Le Nouveau Gabon

Le Nouveau Gabon

La société pétrolière BW Energy a produit 2,9 millions de barils au deuxième trimestre 2025, dont 2,4 millions issus du champ de Dussafu, où elle détient une participation de 73,5 %, selon un rapport de l’entreprise.

Cette production à Dussafu est en recul par rapport aux 2,87 millions de barils du premier trimestre 2025, mais reste en forte hausse par rapport au deuxième trimestre 2024 (1,4 million de barils). Le Gabon continue ainsi d’occuper une place centrale dans le portefeuille du groupe, représentant 82,7 % de la production totale du trimestre.

Sur le plan commercial, 2,3 millions de barils issus du permis de Dussafu ont été vendus entre avril et juin 2025, contre 3,2 millions au premier trimestre. Ce volume comprend 70 000 barils destinés au marché intérieur et 300 000 barils de bénéfices pétroliers revenant à l’État gabonais.

Le prix moyen du brut vendu s’est établi à 66,2 dollars par baril, contre 74,8 dollars au trimestre précédent, reflétant la tendance baissière des marchés pétroliers internationaux.

Pour améliorer ses performances, BW Energy prévoit de renforcer ses investissements sur le permis de Dussafu dans les prochains mois afin d’optimiser la production et la rentabilité de ses actifs au Gabon, dans un contexte où le pays cherche à maximiser la valorisation de ses ressources offshore.

SG

BGFI Holding Corporation (BHC) a annoncé, le 28 juillet 2025, le report de son introduction à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), en raison de recours judiciaires déposés par un groupe d’actionnaires.

« Soucieux de garantir la sérénité de l’ensemble des parties prenantes à l’opération… le conseil d’administration, en accord avec la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf), a décidé d’attendre l’issue prochaine des requêtes formulées par un groupe d’actionnaires devant le Tribunal de Commerce de Libreville, préalablement à la poursuite des formalités légales et réglementaires requises », précise un communiqué du groupe.

Ce blocage est porté par un groupe d’actionnaires emmenés par Christian Kerangall, actionnaire historique détenant 23 % du capital, qui juge la conjoncture inappropriée. Il estime que les récents changements dans la gouvernance du groupe — notamment la nomination d’Henri-Claude Oyima comme ministre d’État et l’arrivée d’une nouvelle équipe dirigeante — nécessitent une période de stabilité avant toute cotation.

« Un certain nombre d’actionnaires avaient adressé des lettres de réclamation à la banque sans obtenir de réponse. Ils ont introduit une autre action devant la justice gabonaise afin de demander la suspension de l’introduction en bourse. Nous attendons sereinement que la justice se prononce », a expliqué Christian Kerangall dans une interview au quotidien L’Union.

L’introduction en bourse, initialement prévue le 15 juillet 2025 puis reportée au 31 juillet, devait porter sur 1 573 536 titres, soit 10 % du capital social de BGFI Holding, sur la BVMAC, basée à Douala. L’opération visait à renforcer les fonds propres du groupe à hauteur de 125,8 milliards de FCFA (222 millions $).

Un nouveau calendrier sera communiqué après le règlement du contentieux.

SG

Le gouvernement gabonais et la commune d'Oyem ont confié au cabinet Dudieu Avocats la mission d’assurer l’encadrement juridique et la protection des droits de propriété intellectuelle du projet ambitieux « Oliguiville ». Ce projet, qui porte le nom du président Brice Clotaire Oligui Nguéma, vise à créer une ville durable dans la province du Woleu-Ntem, au nord du Gabon. Oliguiville ambitionne de devenir un modèle de développement urbain et écologique, alliant innovation, respect de l'environnement et amélioration de la qualité de vie pour les populations locales.

Protection juridique solide pour un projet d'envergure

Fondé par le Camerounais Christian Dudieu Djomga, le cabinet Dudieu Avocats, spécialisé en contentieux de la propriété intellectuelle, a été mandaté pour gérer l’ensemble des aspects juridiques liés aux droits d’auteur, brevets d’invention, dessins et modèles, ainsi qu’à la marque et au nom commercial du projet Oliguiville. Dans ce cadre, l'Office gabonais de la propriété intellectuelle (Ogapi) a délivré, le 15 juillet 2025, une attestation de paternité du droit d’auteur à Jean-Christophe Owono Nguema, délégué spécial du gouvernement pour la commune d’Oyem et initiateur du projet. Cette attestation fait suite à une tentative frauduleuse d’enregistrement de la marque « Oliguiville » en avril 2025, contre laquelle une action en revendication a été engagée. À ce jour, les démarches officielles d’enregistrement auprès de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) sont en cours.

Projet urbain innovant

Le projet Oliguiville, prévu dans la zone du quartier Ndava et du village Aloum, situé dans le canton Kye, à environ cinq kilomètres de la commune d’Oyem, s’étendra sur une superficie de 1 779,6754 hectares. Ce développement ambitieux comprendra des logements résidentiels, des infrastructures agricoles et industrielles, des établissements scolaires et sanitaires, des équipements de transport multimodal, ainsi que des espaces commerciaux, des zones de culte et de loisirs, et de vastess espaces verts.

L’objectif central de ce projet est de désengorger la commune d’Oyem tout en insufflant une nouvelle dynamique de développement durable dans le nord du Gabon. Il vise à allier progrès économique, respect de l’environnement et amélioration du cadre de vie pour les habitants, créant ainsi un modèle d'urbanisation écoresponsable.

La mairie d’Oyem, maître d’ouvrage du projet, prévoit de mobiliser des partenaires financiers, tant nationaux qu’internationaux, pour soutenir sa mise en œuvre. Dudieu Avocats, présent dans plusieurs pays africains, dont le Gabon, la Côte d'Ivoire, le Sénégal et la République Démocratique du Congo, consolide ainsi sa position en tant qu'acteur juridique de référence sur le continent. Ce cabinet avait déjà été désigné par le Tribunal de commerce de Libreville pour expertiser les logiciels utilisés par BgfiBank dans son procès contre la société E-Doley Finance.

Impact pour la Communauté Locale et la Région

Le projet Oliguiville va bien au-delà d'une simple expansion urbaine. Il constitue une véritable opportunité pour la commune d’Oyem de se transformer en un modèle d'urbanisation durable. Il offrira aux habitants un cadre de vie amélioré tout en stimulant l’économie locale. Les infrastructures prévues, telles que les écoles, les hôpitaux, et les espaces commerciaux, sont conçues pour répondre aux besoins des populations locales, tout en garantissant une croissance maîtrisée et respectueuse de l'environnement.

De plus, la zone bénéficiera d'une attention particulière en matière de développement durable, garantissant une gestion des ressources respectueuse de l’environnement. Ce projet s’inscrit dans une vision à long terme de développement pour le nord du Gabon, créant ainsi de nouvelles opportunités d’emploi et diversifiant l’activité économique de la région.

La désignation du cabinet Dudieu Avocats pour ce projet témoigne de l'expertise croissante du cabinet, qui se positionne désormais comme un acteur clé dans la gestion des droits de propriété intellectuelle en Afrique. À travers son implication dans des projets d’envergure tels que Oliguiville, Dudieu Avocats confirme son rôle essentiel dans le secteur juridique, renforçant sa réputation et ses liens avec les acteurs économiques et institutionnels africains.

SG

Les relations de coopération entre le Gabon et la Chine, déjà dynamiques, pourraient connaître un nouvel élan à l’issue de la foire sino-gabonaise qui se tient à Libreville du 24 au 27 juillet 2025. Organisé conjointement par les autorités des deux pays, cet événement vise à stimuler les échanges commerciaux. Libreville espère diversifier ses exportations, attirer de nouveaux investissements et renforcer ses capacités industrielles, tout en consolidant un partenariat stratégique déjà bien établi.

« Cette foire commerciale constitue une vitrine d’échanges, de coopération et de valorisation des savoir-faire entre les deux pays, dans le cadre du renforcement des relations bilatérales », a souligné le ministère du Commerce.

L’événement offrira également une opportunité de nouer des partenariats économiques « gagnant-gagnant ». Plus de 70 exposants chinois et gabonais sont attendus, avec des produits issus de divers secteurs, tels que les énergies renouvelables, l’automobile, les matériaux de construction, l’agroalimentaire, le textile, la cosmétique, l’artisanat, les arts décoratifs et les machines industrielles, entre autres.

Cette foire s’inscrit dans un contexte où les relations économiques entre Libreville et Pékin sont particulièrement dynamiques. Au premier semestre 2024, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a atteint 2,07 milliards de dollars (environ 1 229,6 milliards FCFA), selon les données de l’ambassade de Chine à Libreville. Ces chiffres en constante progression témoignent du renforcement des échanges commerciaux entre le Gabon et la Chine, qui demeure le principal partenaire commercial du pays depuis quinze ans.

Les deux pays collaborent dans plusieurs secteurs stratégiques, tels que les infrastructures, les mines, la foresterie, la santé, l’éducation, les énergies vertes et la lutte contre le changement climatique. Parmi les réalisations les plus emblématiques financées par la Chine figurent la route Port-Gentil-Omboué, le barrage hydroélectrique du Grand Poubara, l’Assemblée nationale, le Sénat, la maison de la radio Georges-Rawiri et le stade de l’amitié sino-gabonaise.

Sur le plan commercial, le Gabon importe de Chine divers équipements et produits manufacturés, notamment des machines, des appareils électroménagers, des téléphones et des véhicules. En retour, le pays exporte principalement du pétrole et du bois vers la Chine.

Établies depuis 1974, les relations diplomatiques entre le Gabon et la Chine reposent sur une coopération multisectorielle que cette foire entend consolider davantage.

SG

Le groupe pétrolier Maurel & Prom (M&P) a réalisé un chiffre d'affaires de 190 millions de dollars au premier semestre 2025 au Gabon, contre 224 millions de dollars à la même période l'année précédente, soit une baisse de 11 %.

La production d'huile de M&P sur le permis d'Ezanga, son principal actif au Gabon (où il détient une participation de 80 %), s'est élevée à 15 516 barils par jour (b/j) durant cette période, enregistrant un léger recul de 1 % par rapport au second semestre 2024, qui était de 15 638 b/j.

Cette baisse du chiffre d'affaires est en grande partie due à la diminution de 8 % du prix moyen de vente du brut, qui est passé de 77,1 $/baril au second semestre 2024 à 70,9 $/baril au premier semestre 2025. Bien que les volumes de production soient restés relativement stables, cette évolution des prix a eu un impact négatif sur l'ensemble des revenus de M&P.

Malgré ce recul, le Gabon reste le principal contributeur à l'activité de Maurel & Prom. Le pays représente plus de 41 % de la production consolidée du groupe en barils d'huile sur la période, et près de 66 % de son chiffre d'affaires total. Ce rôle central confirme l'importance stratégique du Gabon dans le portefeuille d'actifs de M&P.

En dépit de ce contexte moins favorable, le groupe maintient une situation financière solide, avec une trésorerie nette positive et une liquidité suffisante pour soutenir ses projets de croissance. Par ailleurs, M&P continue de diversifier ses sources de production, notamment avec son entrée prochaine sur le permis gazier de Sinu-9 en Colombie.

SG

Dans le cadre de sa stratégie de relance de la filière avicole, le ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement durable a lancé un recensement général des producteurs avicoles et agricoles à l’échelle nationale. Cette opération, qui se déroule du 15 juillet au 31 août 2025, a pour objectif d’identifier précisément les éleveurs de poulets de chair, de poules pondeuses, ainsi que les producteurs de maïs, de soja et d’arachide.

Le recensement vise à actualiser la base de données nationale et à améliorer la cartographie des acteurs des filières avicoles et agricoles. En consolidant ces informations, les autorités gabonaises souhaitent mieux cibler les aides et les programmes d’accompagnement technique destinés aux producteurs. L’objectif est de renforcer le soutien au secteur avicole, tout en optimisant les politiques publiques qui visent à accompagner la transition vers une plus grande autonomie alimentaire.

Les producteurs concernés sont invités à se présenter auprès des services compétents, tels que les directions provinciales et les services départementaux de l’agriculture, en fournissant les documents relatifs à leurs exploitations. Toutefois, ceux qui ne possèdent pas de pièces officielles sont également encouragés à participer afin de bénéficier d’un appui administratif et technique ultérieur.

Préparation à l'interdiction des importations de volaille en 2027

Ce recensement s’inscrit dans le cadre des préparatifs en vue de l’interdiction des importations de volaille prévue pour 2027. Cette mesure stratégique vise à relancer durablement la filière avicole locale, à stimuler les investissements agricoles et à réduire la dépendance du Gabon vis-à-vis des marchés extérieurs. En 2023, les importations de produits alimentaires ont atteint 382 milliards de FCFA, selon les données de la Direction générale de l’économie. Réduire progressivement cette dépendance est ainsi devenu un enjeu majeur pour l’économie nationale, visant à renforcer la résilience du pays face aux fluctuations économiques mondiales.

Au-delà de l’aspect économique, cette politique vise également à structurer un véritable écosystème autour de la filière avicole. Cela inclut non seulement une montée en qualité des produits consommés localement, mais aussi le développement d’activités connexes telles que la production de provendes, le transport, les services vétérinaires et la transformation agroalimentaire. En créant un environnement favorable à ces secteurs, le Gabon espère non seulement renforcer son indépendance alimentaire, mais aussi diversifier son économie et créer de nouvelles opportunités d’emploi.

SG

Le 17 juillet dernier, le président de la République gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguéma, a rencontré Paulo Castellari, directeur général du groupe minier français Eramet, maison mère de Comilog (Compagnie minière de l’Ogooué), à Oyem. Cette rencontre a marqué un tournant dans la stratégie nationale de transformation locale du manganèse, puisque le groupe Eramet a pris l’engagement de transformer deux millions de tonnes de manganèse directement sur le territoire gabonais d’ici 2029.

Un projet stratégique pour l’économie gabonaise

Cet engagement représente une avancée majeure pour le Gabon, un des plus grands producteurs mondiaux de manganèse. Le projet industriel mis en place par Eramet devrait permettre la création de plus de 16 000 emplois directs et indirects, avec un impact socio-économique significatif pour le pays. En transformant localement cette ressource stratégique, le Gabon pourra non seulement maîtriser davantage ses chaînes de valeur, mais aussi renforcer ses capacités industrielles.

Eramet a également pris d’autres engagements importants, notamment le rapatriement des flux financiers liés à l’exploitation des ressources naturelles du pays, ainsi que la « gabonisation » des postes stratégiques au sein de Comilog et Setrag (Société d’exploitation du Transgabonais), deux acteurs majeurs dans les secteurs minier et ferroviaire. Le groupe a également annoncé la construction d’une centrale électrique pour soutenir le développement industriel local et l’implantation d’un siège social au Gabon, renforçant ainsi sa présence et son engagement dans le pays.

Les promesses du président Oligui Nguéma

Le président gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguéma, a salué ces engagements comme le « fruit d’un dialogue exigeant mais constructif, dans le respect des intérêts mutuels ». Il a réaffirmé sa volonté de redonner au Gabon la maîtrise de ses ressources naturelles, faisant de la richesse du pays une « richesse nationale, partagée et transformée ici, chez nous ». Cette approche s'inscrit dans la décision gouvernementale d’interdire, à partir de 2029, l’exportation du manganèse brut.

Une décision ambitieuse face à la compétitivité mondiale

Bien qu’aucun calendrier précis n’ait été communiqué pour la mise en œuvre de ces engagements, l’objectif est clair : transformer localement le manganèse, maîtriser les chaînes de valeur et augmenter les recettes fiscales tout en créant des emplois qualifiés. Le Gabon, actuellement le deuxième producteur mondial de manganèse après l’Afrique du Sud, souhaite ainsi renforcer sa position sur le marché tout en stimulant son développement industriel et sa croissance économique.

Le principal gisement de manganèse du pays se trouve à Moanda, dans la province du Haut-Ogooué, où Eramet extrait chaque année plus de 7 millions de tonnes de minerai. La décision de transformer cette ressource localement devrait permettre au Gabon de maximiser les retombées économiques de son exploitation minière.

L’engagement d’Eramet marque une étape dans la stratégie du Gabon de valoriser ses ressources naturelles et d’en maximiser les bénéfices économiques. Ce projet, tout en visant à transformer le manganèse localement, pourrait jouer un rôle clé dans le développement industriel du pays et dans la création de nouveaux emplois pour les Gabonais. L’avenir des secteurs minier et industriel du Gabon semble ainsi prometteur, avec des projets ambitieux à l’horizon.

Sandrine Gaingne

 

Le Gabon fait officiellement son retour dans le Commonwealth, près de deux ans après en avoir été suspendu à la suite du coup d’État militaire d’août 2023. L’annonce a été faite ce 15 juillet 2025 par le président Brice Clotaire Oligui Nguéma, saluant une décision qui consacre, selon lui, le « retour à l’ordre constitutionnel ».

Réuni en session extraordinaire par visioconférence, le Groupe d’action ministériel du Commonwealth (CMAG) a validé la réintégration du Gabon, actant ainsi ce qu’il qualifie de « restauration de la démocratie » après l’élection présidentielle d’avril 2025.

« Le Gabon reprend toute sa place, avec dignité et responsabilité, dans le concert des nations. Cette victoire est celle de notre engagement commun pour la restauration de l’État, de la justice et de l’honneur de notre Nation », a déclaré le chef de l’État, y voyant une reconnaissance internationale des efforts de transition et de normalisation engagés depuis son arrivée au pouvoir.

Membre de la francophonie, le Gabon avait rejoint le Commonwealth le 25 juin 2022 dans une logique de diversification diplomatique et économique. En rejoignant cette organisation de 56 États ayant en partage l’usage de l’anglais, le pays cherchait à élargir ses alliances internationales, à s’insérer dans les dynamiques économiques anglophones et à renforcer son attractivité.

Ce rapprochement s’accompagnait d’une volonté de faire de l’anglais la seconde langue officielle, dans une stratégie inspirée du modèle rwandais. Bien que suspendue en 2023 après la chute d’Ali Bongo, cette dynamique d’ouverture semble relancée avec cette réintégration.

SG

Le Gabon passe à l’offensive pour reprendre le contrôle d’un secteur halieutique dominé à 95 % par des étrangers. Lors d’une rencontre avec les professionnels de la filière, la Banque pour le commerce et l’entrepreneuriat du Gabon (BCEG) a annoncé l’ouverture d’une ligne de crédit de 25 milliards FCFA destinée à soutenir les pêcheurs nationaux.

Objectif : stimuler la production locale, professionnaliser les acteurs gabonais et rééquilibrer un secteur où les Nigérians, Béninois et Ghanéens tiennent aujourd’hui le haut du pavé. « Le crédit n’est que la première étape. Ce que nous visons, c’est une transformation structurelle des micro-activités vers des entreprises viables, pérennes et connectées au système bancaire », a affirmé Daisy-Helen Eyang Ntoutoume, directrice générale de la BCEG.

Cette manne publique sera distribuée sous forme de prêts à taux préférentiel (6 %), bien inférieurs à ceux habituellement proposés par les banques commerciales. Elle vise à faciliter l’acquisition d’équipements, la formation et la formalisation des pêcheurs artisanaux.

Mais l’accès à ces financements est encadré. Les bénéficiaires devront notamment domicilier leurs revenus à la BCEG, condition posée pour garantir un suivi régulier de leur activité et évaluer leur solvabilité.

En complément du crédit, la BCEG déploiera des programmes d’accompagnement tels que « Gab Pêche » ou « Atelier PME », incluant distribution de kits de démarrage, formations en gestion, encadrement financier personnalisé et insertion dans le circuit économique formel.

Cette offensive économique fait de la pêche une filière pilote dans la stratégie de diversification engagée par le gouvernement. Une stratégie appelée à s’étendre à d’autres secteurs jugés porteurs comme l’agriculture, l’agro-industrie, l’artisanat ou les énergies renouvelables.

Dans un pays où l’économie reste largement tributaire du pétrole et des importations, l’État espère, par ce biais, enclencher une dynamique de relance durable, portée par les acteurs locaux.

SG

La Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) renforce sa participation au développement des infrastructures au Gabon. À l’issue d’une rencontre entre le ministre gabonais des Travaux publics et une délégation de la BDEAC conduite par son vice-président, Jean Paterne Megne Ekoga, un nouveau financement de 20 milliards FCFA a été annoncé. Il s'ajoute aux 40 milliards FCFA déjà injectés, portant l’appui total de la banque à 60 milliards FCFA.

Ce nouvel appui financier est destiné aux travaux d’aménagement des logements sociaux de Bikélé-Nzong, destinés à reloger les populations impactées par la construction des bassins versants et du Boulevard de la Transition, deux projets emblématiques du Plan national de développement pour la transition (PNDT). La clé de répartition de ces fonds, déjà disponibles mais pas encore décaissés, revient au ministère des Travaux publics, selon une source officielle.

D’autres projets en perspective

Outre ces financements, la BDEAC a manifesté son intérêt à étendre son soutien à d’autres infrastructures routières. Parmi les projets envisagés figure la construction de la route Kougouleu–Médouneu (40 km), dont les études techniques sont déjà achevées. La Banque propose également d’accompagner le Gabon dans le financement d’études de faisabilité pour des routes à vocation régionale, en lien avec l’ambition d’accroître l’intégration sous-régionale.

Le projet stratégique de la Transgabonaise, axe routier long de 780 kilomètres entre Libreville et Franceville, a aussi été abordé lors de cette audience. En pleine phase de réhabilitation, ce corridor constitue un levier majeur pour le désenclavement économique du pays.

Conformément à ses engagements dans le Plan national de développement pour la transition, le Gabon prévoit d’investir 1 333 milliards FCFA entre 2024 et 2026 dans les infrastructures routières. Le soutien accru de la BDEAC intervient donc en appui à une stratégie nationale ambitieuse, centrée sur la mobilité, l’aménagement urbain et la résilience climatique.

SG

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