Interrogé sur la question de la sortie des pays africains, de la zone franc qui anime actuellement les débats dans les chaumières en Afrique, Lionel Zinsou (photo), économiste franco-béninois, PDG du fonds d'investissement européen PAI Partners et ancien Premier ministre du Bénin, présent à Libreville, sur invitation du gouvernement gabonais dans le cadre d’un séminaire gouvernemental, du 14 au 15 septembre dernier, donne son point de vue.
Le Nouveau Gabon : M. Lionel Zinsou, quelle est votre position sur la polémique qui a actuellement cours autour du FCFA en Afrique ?
Lionel Zinsou : Pour cette question de la sortie des pays africains de la zone franc CFA, je voudrais vous rappeler qu’il faut d’abord s’en tenir aux contours financiers, monétaires et économiques au lieu de se figer sur les considérations et controverses politiques.
C'est-à-dire…
Autrement dit, la question primordiale qu’il faut toujours se poser autour d’une monnaie, est celle de savoir, si elle fait bien son travail. Car, pour une monnaie, il faut qu’elle assure bien les paiements. Il faut par exemple qu’elle n’ait pas un marché noir. Or, en Afrique, il existe plusieurs monnaies qui ont des marchés noirs et de nombreux taux de change. De telle sorte que le plus souvent, on a du mal à maitriser sa valeur contre les principales devises. Heureusement, le franc CFA, comme d’autres monnaies, à l’instar de celles du Maghreb est une monnaie saine. Il n’a pas de marché noir et encore moins, de multiples taux de change.
La deuxième question qu’il faut se poser, c’est celle de savoir si elle conserve sa valeur. Est-ce qu’elle permet aux épargnants d’avoir une visibilité sur leurs transactions. C’est d‘ailleurs l’autre très grande fonction de la monnaie. Dans ce cadre, le FCFA dispose d’une très grande stabilité. Dévalué une fois en 70 ans, il a une très grande capacité de garder la valeur de l’épargne.
La troisième considération, c’est son intégration régionale. Le franc CFA est une monnaie qui permet à plusieurs pays d’échanger entre eux de façon très simple. C’est un facteur d’intégration très important des deux zones économiques que sont : la Cémac et de l’Uemoa. Non seulement, elle facilite les échanges, elle favorise également les mouvements financiers entre ces deux zones, ainsi que le fonctionnement des marchés financiers.
Donc, si la question est de savoir si le FCFA fait son travail, nous pensons à ce niveau qu’il le fait effectivement.
Au-delà de ces différents aspects, y a-t-il d’autres critères qu’une monnaie doit également remplir ?
Oui, il y a d’autres questions telles que la parité fixe. C’est un aspect que la plupart des pays recherchent avec leurs principaux partenaires. Si vous prenez par exemple les pays du Golfe, personne ne peut le nier, ce sont des pays riches et souverains, et maitres de leurs décisions en matière économique et financière. Leur monnaie a une parité fixe avec le dollar. Ce qui est un avantage considérable pour leurs économies. Car, une parité fixe est une visibilité de long terme vis-à-vis des pays avec lesquels on fait beaucoup d’échanges.
Or, dans cette logique, l’euro zone, première puissance mondiale d’exportation, est le premier partenaire de l’Afrique en matière d’importations, d’exportations, des investissements étrangers et pour l’Aide publique au développement. Ces quatre éléments sont hautement importants pour les pays de la zone franc. En outre, avec l’euro zone, l’on a une large visibilité sur les échanges.
Si vous prenez la zone rand, elle est en parité fixe avec le rand sud-africain. Pourquoi, parce que l’Afrique du sud est le premier partenaire des pays de l’Afrique australe. On a de nombreux exemples à travers le monde en matière de monnaie.
D’aucuns soutiennent que le franc CFA est un goulot d’étranglement des économies africaines
C’est une question qu’il faut bien appréhender. Car, il suffit de regarder la zone franc par rapport aux autres pays et à d’autres monnaies. Il se trouve que la zone de l’Uemoa est la région d’Afrique, où la croissance est plus forte depuis maintenant trois ans. Donc, il n’est pas établi que les pays de la zone franc soient en retard de développement par rapport à leurs voisins, lorsqu’on prend en considération tous ces aspects techniques.
Qu’en est-il des réserves de changes contenues dans les comptes d’opérations du trésor français?
A ce niveau on peut se dire qu’il y a évidemment de la place pour des réformes. Car, il n’est pas important que les réserves de changes soient partiellement contenues dans les comptes d’opérations du trésor français. Mais ce détail pour moi est secondaire. La zone franc est pleinement souveraine. Puisque l’on peut fixer la politique monétaire, les taux d’intérêts qui sont des éléments majeurs de la souveraineté monétaire.
En revanche, si on pense qu’il y a un trésor caché, avec les deux mois de réserves de changes dont dispose la Cémac, contre quatre pour la zone de l’Uemoa dans les comptes d’opérations du trésor français, il faut néanmoins relever que si ces réserves qui ne sont déjà pas très importantes pour couvrir le financement de nos importations, sont dépensées pour autre chose, alors on risque d’avoir des problèmes de liquidités.
La preuve, beaucoup de pays du continent ont du mal aujourd’hui à importer, parce qu’ils n’ont plus assez de réserves de changes. En conclusion, il ne faut pas penser qu’il y a un trésor caché qu’il faut à tout prix récupérer.
Par contre, ce que j’observe, c’est qu’il y a très peu de gouvernements, même si on en compte quelques-uns, et très peu de chefs d’entreprises pour qui, cette question devient lancinante.
D’autres disent du franc CFA, qu’il est une devise étrangère, qu’en dites-vous ?
Oui certains vont jusqu’à attaquer le franc CFA au niveau de sa dénomination. Personne ne peut douter de l’indépendance du Rwanda avec le franc rwandais, de l’indépendance de la Suisse avec le franc suisse, en réalité moi, je crains que le changement de nom d’une monnaie n’ait vraiment pas d’importance. Mais, si c’est politiquement et symboliquement important, il y a de la place pour des réformes pour ce sujet.
Selon vous, à quel niveau se situe donc le problème ?
Le débat sur la sortie de la zone franc ne mérite pas de polémique. Et rien de tout ce qui se dit jusque-là autour du franc CFA ne mérite d’envenimer le débat. Pour moi, c’est un sujet qui doit plutôt être calme et traité par les spécialistes des questions économiques et financières.
Propos recueillis par Stéphane Billé
Le Fonds monétaire international (FMI) craint une nouvelle baisse des réserves des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) au niveau de leur banque centrale (Beac). C’est le message passé par Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint de l’institution, alors en visite au Cameroun du 14 au 15 septembre.
« Les réserves de la Beac se sont stabilisées, mais elles demeurent faibles. Les retards observés dans la conclusion d’un accord sur un programme appuyé par le FMI avec la République du Congo et la Guinée Equatoriale pourraient entraîner une nouvelle baisse des réserves », a déclaré Mitsuhiro Furusawa.
Il a rappelé qu’en décembre 2016, lors du sommet de Yaoundé, le FMI et d’autres partenaires au développement se sont engagés à aider la région Cemac à sortir de la crise économique actuelle à travers un programme triennal (2017-2019). Jusqu’ici, seuls le Cameroun, le Gabon et le Tchad et la Centrafrique ont conclu un programme d’ajustement économique avec le FMI.
Le 11 juillet 2017, la Beac a indiqué que son coussin de réserves officielles reste encore confortable de près de 2 800 milliards de FCFA en 2017, contre 165 milliards en 1993. Ces réserves officielles qui garantissent la stabilité externe du FCFA utilisée dans la zone Cemac représentent 2,1 mois d’importations de biens et services en 2017, contre 1,3 mois en 1993.
S.A
Pendant deux jours, les élus du peuple, Assemblée nationale et Sénat, bénéficieront d’une formation sur les enjeux de la lutte contre la drogue et le crime à Libreville. La formation dispensée par l’Organisation des nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), entre dans le cadre de la présentation officielle du rapport définitif du premier cycle d’examen du Gabon, réalisé en partenariat avec la Convention des Nations Unies contre la corruption.
Entre le 19 et le 20 septembre, les parlementaires seront formés aux méthodes de prévention, de sensibilisation et de lutte contre ces deux fléaux à l’origine de l’insécurité dans nombre de milieux.
Une mission de la Convention des Nations unies pour la corruption, venue évaluer le niveau d’intégration et d’application des dispositions de ladite convention au Gabon, il y a deux ans, avait formulé des recommandations dans le sens d’un meilleur combat contre la drogue et le crime.
Sur la base des faiblesses constatées, des besoins et des bonnes pratiques, les volets liés à l’incrimination, la détection, la répression et la coopération internationale, contenus dans les chapitres III et IV de la Convention, devaient intégrer le corpus juridique du pays.
Le premier chapitre concerne la corruption des agents publics nationaux; la corruption des agents publics étrangers et des fonctionnaires d’organisations internationales publiques; le trafic d’influence; l’abus de fonctions; l’enrichissement illicite; la corruption dans le secteur privé; le blanchiment du produit du crime et l’entrave au bon fonctionnement de la justice.
Les services de détection et de répression ; le gel, la saisie et la confiscation ; la protection des témoins, des experts et des victimes; la protection des personnes qui communiquent des informations (…); la coopération entre les services de détection et de répression; la coopération entre autorités nationales; la coopération entre autorités nationales et secteur privé; le secret bancaire ; la coopération internationale ; l’extradition ou encore l’entraide judiciaire, font partie du chapitre IV, dont les énoncés doivent entrer dans le cadre juridique national.
En prélude à cette formation, rapporte le quotidien pro gouvernemental L’union, le président de la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI), Dieudonné Odounga Awassi, et le président de l’Assemblée nationale, Richard Auguste Onouviet, ont eu un entretien sur les attendus de ce stage.
SeM
C’est à l’invitation du président de la République française Emmanuel Macron, que le chef de l’Etat gabonais Ali Bongo Ondimba (photo) participera le 19 septembre, en marge de la 72ème assemblée générale des Nations Unies, à la conférence dédiée au Pacte mondial pour l’environnement défendu par la France, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de Paris.
Il est question pour le président français de poursuivre la démarche de persuasion du chef d’Etat américain de ne pas remettre en cause l’Accord sur le climat de Paris et d’associer un grand nombre de voix à cette cause.
Selon la direction de la communication présidentielle, la rencontre de New York a pour objectif d’assurer la défense du pacte mondial sur l’environnement, d’autant plus qu’il est destiné à devenir un traité international.
Les grands principes en matière d’environnement à l’instar de ceux du pollueur-payeur, de la non-régression du droit, de l’accès à la justice, du principe de réparation ou de celui de précaution, sont entre autres centres d’intérêts contenus dans ce document.
Le Gabon dont le rôle en matière de défense et de protection de la biodiversité est indéniable, y voit la marque de «reconnaissance pour son action dans la lutte contre le changement climatique et son leadership en la matière sur le continent».
C’est sans doute la raison pour laquelle, le président de la République gabonaise prendra la parole au nom de la CEEAC dont il assure la présidence en exercice, à la tribune de cette conférence dont l’initiative est portée par le Club des juristes, un Think Tank juridique français intéressé par la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat.
Le chef de l’Etat qui sera présent à New York, du 18 au 21 septembre, dans le cadre de l’assemblée générale annuelle des nations unies, dont le thème porte sur « Priorité à l’être humain: paix et vie décente pour tous sur la planète préservée », assure la présidence en exercice du Comité des chefs d’Etat et de gouvernements africains sur les changements climatiques (CAHOSCC). Un ensemble d’éléments qui militent en sa faveur à cette conférence.
SeM
Le Premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet (photo), au sortir des deux jours de travaux consacrés à l’appropriation par les membres du gouvernement de l’esprit et de la lettre du Plan de relance économique, a posé un diagnostic de la situation économique que connaît le pays, après qu’il en a identifié quelques causes.
«Le saupoudrage de certains projets ou le lancement d’autres, souvent sans aucune garantie de la pérennité de leur financement, a été identifié comme une des causes de notre faible performance (…) et aussi, comme une des explications à l’accroissement de l’endettement public», souligne-t-il. Aussi, est-il question de «mettre de la pertinence dans les choix des projets d’investissement public», afin d’éviter que la situation ne s’aggrave.
Cet impératif s’accompagne de l’inscription au rang des priorités gouvernementales, du règlement de la dette publique. Car, celle-ci, selon le chef du gouvernement, demeure un facteur bloquant de la relance de l’économie. Mais il faut poursuivre la démarche de clarification de cette ardoise dont les états restent source de querelles entre les prestataires et l’Etat. D’où, prescrit-il, la nécessité de cerner son ampleur et d’ériger son règlement en grande priorité.
«Il importe que la mobilisation des concours financiers des partenaires extérieurs serve d’abord à l’apurement significatif de ces arriérés, en privilégiant les opérateurs économiques locaux, au rang desquels, les PME gabonaises», indique le Premier ministre.
Dans le même temps, affirme-t-il, «une attention soutenue sera consacrée à l’urgence de relancer ou de démarrer de nombreux projets financés par l’extérieur, par le règlement des sommes dues aux bailleurs concernés».
Au-delà de cet engagement, le chef du gouvernement déplore également la perte de plusieurs possibilités de financements externes du fait des retards constatés dans la chaîne de validation des textes.
SeM
Les victimes et les familles du grave accident de circulation ayant causé la perte de 6 vies humaines et pratiquement neuf blessés, le 15 septembre dernier, à Messe, un village situé à 85 km de Libreville, recevront le soutient de l’Etat.
Cette mesure a été anoncée par le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, à la faveur d’un communiqué rendant hommages à ces victimes, publié quelques heures après ce drame.
Dans le cadre des premières actions, certains blessés ont été orientés à l’hôpital de Kango où ils ont reçu les premiers soins. Tandis que les cas les plus graves, ont été transférés vers les hôpitaux de Libreville.
Outre l’ouverture d’une enquête qui devra déterminer les circonstances et établir les responsabilités, une cellule psychologique auprès de la Croix rouge pour assister les familles des victimes et la création d’un dispositif d’accompagnement des familles endeuillées, a été mise en place par le PM, Emmanuel Issozet Ngondet.
Stéphane Billé
Le séminaire gouvernemental initié les 14 et 15 septembre dernier, s’est soldé par plusieurs recommandations.
Parmi les plus emblématiques, figure la décision d’évaluer désormais les membres du gouvernement. Et pour la mise en œuvre de cette nouvelle disposition, le PM, Emmanuel Issozet Ngondet, a annoncé que les ministres seront appelés dans les tout prochains jours, à décliner les matrices d’actions et leurs indicateurs de suivi pertinents, sur la période 2017-2018 relatifs à leurs attributions.
Selon le chef du gouvernement, ces matrices devront être en adéquation avec les capacités de leurs administrations sous tutelle à mener les réformes, ainsi qu’avec les disponibilités financières qui y seront affectées.
Par ailleurs, a-t-il expliqué, cette mesure s’inscrit dans la mise en œuvre du Plan de relance de l’économie (PRE). Elle engage l’entière responsabilisation ainsi qu’une évaluation rigoureuse de l’exécution des missions des ministres, le tout, en adéquation avec les affectations budgétaires de leurs départements ministériels respectifs.
Avant l’implémentation de cette nouvelle mesure, un atelier sera organisé par le Secrétaire général du gouvernement, à l’endroit de ces hauts responsables de l’administration, aux fins de les amener à s’approprier le dispositif de pilotage du PRE.
Stéphane Billé
Selon les conclusions de l'Assemblée générale mixte des actionnaires de Maurel & Prom, convoquée le 12 septembre 2017, les résultats semestriels du groupe sont le reflet de la forte progression du prix moyen de vente de la production du brut gabonais (+29 %) par rapport au premier semestre 2016, malgré la baisse de la production.
En effet, au premier semestre 2017, Maurel & Prom annonce que la production de brut au Gabon s’est élevée à 19 764 b/j en part M&P, soit une baisse de 7% par rapport au premier semestre 2016. Cette situation a été imputable principalement au mouvement social qu’a connu la société à cette période, et dont les incidences se sont poursuivies au deuxième trimestre.
Quant au chiffre d’affaires, il affiche une hausse de 21 %. Il passe ainsi à 172 M€ à fin juin 2017 contre 142 M€ à fin juin 2016. Autrement dit, la hausse des prix du pétrole a eu un effet favorable direct sur les marges du groupe.
Enfin, le prix moyen du baril a suivi l’évolution favorable du prix de référence du marché. Il bénéficie ainsi de l’amélioration de la valorisation de la qualité du Rabi Light dont la décote par rapport au Brent était en moyenne de 2,17 $/b sur l’ensemble de l’exercice 2016 et de 1,35 $/b au premiers semestre 2017.
Stéphane Billé
L’exécution budgétaire jusqu’à la date du 31 août dernier permet de conclure que l’Etat gabonais a déployé des efforts conséquents afin de mobiliser les ressources nécessaires pour équilibrer ses comptes et d’apurer ses dettes intérieures, notamment vis-à-vis des entreprises locales, indique-t-on à la Direction générale du Budget (DBG).
Selon les derniers chiffres, sur un stock d’instances validé et arrêté au 31 décembre 2016 à 249 milliards de francs Cfa, il est prévu un apurement de 150 milliards de Francs Cfa au titre de l’année 2017. Au 31 août 2017, 137 milliards de Francs Cfa ont été effectivement payés par le Trésor public dont 94 milliards de Francs au profit des entreprises affiliées à la Confédération patronale gabonaise (CPG). Autre information d’importance : près de 85% des ordonnances reçues par le Trésor public ont été honorées.
Ceci a été possible grâce à l’optimisation des recettes engrangées par l’Etat. Car jusqu’au mois d’août 2017, les recettes budgétaires totales couvertes représentent une valeur totale de quelques 1 010 milliards de francs Cfa, représentant 61% de la prévision pour toute l’année 2017, définie dans la Loi de finances rectificative (LFR). Pour le reste de l’année, il reste à recouvrer 637 milliards de francs Cfa.
Selon la DGB, « Le décaissement des arriérés, compte tenu des possibilités de recettes jusqu’à la fin de l’année, semble ainsi à portée de mains, du moins en grande partie. La priorité ayant été accordée depuis le début à l’apurement de ces arriérés selon les capacités financières de l’Etat.»
Une avancée certaine
En ce qui concerne le règlement des dettes extérieures, 122 milliards de F Cfa ont été payés au titre des remboursements à la date du 31 août. Les recettes à venir devraient permettre par ailleurs, d’assurer une meilleure progression sur ce plan.
D’autant que d’importantes ressources sont encore attendues au niveau des douanes, pour lesquelles l’encaissement a été d’un peu plus de 171 milliards de francs Cfa pour une prévision de 321 milliards.
De même, un peu plus de 300 milliards de francs de recettes fiscales supplémentaires sont attendues jusqu’à la fin de l’année 2017. Les recettes pétrolières, dont le recouvrement a été assuré à hauteur de 69%, apporteront également des ressources supplémentaires avant fin 2017.
En matière d’investissement et d’aide budgétaire, l’apport des principaux partenaires du Gabon a été essentiel quoi que le taux de décaissement n’ait pas entièrement suivi l’évolution prévu dans le calendrier initial.
Sur un appui budgétaire projeté à 617 milliards de francs Cfa, 189 milliards ont été encaissés au 31 août 2017, soit 31%. Pour les emprunts obligataires, les prévisions tablent sur 218 milliards de francs Cfa et 112 milliards ont déjà été encaissées, soit 51%.
Il est par ailleurs à noter que quatre partenaires extérieurs ont promis d’apporter un appui budgétaire au Gabon. Il s’agit de : la Banque Africaine de développement (BAD), la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et l’Agence française de développement (Afd).
A l’ouverture du séminaire gouvernemental ouvert le 14 septembre 2017 au Cap Estérias par le chef de l’Etat, Emmanuel Issoze Ngondet (photo), a pointé un doigt accusateur sur la gouvernance approximative qui caractérise certains membres du gouvernement.
«La mal gouvernance renvoie à plusieurs dysfonctionnements. Elle est à l’origine de l’explosion de nos ratios d’endettement et expose notre pays, aux risques inhérents aux saisies des cours arbitrales par les opérateurs », souligne-t-il.
Celle-ci se traduit, selon le Premier ministre, par «des choix inappropriés, ne reposant le plus souvent sur aucune étude ou investigation sérieuse ou contradictoire; des choix de projets d’investissement en décalage total avec nos capacités aussi bien managériales que financières ».
En plus de ces maux et dysfonctionnements, il y a «l’incapacité de certains à tordre le cou aux marchés de gré à gré». Toute chose qui «obère toute ambition d’efficacité et de performance».
SeM