L’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) menace de déposer un préavis de « grève générale illimitée dans le secteur pétrolier et activités connexes » si une sanction de quelle que nature que ce soit venait à être prise par un employeur contre un seul salarié.
Et pour cause, indique l’Onep, il lui a été rapporté que « plusieurs travailleurs de Maurel & Prom Gabon, sorti du site d’Onal le 23 septembre 2016, sont menacés de sanction par l’employeur qui se fonderait sur une injonction du ministre du Travail ».
L’Organisation estime que, du fait des agissements discriminatoires des employeurs et des violences redoutées par tous à l’issue de la proclamation des résultats définitifs de la présidentielle du 27 août dernier, les travailleurs avaient légitimement exigé pour eux et leurs familles des mesures préventives de protection. A savoir, quitter les champs pétroliers.
Lesdites mesures, avaient été exposées le 20 septembre 2016 et notifiées aux employeurs le 21 septembre 2016 pour une mise en œuvre par les moyens des entreprises, avant la proclamation qui était attendue le 23 septembre 2016 au plus tard. Seulement, certains employés qui ont déserté leurs postes sont actuellement menacés de sanctions. Ce que l’Onep conteste.
« S’il est difficile de faire accepter aux employeurs du secteur pétrolier et activités connexes du Gabon que le rapport « maiîre et esclave » dans le milieu professionnel relève d’un autre âge, il nous est toujours possible de leur faire réaliser que l’esclave cesse d’être esclave lorsqu’il prend conscience que son maître ne peut rien sans lui », menace Sylvain Mayabi Binet, le Secrétaire général adjoint de l’organisation.
Sylvain Andzongo
Dans sa toute première sortie, en tant que Premier ministre, chef du gouvernement, Emmanuel Issozet Ngondet a fixé ce 19 septembre 2016, le cap des chantiers qu’il doit impérativement ouvrir en vue de relancer la machine politico-socio et économique fortement grippée au sortir de la récente joute électorale.
A bien y regarder, le nouveau promu n’aura pas droit à une période de grâce. Cela, au regard du volume du parapheur posé sur sa table. Mais conscient des enjeux, le nouveau locataire de ‘’l’Immeuble du 2 décembre’’ - siège de la primature – reconnait que le défi, malgré le fait qu’il soit de taille, reste surmontable.
«Je suis conscient de l’immensité de la tâche, car d’importants défis à relever se dressent devant nous. Je pense à la consolidation de l’état de droit et de la démocratie, nécessitant des réformes institutionnelles audacieuses, dans le dialogue, et qui soient en phase avec l’évolution de notre société commandant, notamment, une implication plus grande des femmes et des jeunes dans les mécanismes et les sphères de gestion et de décision. C’est en cela que la Décennie de la femme se conjugue parfaitement avec le septennat dédié à la jeunesse.», a-t-il souligné.
Pour y parvenir, il entend s’appuyer sur le discours de cadrage prononcé par le chef de l’Etat, lors de la cérémonie de son investiture, le 27 septembre dernier et dans lequel, l’essentiel des réformes à mener est contenu.
Le nouveau chef du gouvernement est également attendu sur le terrain de la restauration de la confiance envers les populations, mais aussi et surtout envers les différents partenaires du Gabon. Car, il lui importe de dissiper au plus vite, toutes les aspérités nées de la récente élection présidentielle et bien au-delà.
« J’ai également à l’esprit la nécessité des réajustements à faire pour renforcer la confiance dans l’action publique et offrir des nouvelles opportunités d’investissements aussi bien aux acteurs économiques nationaux qu’aux partenaires extérieurs.», a-t-il expliqué.
A propos de la formation du nouveau gouvernement, Emmanuel Issozet Ngondet a déclaré que les tractations y relatives sont en cours en vue de son ouverture aux forces vives de la nation, afin qu’il réponde aux exigences d’une République plus juste et plus solidaire, tel que souhaité par le chef de l’Etat. Mais tout compte fait, le nouveau PM a assuré qu’il sera rendu public le dimanche 2 octobre prochain.
Synclair Owona
Le nouveau Premier ministre du Gabon, Emmanuel Issozet Ngondet, annoncera la composition de son gouvernement dimanche 2 octobre : « La composition du nouveau Gouvernement sera rendue publique le dimanche 2 octobre. J’ai été instruit de proposer au Chef de l’Etat un gouvernement largement ouvert aux forces vives de la nation, qui réponde aux exigences d’une République plus juste et plus solidaire, par la mise en œuvre du programme de l’égalité des chances. » a-t-il déclaré dans un communiqué.
M. Issozet Ngondet informe que les consultations sont déjà en cours avec toutes les forces politiques du pays, ainsi qu’avec la société civile.
Le nouveau chef du gouvernement a également rendu un hommage appuyé à son prédécesseur : « J’ai une pensée reconnaissante pour le Premier Ministre Daniel ONA ONDO qui a fait un travail remarquable à la tête du Gouvernement durant ces trois dernières années. »
Le 27 septembre dernier, lors de son adresse circonstancielle, quelques minutes après son investiture, Ali Bongo Ondimba a tenu à rassurer l’ensemble des partenaires du Gabon, quant à la consolidation, la préservation et la poursuite des relations. «Je voudrais rassurer nos différents partenaires économiques nationaux que nous resterons à leur écoute pour bâtir ensemble les nouveaux mécanismes à même de favoriser la création de plus de richesses et partant celle de plus d’emplois.», a-t-il déclaré.
Dans ce cadre, le chef de l’Etat gabonais a souhaité que cette consolidation et préservation des acquis, puisse désormais reposer sur des fondamentaux solides et sur une confiance mutuelle. «Nous devons inévitablement refonder la confiance et offrir de nouvelles opportunités d’investissement. Pour cela, le gouvernement devra désormais tenir ses engagements. Ces mêmes engagements doivent être tenus à l’égard de tous nos partenaires internationaux qui ont choisi de faire confiance à notre pays.», a-t-il formulé.
Des engagements qui se doivent d’être régis par un cadre des affaires bien amélioré. «Je voudrais rassurer les partenaires internationaux, et en particulier nos partenaires traditionnels, que nous ne ménagerons aucun effort pour maintenir l’entente et l’amitié entre nos peuples.», a affirmé Ali Bongo Ondimba. Sur l’échiquier des relations bilatérales, le Gabon entend jouer sa partition. «Aux côtés de tous les pays amis, le Gabon compte jouer pleinement son rôle dans le concert des nations. Nous tiendrons nos engagements internationaux et assumerons toutes nos responsabilités, en particulier dans le domaine de la protection de l’environnement et de l’utilisation rationnelles de nos ressources naturelles».
Le dialogue et la paix deux valeurs fondamentales que le Gabon entend à tout prix défendre et promouvoir, pour le développement et l’épanouissement des peules. «… Mon pays restera attaché aux idéaux de dialogue et de paix pour le développement et l’épanouissement des peuples. Nous continuerons à privilégier la force des idées plutôt que celle des armes, tant au plan bilatéral que multilatéral ».
La foi du Gabon en l’intégration demeure inébranlable. «L’engagement du Gabon en faveur de l’intégration africaine, aussi bien au sein de la CEMAC, de la CEEAC que de l’Union africaine demeurera entier.», a conclu Ali Bongo Ondimba.
Synclair Owona
Avec une structure des exportations dominée à plus de 90 % par les secteurs pétrolier, minier et du bois, l’économie gabonaise, quoique largement vulnérable aux fluctuations des cours internationaux des matières premières, ainsi qu’au différentiel de change entre l’euro et le dollar, affiche une balance commerciale structurellement excédentaire.
Selon le service économique de l’ambassade France au Gabon, en 2015, les exportations gabonaises qui se sont élevées à 3116 milliards de FCFA ont connu une baisse en valeur de -29%. Cette situation s’explique en grande partie par la chute des exportations de pétrole, soit -33%, qui n’a pas pu être compensée par la hausse des exportations de manganèse et de bois sciés, respectivement à hauteur de +26% et +15%.
A cause de la baisse du prix du baril, le pays a observé une forte diminution des ventes dans les trois zones de destination principale des exportations gabonaises que demeurent : l’Asie (33%), l’Europe (37%) et l’Amérique (18%).
Quant aux importations, elles ont connu une chute de 9%, à 1773 milliards de FCFA en 2015, après une croissance soutenue depuis 2012, liée de manière conjoncturelle, à l’organisation de la CAN 2012 et au volume très important d’investissements publics, explique la même source.
Avec près de 25% de parts de marché, en baisse toutefois régulière depuis quelques années, du fait de l’apparition de nouveaux concurrents, notamment asiatiques, la France garde toujours une place particulière au Gabon. Dans ce registre, quelques 120 filiales françaises sont établies au Gabon tandis que les investissements français représentent un stock de plusieurs milliards d’euros.
Cet excédent commercial vient rompre avec un récent rapport qui rapportait que les importations françaises en provenance de l’Afrique centrale se réduisaient de 48% au premier semestre 2016, par rapport à la même période en 2015. Ce qui représentait alors une baisse chiffrée de 142,3 millions d’euros, soit environ 93 milliards de FCFA. D’après ce rapport, cette diminution était principalement imputée au poste ‘’hydrocarbures’’, suite à la baisse d’environ 46% des cours mondiaux du baril de l’or noir, mais aussi sans doute, à des opérations d’arbitrage, soulignait le service économique régional.
Synclair Owona
« Le Président Ali Bongo Ondimba a nommé par décret M. Emmanuel Issoze Ngondet au poste de Premier Ministre, Chef du Gouvernement et lui a demandé de former un gouvernement d’ouverture » nous apprend un communiqué de la présidence du Gabon.
Emmanuel Issoze Ngondet, 55 ans, originaire de Makokou, était jusqu’à ce jour le chef de la diplomatie gabonaise.
Au fil de sa carrière, il a représenté son pays dans de nombreux pays, notamment au Cameroun, en Grande Bretagne, au Canada, en Allemagne, en Corée du Sud et également auprès de l’Union Africaine à Addis Abeba, puis auprès de l’ONU à New York.
En janvier 2011, il rejoint le gouvernement en qualité de ministre du Budget, des Comptes Publics et de la Fonction Publique, chargé de la Réforme de l'Etat. Puis l’année suivante, lui reviendra le portefeuille des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale, de la Francophonie et de l’Intégration Régionale.
Comme l’avait indiqué le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba le week-end dernier, dans une interview accordée à nos confrère de Gabon Télévision et Gabon 24, avant son investiture, alors que des rumeurs laissaient entendre que la CAN 2017 pourrait être délocalisée suite aux troubles qui ont agité le Gabon après sa réélection, la Confédération africaine de football vient de confirmer que la compétition se déroulera bel et bien au pays des Panthères.
La Confédération africaine de football a finalement maintenu sa confiance au pays des Panthères, alors que le ministre de la Jeunesse et des Sports algérien Hadi Ould-Ali, déclarait que son pays était disponible à organiser la compétition, si la CAF le lui demandait. Lors de la réunion de son Comité exécutif tenue au Caire le 26 septembre 2016. Le président de la CAF, Issa Hayatou, a signé un accord cadre régissant l’organisation de la CAN au Gabon.
Un document également paraphé par le président de la fédération gabonaise, Pierre Alain Mounguengui, et le président du Comité d’organisation de la CAN, Christian Kerangall. Sauf brusque dégradation de la situation sécuritaire, la compétition devrait donc bien avoir lieu au Gabon du 14 janvier au 5 février prochain.
Profitant de cette réunion du Comité exécutif, la CAF a dévoilé les différents pays têtes de série de la compétition dont le tirage au sort doit avoir lieu le 19 octobre à Libreville. Pays hôte le Gabon accède naturellement au statut de tête de série avec la Côte d’ivoire, tenante du titre, le Ghana et l’Algérie.
Les trois autres chapeaux sont très homogènes ce qui pourrait déboucher sur des poules très relevées lors du premier tour. Un groupe Algérie, RD Congo, Sénégal et Togo pourrait, par exemple, tout à fait être envisageable.
La CAF a précisé qu’elle avait réparti les équipes selon trois critères : les résultats des trois précédentes CAN, les résultats des éliminatoires des CAN 2013, 2015 et 2017 ainsi que ceux des éliminatoires du Mondial 2014.
Synclair Owona
Le gouvernement gabonais informe qu’il vient d’être saisi de nouveaux cas d’allégations d’abus sexuels impliquant des soldats du bataillon gabonais au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca).
Selon les informations recueillies, indique le vice-amiral d’escadre Gabriel Mally Hodjoua, quatre casques bleus gabonais seraient impliqués dans ce dossier parmi lesquels deux soldats. Les mis en cause, en service pour la sécurisation de la ville de Bangui à un poste appelé « Martyr », auraient invité dans leur périmètre de sécurité une jeune centrafricaine dans la nuit du 10 septembre 2016, et auraient abusé d’elle.
Informé de cette situation, le gouvernement de la République gabonaise a tout de suite fait ouvrir une enquête par la prévôté du Bataillon gabonais à Bangui et les soldats incriminés ont été immédiatement rapatriés pour motif disciplinaire, en attendant les résultats définitifs de l’enquête.
Le gouvernement entend ouvrir des poursuites judiciaires à l’encontre desdits soldats, au cas où ces allégations seraient avérées, et ces derniers seraient, dans cette hypothèse radiés des effectifs de l’armée gabonaise et mis à la disposition des autorités judiciaires.
S.A.
La présidence de la République annonce que Bob Barker, navire de Sea Shepherd, a quitté les eaux gabonaises en direction de l’Europe au terme de l’opération « Albacore » qui aura duré cinq mois.
Collaboration pionnière entre le gouvernement gabonais et cette organisation internationale non-gouvernementale pour lutter contre la pêche illégale et préserver la biodiversité marine, « Albacore » a permis d’organiser plusieurs patrouilles dans la Zone économique exclusive (ZEE). Durant cette campagne, l’équipage du Bob Barker a effectué de nombreuses missions de contrôle et de surveillance des pêches illégales dans les eaux gabonaises.
« Je n'ai jamais vu une telle abondance de vie marine dans le monde. Hélas, notre travail montre que la pêche non contrôlée est une menace importante qui éliminera la biodiversité et les pêcheries du golfe de Guinée. Pour l'éviter, l’application des lois doit s'intensifier », martèle Peter Hammarstadt, capitaine et directeur de campagne de l’opération Albacore de Sea Shepherd.
Cette nécessité de faire respecter la loi s’explique par le lourd bilan de la pêche illégale mis au jour par la mission. Car, selon Sea Shepherd, 20 % du total des prises mondiales de thon atlantique sont effectuées dans la ZEE du Gabon d’une superficie de 200 000 km².
Sylvain Andzongo
Dans une interview accordée cette semaine à nos confrères du journal « l’Economiste », Ismail Douiri, directeur général du Groupe Attijariwafa bank décline les enjeux du climat post-électoral au Gabon ainsi que les réelles préoccupations de l’institution financière dans ce pays.
Selon lui, la situation du Groupe au niveau du Gabon est beaucoup plus liée au prix du pétrole qu’à la situation post-électorale. Car, depuis quelques temps, le groupe enregistre une tendance à la dégradation du risque, surtout pour la clientèle des particuliers.
Poursuivant l’analyse de la situation, le directeur général du groupe Attijariwafa Bank explique que la croissance économique est devenue moins robuste par rapport aux années précédentes. Une situation qui a amené l’Etat à réduire significativement certaines primes accordées aux fonctionnaires. Ce qui a malheureusement impacté sur les capacités des usagers de la banque à rembourser les crédits.
«Malgré tout, la période des élections n’a pas été particulièrement troublée.», soutient-il expliqué. M. Douiri, explique à cet effet que l’arrêt des transports publics a certes perturbé le travail dans certaines agences, mais cela n’a duré que quelques jours. «Nous estimons donc que notre activité n’a pas été affectée par la période électorale.», a-t-il ajouté.
Dans tous les cas, conclu-t-il, « le prix bas du pétrole a pesé sur le budget national d’autres pays où nous sommes présents, comme le Congo, impactant significativement l’investissement public et la croissance. Cela dit, le poids des activités au Gabon et au Congo dans les résultats du groupe reste limité».
Synclair Owona