018, à Libreville, s’est achevé cette semaine sur une note de satisfaction.

Le bilan de cette caravane de soins ophtalmologique placée sous la supervision du ministère de la Santé, fait état de près de 75 066 cas traités, dont 35 108 élèves, (soit 49% du total des consultations), et plus de 3000 opérations chirurgicales pour diverses pathologies sur l’ensemble du territoire gabonais.

A côté de ce dispositif, s’ajoutent le service itinérant qui a permis de réaliser 4446 consultations dans des bus médicalisés à travers la capitale Libreville et des consultations dans les différents centres hospitaliers qui ont également permis de réaliser 35 512 actes avec entre autres, 13 916 cas de cataracte et 1629 pour les glaucomes.

Selon GSEZ, la prescription de près de 8000 paires de lunettes médicales, ainsi que 3013 cas d’opérations gratuites tout au long de cette campagne, pour un investissement total de près de 530 millions de francs CFA, auront été les motivations les plus importantes de ce programme.

Autre élément témoignant du succès de cette caravane ainsi que de l’attachement aux valeurs sociales de GSEZ, c’est le transfert de compétences qui a eu lieu entre les équipes indienne et gabonaise tout au long de ce programme.

En effet, les organisateurs ont mis un accent particulier sur le fait que la technicité apportée par les médecins indiens - dont le pays constitue l’un des leaders mondiaux en matière de prise en charge ophtalmologique - soit transmise aux médecins gabonais.

Stéphane Billé

En marge du XVIIᵉ Sommet de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) qui se tenait du 11 au 12 octobre 2018, à Erevan en Arménie, le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba et son homologue français, Emmanuel Macron ont eu un entretien.

Au menu de ces échanges qui se sont déroulés avant l’élection de la nouvelle secrétaire générale de l’OIF, les deux dirigeants ont fait le point sur les objectifs que les pays membres de l’OIF souhaitent atteindre. Figurait ainsi au cœur de cet entretien, ce sujet lié à l’élection du nouveau secrétaire de cette organisation.

«Nous allons avoir une élection et certainement un nouveau secrétaire général. Nous, Africains, soutenons la candidate rwandaise parce que nous pensons qu’elle est compétente. Nous voulons avoir une gouvernance qui soit transparente et surtout faire avancer tous les sujets de l’heure. Et nous voulons surtout voir notre institution jouer un rôle beaucoup plus important », a déclaré le chef de l’Etat gabonais, à l’issue de l’entrevue.

Par ailleurs, Ali Bongo Ondimba et Emmanuel Macron ont également discuté de sujets d’intérêt commun ainsi que de la situation politique et économique au Gabon.

Quant au sommet proprement dit, le retour de l’Afrique à la tête de l’OIF, avec l’élection par consensus, de la chef de la diplomatie rwandaise, Louise Mushikiwabo, aura été l’un des principaux sujets au cours de cette rencontre.

Sous les acclamations des représentants des Etats membres réunis à huis clos, la nouvelle promue a dans la foulée décliné sa feuille de route. « Je ne vais pas faire de miracle et réinventer la boussole, car la Francophonie existe depuis longtemps », a-t-elle affirmée, en évoquant les combats nécessaires pour préserver le multilatéralisme. A ce titre, elle a déclaré vouloir « placer l’organisation commune à l’endroit qu’il faut là où elle peut faire la différence ».

Stéphane Billé 

La transformation numérique des métiers de la mine au Gabon est au centre d’un café numérique qu’organise la multinationale française du manganèse Eramet, le 13 octobre 2018, à Libreville.

D’après les organisateurs, il est question d’accompagner la transformation de la Comilog, filiale locale de ce géant minier dans l’appropriation des opportunités qu’offre le numérique dans l’exploitation du manganèse et la construction des mines de demain.

D’après la presse locale, la rencontre qui réunit outre le top management de la Comilog et d’Eramet, des membres du gouvernement, des bailleurs de fonds et des diplomates, vise également à soutenir l’émergence d’un écosystème numérique au Gabon et à affirmer l’engagement sociétal du groupe Eramet dans le pays avec en prime, le développement de l’entrepreneuriat.

«L’organisation de cette journée d’échanges est une main tendue à la jeunesse gabonaise qui croit aux opportunités du numérique et à la pérennité des activités d’Eramet et Comilog au Gabon.», explique le directeur de la communication de la Comilog, André Massard.

PcA

Le traitement salarial à minima de plusieurs agents en service à la direction générale de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) vient de connaître son épilogue.

Dans un contexte de baisse généralisée des salaires dans les administrations publiques et parapubliques du fait du redressement des finances publiques, cette structure étatique décide de revaloriser les salaires de certains employés jusqu’ici sous-payés.

Pour ce faire, une commission chargée de la régularisation des carrières a planché sur le sort de ces derniers, et est parvenue à la conclusion qu’il fallait reclasser 657 agents sur les 1 382 dossiers examinés. Ce qui correspond dans le détail à 275 personnels d’exécution, 306 agents de maîtrise et 76 cadres.

D’après le communiqué de la direction générale, ces reclassements coûteront plus de 27 millions Fcfa par mois en plus à l’institution dès notification des nouvelles situations administratives.

La direction générale a tenu à matérialiser avec diligence ces conclusions de la commission de la régularisation des carrières des agents de la CNSS afin que ces derniers commencent à en ressentir les effets.

Toutefois, cette mesure ne s’applique pas à tous les agents. D’après le communiqué, le surpoids financier de cette revalorisation entraîne l’exclusion du processus des agents appartenant au collège des cadres ayant moins de cinq ans d’ancienneté dans la catégorie et au sein de l’institution.

Ne pourront également pas prétendre au bénéfice desdits reclassements, les agents hors-catégorie, les nouveaux promus et tous ceux sur qui pèsent des mesures disciplinaires.

PcA

Le groupe Afrique II, constitué de 23 pays dont la zone Cemac et la zone Cedeao, a changé ses administrateurs au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale. Les deux nouveaux responsables ont pris fonction ce 12 octobre 2018 à Bali en Indonésie à l’occasion de la réunion des gouverneurs.

Il s'agit pour le FMI du Mauritanien Mohamed-Lemine Raghani, et du Camerounais Jean-Claude Tchatchouang pour la Banque mondiale. Cette prise de fonction a été marquée par les discours-programme qu’ils ont livrés à l'assistance.

Le Mauritanien, jusqu’alors adjoint du directeur exécutif du FMI pour le groupe Afrique II, remplace à cette fonction, Daouda Sembene. Quant à Jean-Claude Tchatchouang jusqu’ici administrateur suppléant, il remplace Seydou Bouda.

Pour mémoire, le Bureau de l’administrateur du FMI et de la Banque mondiale représente 23 pays au Conseil d’administration de ces deux institutions à savoir : le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Cap Vert, la Centrafrique, les Comores, la République du Congo, la République démocratique du Congo, la Côte d'Ivoire, Djibouti, le Gabon, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Guinée équatoriale, Madagascar, le Mali, l’Ile Maurice, la Mauritanie, le Niger, Sao Tomé et Principe, le Sénégal, le Tchad, et le Togo.

PcA

Au terme du Hackathon récemment organisé par le ministère gabonais de l’Economie numérique, en collaboration avec le cabinet Evolving Consulting et le projet e-Gabon, la directrice générale de Evolving Consulting, Reine Mbang Essobmadje (photo) a décliné les contours et les enjeux de cette compétition, ainsi que sa vision sur le potentiel des jeunes développeurs gabonais à notre rédaction.

Le Nouveau Gabon : Vous venez d’organiser une compétition de jeunes développeurs informatiques, en vue de la modernisation du système de santé au Gabon. Quels sont les contours, ainsi que les enjeux de ce concept ?

Reine Mbang Essobmadje : Il importe de savoir en premier lieu que ce Hackathon est une compétition, voire un marathon de développeurs dans le cadre d’un projet qui s’intitule e-Gabon. Ce projet porte sur la transformation digitale du Gabon à travers le développement du Gabon des services. Il a, entre autres missions, de développer un écosystème numérique dans lequel sont inclus les services sanitaires.

Sur quoi ont porté les épreuves ?

Cette compétition était axée sur « la modernisation des systèmes de santé au Gabon ». Mais au-delà de ce thème principal, les jeunes innovateurs ont rivalisé d’adresse sur trois sous-thèmes. Il s’agit de la santé connectée ; la santé, éducation et prévention et enfin, la santé et Fintech, qui est la contraction de finance et technologie.

Autrement dit…

Ce qu’il faut comprendre derrière cette dernière thématique, relative à la santé et Fintech, c’est qu’aujourd’hui, on peut désormais payer des soins de santé par le biais du mobile money grâce à la dématérialisation des moyens de paiements, à travers les nouvelles technologies.

S’agissant du sous-thème, santé, éducation et prévention, retenez qu’il est important d’éduquer l’ensemble des Gabonais sur un certain nombre d’interactions que l’on peut par exemple avoir entre les médicaments. Cela, en vue d’éviter un certain nombre de désagréments. On peut, par exemple, grâce à ce système, éviter qu’un hypertendu ou un diabétique ne puisse pas prendre des produits qui peuvent avoir des conséquences néfastes pour sa situation.

Quant à la santé connectée, il s’agit là de booster la télémédecine ou les technologies qui permettent de rapprocher les patients du médecin ou des centres sanitaires, quelles que soient leurs distances. L’autre volet de la santé connectée porte sur les informations que l’on peut avoir en tant que patient. Car, beaucoup de personnes succombent aujourd’hui aux accidents cardiaux vasculaires, tout simplement parce qu‘elles ne sont pas suffisamment renseignées sur les établissements sanitaires spécialisés dans le traitement de cette pathologie. Alors qu’en mettant à leur disposition la bonne information, ils peuvent ainsi s’orienter vers des établissements spécialisés pour leur pathologie. C’est là, un autre pan essentiel de la santé connectée.

Pourquoi avoir misé sur les jeunes pour développer cette nouvelle approche sanitaire, alors qu’il y a des services et autres institutions bien appropriés pour pouvoir le faire ?

Il faut comprendre que lorsqu’on organise une compétition de développeurs, on fait le plus souvent recours aux jeunes, dont la limite d’âge est à l’occurrence de 17-35 ans. Mais au-delà de cet aspect, l’écosystème des développeurs est un milieu composé majoritairement de ceux qu’on appelle les ‘’Digital Nativ’’. C’est la génération ‘’XYZ’’. Une génération de personnes ‘’nées avec un téléphone mobile à la main’’, et qui ont des aptitudes et des capacités que d’autres générations n’ont pas forcément. En clair, ce sont des choses qui sont assez intuitives pour cette génération.

Par ailleurs, lorsqu’on regarde le Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), ou les différents plans de l’Union africaine (UA), ce sont des plans de développement inclusifs qui, en fait, vont se mettre en place lorsque la jeunesse d’aujourd’hui sera aux affaires.

Il s’avère donc hautement important de les associer dans la conception de ce programme de développement, de par leur vécu et leur expérience. En outre, étant donné que c’est le Gabon de cette jeunesse qui est en train d’être construit, il est judicieux pour nous, de les associer à la transformation digitale de leur pays.

L’autre aspect du projet e-Gabon est relatif à l’emploi des jeunes. Car, derrière ce concept, il y a une volonté de développer un écosystème de start-up et des jeunes innovateurs qui vont pouvoir développer des applications et créer des entreprises. Il est évident que tous les jeunes ne pourront pas être des fonctionnaires de l’Etat. Certains seront appelés à créer leur propre entreprise et être des patrons qui pourront employer d’autres jeunes. On se retrouve donc là, dans un cercle vertueux que l’on met en place à travers ce genre de programme.

Après ce Hackathon, que prévoit la suite du programme?

La suite du programme prévoit l’accompagnement des lauréats par la Société d’incubation numérique du Gabon (SING). Cet accompagnement vise à les amener à développer leurs idées et affiner leurs prototypes et donc à pouvoir, à court terme, être des créateurs d’entreprises.

Les résultats escomptés ont-ils été atteints ?

On a vu des jeunes qui n’avaient pas forcément des compétences en matière de codage, ou de développement informatique, encore moins de connaissances en matière de santé, se transformer en trois ou quatre jours de coaching et d’encadrement. Au terme de ce travail, ils ont acquis des aptitudes à pouvoir prendre la parole devant le public, à défendre leurs projets, à creuser, à affiner leurs idées et enfin à présenter des choses intéressantes.

C’est donc dire que vous êtes satisfaite de votre travail ?

En ce qui nous concerne, le premier point est très positif. Cette compétition nous a montré qu’en mettant les outils qu’il faut à la disposition de la jeunesse, on est capable d’en faire des leaders. Le deuxième aspect porte sur la Société d’incubation numérique du Gabon. C’est un espace absolument formidable dans lequel l’Etat a investi, pour offrir un lieu d’innovation aux jeunes. Je pense donc que c’est quelque chose qui mérite d’être salué. Parce que ce genre d’initiative ne court pas les rues en Afrique.

Et pour conclure…

Si je devais résumer ces trois jours d’activités, ce serait par : challenge, impact et innovation. Challenge, parce que la santé est un domaine très spécifique, et créer dans un domaine qu’on ne maitrise pas, tel que celui-là, nécessite beaucoup d’efforts et d’abnégation.

Impact, parce que ces jeunes ont pu créer des applications qui ont un fort impact social et sociétal dans la vie des Gabonais.

Et enfin, innovation. Car, à travers la recherche de ce facteur dans ce Hackathon, nous avons mesuré la capacité des jeunes gabonais à s’adapter et à créer des choses qui apportent de la valeur ajoutée à l’écosystème numérique du pays. Au terme de cet entretien, je dirais tout simplement que le Gabon dispose d’un fort potentiel de jeunes développeurs.

Stéphane Billé

La société de capital-investissement dédiée aux PME/PMI du Gabon, Okoumé Capital, va s’allier à l’association « Osons entreprendre Gabon »(OSEG) pour créer une plateforme de Crowdfunding destinée aux porteurs de projets et aux petites et moyennes entreprises et industries gabonaises.

Cette plateforme de financement participatif sous forme de don, dénommée « Windol », permettra de soutenir la cible non éligible au capital investissement auprès d’Okoumé Capital, en lui fournissant un fonds d’amorçage grâce à la générosité populaire.

Elle est également conçue pour les entrepreneurs de tous âges vivant sur le territoire gabonais sans aucune distinction. Sa dénomination « Windol », indique le directeur général d’Okoumé Capital, Edgard Mfouba (photo), «souligne la volonté de s’ouvrir au monde et de se développer tout en gardant des racines bien ancrées en terre gabonaise : le préfixe « Win » signifiant gagner en anglais, langue du commerce international par excellence ; et le suffixe « dol » faisant référence à l’argent dans la plupart des langues vernaculaires parlées dans le pays».

En effet, la plateforme Windol représente le fer de lance d’un projet plus large d’Okoumé Capital, ayant pour but d’implanter une véritable Fintech au Gabon. Ce projet se développera sur le long terme en trois temps. D’abord sous la forme d’une plateforme de financement participatif, puis par le biais de la création d’un établissement de microfinance et enfin, en aboutissant à un établissement financier dédié aux PME/PMI créées de concert avec les acteurs de l’écosystème, décidés à voir éclore un véritable tissu économique porté par des entrepreneurs gabonais. La plateforme devrait accueillir ses premières demandes de don, dès janvier 2019.

Pour rappel, Okoumé Capital, créée au mois de mars 2018, par le Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS), est une société de capital-investissement de 20 milliards FCFA, dédiée au financement de l’entrepreneuriat au Gabon et au développement des PME et start-up disposant d’un fort potentiel de croissance à l’échelle nationale et internationale.

Stéphane Billé

Pour nous contacter: c o n t a c t [@] lenouveaugabon . c o m

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