Face à la rude concurrence sous-régionale à laquelle font face les places portuaires gabonaises, le pays vient d’engager un vaste programme de rénovation de ses infrastructures.

Dans le cadre d’un partenariat public-privé entre la société Olam international, la République gabonaise et Africa Finance Corporation, plus de 500 millions de dollars viennent d’être investis pour la construction et l’aménagement de deux nouvelles infrastructures portuaires dans la zone d’Owendo. Il s’agit notamment d’un port minéralier et d’un port de commerce, doté d’une zone industrielle équipée d’infrastructures modernes ainsi que d’un terminal de pêche, tous des investissements placés sous le giron de GSEZ Ports, filiale de GSEZ, issue du partenariat entre Olam International, la République gabonaise et Africa Finance Corporation.

Des capacités logistiques pour les miniers qui souhaitent s'installer au Gabon

Selon les autorités gabonaises, le nouveau port minéralier de GSEZ constitue la solution logistique portuaire pour tous les industriels souhaitant exporter leurs productions et qui se heurtent parfois au problème logistique et au coût élevé pour l’exportation de leurs produits.

D’une superficie de 45 ha (gagnés uniquement sur l’eau) il est subdivisé en deux zones : il s’agit d’un terminal minéralier de 25 hectares et un terminal polyvalent de 20 hectares pour les agrégats et certains produits issus de la transformation du bois.

Le terminal minéralier est composé d’un embranchement ferroviaire de 1,5 km de long, un quai de 170 m linéaires, à une profondeur de 4 mètres, une zone de stockage pour les minerais. Il comprend également des voies d’accès multimodales, un réseau électriques dédié, un poste de transformation, un réseau de fibre optique.

Le terminal polyvalent sera quant à lui utilisé par les clients pour le transit d’agrégats tels que le gravier ou le sable ou l’implantation d’industriels de la filière bois pour le transit de bois transformés, ou par tout autre industrie spécialisée souhaitant profiter de la localisation stratégique de la plateforme.

La solution logistique offerte est globale. Trois locomotives et 90 wagons d'une capacité de 80 tonnes chacun, sont chargés d’aller chercher les minerais et d’assurer son transport et son transit jusqu’au navire. La première phase du projet a une capacité globale de 3 millions de tonnes, mécanisée elle consiste aux transbordements par barges et lorsque cette capacité sera atteinte la deuxième phase du projet sera enclenchée pour une capacité maximale de 10 millions de tonnes par an. Le terminal dispose par ailleurs, d’une zone industrielle équipée d’infrastructures modernes ainsi que d’un terminal de pêche.

Le port de commerce général pour accroître la compétitivité de l’import-export

D’un coût total de 255 millions de dollars, dont 194 déjà investis, cette zone de transit de 18 hectares est dédiée au trafic de containers et cargo général, a été conçue spécifiquement en vue d’améliorer les capacités logistiques offertes par le Gabon, et dans le même temps, réduire les coûts de passage avec un impact direct sur le panier de la ménagère.

Le port de commerce d’une capacité de 3 millions de tonnes/an devrait permettre d’étendre les capacités portuaires, d’accélérer les trafics et d’augmenter la compétitivité du pays pour les activités d’import-export, avec l’apport de nouvelles techniques (moyens de manutention modernes) qui permettront de gagner en efficacité.

C’est un outil logistique moderne avec de grandes capacités d’entreposage, notamment des silos à grains (capacité de 10 000 tonnes), des cuves de stockage pour l’huile de palme produite par Olam Palm Gabon (capacité de 8000 tonnes) et autres aires de stockage pour les clients privilégiés de la Zone Économique Spéciale de Nkok (également développée par le groupe).

Cette nouvelle infrastructure portuaire permettra de diminuer les coûts logistiques en augmentant la productivité et donc en rendant le pays encore plus attractif pour les industries d’import export et les investisseurs directs étrangers (IDE).

Les activités mises en place dans le cadre du partenariat public-privé entre Olam International Ltd et l’État Gabonais telles que celles développées par les clients de la ZES de Nkok ou encore les plantations d’Olam Palm Gabon contribueront de manière significative au volume des trafics.

En dehors de ces investissements, les ports d’Owendo et de Port-Gentil subissent des travaux de modernisation et de rénovation pour se muer en plateformes logistiques performantes. A Owendo, l’acquisition de trois grues de quai d’une capacité de 100 tonnes chacune, avec une cadence de 15 à 24 mouvements à l’heure, a considérablement amélioré les performances de débarquement des marchandises du port.

A cela s’ajoute, la construction d’un nouveau terminal cargo de 600 mètres de linéaire et la construction d’une nouvelle capitainerie dotée des technologies VTS, AIS, RADAR et caméras télescopiques et diurnes. Enfin, deux nouveaux remorqueurs d’une puissance de 5600 cv ont été acquis en 2016.

A Port-Gentil, le port commercial a bénéficié de travaux d’extension et d’optimisation du tirant d’eau des quais. La capitainerie a également été modernisée avec de nouvelles infrastructures et des équipements de sécurité et de navigation.

Ces nouvelles infrastructures ont permis de réduire les délais d’attente des navires de 8 à 4 jours et d’augmenter de 75% la productivité des opérations de chargement et déchargement. Ainsi, entre 2009 et 2015, le niveau de marchandises transbordées a augmenté de 50%.

Synclair Owona

Publié dans Logistique

L’information a été révélée ce 23 novembre, à l’issue de l’audience accordée par le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, chargé de la mise en œuvre du programme GRAINE, Yves Fernand Manfoumbi, à Yves Picard, représentant résident de l’Agence française du développement (AFD) au Gabon.

Cette reconduction du soutien de l’AFD au PRODIAG (Projet de développement et d’investissement agricole au Gabon) est consécutive aux résultats encourageants enregistrés lors de la première phase de ce programme qui s’étalait sur la période 2012-2016.

Au sortir de cette audience, le représentant de l’AFD a affirmé que, contrairement à l’idée répandue selon laquelle le Gabonais était paresseux, les résultats de PRODIAG 1 viennent de montrer le contraire. Les résultats de cette première phase à laquelle l’AFD avait apporté son appui étant globalement positifs, pour Yves Picard, il n’y a aucune raison que les mêmes fondamentaux ne soient pas reconduits. Ils seront même, cette fois, étendus à de nouvelles zones et de manière intensive, et en y ajoutant d’autres compartiments tels que les plateformes agricoles, a-t-il indiqué à la presse.

405 in-

 

Et de poursuivre : «L’agriculture est un pétrole qui a la caractéristique d’être durable et renouvelable. Compte tenu de la longue expérience de l’AFD, qui est installée en terre gabonaise depuis 1947, et des aléas qu’ont connues les sociétés agro-industrielles, l’AFD va continuer à soutenir, comme elle l’a fait pour PRODIAG 1, la deuxième phase du projet ».

Car selon lui, « Il n’est pas normal que le Gabon ne tire pas davantage profit de son potentiel agricole. D’autant que celui-ci a un impact économique et social fort, et qu’il peut, s’agissant de finances publiques, contribuer à réduire la facture des importations.», a-t-il ajouté.

Pour Yves Fernand Manfoumbi, satisfait de ce nouvel engagement et ce soutien de l’AFD, la possibilité pour que l’agriculture et l’élevage deviennent des véritables moteurs de croissance de l’économie gabonaise est désormais établie. Dans ce cadre, les résultats de PRODIAG 1 devraient permettre d’accélérer, et de marquer le tournant d’un véritable retour à la terre.

Selon le ministre de l’Agriculture, la phase 1 du projet a démontré que les Gabonais veulent cultiver la terre, mais qu’ils ont besoin d’être encadrés. Et c’est cet encadrement que le PRODIAG 1, via l’IGAD, a apporté aux différentes coopératives que le gouvernement souhaite voir muer en PME agricoles.

Le Projet de développement et d’investissement agricole au Gabon est un ambitieux programme du gouvernement, en partenariat avec l’Institut gabonais d’aide au développement (IGAD), pour mieux outiller les coopératives agricoles. L’AFD en avait soutenu la première phase qui courait sur la période 2011-2016. Les retombées de cette première étape seront exposées au cours de la grande foire agricole au mois de décembre.

 

Le PRODIAG accompagne le développement de l’agriculture périurbaine et des savoir-faire agricoles

Fruit d’un partenariat signé en 2010, entre l’Agence française de développement et le ministère de l’Agriculture, le Gabon a bénéficié dans ce cadre, d’un prêt de 10,5 milliards FCFA rétrocédé sous forme de subvention à l’Institut gabonais d’appui au développement (IGAD), pour lequel une contrepartie nationale d’environ 3 milliards FCFA doit être versée.

Le PRODIAG vise à sécuriser l’approvisionnement en biens alimentaires des principaux centres urbains gabonais par la promotion d’une agriculture entrepreneuriale performante et respectueuse de l’environnement. Sur la période 2012 – 2016, le projet a permis la création de 1094 unités de production, principalement des exploitations vivrières (851), maraîchères (140), des ateliers de production de farine de manioc et autres produits agricoles transformés (40), des ateliers de multiplication de bananiers (40), des élevages de poules et de porcs (30) et 2 provenderies.

Près de 2200 personnes vivent à plein temps grâce à ces activités génératrices de revenus, qui ont produit un chiffre d’affaires annuel en 2015 de 3,5 milliards de FCFA. Au-delà de ces résultats quantifiables, le PRODIAG a permis de susciter de nouvelles vocations agricoles et pastorales dans la population urbaine, et dispenser des conseils utiles à l’amélioration de la performance des agriculteurs et éleveurs en activité.

Synclair Owona

Publié dans Agro

En vue de réduire le déficit commercial et de donner un coup de fouet à la fabrication locale de matériaux de construction, dans l’optique de booster le secteur des BTP, le Gabon qui, à l'exception du ciment, importe près de 90 % des autres matériaux de construction d'Europe et de Chine, a considérablement renforcé son offre dans ce secteur.

La production de ciment

En juin dernier, le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba a inauguré une nouvelle cimenterie, propriété du marocain Ciments de l’Afrique (CIMAF) et située à Owendo, à 15 kilomètres au sud de Libreville. Destinée principalement à couvrir les besoins au niveau local, l'usine a été construite grâce à un investissement de 23 milliards de francs CFA (38,9 millions d'euros) et dispose d'une capacité de production de 500 000 tonnes de ciments par an, extensible à un million.

Aujourd’hui on compte deux cimenteries au Gabon. Il s’agit de CimGabon implantée à Owendo, disposant d’une capacité de 250 000 tonnes par an et de CIMAF, dont l'ouverture porte la capacité totale du pays à 750 000 tonnes de ciments par an, dépassant la demande nationale actuelle qui est de 700 000 tonnes de ciments par an.

379 in-1

 

Avec ces deux unités de production, les acteurs de l'industrie prévoient une augmentation encore plus importante de la production, alors que des projets de construction de grande envergure, conjugués à des progrès au niveau des infrastructures et de la logistique, vont de l'avant. «En tant qu'économie émergente, le Gabon et ses infrastructures publiques présentent de solides possibilités de croissance, compte tenu du nombre de routes et de ponts à construire », a déclaré, en début d'année, au cabinet anglais OBG, Salim Kaddouri, le directeur général de CIMAF. Selon lui, «la demande nationale devrait croître d'environ 3 % par an».

 

La production d'acier

La production d'acier augmente elle aussi grâce à la demande croissante et aux efforts visant à développer l'industrie métallurgique du pays. Le Gabon dispose de deux usines qui produisent un total de 120 000 tonnes de fer à béton par an.

Situées dans la Zone économique spéciale de Nkok, ces usines répondent à 50 % des besoins nationaux, qui se sont accentués au cours des dernières années à la suite d'une série de projets d'infrastructure clés, dont la construction de ports, de ponts, de systèmes de drainage en cas d'inondations et de logements.

379 in-2

L'usine qui a ouvert ses portes en février dernier est gérée par Steelworks of Gabon et produit 60 000 tonnes de fer à béton par an. L'autre usine, dirigée par Boiler Gabon, est opérationnelle depuis un an et produit les 60 000 tonnes de fer à béton restant.

 

Coûts de production

Les autorités espèrent que l'ouverture de ces usines permettra de réduire la dépendance du Gabon aux importations en renforçant la capacité de production locale de ciment, d'acier et de bois en particulier. Les autorités cherchent également à réduire le coût des matériaux de construction, qui sont toujours exposés aux fluctuations des prix et des devises internationales, ainsi que les défis logistiques.

Par exemple, le prix de gros du ciment s'élève à 77 000 francs CFA (117,4 euros) la tonne à Libreville, où se négocie 70 % du ciment du pays. Les distributeurs livrent ensuite le ciment par voie maritime, ferroviaire ou routière dans tout le pays. Une fois le ciment arrivé à destination, les frais de transport et de logistique peuvent atteindre jusqu'à 25 000 francs CFA (38,1 euros) la tonne.

Le renforcement de la capacité de production locale a déjà des répercussions positives sur l'industrie de l'acier : le prix du fer à béton a chuté de 36 % entre 2013 et 2015, selon les sources officielles.

379 in-3

 

Place à la diversification

Le Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE) accorde la priorité au secteur du bâtiment. Conformément au PSGE, qui doit permettre au Gabon d’atteindre l’émergence d’ici 2025, le pays vise à diversifier son économie et à réduire sa dépendance vis-à-vis du pétrole grâce à trois piliers : le Gabon industriel, le Gabon des services et le Gabon vert.

Selon les consultations de 2015 au titre de l'article IV du Fonds monétaire international (FMI) avec le Gabon, le secteur du bâtiment, ainsi que l'industrie des services, font figure de moteur de croissance économique.

« Les importantes recettes pétrolières ont financé l’intensification des investissements publics qui ont contribué à propulser la croissance globale à près de 6 % en moyenne, tirée par le bâtiment et les services », a indiqué le FMI. Il convient de noter que la contribution du secteur du bâtiment et des travaux publics à l'économie a plus que doublé et est passée de 185 milliards de francs CFA (282 millions d'euros) en 2009 à presque 500 milliards de francs CFA (762,4 millions d'euros) l'an dernier.

Synclair Owona

Publié dans BTP

Présent à Marrakech dans le cadre des travaux de la 22e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP 22) qui se déroule jusqu'au 18 novembre dans la cité ocre, le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, revient sur les enjeux de cette grand-messe mondiale ainsi que sur le partenariat stratégique qui existe entre le Gabon et le Royaume du Maroc, considérés par certains comme l’illustration d’une coopération Sud-Sud dynamique et diversifiée.

Monsieur le Président, vous êtes à Marrakech pour participer à la COP 22, une rencontre décisive sur l’avenir de la planète. Quel est votre sentiment de voir cet événement se tenir en terre africaine ?

Ali Bongo Ondimba : L’Afrique a des solutions à proposer. Elle doit prendre sa part dans la résolution des défis des changements climatiques, notamment dans la révolution des énergies renouvelables afin que sa jeunesse et celle de la planète tout entière reçoive en partage une terre où chacun aura sa place et où l'égalité des chances fera écho à l'égalité des droits. Pour y parvenir, il faut une action combinée des États et du secteur privé. Il faut du courage et de l'imagination. Il faut de la solidarité, car nul n'échappera au funeste sort qui nous attend tous si le devoir de solidarité ne s'imposait à tous. En effet, l'Afrique ne saurait soulever seule un tel fardeau.

Aujourd'hui, nous ne sommes peut-être plus aveugles aux conséquences du dérèglement climatique, mais il nous faudra faire bien plus qu’ouvrir les yeux pour éviter une tragédie humaine générale. Il nous faut donc changer, car comme l'avait déjà compris Darwin, «les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements». Parce que cette 22e Conférence des Parties se tient en terre africaine, notre continent saura prendre ses responsabilités, et s’inscrire dans le temps de l’Action.

Votre engagement en faveur de la protection de la faune africaine est connu. La défense de la nature et la préservation de l’environnement vont de pair. Quelles sont vos attentes de la COP 22 ?

Il y a bientôt un an, la COP 21 réalisait, à Paris, un accomplissement remarquable dans la longue marche vers un climat et un monde durables. Au moment où s'ouvrait la COP 21, les attentes étaient nombreuses et relevaient de l'impérieuse nécessité d’œuvrer en vue de la préservation de la vie humaine sur Terre. C'est donc avec une certaine satisfaction qu'on a pu constater l'universalité de l'Accord de Paris, son caractère relativement contraignant.

Il nous faut désormais aller au-delà des principes. Le temps est venu de l'action afin de confirmer et rehausser l'ambition. Le grand défi de l'heure est le suivant : comment développer nos pays et lutter contre la pauvreté en construisant les infrastructures nécessaires pour assurer la croissance tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre ? Quelle agriculture adopter pour permettre l’autosuffisance alimentaire ? Quelle énergie pour assurer le développement autant que les besoins de base des populations ?

Notre action doit s’inscrire avant tout dans la délicate conciliation entre développement économique et protection de l’environnement. Il s'agit là d'un enjeu majeur dont le Gabon a fait une priorité nationale. En effet, le développement en soi n'est ni bien ni mal. C'est la façon de se développer qui est bonne ou mauvaise, propre ou sale.

Il ne s'agit donc plus de dompter à tout prix la nature. Il s'agit de négocier avec elle, comme nos anciens ont toujours su le faire. Il est avéré aujourd'hui que l'Afrique sera, si rien n'est fait, le continent le plus durement touché, alors même qu’il n'est responsable que de 4% des émissions mondiales, au point que, en moyenne, un Africain consomme en huit ans autant d'énergie qu'un Américain en un mois. Il est dans l'intérêt de tous que de tels écarts soient réduits, non pas en consommant plus, mais en consommant mieux, durablement.

Mais, comme je l'ai dit à Paris, l'heure n'est plus au débat entre le Juste et l'Injuste. L'heure est définitivement à l’Action. Et, comme il l'a toujours fait, le Gabon reste déterminé à tenir ses engagements pour réussir un développement industriel socialement responsable et durable, car la conscience environnementale n'est pas une idée neuve dans notre pays.

À la veille de la COP 21, nous avons été le premier pays africain à soumettre notre contribution nationale et nous nous sommes engagés à réduire de moitié nos émissions à l’horizon 2025. Nous avons mis en œuvre tous les moyens nécessaires pour atteindre ces objectifs, à commencer par la protection de la forêt, la réduction du torchage de gaz associé à l’exploitation pétrolière et la mise en place d’un plan de développement industriel à faible intensité carbone. C’est l'objet même du «Plan stratégique Gabon émergent» qui répond aux termes de notre contribution en prenant appui sur un outil majeur : le Plan national d’affectation du territoire (PNAT) dont la fonction est d’adresser une orientation à chaque zone du territoire afin de mettre en valeur les ressources, de minimiser le risque de conflit entre les usages incompatibles, et d’optimiser les opportunités en termes d’usages multiples et compatibles. Et, pour assurer une effectivité maximale au PNAT, nous avons créé l’Agence gabonaise d’études et d’observations spatiales qui permet une surveillance précise de notre territoire grâce à l’acquisition et au traitement d’images satellitaires ciblées. Ce formidable outil est à la disposition des pays frères.

Le Maroc et le Gabon sont deux pays frères. Leurs liens sont indéfectibles. L’opinion publique marocaine, d’ailleurs, vous identifie toujours comme l’un des plus fervents défenseurs du retour du Maroc à l’Union africaine (UA). Comment évaluez-vous la demande marocaine, récemment déposée, et comment comptez-vous appuyer cette demande légitime ?

J’ai toujours dit que le fait que le Royaume se trouve hors de cette institution, dont il est pourtant un des pays fondateurs, et en dépit des bonnes relations qu’il entretient avec ses membres, était une anomalie. Le Maroc est appelé par ses pairs africains à retrouver sa place au sein de l'UA, et cela se fera. Nous sommes de ceux qui œuvrent dans l'intérêt du continent, et le développement harmonieux de l'Afrique passe évidemment par le resserrement des liens. Notre histoire, nos cultures et notre avenir nous le commandent.

Dixième client et troisième fournisseur du Maroc, le Gabon entretient des relations politiques et des liens de fraternité avec le Royaume chérifien depuis 1972. Les deux nations partagent une même vision pour l’Afrique : le développement économique, tourné vers un plus juste partage de la croissance, conjugué à la stabilité et à la sécurité régionale, forme le socle d’un avenir commun à fort potentiel, au bénéfice des populations. L'exemplarité des liens qui unissent le Maroc et le Gabon est une réalité qui se passe de toute réserve. Et le Royaume doit retrouver sa place naturelle dans l’institution panafricaine pour remplir pleinement un rôle moteur alors que le continent fait face à des défis inédits.

Un élan de solidarité socio-économique très fort est en train de se développer sur le continent. La coopération Sud-Sud est de plus en plus une vision commune entre les pays africains. En tant que leader africain, pensez-vous que cela signifie que l’Afrique est en train de s’émanciper et de se prendre en charge ?

À l’image du partenariat stratégique qui existe entre le Gabon et le Royaume du Maroc, illustration d’une coopération Sud-Sud dynamique, diversifiée et exemplaire, le continent entre dans une nouvelle ère, celle d’un développement autonomisé. Désormais, l’Afrique fait entendre ses voix propres et porte de grands projets.

Nous croyons beaucoup à la mise à niveau des ressources humaines, qui engage déjà un courant de retour vers leurs terres d’origine des meilleurs talents partis se former ailleurs. C’est un élan de solidarité humaine qui apparait comme un signal historique : les Africains entendent exprimer leurs capacités pour faire aboutir le grand destin qu’ils se sont donné.

Demain, nous serons plus forts dans le concert des nations, plus pertinents dans les échanges commerciaux et plus unis sur le plan de l’affirmation culturelle. C’est notre ambition. C’est l’ambition de tout un continent dans un esprit de paix, de coopération, de dialogue et de partage.

Synclair Owona avec Le Matin.ma 

Publié dans Gouvernance

Responsable des investissements pour la filiale d'Investisseurs & Partenaires au Cameroun, Raphaël Dumont a échangé avec l'Agence Ecofin à propos des nouveaux objectifs de la firme spécialisée dans les investissement d'impact, avec une longue expérience et une présence importante en Afrique centrale.

 

Agence Ecofin : I&P a décidé de se réorganiser et de faire du Cameroun son hub en Afrique Centrale, quels sont les arbitrages qui ont guidé ce choix?

Raphaël Dumont : I&P est au Cameroun depuis 2004 déjà où il a investi dans des petites PME appartenant à différents secteurs, à travers des fonds propres et sous forme de dettes. La forme juridique de notre présence, c’était une succursale, on l’a fermé il y a trois ans de cela et on a ouvert une filiale pour être dans la durée et couvrir toute l’Afrique centrale. C’est une zone d’opportunités pour nous, principalement au Cameroun qui est une économie diversifiée et qui abrite des entrepreneurs très dynamiques.

 

A.E : Quel est le niveau actuel de votre présence dans cette sous-région dans laquelle vous souhaitez vous renforcer ?

R.D : Nous suivons dans la zone un portefeuille de 9 sociétés. Ne sont pas prises en compte ici les sorties que nous avons déjà effectuées (2 sociétés LOOP et Ken Atlantic). Il y en a six au Cameroun, une au Gabon, une en RDC et une autre dans laquelle nous venons d’investir et qui a une présence panafricaine. C’est le groupe Enko, qui opère dans le secteur de l’éducation et qui est présent dans plusieurs pays africains. Il est à nos yeux un modèle très intéressant en raison du degré d’impact qu’il génère sur celui de la formation. La stratégie qui est la nôtre est d’avoir une présence réelle dans les pays où nous investissons et on est un des rares fonds d’investissement à pratiquer un tel déploiement.

 

A.E : Quelles sont à moyen termes vos objectifs concernant de nouveaux investissents et quels secteurs ciblez-vous ?

R.D : Il faut savoir que I&P est une famille de fonds. Actuellement on est sur le fonds I&P Afrique Entrepreneurs (IPAE) qui arrive déjà à maturité. Il a été lancé en 2012 et comme la durée de nos fonds est de 10 ans et que nous investissons pour une moyenne de 5 ans, notre dernier investissement avec ce fonds sera effectué début 2017. Sur ce fonds là nous pouvons encore faire des investissements en Afrique centrale mais pas vraiment des investissements futurs. Par contre nous sommes en train de lever de nouveaux fonds pour prendre la suite d’IPAE. Ce sera IPAE II. Il sera similaire à IPAE I, avec un montant supérieur, et des engagements d’un niveau un peu plus élevé. Qui pourrons aller jusqu’à 3 millions d’euros.

A côté d’IPAE II nous sommes aussi en train de lever I&P Développement 2 (IPDEV 2), qui lui sera un fonds de fonds pour soutenir des initiatives d’investissements présents dans chaque pays. A ce jour IPDEV 2 a déjà constitué des fonds locaux au Sénégal, au Niger et au Burkina Faso et devrait être bientôt présent en Côte d’Ivoire et à Madagascar. L’idée c’est d’installer un fonds local qui, lorsqu’il aura été constitué, permettra de soutenir des investissements de tailles plus réduites, entre 20 000 euros et 300 000 euros. Nous avons divers fonds qui nous permettent d’intervenir à plusieurs niveaux et de faire un peu du sur mesure.

Le troisième fonds qui est en train d’être lancé actuellement, c’est I&P Afrique Infrastructure (IPAI), qui est destiné aux petites infrastructures. C’est un secteur dans lequel nous n’investissions pas suffisamment, et les tailles d’investissements, vont entre 3 et 15 millions d’euros. Les infrastructures dont il est question peuvent concerner l’accès aux énergies renouvelables, la santé, une clinique ou une université à construire. Sur les secteurs que nous visons ce sont ceux qui produisent le plus d’impacts tout en développant l’entreprenariat local. Nous regardons avec attention tout ce qui concerne les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Cette considération d’impacts pèse aussi dans le choix des secteurs. Nous nous assurons de créer le maximum d’emplois et, pour ce qui est du Cameroun, c’est la raison pour laquelle nous sommes très présents dans l’agriculture et l’agro business, à la fois parce qu’ils emploient beaucoup de personnes et font aussi de la transformation locale, et par conséquent, génère vraiment de la plus-value. Le secteur de la santé nous intéresse aussi et le BTP qui est en pleine croissance.

 

A.E : Comment sont sélectionnées les entreprises dans lesquelles vous investissez, quelle est le processus et la démarche que pourraient avoir une entreprise pour bénéficier de vos financements ?

R.D : Déjà nous ne pouvons que soutenir des entreprises qui sont dans des besoins conformes à la taille de nos portefeuilles de participation. Une société qui a besoin de 10 millions d’euros, forcément on n’y sera pas. Ensuite nous investissons sous la forme de capital développement, nous ne sommes pas un fonds de start-up. La proportion de projets Greenfield est assez faible car notre modèle, c’est plus le développement pour passer à l’étape supérieure, la formalisation et l’expansion internationale. Nous apportons aussi notre expertise acquise dans près de 60 investissements en Afrique. La personnalité de l’entrepreneur joue également un rôle. C’est pourquoi nous prenons toujours le temps de bien connaitre les dossiers, et cherchons à comprendre les personnes avec lesquelles nous discutons. Sur le background des promoteurs, on retrouve tout type de profil. On a des Camerounais ayant débuté et progressé localement, ceux qui ont été formés en Europe qui retournent investir ou encore des Européens qui développent des affaires localement. Nous ne sommes fermés à aucune option pour peu que le projet ait un impact et une perspective de progression pertinente. Enfin, nous sommes regardants aussi sur les aspects de formalité. Les entreprises qui ne sont pas enregistrées, n’ont pas une situation fiscale à jour ou encore ont une double comptabilité ne nous intéressent pas. Il est aussi souhaitable que ces sociétés soient ouvertes en capital car nous investissons de manière minoritaire, même si nous sommes présents dans la gestion et l’organisation stratégique de l’entreprise soutenue.

 

A.E : Dans la pratique comment se passe le financement ? Peut-on dire que vous êtes dans des prises de participation avec effet de levier ?

R.D : Nous faisons des apports en fonds propre dans la société. Nous ne prenons pas de garantie, juste une part minoritaire dans le capital de la société. Nous pouvons également investir en quasi fonds propres à travers des prêts participatifs. Pour l’entrepreneur, c’est plus attractif car le taux d’intérêt sur ce prêt à deux composantes : un taux fixe qui est plus faible que celui du marché bancaire conventionnel et un taux variable qui va varier en fonction des performances opérationnelles de l’entreprise. Ainsi, si elle marche très bien, la trésorerie peut refinancer le remboursement de la dette. Par contre, si cela ne marche pas, elle n’est pas asphyxiée par le remboursement de son emprunt. C’est une prise de risque assez importante de notre part, car on ne demande pas de garantie, au contraire des banques qui demande parfois de donner jusqu’à 150% de collatéral sur le montant prêté.

 

A.E : Dans ce type d’investissement comment se dessine la stratégie de sortie?

R.D : C’est effectivement un des grands points de notre engagement car il est assez complexe de définir une stratégie de sortie lorsqu’on a investi dans une Petite et Moyenne Entreprise en Afrique, il y a un peu moins de monde qui se bouscule pour les reprendre. Cela fait que le marché secondaire, dans les investissements d’impacts, est beaucoup moins mature que sur des segments d’investissement un peu plus relevés. De ce point de vue, nous sommes assez novateurs car des investisseurs qui injectent jusqu’à 500 000 euros, on n’en trouve pas beaucoup. Très souvent les engagements se font, soit dans de petits segments avec la microfinance (de 50 à 30 000 euros), soit dans de gros projets (plus de 10 millions d’euros). L’avantage de notre position c’est qu’il y a beaucoup d’opportunités d’entrées. Après, pour la sortie c’est un peu plus difficile. Nous nous positionnons dessus avec un pacte d’actionnaires au départ, en même temps que nous introduisons, de commun accord avec le promoteur, une clause de sortie. Nous essayons toujours de privilégier l’option qui permet à l’entrepreneur de reprendre sa structure à la fin de l’intervention, en rachetant nos parts. Comme cela demande parfois une liquidité importante, parce que la société a fait une croissance importante, on privilégie du montage avec des prêts participatifs, car cela demande moins de liquidités de la part de l’entrepreneur une fois le prêt remboursé par l’entreprise. Si l’entrepreneur n’est pas capable de racheter nos parts, nous essayerons de trouver des repreneurs avec l’accord de son promoteur, en faisant entrer des investisseurs soit financiers, soit stratégiques. Je voudrais préciser que le fait qu’on soit minoritaire dans ces PME, ne nous rend pas toujours les choses faciles s’il faut vendre nos parts, c’est une vraie difficulté de notre métier, que nous assumons pleinement. Jusqu’ici nous avons réussi des sorties magnifiques, car la plupart des sociétés que nous avons accompagnées à travers le fonds IPAE ont réalisé 25% de croissance par an en moyenne. La sortie est difficile, et cela nous donne plus de responsabilité que dans le cadre d’un financement classique. Nous avons le cas au Cameroun d’une entreprise qui croit de plus de 25% par an.

 

A.E : I&P n’est pas un financier classique qui fait la publicité de ses produits à la télévision, comme le ferait une banque, comment rentrez-vous en contact avec vos entreprises cibles, est-ce qu’il y a un mécanisme précis que vous utilisez ?

R.D : Je bénéficie pour ma part d’un travail qui est fait depuis près de 14 ans par I&P. Ce dernier a très tôt mis l’accent sur la communication. Ce que nous faisons est assez important, cela a valeur d’exemple, car nous souhaitons que cela se développe en Afrique et c’est vraiment important de communiquer sur ce qu’on fait. Du coup sur l’année pour ce qui est de l’Afrique centrale, je dois recevoir une centaine de dossiers, ce qui est déjà important compte tenu de notre stratégie et de notre approche progressive et prudente. Beaucoup de gens qui viennent à nous vont sur notre site internet et nous y contactent. Effectivement des gens au Cameroun ou un autre pays d’Afrique centrale qui souhaitent nous rencontrer peuvent faire pareil et au niveau central les dossiers sont redistribués en fonction des zones géographiques. Il y a des entreprises que j’ai contactées moi-même après avoir vu leurs profils notamment sur le magazine Investir Au Cameroun. On y présentait des start Up. Nous y avons trouvé des sujets avec un impact social fort, dans le domaine de la santé ou de l’éducation. Il faut aussi dire que le groupe bénéficie de l’aura de son patron Jean Michel Severino qui connait bien la région et jouit d’une grande crédibilité.

 

A.E : Pour avoir les fonds que vous investissez, vous devez les mobiliser. Est-ce que vous avez ce type d’objectif en Afrique centrale au regard du volume de liquidité des assurances et des fonds publics ?

R.D : C’est un sujet très important pour nous, surtout pour notre identité qui est orienté sur des investissements en Afrique. C’est une bonne chose d’avoir des actionnaires africains. C’est déjà le cas avec le groupe Bank of Africa qui est actionnaire. C’est aussi le cas avec un groupe dont l’actionnariat n’est pas typiquement africain, mais qui est bien déployé dans la région, notamment CFAO. Il y a aussi des sociétés qui ont un intérêt fort pour l’Afrique comme le groupe Danone. Avec IPAE II nous recherchons effectivement à avoir de nombreux contributeurs africains. De ce point de vue, nous sommes intéressés par tout type de contact avec lesquels nous pourrions avoir ces discussions.

Sur le fonds IPDEV 2 destiné à soutenir des fonds locaux, le besoin de mobiliser des investisseurs locaux est encore plus fort. De ce point de vue, nous pensons aux sociétés d’assurance, au secteur des télécommunications, des grands groupes industriels et pourquoi pas aux fonds de pension publics. Nous sommes vraiment ouverts si ces institutions sont capables de financer en fonds propres des projets de long terme.

 

A.E : Comment justifier que vous soyez en confiance dans cette sous-région alors que beaucoup de personnes semblent s’y désintéresser, surtout avec la baisse actuelle des prix des hydrocarbures, une ressource qui compte pour ses revenus?

R.D : C’est vrai que cette région a de nombreux défis. Le transport y est cher, l’accès à l’énergie n’est pas évident, la population n’a pas toujours le pouvoir d’achat pour stimuler une forte demande et de la croissance. En gros il y a des facteurs de découragement. Tous ces défis cachent aussi des opportunités très importantes. Si on parvient à être un acteur très structuré. Si on parvient à respecter les délais et à faire preuve de professionnalisme, on peut s’imposer sur le marché local.

Je pense notamment au Gabon où nous avons investi dans une société de BTP (Trianon) qui est très petite comparé aux géants du secteur. Grâce à la qualité de ses interventions, elle a réussi à gonfler son carnet de commande.

Le Cameroun impressionne d’autant plus que l’entreprenariat y est fort. Tout le monde essaye d’avoir une activité. Il faudrait simplement réorganiser tout cela, pour transformer cette dynamique en vrai machine à générer de la valeur ajoutée. Enfin je dois dire que même si c’est à petit pas, les classes moyennes se constituent dans les grandes villes de la sous-région, et je peux le dire pour Douala ou Yaoundé. Nous avons aussi la chance de connaître l’environnement et nous parvenons à y faire émerger des opportunités intéressantes d’investissement.

 

A.E : Est-ce qu’il est juste de dire qu’I&P est une version amélioré de Proparco, pour ce qui est du soutien aux moyens investissements ?

R.D : Nous avons une démarche assez différente, même si le Proparco est un de nos actionnaires. Aussi nous faisons certains co-investissements avec eux, c’est le cas notamment pour ce qui est d’Enko Education. La grande différence, c’est qu’eux font beaucoup de prêts et presque pas de d’intervention en fonds propre. Aussi, les montants injectés par le Proparco sont beaucoup plus importants que les nôtres

 

A.E : Le Cameroun a récemment signé des accords de partenariat économique avec l’union Européenne, comment cela influe-t-il votre stratégie ?

R.D : C’est vrai que nous n’avons pas une approche macro, qui consiste à partir d’une opportunité macroéconomique comme es APE pour bâtir une stratégie. Nous, on part des opportunités pour créer des sociétés compétitives avec de solides performances. C’est vrai que ces accords peuvent permettre le développement de certains secteurs. Pour nous toutefois, on développe une approche qui consiste à partir du bas pour progresser vers le haut.

 

Interview réalisée par Idriss Linge

Publié dans Finance

Selon la Direction générale de l’économie (DGE), l’activité de la filière bois a connu une nette amélioration depuis 2010, du fait surtout de la demande croissante des unités de transformation, mais également du renforcement des capacités de production du tissu industriel.

Pour la seule année 2015, la production de grumes a connu une progression de 5,3% pour un volume de 1,4 millions de m3 contre 1,3 millions en 2014. Dans le même temps, les ventes aux industries ont également observé la même tendance haussière soit +10,1%, passant de 352 067 à 387 716 milliards, grâce à la forte demande exprimée par les unités de transformations ne disposant pas de permis forestiers. Mais en raison de la hausse du prix de vente du m3 sur le marché local, le chiffre d’affaires a faiblement progressé (+0,7%) pour se situer à 35,52 milliards de FCFA en 2015 contre 34 937 en 2014. Les chiffres de la filière font également observer une hausse des effectifs de 7%.

De manière concrète, le processus d’industrialisation de la filière bois s’est poursuivi en 2015, avec la création de nouvelles unités de transformation. Fort de ce dynamisme, la production consolidée a progressé de 7,5% pour atteindre 725 728m3, contre 675 221 en 2014 et 648 739 en 2013.

Sur le plan commercial, les exportations ont observé la même tendance haussière (+1,9). Cela, en raison de la demande soutenue du marché des bois tropicaux. De même, en liaison avec la fermeté de la demande, les ventes locales ont progressé de 52,1%, passant de 48 628 en 2014 à 73 964 milliards en 2015.

Ainsi, le chiffre d’affaires du secteur a connu une hausse de 4,6% pour se situer à 192,8 millions de FCFA contre 184 348 en 2014. En raison du renforcement de l’outil de production industriel, les emplois ont également connu une augmentation de 1,8% passant de 9483 agents permanents en 2014 à 9655 en 2015. Globalement pris, les activités de sciage, contreplaqué, menuiserie et d’ébénisterie ont présenté des résultats encourageants.

Embellie des ventes au niveau local du secteur sciage

Le segment du sciage qui représente plus de 80% des unités de transformation de la filière, récence aujourd’hui, près de 112 usines disséminés à travers le pays, avec une forte concentration dans les provinces de l’Estuaire, du Woleu-Ntem et de l’Ogooué-Maritime. Sa production a connu une augmentation de 10,8%, passant de 416 521 m3 en 2014 à 461 714 en 2015. Cette évolution résulte principalement d’un meilleur approvisionnement des unités en grumes.

Sur le plan commercial, les résultats se sont caractérisés par une embellie des ventes en raison du dynamisme du marché local (+81,5%), tandis que les exportations ont régressé de -1,8% en liaison avec la morosité du marché international. En revanche, le regain d’activités des unités de sciage a nécessité une main d’œuvre supplémentaire portant les effectifs à 8718 agents contre 8302 en 2014.

La branche placage a bénéficié du renforcement des capacités de production

En 2015, la branche du déroulage comptait 17 unités de transformation dont, dix dans la fabrication des placages et sept dans les contreplaqués à base de l’Okoumé. La branche placage a bénéficié du renforcement des capacités de production amorcé en 2012. Ce qui justifie d’ailleurs la stabilité de l’activité, malgré la crise internationale.

Quant au secteur du placage et des contreplaqués, tiré par la demande du marché européen, il a été bien orienté, malgré une légère baisse de la production (-0,2%). Les exportations ont augmenté de 6,3% pour s’établir à 170 431m3, en 2015 contre 160 263 en 2014, en raison de la vitalité de la demande des principaux clients asiatiques, européens et américains. Dans ces conditions, le chiffre d’affaires est resté quasi-stable à hauteur de 40,5 milliards de FCFA, contre 40,3 en 2014. Tandis que les emplois ont régressé de -20,7%, soit une 937personnes contre 1181 en 2014.

Hausse de l’activité de fabrication des contreplaqués

Avec une production de 73 545 m3 contre 67 926 en 2014, suite à l’approvisionnement régulier des unités de transformation, l’activité de fabrication des contreplaqués a connu une hausse de 3% en 2015. Aussi, les exportations ont-elles progressées de 19,4% pour s'établir à 49 308 m3, contre 41 281 en 2014, consécutivement à la demande du marché international, notamment asiatique et européen. Par contre, les ventes locales ont légèrement régressée (-0,5%) pour s’établir à 17 344 m3 contre 17 424 en 2014, dans un contexte de stabilité des consommations des ménages et des sociétés.

Poursuite des activités de menuiserie, d’ébénisterie et de dépôts de ventes de bois

Quant au secteur de la menuiserie, d’ébénisterie et de dépôts de ventes de bois, son développement, amorcé en 2014 par la société Rain Forest Management s’est poursuivi en 2015, avec l’installation de Gabon Wood Hub, premier cluster bois de fabrication de meubles et d’agencements en Afrique centrale, un pôle spécialisé dans la 3e transformation du bois et installée sur 12 hectares dans la ZERP de Nkok.

Au regard de cette performance, même si l’on peut regretter quelques effets négatifs de la mesure d’interdiction de l’exportation du bois en grumes de 2010, qui a eu pour première conséquence directe, la chute de certaines recettes fiscales, notamment celles liées à l’abattage et à l’exportation des grumes non transformées, il convient tout de même de relever que ses effets au plan local, sont salutaires. Notamment, au niveau de l’emploi où le nombre n’a cessé de croître, mais également de la création des unités de transformations. Entre 2009 et 2015, le chiffre d’affaires de l’industrie du bois est passé de 38 milliards de FCFA à près de 150 milliards de FCFA.

Synclair Owona

Publié dans Bois

C’est l’une des principales recommandations adoptées lors du Conseil de ministres tenu ce 20 octobre 2016 à Libreville. Cette initiative qui consiste à corriger le faible impact des multiples politiques nationales en matière d’agriculture et de sécurité alimentaire ces dernières années, vise à relever l’essentiel des défis auxquels est confronté le secteur agricole et de palier à ces différentes carences. Cette lourde tâche qui incombe au nouveau ministre de l’Agriculture, Yves Fernand Manfoumbi consistera à réhabiliter et à booster le secteur agricole gabonais à travers la mise en œuvre effective du Plan national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire et nutritionnel (PNIASAN).

Valorisation le potentiel agricole

Elaboré par le cabinet marocain Valyans et validé en mars 2015, le PNIASAN est conçu comme une interprétation nationale du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (PPDA). Il constitue un cadre de référence de toutes les interventions dans le secteur agricole et rural pour la période comprise entre 2014 et 2020. Il inclut de ce fait, le plan sectoriel élevage, agricole, pêche, aquacole du Plan stratégique Gabon émergent. Il s’agira, avec ce dispositif, de valoriser l’important potentiel dont regorge le pays en matière agricole. Notamment, en tirant meilleur avantage des atouts naturels du pays que sont son aspect climat, chaud et humide, largement propice à l’agriculture, avec près de 20 millions d’hectares de terres arables et une pluviométrie de 1800 à 4000 mm par an.

A preuve, les études géologiques ont recensé des zones favorables au développement d’une agriculture diversifiée, orientée vers les préférences de production de subsistance pour les besoins individuels (bananes, taros, maïs, manioc, maraîchage, élevage d’ovins et de volailles entre autres) pour l’autosuffisance des populations gabonaises. Mais également vers des cultures extensives pour la redynamisation de l’agriculture commerciale (approvisionner les marchés locaux), qui connait une croissance significative avec l’aide d’autres programmes d’appui tel que l’IGAD.

Accroitre la participation du secteur agricole au PIB

En plus de ses atouts, le Gabon possède des structures efficaces pour la stimulation de l’agriculture industrielle. Il s’agit par exemple de la Caisse de stabilisation et de péréquation qui jouit du monopole sur l’achat du café et du cacao et sur sa commercialisation. Tandis qu’Olam et SIAT Gabon se chargent respectivement de l’exploitation du palmier à huile et de l’hévéaculture.

Bien que possédant un important dispositif de terres cultivables, le secteur agricole au Gabon ne participe qu’à une très faible hauteur dans son PIB. Le PNIASAN vise ainsi à porter cette contribution de 5% à 20% d’ici 2020. En effet, le pays souffre de quelques insuffisances qui freinent son développement notamment : l’exode rural ; la non valorisation de ce métier ; le vieillissement des producteurs ; le manque de professionnalisation du secteur ; la faiblesse des rendements...

La dynamique du Plan stratégique Gabon émergent

Pour pallier aux manquements du secteur agricole, le Plan stratégique Gabon émergent (PSGE) prévoit un accroissement de la production périurbaine au moyen de fermes agropastorales associant élevage, pisciculture et aviculture. Le but final est la mise en place d’un pôle agroalimentaire qui permettrait ainsi la transformation locale des denrées et assurera la sécurité alimentaire sur le plan national. Le ministère de l’Agriculture prévoit d’investir en moyenne 30 à 40 milliards de francs CFA (45-60 millions d’euros) par an, sur les dix prochaines années pour atteindre les objectifs du PDDAA ratifiés par le Gabon en mai 2013.

Quatre principaux pôles agricoles ont ainsi été recensés. Il s’agit d’Andem, de la Ngounié ; du Woleu-Ntem et de Boumango. Chacun de ses pôles représente des segments agricoles et agro-industriels spécifiques tels que : les projets agro-industriels (sucre, élevage, bovin, produits vivriers, cacao, café, et les petites filières d’élevage), le développement agro-industriel (palmiers à huile, caoutchouc, aviculture) ; les agropoles (culture extensive : riz, maïs, soja, arboriculture de fruits tropicaux).

Le pôle agroalimentaire s’appuiera sur deux approches novatrices : attirer les investisseurs dans l’agro-industrie (café, cacao, huile de palme) et développer l’élevage. Ce qui apportera une finalité pour la stratégie nationale sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle en assurant la diversification des exportations par l’essor d’une agro-industrie compétitive et durable. La réalisation de cette ambition devrait se faire en fonction des stratégies filières spécifiques. Ces dernières étant étroitement liées au marché cible et au niveau de valeur ajoutée industrielle de chacune d’elles.

Vu les avantages comparatifs du pays, le considérable potentiel de croissance du secteur, de nombreux investisseurs comptent en tirer parti, en particulier dans le segment des cultures commerciales. Il y a certes encore beaucoup à faire, surtout en ce qui concerne les infrastructures rurales, la diffusion de techniques plus modernes, telles que la mécanisation, l’irrigation et l’utilisation d’engrais, ainsi qu’en matière de logistique agricole et de ressources humaines, mais la ratification du PDDAA et les efforts de mise à jour du PNIASAN devraient permettre au Gabon de se doter d’une feuille de route et des objectifs de financement nécessaires pour enclencher la réalisation de ses objectifs sectoriels agricoles.

Synclair Owona

Publié dans Une Economie

Infrastructures, travaux publics, habitat et logement, agriculture, agro-industrie, investissements, promotion des Pme, économie numérique, transports, économie forestière, etc., constituent les défis que le premier gouvernement Issoze Ngondet devra impérativement relever.

Ces différents départements ministériels doivent travailler à «la mise en œuvre des mécanismes de solidarité nationale en faveur des couches les plus vulnérables», d’accélérer la relance de l’économie et de créer davantage de sources de croissance. C’est ainsi que le chef de l’Etat a consacré pas moins de 12 départements ministériels au développement et aux questions économiques. Les ministères de l’Economie, du Budget et des comptes publics, de l’Agriculture et de l’élevage, des Pme, des Investissements et du commerce, des Transports, du Pétrole, de l’Economie numérique, de l’Economie forestière, de l’Energie et de l’eau, des Infrastructures et des travaux publics, de l’Habitat social et du Logement, du Travail, et enfin le ministère des Mines.

Les 9 ministres délégués affectés au renforcement des ressources humaines dédiées à l’accomplissement des tâches relatives à ces grands chantiers, portent à 21, le nombre de compétences que le chef de l’Etat dédie à la relance de l’économie qui doit plus que jamais faire preuve de résilience face à la conjoncture économique défavorable. Ainsi donc, c’est pratiquement la moitié du gouvernement du 2 octobre 2016, qui doit «œuvrer au plus vite à la relance de l’économie».

L’agriculture d’abord

Aux manettes, l’on retrouve Yves Fernand Manfoumbi, économiste, ancien coordonnateur général du Plan stratégique Gabon émergent, désigné ministre de l’Agriculture et de l’élevage, chargé de la mise en œuvre du programme Graine. Cet homme dont la vue transversales sur les options et les orientations économiques du pays constitue un sérieux atout dans ce département ministériel en charge de sortir le pays du cycle des importations de denrées alimentaires.

A terme, il est en effet question de booster le programme Graine qui a pour objectif de rendre son autonomie alimentaire à un pays qui importe annuellement pour 325 milliards FCFA de nourriture pour ses 1,8 million d’habitants. Ce département ministériel est d’autant plus important qu’en développant l’agriculture, on pense à l’agro-industrie, et donc à la transformation.

Source de création d’emplois et de richesses, donc de valeur ajoutée, ce secteur au cours des dernières a permis de réaliser des bonds importants dans la croissance du pays. Les filières qui en bénéficient sont entre autres l’hévéa et le palmier à huile. Un aspect qui sera suivi par le ministre délégué en charge de l’agro-industrie Françoise Assengone Obame.

Confirmer les succès de la filère bois

Du haut des 350 milliards de FCFA de chiffres d’affaires que la filière a enregistré au cours des dernières années, et des 8000 emplois créés à travers la centaine d’unités industrielles ouvertes depuis la mise en œuvre de l’interdiction d’exportation de grumes, le bois prend une place croissante dans l’économie nationale. C’est ainsi qu’un département ministériel dédiée à l’économie forestière a vu le jour. Celui-ci va préparer l’arrive prochaine de la bourse nationale du bois du Gabon, un établissement public créé le 5 juillet 2016.

Cette bourse doit développer l’activité de cette filière porteuse, et rendre les produits gabonais compétitifs sur le marché international. Outre le développement d’un marché du bois plus attractif et compétitif, la BNBG se donne également pour missions, de réguler l’activité du commerce et d’industrie de transformation, contribuer au contrôle de l’exploitation illégale de la ressource, maîtriser la traçabilité des produits, et mettre sur le marché des produits certifiés.

Dans le cadre de la construction des logements sociaux, le bois sera utilisé en remplacement du béton dans certains cas, et devrait, avec l’ouverture prochaine d’une école supérieure d’arts déco à la zone économique de Nkok, permettre de passer à la troisième transformation.

La contribution de la filière qui sera pilotée par Estelle Ondo, s’est établie en 2015 à 226 milliards FCFA tandis que la pression sur la ressource a diminué de 45% au cours de la même année. Pendant ce temps, le rendement triplait. Jusqu’en 2009, le Gabon percevait environ 45 milliards FCFA par million de mètres cubes de bois coupés ; il est passé à 141,5 milliards FCFA pour la même quantité en 2015.

Poursuivre les investissements

Le ministère du Budget et des comptes publics, désormais dirigé par Mathias Otounga Ossibadjouo, devra pour sa part prendre d’importantes mesures afin de multiplier les recettes budgétaires de l’Etat qui a besoin de ressources financières pour, non seulement assurer le financement des projets de développement, mais également tenir ses engagements, notamment en ce qui concerne les salaires des fonctionnaires et agents publics, les assurés sociaux, les fournisseurs ainsi que les prestations sociales et familiales. Cette mission sera partagée avec le ministère de l’Economie qui lui devra rester vigilant quant à la mobilisation des ressources permettant de financer l’économie et de galvaniser les services de l’assiette.

Une économie ne se développant pas sur fonds propres de l’Etat, les dirigeants gabonais savent qu’il va falloir se tourner davantage vers les investisseurs privés. Raison pour laquelle la promotion des investissements privés constitue un volet important dans cette équipe gouvernementale. C’est pourquoi le segment industriel a été associé à ce pan, question d’orienter en priorité les fonds levés auprès des partenaires techniques et des marchés financiers. Sa collègue des Transports et de la logistique, Flavienne Mfoumou Ondo, nouvelle entrante, s’occupera principalement du développement dans un secteur des services en pleine croissance.

Vers une économie numérique

Le Gabon est engagé dans un vaste mouvement de numérisation de son territoire. Ce n’est pas un hasard si depuis 2009, l’économie numérique, l’un des moteurs de croissance du Gabon des services, constitue aujourd’hui un secteur stratégique pour le gouvernement gabonais. Pour y parvenir, l’Etat a engagé d’importants moyens qui lui ont ouvert les voies d’une progression exponentielle. En sept ans, c’est l’un des secteurs qui ont propulsé la croissance économique du Gabon et créé un important portefeuille de richesses et de valeur ajoutée.

Alain-Claude Bilie-By-Nze, qui hérite de ce département ministériel en plus de la communication, de la culture et des arts, doit consolider les acquis des dernières années. A titre d’illustration, en 2014, la téléphonie mobile, les fournisseurs d’accès à internet, la monétique etc., ont réalisé 293 milliards de FCFA, soit 5 % du PIB du pays. Deux ans plus tard, l’on se situe à 400 milliards de chiffre d’affaires.

Sur cet aspect spécifique, et afin de favoriser un impact réel du numérique, le ministre d’Etat devra, entre autres, poursuivre l’extension de la fibre optique, et finaliser la mise en œuvre du Backbone national, stabiliser et consolider les acquis et performances des entreprises de ce secteur à forte valeur ajoutée.

La poursuite des infrastructures sur l’ensemble du territoire connaîtra, avec la construction des logements sociaux, le passage à la seconde étape des projets.

Ces deux secteurs seront particulièrement suivis de près par les populations. Les hommes qui en ont la charge auront à cœur de surmonter les écueils qui ont mis en difficulté l’accomplissement de ces chantiers tout au long du dernier septennat, en changeant de modèle économique dans le financement et la réalisation. La recherche des partenaires techniques et financiers pouvant migrer du schéma classique au partenariat public-privé, va constituer l’épine dorsale de leurs missions.

Synclair Owona avec G.E.

Publié dans Une Economie

Pour des résultats jugés insuffisants, les autorités gabonaises ont décidé de restructurer l’Office national de l’emploi (ONE), afin qu’il redevienne un outil performant pour l’accomplissement de ses missions. Depuis lors, cette institution censée donner un coup de fouet à la politique de l’emploi, commence à marquer des points sur cet espace.

Pour sortir cette institution de sa léthargie, plusieurs propositions ont été présentées, avec au centre des préoccupations, la volonté unanimement affichée, par les tous les acteurs intervenant sur cette réforme, en lui accordant les moyens conséquents pour ses missions, afin de lui donner une dimension plus sociale et nationale.

Cette nécessaire restructuration semblait ainsi trouver un écho favorable auprès des autorités, au regard du taux de chômage grandissant qu’affichait le pays, et ce malgré un taux de croissance de plus de 5% enregistré depuis 2010. Le changement de perspective était donc devenu impératif.

Ainsi, dès 2012, pour la première fois, le cadre de l’élaboration du budget de cette institution devait tenir compte de sa mutation, en une véritable institution nationale de l’emploi. L’ONE qui n’était pas suffisamment représentée au niveau national a ainsi commencée par réaliser une cartographie du chômage, établir un redéploiement des structures d’accueil et entrepris une augmentation substantielle des ressources du Fonds d’insertion et de réinsertion. A ce dispositif, s’est également ajoutée l’instauration d’un contrat d’apprentissage-jeunesse obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés, afin de faciliter l’accès aux postulants au marché national de l’emploi.

Cette démarche s’est traduite par l’implantation de ses antennes dans les provinces du Moyen-Ogooué (Lambaréné), l’Ogooué-Ivindom (Makokou), Ogooué-Lolo (Koula-Moutou) et la Ngounié (Mouila). Quant à la province de l’Estuaire qui abrite le siège national, elle devait subir un renforcement structurel à travers la construction d’autres locaux dans les communes d’Owendo et d’Akanda (Okala).

Grâce à ce nouveau dispositif, l’ONE, le grand malade d’hier a été presque revigoré. En 2013, quelques 460 jeunes Gabonais ont été admis aux différentes formations professionnelles, à la demande de la Compagnie minière de l’Ogooué (COMILOG). Et à l’issue desquelles, COMILOG devait retenir quelques 300 pour un emploi direct dans les deux usines de manganèse métal et de silico-manganèse.

Avec la Junior Achievement (JA) Gabon, l'Office national de l'emploi a ainsi lancé «JA Career Success.», un programme qui devait aider les jeunes Gabonais à trouver un emploi. Les responsables des deux organismes ont signé un partenariat qui proposait aux Gabonais âgés de 16 à 35 ans, sans qualification, titulaires d’un diplôme technique ou en cours de formation professionnelle, de participer à une formation constituée de plusieurs ateliers permettant d’apprendre : « Comment rédiger un CV », « Identifier l’emploi correspondant à son profil », ou encore « Réussir son entretien d’embauche ». Près de 575 jeunes demandeurs d’emploi ont été accompagnés dans leur démarche. Ils ont également reçu une offre en adéquation avec leurs compétences et souhaits professionnels. Et plus encore, obtenu et conservé un emploi dans les secteurs économiques à forte croissance.

Très active dans sa politique, l’ONE est désormais le recruteur exclusif de Gabon Oil Company. Depuis le 22 avril 2016, toute procédure d’embauche, de demande de stage et de contrat d’apprentissage, se fera désormais exclusivement par le biais de l’ONE.

Dans la Zone économique à régime privilégié de Nkok, l’ONE a également imprimé ses empreintes. Ainsi près de 500 placements ont été réalisées dans les sociétés de cet espace économique. Les demandes d’emplois sont collectées, analysées et sélectionnées au sein du Guichet unique de l'Autorité administrative de la ZERP pour être soumises aux opérateurs par un logiciel en fonction des exigences de ces derniers.

L’ONE développe également des initiatives en matière de coopération. Il entretient ainsi des liens de coopération avec différents organismes internationaux comme l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII). En 2012, les deux organismes ont signé une convention générale relative à l’aide à la réinsertion sociale et économique des ressortissants gabonais de retour de France.

Outre les Etats, la piste des bailleurs de fonds est également prospectée. Dans ce cadre, le Gabon a soumis au groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (Fmi), au cours des assemblées annuelles du 11 au 13 octobre 2013 à Washington, un projet visant, d’une part à développer l’enseignement technique et professionnel, et d’autre part à améliorer l’employabilité des jeunes. Le projet prévoyait l’amélioration de l’employabilité et à terme l’insertion professionnelle de 6500 jeunes demandeurs d’emplois sur une durée de cinq ans.

Désormais, intervenant dans tous les secteurs d'activités de l'économie gabonaise, plus de 600 employeurs ont régulièrement recours à l'ONE dont 5% sont des particuliers et 8% des administrations publiques et privées. Selon les chiffres provisoires, les embauches directes ont connu une augmentation de plus de 46% entre 2013 et 2014, tandis que le taux de placement des demandeurs d’emploi s’élevait à environ 12,24% sur la même période.

Synclair Owona  

Publié dans Social

Dans une interview récemment accordée à la presse, le ministre Délégué à la Protection de l’Environnement et des Ressources naturelles, de la Forêt et de la Mer, Andrew Crépin Gwodock a décliné les grandes orientations ainsi que les améliorations consenties dans le nouveau Code forestier gabonais en cours de validation. Il s’est par ailleurs exprimé sur la récente réforme de la Cour pénale internationale (CPI) en faveur des crimes environnementaux.

Monsieur le ministre, où en sommes-nous avec le nouveau code forestier?

Andrew Crépin Gwodock : Le code forestier gabonais date de 2001. Et que de 2001 à 2009, un certain nombre d’engagements ont été pris par le Gabon aussi bien sur le plan national qu’international. Aider en cela par le Plan stratégique Gabon émergent (PSGE) qui prévoyait dans le cadre du ‘’Gabon vert’’ une remise à plat de l’ensemble des dispositions. Mais il faut ici relever que la loi portant code forestier en République Gabonaise, la 16/01 était parmi les plus avant-gardistes de la sous-région. La preuve, un ensemble de pays s’est inspiré de cette loi-là. Elle a donc été remise à neuf, et les travaux ont duré deux ans déjà.

A notre arrivée au ministère, nous avons reçu instruction du chef de l’Etat, de parachever effectivement les travaux du nouveau code forestier en République gabonaise. Il est le fruit d’un partenariat avec les ONG de défense de l’environnement et les partenaires au développement, et les opérateurs économiques du secteur Forêt bois. L’ensemble de ce panel a planché pendant plus de deux mois sur les différentes versions avec le concours de la BAD. La version quasi définitive de ce code a été remise il y a deux mois le Premier ministre, le Pr. Daniel Ona Ondo.

Il reste maintenant que le gouvernement transmette cette monture à l’Assemblée nationale. Bien avant cela, un Conseil interministériel devrait se tenir, qui nous amènera à un conseil des ministres. Et puis, le Conseil d’Etat sera saisi, avant que ce projet de loi portant nouveau code forestier en République gabonaise soit transmis à l’Assemblée nationale où les représentants du peuple devront se prononcer dessus.

En perspective, ce code sera susceptible d’être déposé courant janvier 2017. Puisque comme vous le savez, le pays traverse un certain nombre de difficultés liées aux événements post-électoraux. Donc, retour à l’occasion de la nouvelle session de l’Assemblée nationale qui vient de reprendre, le gouvernement va s’en presser de déposer le plus rapidement possible ce code-là. Sachant bien sûr, que cette session est bien plus une session budgétaire qu’une session de loi.

Quelles en sont ses caractéristiques ?

En 2017, il va s’en dire que le Gabon va disposer d’un nouveau code, portant code forestier en République gabonaise, dénommé « Code des Eaux et Forêts ». L’avantage de ce code est qu’il prend premièrement en compte la réalité des anciennes dispositions, intègre les engagements du Gabon sur le plan local en ce qui concerne l’industrialisation de la filière Forêt bois. Mais également, les engagements du Gabon à l’extérieur y compris ceux de la COP21 en ce qui concerne la réduction du carbone. Il fait donc sur le plan administratif du corps des Eaux et Forêts un véritable corps. Il ne faut pas perdre à l’esprit que les Eaux et Forêts sont un corps paramilitaire. Et enfin, on a une partie réservée à la répression, à la sanction. Nous espérons que ce code sera le plus avant-gardiste de la sous-région.

Un mot sur la lutte contre le braconnage des éléphants. Car, certains défenseurs de l’environnement estiment que cette loi est peu contraignante…

Historiquement, il faut restituer ce qu’on appelle aujourd’hui le conflit homme/faune, dans la cohabitation entre l’homme et les animaux. Et cette cohabitation ne date pas d’aujourd’hui. De tout temps dans chacune des sociétés, on a essayé de trouver un juste milieu. Les sociétés modernes se sont créées avec un ensemble de lois, et au Gabon particulièrement la loi portant code forestier en République Gabonaise celle qui est toujours en vigueur (16/01) prévoit un certain nombre de dispositions répressives. Mais seulement ces dispositions ne sont plus actuelles. Il y a lieu de les revisiter compte tenu de l’importance que revêt aujourd’hui le trafic d’ivoire pour ne parler que de celui-là.

Les dispositions nouvelles qui sont issue d’un partenariat entre la société civile et les organisations qui luttent pour la protection de la faune et de la flore, l’Etat et les partenaires au développement vont rendre beaucoup plus contraignante l’action répressive. Et vous vous souviendrez que la Cour Constitutionnelle avait malheureusement invalidé les nouvelles dispositions qui avaient été prises en compte, et qui auraient permis que ces peines de 6 mois puissent être portées à 12, et 24 mois avec des amendes financières beaucoup plus importantes. Dans les dispositions actuelles, du code, il a été repris en partie ce caractère répressif pour amener les uns et les autres à une espèce de conscientisation d’une part et d’autre part pour tous ceux qui vont enfreindre la loi, le feront en connaissance de cause.

Il faut reconnaitre que l’organisation judiciaire gabonaise actuelle ne prévoit pas de chambre spéciale pour ce type d’entrave à la justice. Il conviendrait de mettre en place cette nouvelle juridiction qui va uniquement statuer sur tout ce qui va relever de l’environnement, de la protection de l’environnement. Et la loi en cours de validation par l’ensemble des parties prenantes va permettre dorénavant d’avoir une législation gabonaise beaucoup plus contraignante en matière de protection de faune et de la flore. Et surtout d’amener les uns et les autres à une prise de conscience de la nécessité de protéger un certain nombre d’espèces afin de permettre à la postérité d’en bénéficier comme nous le faisons aujourd’hui.

Quelle lecture faites-vous de la récente réforme de la Cour pénale internationale (CPI) en faveur des crimes environnementaux ?

Il faut saluer cette initiative de la Cour pénale internationale qui est une avancée remarquable, qui vient compléter les différentes dispositions nationales. Il va s’en dire que pour le cas du Gabon, la loi relative au Code forestier prévoyait déjà un certain nombre de mesures répressives en ce qui concerne les atteintes dans l’exploitation illégale de la faune et de la flore et la protection des espèces. Mieux que cela, le président de la République dans le cadre du ‘’Gabon Vert’’ a instruit le ministère en charge de l’Environnement d’aller plus loin que la loi ancienne.

Dans ce sens, les nouvelles dispositions du projet de loi en cours de validation avec le concours de l’ensemble des opérateurs et des acteurs de la société civile et des partenaires au développement vont également dans un renforcement des mesures beaucoup plus contraignantes pour tous ceux qui se mettront en travers des dispositions de la loi.

On peut donc se réjouir que l’ensemble des Etats membres de la CPI ait souhaité qu’en sus de ce que la CPI faisait déjà aujourd’hui, elle puisse étendre son champ de compétence sur les crimes qui peuvent porter sur des atteintes à l’environnement, à la protection des espèces.

Synclair Owona avec DTV

Publié dans Une Economie

Pour nous contacter: c o n t a c t [@] lenouveaugabon . c o m

Please publish modules in offcanvas position.