Le Nouveau Gabon

Le Nouveau Gabon

Henri-Claude Oyima, figure emblématique du secteur bancaire en Afrique centrale et dirigeant de BGFIBank depuis plus de 40 ans, a confirmé son intention de quitter prochainement ses fonctions à la tête de la banque. « Je quitterai la direction de la banque dans les prochaines semaines, afin de permettre à l'entreprise de se doter d'une nouvelle gouvernance. Mais cela doit se faire dans le respect des règles de bonne gestion d'une entreprise responsable », a-t-il déclaré lors d'une récente interview accordée à TV5 Monde.

Il a souligné l'importance de préparer ce départ de manière à garantir la continuité et la stabilité de BGFIBank. « Nous sommes pleinement conscients de l'incompatibilité entre les fonctions ministérielles en charge de l'Économie et des Finances et celles de dirigeant de banque. C'est pourquoi la transition se fera selon un calendrier défini par les actionnaires eux-mêmes… J'ai accepté cette responsabilité, et je me dois de tout mettre en œuvre pour que l'entreprise que nous avons bâtie depuis plus de 40 ans ne pâtisse pas d'un départ précipité », a-t-il ajouté.

Sous son leadership, le groupe bancaire BGFIBank, dont il est cofondateur, est devenu une référence dans le secteur en Afrique et la première banque de la zone CEMAC. Le groupe est aujourd'hui actif dans une dizaine de pays africains, notamment au Cameroun, au Congo, en Côte d'Ivoire, au Gabon, en Guinée équatoriale, à Madagascar, en République démocratique du Congo (RDC), en République centrafricaine (RCA), à Sao Tomé-et-Principe, et au Sénégal.

Concernant la présidence du Conseil d'administration de la Bourse des valeurs mobilières d'Afrique centrale (BVMAC), le ministre a également confirmé qu'il quitterait cette fonction.

Il a par ailleurs expliqué que sa nomination ministérielle avait été une surprise et qu'il n'avait pas pu anticiper cette transition avant sa prise de fonction.

Henri-Claude Oyima entend désormais se consacrer pleinement à ses nouvelles attributions ministérielles. « Ces fonctions ont été exercées avec rigueur et professionnalisme, mais aujourd'hui, ce qui importe, c'est l'avenir et les responsabilités qui m'incombent désormais en tant que ministre. Ce sont les fonctions qui sont désormais les miennes », a-t-il conclu.

SG

Le Gouvernement gabonais a annoncé le 26 mai 2025, la fin de l'administration provisoire de la Société d'énergie et d'eau du Gabon (SEEG), concessionnaire des secteurs de l'eau et de l'électricité au Gabon. En vigueur depuis le 27 août 2024, cette mesure prendra fin officiellement ce mercredi 28 mai, permettant à l'entreprise de revenir à une gestion normale assurée par ses organes sociaux habituels, conformément aux dispositions de l'Acte Uniforme de l'OHADA. Cette décision marque également la fin des fonctions de l'administrateur provisoire.

Pour l’instant, un nouvel administrateur provisoire n’a pas été désigné. Le Fonds Gabonais d’investissements stratégiques (FGIS), en tant qu’actionnaire majoritaire, est responsable de mettre en place les mesures nécessaires pour garantir la transition.

La SEEG avait été placée sous administration provisoire en vue de son redressement, en raison d’une crise profonde marquée par divers dysfonctionnements, tels que des failles de sécurité informatique, des soupçons de fraude et des décisions controversées de la direction en place. Pour remédier à ces difficultés, les autorités gabonaises avaient mis en œuvre plusieurs mesures, notamment la renégociation de la dette, la digitalisation et la sécurisation du système informatique, la création d’une Direction de la sécurité et de la lutte contre la fraude, ainsi que le lancement d’une opération spécifique. Cependant, en mettant fin à l’administration provisoire, elles n’ont pas indiqué si ces problèmes avaient été pleinement résolus.

Il convient de souligner que, malgré toutes ces mesures, la situation globale de la SEEG demeure précaire, en particulier dans sa capacité à répondre pleinement aux besoins en eau et en électricité de la population gabonaise.

SG

Le secteur de la microfinance au Gabon a enregistré une forte progression des dépôts de la clientèle en 2024. Selon les données récentes du ministère de l'Économie, les encours ont augmenté de 35,8 % sur un an, traduisant une confiance accumulée des usagers envers les établissements de microfinance (EMF), dans un contexte économique pourtant marqué par la prudence.

Au seul quatrième trimestre 2024, les dépôts ont crû de 25,9 %, sous l'effet des campagnes commerciales déployées par les principaux acteurs du secteur pour attirer de nouveaux clients dans un environnement concurrentiel. L'analyse par catégorie de dépôts révèle une nette domination des dépôts à vue, qui représentent environ 75 % des encours totaux.

En revanche, la dynamique des crédits marque le pas. L'octroi de prêts a reculé de 3,9 % au cours du quatrième trimestre, après une hausse de 5,1 % enregistrée au trimestre précédent. Cette baisse s'explique par une prudence renforcée des EMF face aux risques de non-remboursement, notamment liés au surendettement des agents publics. Sur l'ensemble de l'année, l'encours des crédits affiche néanmoins une progression de 8,5 %.

Le portefeuille client a, pour sa part, continue de croître : +1,4 % sur le trimestre, et +11,8 % sur un an. Cette évolution témoigne d'un approfondissement progressif de la bancarisation, en particulier chez les fonctionnaires, principale clientèle du secteur.

Les fonds propres des EMF sont restés quasiment stables au dernier trimestre (+0,6 %), contre +1,7 % au trimestre précédent. Ce ralentissement est attribué à une baisse du capital social dans deux établissements. En glissement annuel, les capitaux propres enregistrent cependant une croissance de 9 %, preuve d'une bonne résilience financière du secteur.

Fin 2024, le secteur gabonais de la microfinance, qui comptait 19 établissements agréés en 2022, poursuit sa contribution à l'inclusion financière et à l'économie locale. Les effectifs ont progressé de 22,6 % sur un an, traduisant un dynamisme soutenu en matière de création d'emplois.

SG

Alain-Claude Kouakoua, 65 ans, vient d’être élu à la présidence de la Fédération des entreprises du Gabon (FEG), succédant ainsi à Henri-Claude Oyima, l’actuel ministre de l’Economie et des Finances et PDG du groupe BGFI. Ce magnat des affaires, PDG du groupe ACK (active dans le BTP, les assurances et les services), hérite d’un mandat aussi prestigieux qu'exigeant, dans un contexte économique gabonais en pleine transformation.

En effet, Henri-Claude Oyima, président de la FEG depuis août 2022, a marqué son passage en élevant le débat économique et en négociant des réformes clés avec le gouvernement. Parmi les dernières avancées : une série de mesures annoncées par le président Brice Clotaire Oligui Nguema en mars 2025, visant à améliorer le climat des affaires. Alain Claude Kouakoua devra aller dans cette dynamique afin de poursuivre les réformes engagées par son prédécesseur tout en apportant sa propre vision pour renforcer la compétitivité des entreprises locales. Dans ce cadre, il fait face à plusieurs défis majeurs comme la nécessité de diversifier l'économie gabonaise encore trop dépendante du pétrole et des matières premières ainsi que l'amélioration de l'accès au crédit pour les PME. « Je compte assurer la continuité de mon prédécesseur », a-t-il déclaré.

Pour atteindre ces objectifs, Alain Claude Kouakoua pourra s’appuyer sur l’expertise acquise tout au long de sa carrière. En parallèle à ses activités au sein de son groupe, il occupe également la présidence du Conseil d’administration de la Caisse nationale d'assurance maladie et de Garantie Sociale (Cnamgs).

Créé le 4 septembre 1959, sous l’appellation d’Union interprofessionnelle du Gabon (Unigabon), puis rebaptisée Confédération patronale gabonaise (CPG), la FEG contribuait encore, il n’y a pas très longtemps, à près de 80 % du Produit intérieur brut et plus de 90 % de la main-d’œuvre formelle du pays.

SG

Le procureur de la République près la Cour d’appel de Libreville, Eddy Minang, a apporté ce 16 mai 2025 des éclaircissements sur les conditions de la libération provisoire de l’ex-première Dame Sylvia Bongo et de son fils Noureddine Bongo.

Selon ses explications, cette décision a été prise suite à une requête de leur avocate, Me Eyue Bekale Gisèle, inscrite au barreau du Gabon, qui avait adressé le 12 mai dernier, une demande d’« élargissement provisoire » au procureur général. Elle avait souligné la gravité de l’état de santé de ses clients, en appuyant sa demande avec des certificats médicaux émis par le médecin-chef de la prison et le médecin général Jean-Raymond Nzenze de l’Hôpital d’instruction des Armées Omar Bongo Ondimba.

Sur la base de ces certificats, la Première chambre d’accusation spécialisée, leur a accordé, le 14 mai 2025, « la liberté provisoire en raison notamment de leur état de santé, devenue incompatible avec le milieu carcéral, selon leurs médecins traitants », précise-t-il.

Le procureur Minang a souligné que cette mesure s’inscrit dans le cadre légal (articles 132 et 143 du Code de procédure pénale), rappelant que « la liberté est le principe, et la détention l’exception ».

Eddy Minang a tenu à préciser que cette libération « n’interrompt pas la procédure ». « Je précise que cette décision de mise en liberté provisoire n’interrompt nullement le cours normal de la procédure qui se poursuivra jusqu’à la tenue d’un procès juste, transparent, équitable et dans les délais raisonnables », a-t-il précisé.

Cette déclaration a pour objectif d’apporter quelques éléments de réponses aux interrogations des Gabonais concernant la libération de l’ex-Première Dame et de son fils Noureddin Bongo, suivie de leur départ pour Luanda, en Angola, dans la nuit du 15 au 16 mai 2025, aux côtés de l’ex-président Ali Bongo.

SG

Les autorités gabonaises souhaitent relancer un nouveau programme avec l'institution de Bretton Woods après l’échec du précédent, approuvé le 28 juillet 2021 dans le cadre du Mécanisme élargi de crédit (MEDC) pour une durée de trois ans.

Une mission du Fonds monétaire international (FMI) est attendue à Libreville, au Gabon, pour la mi-juin 2025, a annoncé Gomez Agou, le représentant résident de l’institution financière, lors d’une rencontre avec le vice-président du gouvernement, Alexandre Barro Chambrier, le 12 mai.

À l’issue de cette mission, qui vise à évaluer les avancées réalisées dans le cadre des engagements économiques et financiers pris, le Gabon espère parvenir à un nouvel accord avec l'institution de Bretton Woods pour bénéficier d’un nouveau financement. En effet, le Gabon ne dispose actuellement d'aucun programme avec le FMI. Le dernier signé avec l'institution avait été approuvé en août 2021 pour une durée de trois ans. Cependant, ce programme triennal, soutenu par le Mécanisme élargi de crédit (MEDC), a rencontré plusieurs difficultés. En conséquence, la troisième revue dudit programme n’a pas été validée par l’institution financière, ce qui a conduit à sa suspension.

Aujourd’hui, le Gabon, qui vit une situation financière tendue, tend la main au FMI afin de bénéficier de son appui. Et l’agence de notation financière pense qu’un accord avec le Fonds sera conclu avant la fin de cette année. « Notre scénario de base suppose qu'un accord avec le FMI, comprenant un décaissement initial, sera en place en 2025, fournissant un financement externe, mais les risques pour ce scénario sont élevés car un programme nécessiterait probablement des changements de politique drastiques et impopulaires dans un environnement politique toujours volatil après la transition de régime à la mi-2023 », indique Fitch Ratings. Selon Fitch, le nouvel accord attendu avec le FMI devrait probablement se concentrer sur la restauration de la crédibilité budgétaire, l’optimisation des dépenses de développement et le renforcement des efforts récents du Gabon visant à réduire son important volume d’arriérés de dette.

Sandrine Gaingne

Sur une enveloppe globale de 190,5 milliards de FCFA des financements issus des prêts projets en 2025, le Gabon compte consacrer 59% aux secteurs des routes et des infrastructures de bâtiments et travaux publics (BTP), selon le document de « stratégie d’endettement de l'Etat » pour l’année en cours.

Dans ce financement, les prêts dédiés aux infrastructures routières représentent à eux seuls 36,9 % du total des décaissements sur prêts projets. Ces fonds doivent financer des projets tels que la réhabilitation et la construction de 166 km de route entre Kougouleu et Medouneu, incluant le drainage et la signalisation. D’après les données officielles, le réseau routier gabonais s’étend sur 10 384 km (hors voiries urbaines), avec moins de 20 % en bon état. Sur ce total, environ 1 800 km sont bitumés et 467 km, tandis que 467 km sont des routes non classées.

Les BTP quant à eux absorbent 22,1 % des financements. Parmi les initiatives financées figurent le Programme d’appui au secteur des infrastructures au Gabon (PASIG), le projet d’aménagement du bassin versant Terre-Nouvelle et la construction de deux flyovers, quatre passerelles piétonnes, ainsi qu’un pont métallique à Ebel-Abanga.

Les autres secteurs bénéficiaires des prêts projets se partageront les 41% restants. Notamment l’éducation et la formation professionnelle (13,1 %), les communications et télécommunications (8%), la santé (6,3 %), ainsi que l’agriculture (3,5%) et l’eau potable.

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Pour financer ces projets, le Gabon mobilise des ressources auprès de plusieurs partenaires, notamment la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD), et des acteurs privés tels que Standard Chartered et Deutsche Bank. Le Gabon recourra également au marché financier régional via des émissions d’obligations en FCFA pour limiter son exposition aux risques de change.

L'accent mis sur les routes et le BTP reflète l'engagement du gouvernement à renforcer les bases du développement économique et social. Ces investissements devraient non seulement désenclaver les zones rurales et améliorer la mobilité urbaine, mais aussi faciliter les échanges commerciaux et attirer davantage d'investissements étrangers dans le pays.

Si ces investissements infrastructurels sont censés stimuler la croissance et l’emploi, leur succès dépendra de la capacité du gouvernement à concilier développement économique et soutenabilité budgétaire.

Sandrine Gaingne

En visite au Gabon le 12 mai 2025, le président angolais João Lourenço, qui est par ailleurs président en exercice de l’Union africaine, a obtenu la libération d’Ali Bongo Ondimba et de sa famille. Ces derniers ont quitté Libreville pour Luanda dans la nuit du 15 au 16 mai, d’après la présidence angolaise.

« Suite aux discussions faites par le président de la République d'Angola et le président en charge de l'Union Africaine, João Lourenço, avec le président Brice Oling Nguema, du Gabon, la famille Bongo a été libérée et vient d'arriver à Luanda », a indiqué la présidence angolaise il y a quelques heures sur sa page Facebook.

Ce départ discret, effectué à bord d’un avion aux couleurs de l’Angola, intervient quelques jours après la libération de l’ex-Première Dame Sylvia Bongo et de son fils Noureddin Bongo. En effet, avant la visite du président de l’Union africaine, ils avaient été relâchés et avaient retrouvé l’ancien président dans leur résidence du quartier Sablière à Libreville.

Par ailleurs, cette libération intervient moins d’un mois après la levée de la suspension du Gabon par l’Union africaine, imposée en août 2023 suite au coup d’État qui avait renversé Ali Bongo.

Pour l’heure, aucune communication officielle des autorités gabonaises n’a été faite sur cette libération, tandis que les termes de l’accord entre le Gabon et l’Union africaine ainsi que le statut de l’ex-président en Angola restent à clarifier.

SG

La Gabon Oil Company (GOC), entreprise publique du secteur pétrolier au Gabon, a finalisé l’acquisition des actifs de la société britannique Tullow Oil pour un montant de 300 millions de dollars, soit environ 177 milliards de FCFA. L’accord matérialisant cette transaction a été officialisé le 13 mai 2025 par le pétrolier Britannique.

Cette opération inclut l’ensemble des participations non opérées par Tullow Oil au Gabon, cédées via sa filiale Tullow Oil Gabon SA. Les actifs transférés représentent des réserves estimées à environ 36 millions de barils, avec une production prévue à 10 000 barils par jour.

Cette acquisition renforce significativement le portefeuille de la Gabon Oil Company dans un contexte où le Gabon intensifie ses efforts pour reprendre le contrôle de son secteur pétrolier. Désormais, le pays contrôle environ 33 % de sa production pétrolière. En 2024, l’acquisition d’Assala Energy pour 1,3 milliard de dollars avait déjà permis au Gabon d’augmenter sa production à 52 000 barils par jour, soit 25 % de la production nationale. L’intégration des actifs de Tullow Oil consolide encore davantage la souveraineté énergétique du pays.

Pour le Britannique Tullow Oil, le produit de cette vente, dont le versement est attendu d’ici la mi-2025, servira principalement à réduire sa dette estimée à plus d’un milliard de dollars.

SG

Banji Fehintola a été nommé président du Conseil d’administration du Port Minéralier d’Owendo (OMP), infrastructure stratégique dédiée à la logistique du secteur minier au Gabon. La nomination a été annoncée par Arise Ports & Logistics, l’un des partenaires du projet.

Actuellement directeur exécutif des services financiers à Africa Finance Corporation (AFC), M. Fehintola dispose de plus de vingt ans d’expérience dans le financement d’infrastructures. Il a également siégé dans plusieurs instances de gouvernance sur le continent africain.

À l’occasion de sa prise de fonction, il s’est rendu au Gabon pour visiter les installations portuaires et échanger avec les équipes locales. « Ma visite au Gabon a renforcé ma conviction sur le potentiel logistique et économique du port. Je me réjouis de contribuer, avec l’ensemble des équipes, à consolider la performance d’OMP au service du développement du Gabon », a-t-il déclaré.

Le directeur général d’OMP, Jean-Télesphore Ella Zé, a salué cette arrivée en soulignant l’apport de son expérience pour faire face aux défis à venir : « Sa fine compréhension des enjeux financiers et des écosystèmes d’infrastructure en Afrique sera un atout majeur. »

OMP, situé dans la zone industrielle du Barracuda à Owendo, assure l’exportation de minéraux tels que le manganèse et l’importation de matériaux de construction. Doté de sa propre flotte ferroviaire, le port offre une chaîne logistique complète, de la mine jusqu’au navire. Il est le fruit d’un partenariat public-privé réunissant l’État gabonais, Arise Ports & Logistics et le fonds Méridiam.

Pour nous contacter: c o n t a c t [@] lenouveaugabon . c o m

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