C’est la substance du point de presse donné le 23 décembre 2016 dernier, a son cabinet, en guise de réponse aux récriminations faites à Olam par les ONG Myghty Earth et Brainforest, par le ministre de l’Agriculture, Yves Fernand Manfoumbi (photo).
Dans un rapport rendu public le 12 décembre dernier, Myghty Earth et Brainforest accusaient le groupe Olam de gérer ses opérations de manière opaque. Et qu’en outre, le groupe Olam serait en train de créer un marché́ pour l’huile de palme lié à la déforestation, pour ensuite, l’écouler sur les marchés peu soucieux des politiques de durabilité.
Afin d’éclairer la lanterne de l’opinion publique, Yves-Fernand Manfoumbi a rappelé que les activités d’Olam au Gabon s’inscrivent dans un cadre du strict respect des normes environnementales. Et que c’est dans ce cadre de responsabilité que le Gabon a établi un partenariat public-privé avec Olam.
Pour le membre du gouvernement, en tant que signataire de toute initiative ou convention liée à la conservation de la biodiversité, le Gabon ne saurait se mettre en marge de la préservation des écosystèmes et de la biodiversité. Raison pour laquelle, la politique de développement d’Olam respecte le cadre normatif et réglementaire en vigueur au Gabon, a-t-il indiqué.
Pour clore ses propos, Yves-Fernand Manfoumbi a toutefois loué l’implication et la vigilance des ONG en faveur de la préservation de la biodiversité nationale. De ce fait, « le gouvernement incite et encourage les Organisations non gouvernementales à œuvrer dans le sens de la préservation de la biodiversité et de l’écologie en particulier, et de l’environnement en général. », a-t-il souligné.
Synclair Owona
Le montant de la dette publique gabonaise, au 30 juin 2016, était composé de 2860,474 milliards de FCFA de dette extérieure et de 398,955 milliards de FCFA de dette intérieure.
Comparativement au niveau de la dette publique à fin 2015, l’encours de la dette au premier semestre 2016 a augmenté de 93,796 milliards de FCFA, suite principalement à la forte mobilisation des emprunts intérieurs, indique la Direction générale de la dette.
Selon ce rapport, le stock de la dette extérieure a diminué de 23,971 milliards de FCFA du fait exclusif de la chute du cours du dollar américain entre les deux dates.
En revanche, le stock des engagements intérieurs progresse de 117,768 milliards de FCFA à la suite de l’importante levée de fonds par appel public à l’épargne effectuée courant juin 2016.
De manière détaillée, l’encours de la dette extérieure comprend 0,577 milliard de FCFA de dettes garanties et 2 859,897 milliards de FCFA de dettes directes et se répartit de la manière suivante :
-703,285 milliards de F.CFA de dettes bilatérales ;
-501,959 milliards de F.CFA de dettes commerciales ;
-1 290,525 milliards de F.CFA de dettes envers le marché financier international et
-364,706 milliards de F.CFA de dettes multilatérales.
Quant à l’encours de la dette intérieure, il se décompose de :
-62,317 milliards de F.CFA de dettes moratoires ;
-35,725 milliards de F.CFA de dettes divers et
-300,913 milliards de F.CFA de dettes sur le marché financier régional.
Synclair Owona
Le directeur général de la Caisse nationale d'assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs), Michel Mboussou, informe qu’un communiqué est actuellement partagé sur les réseaux sociaux indiquant aux « parents ayant assuré leurs enfants à la Cnamgs, que le 31 décembre au plus tard, les allocations leurs seront coupées s’ils ne confirment pas la scolarité de leurs enfants ».
Michel Mboussou fait savoir que la Cnamgs ne se reconnaît dans ce communiqué. « Aucune opération de ce type n’a été lancée par nos service », indique-t-il.
Toutefois, précise M. Mboussou, tout assuré principal qui se présente auprès d’une des délégations provinciales pour immatriculer son enfant ou pour la mise à jour de la carte des enfants âgés de plus de 6 ans, est invité à produire son certificat de scolarité qui atteste que l’ayant droit est bien scolarisé afin de continuer à bénéficier des allocations familiales.
Au 1er octobre 2015, la Cnamgs pointe 905 431 personnes assurées. Créée en 2008, cette Caisse a, entre autre mission, le paiement des allocations familiales et de scolarité des couches sociales les plus vulnérables. Elle s'occupe également de l’assurance maladie obligatoire financée à partir d’un prélèvement de 10% sur le chiffre d’affaires hors taxes des entreprises de téléphonie mobile.
Sylvain Andzongo
En 1996, les 6 pays de la CEMAC cumulaient un PIB de 18,5 milliards pour 28,4 millions d’habitants. En 20 ans, la sous-région a multiplié ses revenus par plus de 4 et sa population par 1,7. Le revenu moyen par habitant a été multiplié par 2,4.
Toutefois cette statistique cache d’immenses disparités puisque sur la même période la République Centrafricaine n’a multiplié son PIB que par 1,4 alors que la Guinée Equatoriale l’a multiplié par… 86.
Le niveau de développement humain est tout aussi inégal. Il culmine aujourd’hui au Gabon à 0.684 (au dessus du Maroc ou du Vietnam) et descend à 0.350 en République Centrafricaine (avant dernier dans le monde).
Comble de l’inéquité, la Guinée Equatoriale qui dispose d’un revenu moyen par habitant supérieur à celui de la Pologne, présente à ce jour un niveau de développement humain inférieur à celui du Congo Brazzaville.
Le Cameroun il y a 20 ans
Le pays entame l’année 1996 avec une constitution toute neuve qui institutionnalise les provinces et qui soumet le gouvernement au contrôle du Parlement. Déplorant la lenteur des réformes de privatisations et de réduction des effectifs de la fonction publique, le FMI tarde accorder son aide. La dette extérieure atteint près de 75% du PIB. L’Etat paie ses factures de plus en plus tard et met de nombreuses entreprises en difficultés, au grand dam du GICAM (Patronat).
En 20 ans, le Cameroun a multiplié son revenu par 3,2 et sa population par 1,6.
Le Gabon il y a 20 ans
« Les Accords de Paris » mettent fin à la longue crise post-électorale consécutive à l’élection contestée d’Omar Bongo. Le taux de chômage culmine à 20% et la dette frôle les 100% du PIB. Le FMI accorde bon gré mal gré une facilité financière supplémentaire de 165 millions $, espèrant en retour une croissance de 3,3% et des réformes économiques. Il s’en suivra la privatisation du Transgabonais et la sortie de l’OPEP.
En 20 ans, le Gabon a multiplié son revenu par 2,9 et sa population par 1,6.
Le Congo Brazza il y a 20 ans
Avec une dette extérieure qui dépasse largement le PIB, l’administration de Pascal Lissouba n’a pas d’autres choix que de se soumettre aux volontés du FMI. L’année 1996 sera celle des privatisations : Hydrocongo, Coraf, Union congolaise des banques… Le Club de Paris efface une partie de la dette et les donateurs promettent un soutien de 300 milliards de FCFA. Reste à organiser des élections dans un contexte très tendu où les partis politiques disposent encore de milices armées.
En 20 ans, le Congo a multiplié son revenu par 4 et sa population par 1,7.
Le Tchad il y a 20 ans
En 1996, Idriss Déby remporte les élections et le pays adopte une nouvelle constitution. Après des décennies de guerre civile, un espoir émerge de la région du Sud Est où du pétrole a jailli. On espère de ce gisement providentiel, 200 000 barils par jour. Il faut maintenant effectuer les forages et construire le pipeline qui traversera le Cameroun pour rejoindre la côte.
En 20 ans, le Tchad a multiplié son revenu par 7,5 et sa population par 2.
Il y a 20 ans, la Centrafrique
En 1996, en dépit d’une croissance économique de 7%, les caisses sont vides. Les salaires des fonctionnaires et de l’armée accusent plusieurs mois de retard, les enseignants sont en grève. Le docteur FMI prescrit un remède de cheval : baisse de 20 à 30% des salaires de la fonction publique et privatisations. Mais c’est déjà trop tard, l’armée se rebelle. Pillages, exactions, départs des expatriés… Les militaires français viennent ramener l’ordre. Les parties négocient et accouchent d’un accord. Nouveau gouvernement. Entre temps la croissance s’est efffondrée à 2%. Les discussions avec le FMI reprennent mais en novembre éclate une nouvelle mutinerie. Et ainsi de suite…
En 20 ans, la République de Centrafrique a multiplié son revenu par 1,4 et sa population par 1,5.
Il y a 20 ans, la Guinée Equatoriale
En 1996, le pays est pauvre. Le paludisme et la typhoide font des ravages. Seuls quelques privilégiés jouissent de l’eau courante et de l’électricité. Les services de santé et d’éducation sont déplorables. Mais en octobre, le président Obiang Nguema inaugure le premier champ de pétrole du pays. Il en attend 40 000 barils par jour et espère ainsi doubler les revenus du pays.
En 20 ans, la Guinée Equatoriale a multiplié ses revenus par 86 et sa population par 1,9.
DF avec les données de la Banque mondiale et L’Etat du Monde éd. 1997.
La décision intervient à la suite de la notification, le 16 décembre 2016 par l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) concernant l’apparition de l’Influenza aviaire en France, due au virus faiblement pathogène H5N9, indique la presse locale.
Selon un communiqué du ministre de l’Agriculture (photo), aux fins d’éviter une éventuelle introduction de ce virus sur le territoire national, le gouvernement a décidé à titre conservatoire, de l’interdiction stricte d’entrée sur le territoire gabonais, de toutes espèces de volailles vivantes, d’importation d’œufs à couver et des poussins d’un jour, des oiseaux de compagnies et des oiseaux sauvages en provenance de France.
Pour un suivi optimal de cette activité, poursuit ledit communiqué, les agents du ministère de l’Agriculture procéderont au renforcement de l’épidémiosurveillance et l’intensification des mesures de biosécurité dans les élevages, tout en renforçant les mesures de protection au niveau des frontières.
Synclair Owona
Selon la répartition des tirages sur financements extérieurs (FINEX) et financements intérieurs (FININ) prévue dans la stratégie d’endettement du gouvernement gabonais pour la période 2016-2018, ces cinq secteurs concentreront 75,7% tirages, tandis que les 24,3% restant porteront sur les secteurs de la santé, des transports et télécommunications ainsi que sur celui de la défense et sécurité.
Pour l’année 2016, les décaissements au profit des secteurs de la route, du sport et du BTP accumuleraient 64,7% des tirages sur prêts-projets.
Les tirages au bénéfice du secteur de la route serviront à la poursuite de la réhabilitation des voiries urbaines de Libreville, à la construction des voies conjonctives de Port-Gentil et de contournement de Libreville, à l’aménagement du tronçon routier Port-Gentil-Omboué et des axes PK5-PK12 et Pk12-Bifoun.
Quant aux fonds mobilisés au profit du secteur des sports, ils ont servis à la construction des stades de Port-Gentil et d’Oyem.
Les décaissements en faveur du secteur des BTP permettront d’effectuer les travaux d’aménagement des bassins versants de Gué-gué et de Terre nouvelle ainsi que l’assainissement de la ville de Port-Gentil.
S’agissant des tirages relatifs au secteur de l’éducation et de la formation professionnelle, ils concerneront le renforcement des capacités du secteur éducatif, ainsi que la construction et l’équipement de trois centres de formation professionnelle de nouvelle génération.
Les décaissements mobilisés pour le secteur de l’eau et de l’électricité, serviront quant à eux, à la poursuite des travaux de sécurisation du réseau de transport d’énergie électrique de Libreville et à la construction de l’usine d’eau potable de Ntoum 7.
Les tirages restants ont participé notamment à la poursuite des travaux de construction des centres hospitaliers universitaires de Libreville et Jeanne Ebori, au développement des projets agricoles en zone rurale, au déploiement de la dorsale de télécommunication d’Afrique centrale et à la réalisation de projets de défense et sécurité.
Au final, les tirages sur les prêts-projets seront affectés à près de 95,9% à la réalisation des infrastructures et aux équipements, dont environ la moitié aux projets de soutien direct aux activités de production.
Synclair Owona
La mesure fait suite à l’opération d’assainissement du fichier des agents publics lancée par les ministères de la Fonction publique et du Budget en vue d’une part, de l’actualisation des situations administratives et d’autre part, de la maitrise des dépenses de personnel.
Selon les premiers résultats de ce processus, les nombreuses irrégularités relevées portent notamment sur : la situation des agents en absence prolongée et injustifiée dans les services ; des abandons de postes ; des cas de décès non déclarés ; des agents inconnus des services ; des agents non affectés ou retraités et maintenus irrégulièrement en activités ; ainsi que sur la situation des agents en service dans des établissements publics /privés en violation de la réglementation.
Pour une meilleure gestion de l’ensemble de ces situations, en plus de la mise en sous bons de caisse, plusieurs autres actions ont été engagées. Il s’agit de la mise en détachement sans solde, de la suspension de solde et enfin de la radiation pur et simple des effectifs de la fonction publique.
Toutefois, annonce le gouvernement, ces opérations de contrôle vont se poursuivre jusqu’à l’assainissement complet de l’ensemble du fichier des ressources humaines et de la paie. Mais pour la gestion de la situation des 936 agents de l’Etat mis sous bons de caisse, poursuit le gouvernement, des guichets sont ouverts au ministère de la Fonction publiques, depuis le 23 décembre dernier.
Synclair Owona
Le sommet extraordinaire des chefs d'Etat de la Cémac qui s'est tenu ce 23 décembre 2016, à l'invitation du chef de l'Etat camerounais Paul Biya, visait à examiner la situation économique et monétaire dans la zone CEMAC et à adopter des mesures appropriées pour juguler les effets néfastes du double choc pétrolier et sécuritaire, sur les économies de la sous-région.
Ce Sommet a débouché sur l'adoption 21 résolutions censées sortir la sous-région du marasme économique actuel. Au terme des échanges et ces différentes interventions dont celle de Christine Lagarde, Directrice générale du Fonds monétaire International (FMI) et de Michel Sapin, ministre de l'Economie et des Finances de la République française, les Chefs d'Etat ont donc décidé de :
- relever d'emblée que le renforcement de la stabilité macroéconomique ne nécessite pas un réajustement de la parité monétaire actuelle, mais plutôt des efforts d'ajustement sur les plans intérieur et extérieur, assortis de réformes structurelles adéquates
- adopter des mesures pertinentes destinées à inverser durablement les tendances négatives de l'économie de la sous-région, combinant une politique budgétaire adéquate, une politique monétaire appropriée et une coopération internationale renforcée
- réaffirmer leur vision commune de faire de la zone CEMAC un espace émergent dans un avenir proche, par la réalisation judicieuse des infrastructures nécessaires à la promotion d'un développement durable et inclusif au bénéfice de leurs populations
- réitérer leur attachement indéfectible à la solidarité communautaire face aux chocs économiques et sécuritaires actuels et futurs.
- geler les plafonds des avances statutaires de la BEAC au niveau fixé sur la base des recettes budgétaires de l'exercice 2014 en matière de politique monétaire
- prescrire le renforcement de la stabilité financière de la zone CEMAC par une surveillance accrue du système bancaire et une utilisation optimale des instruments de politique monétaire.
- engager la BEAC à proposer à brève échéance, en faveur des Etats, des mesures visant à promouvoir la migration progressive vers le financement par les Marchés de capitaux, en substitution des financements directs de la Banque Centrale.
- renouveler leur engagement à poursuivre vigoureusement, au niveau de chaque pays, les ajustements budgétaires nécessaires à un rééquilibrage maitrisé, judicieux et progressif de leurs finances publiques.
- conduire des politiques budgétaires ciblées en matière de dépenses publiques afin de préserver les acquis sociaux dans un contexte d'extrême fragilité économique et financière
- s'engager à un redressement graduel du solde budgétaire des Etats et le ramener dans un délai de moins de 5 ans en dessous de 3%
- maintenir un endettement viable et soutenable, en privilégiant les financements concessionnels et en favorisant les partenariats public-privé pour la réalisation des programmes d'infrastructures
- saluer les conseils avisés et l'assistance technique des partenaires au développement
- d'ouvrir et de conclure à brève échéance, des négociations bilatérales avec le FMI, pour mieux structurer les efforts d'ajustement de leurs Etats, les accompagner vers une sortie de crise et les aider à mettre en place les conditions d'une relance vertueuse et durable de leurs économies
- solliciter en faveur de chaque pays, des mesures de renforcement d'une coopération internationale plus souple et flexible
- recourir, en raison du caractère exogène des chocs économiques subis, à tous les partenaires multilatéraux en vue d'obtenir un large accès aux financements concessionnels nécessaires au renforcement de la balance des paiements et à la poursuite des projets de développement prioritaires
- accélérer résolument la finalisation de la libre circulation des personnes et des biens, et la réalisation rapide des projets intégrateurs en préservant la sécurité
- renouveler leur engagement commun, ainsi que leur détermination à améliorer substantiellement le climat des affaires en zone CEMAC, afin de promouvoir de manière vigoureuse l'activité économique créatrice de richesses, et mobiliser de façon optimale les recettes fiscales internes
- engager leurs pays respectifs à renforcer la coopération fiscale internationale, afin de lutter contre la fraude, l'évasion et l'optimisation fiscales qui les privent d'importantes ressources
- prescrire l'intensification des mesures et des actions en faveur de la diversification de leurs économies pour les rendre moins vulnérables aux 4 chocs exogènes, et plus compétitives face à la libéralisation des échanges commerciaux dans un monde de plus en plus ouvert
- confier au Programme des réformes économiques et financières de la CEMAC la charge d'assurer le suivi des mesures prises et de rendre compte régulièrement de leur exécution
- prescrire la tenue régulière à l'échelle ministérielle des rencontres de suivi-évaluation des mesures de redressement et de leurs effets sur la situation économique, financière et monétaire des pays de la CEMAC.
Ont pris part à cette rencontre, Paul Biya, président de la République du Cameroun ; Faustin Archange Touadera, président de la République Centrafricaine; Denis Sassou Nguesso, président de la République du Congo; - Ali Bongo Ondimba, président de la République gabonaise; Obiang Nguema Mbasogo, président de la République de Guinée Equatoriale; - Idriss Deby Itno, président de la République du Tchad.
Ont également assisté aux travaux: Christine Lagarde, Directrice générale du Fonds monétaire International (FMI) ; Michel Sapin, ministre de l'Economie et des Finances de la République française; Pierre Moussa, président de la Commission de la CEMAC ; Lucas Abaga Nchama, gouverneur de la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC).
Synclair Owona
Les chefs d’Etats de la CEMAC réunis en urgence à Yaoundé au Cameroun, ont décidé parmi d’autres mesures, de limiter les avances statutaires de la Banque centrale (BEAC) au pays, au niveau de leurs recettes budgétaire de 2014.
Pour combler le gap de besoin en ressources financières, il a été mis en place et adpoté des mesures visant à promouvoir des mécanismes de financement dans le marché des capitaux. Comparé à sa région sœur qu’est l’Union Monétaire Ouest-Africaine, le marché des capitaux reste assez faible dans la zone CEMAC. Les bourses de Douala (DSX) et de Libreville (BVMAC) abritent peu de titres obligataires, et le volume des bons émis par les différents trésors publics de région demeure assez faible.
Sans surprise, l’option d’une dévaluation franc CFA n’a pas été retenue. « Les chefs d’Etat ont relevé que le renforcement de la stabilité macroéconomique, ne nécessite pas un réajustement de la parité monétaire actuelle », a fait savoir le ministre camerounais des finances, Alamine Ousmane Mey (photo).
En lieu et place d’une dévaluation, la décision a été prise de faire des efforts d’ajustements, sur le plan extérieur et intérieur, assorties de reformes structurelles adéquates. Mais malgré la réaffirmation du besoin de prendre des mesures d’ajustement interne et externe des économies, et la présence de Christine Lagarde, il n’y aura pas eu d’accord pour un plan d’ajustement structurel sous-régional, sous l’accompagnement du FMI.
Les pays ont préféré l’idée de l’ouverture de discussions bilatérales avec le Fonds, afin de mieux structurer les ajustements, bénéficier d’un meilleur accompagnement, afin de mieux relancer leurs économies. Ils ont aussi arrêté un nouveau point de convergence, visant à limiter le déficit public à 3% seulement du PIB, au cours des cinq prochaines années.
Aucune date limite commune n’a été fixée pour l’ouverture de ces discussions. Il est peu probable que cela se fasse dans les prochains mois car la plupart des budgets nationaux déjà été adoptés.
Le Cameroun, le premier, devra montrer la voie en matière de discipline budgétaire. Son déficit commercial a cumulé près de 8 milliards $ entre 2010 et 2015, plombé durant les deux dernières années, par la multiplication des emprunts non concessionnels, pour le financement de son plan d’urgence triennal.
Même si la question n’est pas directement citée, le Cameroun a obtenu que les pays de la région aient une position plus souple, pour ce qui est de la gestion de la coopération internationale par les pays membres. Rappelons que le pays de Paul Biya est officiellement entré dans un accord intérimaire avec l’Union Européenne, contre l’avis des autres pays membres, qui eux n’ont toujours pas ratifié le document.
Idriss Linge
A l’issue du sommet extraordinaire de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (Cemac) qui a regroupé le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la Centrafrique et le Tchad, ce 23 décembre à Yaoundé, « les chefs de l’Etat ont relevé d’emblée que le renforcement de la stabilité macroéconomique, ne nécessite pas un rajustement de la parité monétaire actuel mais plutôt, des efforts d’ajustement sur les plans intérieurs et extérieurs assorties de réforme structurelles adéquates », selon le communiqué final des travaux auxquels ont participé Christine Lagarde, directeur général du FMI et Michel Sapin, ministre français de l'Economie.
En clair, les chefs d’Etat de la Cemac ont écarté le spectre d’une dévaluation du FCFA qui planait depuis quelques temps du fait d’une mauvaise santé économique de la sous-région (taux de croissance de 1% en 2016). Ils ont choisi l'ajustement structurel de leurs économies.
A cet effet, sur les 21 résolutions prises à l’issue du sommet de Yaoundé, il a été décidé d’adopter « des mesures pertinentes destinées à inverser durablement les tendances négatives de l’économie de la sous-région » combinant « une politique budgétaire adéquate, une politique monétaire appropriée et une coopération internationale renforcée ».
Les chefs de l’Etat ont réaffirmé leur vision commune de faire de la zone Cemac un espace émergent dans un avenir proche par la réalisation des infrastructures nécessaires à la promotion d’un développement durable et inclusif au bénéfice de leurs populations.
Ils ont décidé en matière de politique monétaire du gel des plafonds des avances statutaires de la Beac au niveau fixé sur la base des recettes budgétaires de l’exercice 2014. La Banque centrale (Beac) a été instruite de ramener le solde budgétaire à moins de 3% sur une période de 5 ans.
Sylvain Andzongo