Les difficultés que traverse le secteur bancaire singulièrement, et l’économie gabonaise de manière générale, semblent ne pas affecter la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Gabon (Bicig), la filiale locale du groupe français Banques populaires.
Réunis en conseil d’administration, le 27 juin 2017, les administrateurs ont constaté que le retrait de l’actionnaire majoritaire BNP Paribas, n’a pas eu d’impact négatif sur les résultats de l’établissement au cours de l’exercice 2016.
Ainsi, les résultats financiers font ressortir une année qui s’est clôturée par un bénéfice net de 8,6 milliards de Fcfa, en hausse de 27%, par rapport à l’exercice 2015.
Pour Etienne Guy Mouvagha Tchioba, président du conseil d’administration, «dans tous les domaines, la plupart des chiffres de la Bicig sont significatifs. On est au-dessus de nos prévisions, ce malgré le fait que l’année ait été difficile aussi bien sur le plan international que national».
L’augmentation des revenus et à la parfaite maîtrise des frais de gestion ont influé sur le résultat brut d’exploitation qui a atteint 16 milliards de Fcfa alors que le produit net bancaire a évolué de 15,4%, en un an ; il s’établit à 39,7 milliards de Fcfa.
SeM
Les avoirs extérieurs nets du Gabon ont perdu la moitié de leurs volumes au premier trimestre 2017. Ils s’établissent à 343,9 milliards de Fcfa à la Banque des Etats d’Afrique centrale au 31 mars 2017, contre plus de 812 milliards de Fcfa il y a un an, soit une chute de 57,7%. Les provisions du pays dans les banques commerciales à l’étranger se situent quant à elles à 177, 4 milliards de Fcfa, contre 230 milliards de Fcfa à la même période il y a un an.
Sur un plan global, la situation des avoirs extérieurs nets du pays affiche une baisse de 50% au premier trimestre. Ceux-ci, qui étaient de 1042 milliards de Fcfa en 2016, s’établissent à 521,3 milliards de FCFA sur les trois premiers mois de l’année.
D’après le ministère de l’Economie, cette situation est consécutive à la baisse des dépôts collectés qui ont chuté de 9,5% à 1720,8 milliards de FCFA d’une part, et la hausse de la circulation fiduciaire de plus de 2,1% à 337,4 milliards de FCFA. Du coup, le taux de couverture des engagements à vue du Gabon par ses avoirs extérieurs est de 54,1%, soit une perte de 19,6 points.
Quant à la masse monétaire en circulation dans le pays, elle pointe à plus de 2058 milliards de Fcfa, en baisse de 7%.
SeM
Pour assurer le paiement en ligne au travers des solutions mobiles qui simplifient les opérations d’achat et garantissent la traçabilité des opérations, la société Digitech Africa, co-fondée par Charles Boukinda, Félicien Bikang et Sylvère Boussamba, a mis au point la plateforme E-billing.
La plateforme qui fluidifie la chaîne de paiement a été présentée au cours d’’une conférence de presse, le 29 juin, à Libreville, en présence du ministre des PME, Biendi Maganga Moussavou.
D’après lui, ces jeunes promoteurs démontrent «la vigueur de l’entrepreneuriat gabonais, et l’innovation du service E-Billing qui fluidifie la chaîne de paiement des consommateurs gabonais».
Pour les promoteurs, le E-billing porte sur les transactions totalement sécurisées. « Ce n’est pas un nouveau porte-monnaie électronique. C’est un outil de traçabilité qui agrège l’ensemble des solutions de paiement mobile. La sécurité est déjà garantie par la solution de paiement elle-même à travers l’opérateur, qui lui, est assujetti à la réglementation de la Cobac, aux exigences de sécurité avant l’obtention de l’agrément de l’opérateur de mobile money.», explique Charles Boukinda, co-fondateur de Digitech Africa.
C’est en 2014 que la société qui a permis à plus de 20 000 étudiants, lors d’un test à la rentrée académique 2016-2017, de payer leurs frais d’inscription en ligne, a été fondée par les trois jeunes entrepreneurs. Aujourd’hui, c’est le premier opérateur qui offre la possibilité d’effectuer des paiements sécurisés en ligne, au Gabon.
SeM
Un centre d’arbitrage, de médiation et de conciliation (CAMCG) sera mis en place au Gabon grâce au partenariat entre la Chambre de commerce et le cabinet américain McDermott Will & Emery.
« Le centre d’arbitrage, de médiation et de conciliation a commencé son existence juridique depuis 2015, avec l’adoption par l’assemblée générale, d’un certain nombre de textes constitutifs », explique Jean Claude James, président du CAMCG.
Le centre d’arbitrage de Libreville devrait, d’après les porteurs de ce projet, permettre aux hommes d’affaires, de régler leurs litiges sans passer par les tribunaux civils. Il offre en effet une alternative aux règlements judiciaires des litiges source de pertes de temps parce que jugés souvent trop longs, coûteux et peu adaptés aux contraintes du monde des affaires. « Il faut une loi d’arbitrage rassurant tout le monde, des juges dédiés uniquement à l’arbitrage, la création d’une institution fiable. Le dernier élément tout aussi capital est l’arbitre à proprement parler. Car si nous avons de mauvais arbitres, nous aurons de mauvais arbitrages », confie-t-il.
D’après Jacob Grierson (photo, à gauche), le centre d’arbitrage présente plusieurs avantages qui se résument en la confidentialité, la rapidité, la neutralité ou encore au fait qu’on puisse disposer du choix des arbitres au fait du litige.
SeM
En séjour de travail au Gabon, le président de la Commission de la communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac), Pierre Moussa a été reçu le jeudi 29 juin 2017 à Libreville par le ministre de l'Intérieur Lambert-Noël Matha (photo).
Au centre des échanges, les questions inhérentes à la libre circulation des personnes et des biens dans la zone Cemac, le Sommet des chefs d'Etat de février 2017 en Guinée équatoriale ayant acté la généralisation de cette mesure à tous les Etats de la sous-région, le passeport communautaire, l'ouverture des couloirs dans les aéroports pour les ressortissants Cemac... « Pour ces mouvements d'ensemble devenus irréversibles, le Gabon entend donner force de loi à tous les actes devant matérialiser et accompagner ce processus », a déclaré Lambert-Noël Matha.
Pour rappel, le Gabon et la Guinée équatoriale exigent toujours un visa d’entrée aux ressortissants des autres pays membres la Cemac (Cameroun, Congo, Centrafrique, Tchad), malgré l’engagement pris en mai 2015 par les chefs d’Etat de la sous-région de rendre effective la libre circulation des personnes et des biens.
Pour rendre applicable à 100% cette décision sur la libre circulation, Pierre Moussa, a décliné en juillet 2015, au Cameroun, les actions à entreprendre dans les mois à venir. Il avait expliqué que la Commission doit travailler avec chaque pays de la sous-région pour transcrire les décisions de l’acte additionnel 2013 qui devraient généraliser le principe de la libre circulation dans la législation du Gabon et de la Guinée équatoriale.
Il faut noter que le mandat du Congolais Pierre Moussa à la tête de la Commission de la Cemac prend fin le 28 août 2017. Il cédera son fauteuil à Daniel Ona Ondo, ex-Premier ministre du Gabon.
Sylvain Andzongo
La deuxième journée des assises sur la Redynamisation de l’agriculture et l’accélération du programme « Graine » pour une souveraineté alimentaire au Gabon, a été marquée, le 29 juin à Libreville, par des ateliers sur la situation des petits agriculteurs et des agri-preneurs.
Les participants ont proposé de mettre en adéquation le cadre institutionnel de l’agriculture par rapport aux enjeux de la redynamisation du secteur, rendre disponibles, accessibles et sécuriser les terres agricoles. Il a également été proposé de diversifier, accroître les sources de financements du secteur agricole et soutenir les modèles de production et les chaines de valeur durables dans les filières porteuses pour assurer la souveraineté alimentaire du pays.
Dans cette veine, le ministre de l’Agriculture, Yves Fernand Manfoumbi, a salué le travail déjà abattu par la Société de transformation agricole et de développement rural (Sotrader). Car à travers cette société, les cultivateurs perçoivent 70 millions de FCFA chaque mois. Une enveloppe est déboursée pour encourager ces coopérateurs à travailler davantage, en attendant leurs premières récoltes.
Le Gabon prévoit de créer 150 000 emplois dans le secteur agricole d’ici 2030. Ce qui qui permettra de générer un chiffre d’affaires de 800 milliards de FCFA, constitué exclusivement du produit des exportations, afin d’accroître la contribution du secteur au produit intérieur brut, à court terme. Le gouvernement espère également réduire de 75% le volume des importations des denrées alimentaires.
S.A
Depuis sa prise de fonction le 02 octobre 2016, la ministre des transports et de la Logistique Flavienne Mfoumou Ondo a effectué sa première visite des installations de l’aéroport de Libreville, ce 28 juin 2017.
A son arrivée à l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC), elle a été accueillie par son Directeur général, Dominique Oyinamono, avant de présider une réunion avec les différents partenaires de la zone aéroportuaire.
Au cours de cette réunion, Flavienne Mfoumou Ondo a expliqué tout l’intérêt que revêtait pour elle cette descente de terrain.
Profitant de la présence de l’autorité de tutelle, Daniel Lefèbvre, Directeur général d’Aéroport de Libreville (ADL), gestionnaire de la plateforme, a fait une présentation globale de la structure qu’il dirige. Chemin faisant, il a également présenté le schéma de la zone aéroportuaire.
Après cette intervention, Mfoumou Ondo a marqué tout son étonnement de savoir qu’après bientôt 30 ans de concession entre ADL et l’Etat gabonais, l’aéroport de Libreville ne soit toujours pas classé parmi les aéroports modernes du continent.
Stéphane Billé
Le Premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet a procédé ce jeudi, 29 juin 2017, à la signature d’un protocole d’accord, entre l’Etat gabonais et la société chinoise CRBC, filiale du groupe CCCC (Chine Communication Construction Corporation), pour un projet d’aménagement routier.
Cet accord qui entre dans le cadre d’un partenariat public-privé, concerne l’aménagement du réseau routier national, pour un linéaire général de 862 km. Ce marché comprend 499 km de routes à construire, 340 km de routes à réhabiliter et 22 km de voiries dans les villes de Franceville, Makokou et Lastourville.
Pour rappel, la société CRBC est un partenaire habituel de l’Etat gabonais. L’entreprise a participé à la réalisation de plusieurs projets d’infrastructures tels que : la route Port-Gentil Omboué en cours de finition, et la réalisation du linéaire menant au stade Michèle Essongue de la capitale économique de notre pays.
Stéphane Billé
Malgré le regain de détente et de soulagement suscité par l’accord de prêt de 642 millions de dollars, soit 382 milliards de FCFA, récemment conclu avec le FMI, les prévisions de croissance du Gabon sont estimées à 1% cette année.
Selon le service économique de l’ambassade France au Gabon, auteur de cette analyse, cette médiocre performance est amputable à la machine économique qui tourne au ralenti, à la contrainte extérieure qui reste défavorable ainsi qu’aux cours du pétrole qui ont du mal à se stabiliser.
Dans ce diagnostic, la consommation publique devrait rester atone en 2017 (+0,5% en 2016), malgré un regain d’activité attendu à la faveur du démarrage de nouveaux projets financés par les bailleurs de fonds tels que l’Agence française de développement (AFD), la Banque mondiale (BM), et la Banque africaine de développement (BAD).
La consommation privée pourrait aussi s’essouffler, en l’absence d’une reprise franche des embauches, du fait des difficultés actuelles que connaissent les entreprises, et dans le contexte d’une poursuite des licenciements. En clair, sa contribution à la croissance devrait être neutre. La capitale pétrolière, Port Gentil, à cet égard, sinistrée, ayant connu la fermeture de nombreuses sociétés. En outre, dans le contexte actuel, il n’est pas envisagé de baisse supplémentaire de l’inflation dont le taux est estimé à 2,5%.
L’effort d’investissement du secteur non pétrolier pourrait rester en recul en 2017. L’hypothèse d’un renforcement des Partenariats public-privé (PPP), considéré comme le segment le plus probable de renforcement de l’investissement privé, demeure encore éloignée.
Les projets engagés, il y a quelques années, se terminent (construction d’infrastructures portuaires nouvelles - aménagement de la zone industrielle de Nkok – Institut musical Berkley) et les autres projets d’infrastructures ou d’aménagement, n’ont pas encore démarrés (aéroport international – projet d’usine d’engrais).
Toutefois, pour inveser la tendance, le gouvernement mise sur les cours du manganèse qui sont en revanche mieux orientés, ainsi que le secteur de la forêt, avec une reprise des achats, notamment de la Chine.
Les autorités apparaissent également mobilisées sur certains projets majeurs, en particulier dans le secteur de l’énergie (barrages). Dans ce contexte, le Plan relance économique, appuyé par la facilité du FMI devrait offrir des perspectives plus favorables. Préparé par le gouvernement, il se heurtera néanmoins, dans un premier temps, à la réalité des déficits et à l’urgente nécessité d’apurer les arriérés.
Stéphane Billé
Le Fonds monétaire international (FMI) a attendu une semaine pour livrer son avis sur les perspectives économiques du Gabon, à la suite du prêt accordé, dans le cadre du Mécanisme élargi de crédit (MEDC), au pays la semaine dernière.
D’après le chef de la mission du FMI au Gabon, Alex Segura-Ubiergo, «les perspectives économiques à court terme du Gabon demeurent difficiles. Le taux de croissance a diminué, passant de 3,9 % en 2015 à 2,1 % en 2016. Il s’agit d’un fort ralentissement par rapport à la croissance moyenne de 6 % enregistrée de 2010 à 2013, avant le choc pétrolier».
Ce bilan de santé de l’économie gabonaise fait également ressortir les failles et les faiblesses qui pourraient plomber les objectifs de décollage du Plan de relance de l’économie qui vient de bénéficier d’un appui de 642 millions de dollars de l'institution. En fait, l’activité économique aurait ralenti d’environ 1% au cours de cet exercice du fait de la baisse de la production du pétrole, accentuée par le recul du BTP et du secteur des services.
«La baisse des prix du pétrole a incontestablement engendré un choc commercial qui a lourdement pesé sur la dégradation de la situation économique. Cependant, le manque d’épargne de précaution qui aurait pu être constituée au cours des années antérieures ainsi que le retard pris pour adopter les mesures budgétaires qui s’imposaient, ont exacerbé la gravité du choc et augmenté l’ampleur des risques», explique Alex Segura-Ubiergo.
Pour ce qui concerne la dette du pays, elle a été aggravée par les déséquilibres budgétaires. «Les déséquilibres budgétaires et externes ont atteint un niveau critique et les niveaux de la dette publique ont augmenté rapidement, du fait de la prise en compte dans le calcul de la dette des arriérés accumulés et des avances statutaires de la BEAC.», rappelle-t-il.
Le Fonds recommande, pour ce qui est de la réduction du déficit budgétaire, d'éviter une nouvelle accumulation d’arriérés et rembourser les créances en souffrance sur une période de trois à cinq ans.
«Ce remboursement constitue une priorité dans le cadre du programme », martèle-t-il.
SeM