L’Agence nationale de promotion des investissements (ANPI) annonce un bond significatif dans la création d’entreprises au Gabon au cours du premier trimestre 2025. Selon les chiffres publiés par l’institution, 4 018 entreprises ont été créées entre janvier et mars, dont 93 % via des procédures numériques grâce au guichet numérique de l’investissement (GNI) lancé en juin 2020.
Dans le détail, 3 755 entreprises ont vu le jour par voie dématérialisée, contre seulement 263 enregistrées physiquement. Ce déséquilibre témoigne de l’adoption massive des outils numériques par les porteurs de projets, qui y voient un gain de temps et de simplicité.
La dynamique est portée par les très petites entreprises (TPE) : 3 421 structures enregistrées sont des entreprises individuelles, contre 597 personnes morales (sociétés, coopératives, etc.). Un signe fort de l’essor de l’auto-entrepreneuriat dans un contexte où l’emploi salarié reste limité.
Autre enseignement : le visage de l’entrepreneuriat se diversifie. D’après l’ANPI, 58 % des entreprises ont été créées par des Gabonais, 30 % par des femmes et 54 % par des jeunes, illustrant un engouement transversal pour la création d'activités.
Cette dynamique confirme l’impact du GNI, conçu pour alléger les démarches administratives et élargir l’accès à l’entrepreneuriat. Toutefois, les autorités soulignent que la formalisation n’est qu’un premier jalon. Pour que ces jeunes entreprises deviennent de véritables leviers économiques, des défis restent à relever.
Il s’agit notamment de renforcer la production locale, de favoriser la création d’emplois durables, et d’accroître la contribution fiscale du tissu entrepreneurial. Le gouvernement promet à cet effet un accompagnement renforcé, en partenariat avec les acteurs publics et privés, pour soutenir la croissance, la structuration et la résilience des nouvelles entreprises.
Un chantier essentiel alors que le pays mise sur la diversification économique pour réduire sa dépendance aux hydrocarbures.
SG
L'activité des industries de transformation au Gabon a marqué un net ralentissement au quatrième trimestre 2024, selon les dernières données du ministère de l'Économie. L'indice composite, qui mesure la performance des différentes branches du secteur, a reculé de 13,9 % par rapport au trimestre précédent, une baisse principalement imputée aux contreperformances des segments de production des tôles, du ciment et des peintures.
La production de tôles a reculé de 17,2 %, pénalisée par des difficultés d'approvisionnement en matières premières. Le ciment a vu son activité baisser de 12,6 %, en raison d'un ralentissement des chantiers de routes en béton armé et d'une demande domestique expiatoire. Les peintures ont également subi une réplique de 10,6 %, malgré un bon approvisionnement, en raison d'un carnet de commandes moins fourni.
Malgré ce ralentissement trimestriel, le secteur affiche, sur l'ensemble de l'année 2024, une progression de 3 % de l'indice composite. Plusieurs segments ont tiré cette performance, notamment les peintures (+33,1 %), grâce aux chantiers du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), le ciment (+17,9 %), soutenus par une demande consolidée, et les gaz industriels (+10,0 %), portés par les commandes des secteurs minier et hospitalier. Seules les tôles affichent un recul annuel marqué (-12,9 %).
Cependant, la durabilité de cette croissance enregistrée sur l'année dépendra de la capacité du secteur à surmonter les contraintes d'approvisionnement, à stimuler la demande et à diversifier ses débouchés.
SG
Au quatrième trimestre 2024, les importations du Gabon en provenance de France ont reculé de 16,9 % par rapport au trimestre précédent, selon les données du ministère de l'Économie. Ce repli a entraîné une baisse de la part de marché française, passée de 21,3 % à 16,1 % des importations totales du pays sur la période. Malgré ce recul, la France reste le premier fournisseur du Gabon.
La Belgique se hisse au deuxième rang avec 14,5 % de parts de marché, suivie de la Chine (12,3 %), du Togo (6,1 %), de l’Inde (5,6 %), des États-Unis (5,4 %) et des Émirats arabes unis (4,7 %). Des pays émergents comme la Turquie (3,4 %) et le Brésil (2,9 %) renforcent progressivement leur présence, tandis que Hong Kong fait son entrée dans le top 10 des principaux fournisseurs, contribuant à une diversification croissante des sources d’approvisionnement du Gabon.
En dépit du recul des importations françaises, les importations globales du Gabon ont progressé de 9,7 % par rapport au troisième trimestre 2024. Cette hausse est portée par l’augmentation des livraisons en provenance d’Amérique (+29 %), d’Asie (+23,5 %), d’Europe (+10,3 %) et d’Océanie (+34 %).
L’Europe demeure le principal fournisseur de biens au Gabon, avec une part de marché de 43,1 %, soutenue notamment par les exportations en provenance de la Belgique, de la Turquie et des Pays-Bas. Certains pays enregistrent une forte progression, à l’image de la Belgique (+67,2 %), des États-Unis (+36,8 %) et du Brésil (+33,4 %).
Globalement, les importations en provenance des dix principaux partenaires commerciaux du Gabon ont augmenté de 11,7 % sur la période, sous l’effet notamment de la hausse des commandes adressées à la Chine (+2,5 %), à la Belgique (+67,2 %), aux États-Unis (+36,8 %) et au Brésil (+33,4 %).
Cette dynamique traduit une dépendance croissante du Gabon vis-à-vis de l’extérieur, malgré les efforts engagés par les autorités pour stimuler la production locale et réduire les importations, en particulier dans le secteur alimentaire.
SG
Selon les résultats provisoires annoncés ce 13 avril 2025 par le ministère de l’Intérieur, Brice Oligui Nguéma remporte l’élection présidentielle organisée la veille avec 90,35 % des suffrages. Son principal challenger, Alain-Claude Bilie By Nze, n’a recueilli que 3,02 % des voix, tandis que les six autres candidats n’ont chacun pas franchi la barre de 1 %.
Le taux de participation s’établit à 70,4 %, selon les chiffres communiqués par les autorités. Ces résultats, s’ils sont confirmés par la Cour constitutionnelle, marqueront la fin d’une transition de 19 mois entamée après le coup d’État d’août 2023, qui a mis fin au règne de l’ancien président Ali Bongo Ondimba.
Brice Oligui Nguéma s’apprête ainsi à entrer dans l’histoire comme le premier président de la cinquième République gabonaise. Cette nouvelle ère constitutionnelle, issue de la transition post-Bongo, prévoit un mandat présidentiel de sept ans, renouvelable une seule fois.
Forte de cette victoire écrasante, la légitimité du nouveau président ne souffre d’aucune contestation majeure à ce stade. Il lui appartient désormais de transformer ce large soutien populaire en réformes structurelles et en progrès concrets. Les attentes sont élevées : les Gabonais espèrent une mise en œuvre rapide des engagements pris en matière de transparence, de justice sociale et de lutte contre la corruption.
SG
Dix-neuf mois après le coup d’État militaire qui a renversé l’ancien président Ali Bongo Ondimba, quelque 920 000 électeurs gabonais sont attendus aux urnes ce samedi pour élire leur nouveau président de la République parmi huit candidats en lice.
Ce scrutin marque une étape majeure dans le processus de transition engagé depuis le 30 août 2023. Le général Brice Clotaire Oligui Nguéma, qui dirige le pays depuis la chute du régime Bongo, aborde ce rendez-vous électoral en position de force. Porté par une large frange de la population qui le considère comme un libérateur, il a axé sa campagne sur la stabilité et la relance économique.
Face à lui, une opposition souvent fragmentée peine à faire le poids. Ses principaux adversaires peinent à rivaliser avec sa machine électorale bien rodée et une opinion publique largement acquise à sa cause. Les observateurs s’attendent donc à une large victoire en sa faveur.
Parmi les autres candidats figure Alain-Claude Bilie-By-Nze, dernier Premier ministre d’Ali Bongo, présenté comme le principal challenger de Brice Oligui Nguéma. Malgré ses efforts pour apparaître comme une alternative crédible, il reste handicapé par son passé politique, étroitement associé à l’ancien régime.
Le scrutin enregistre également la candidature de Joseph Lapensée Essingone, Thierry Yvon Michel Ngoma (déjà candidat en 2023), Alain Simplice Boungoueres, nouveau venu sur la scène politique, ainsi que Gninga Chaning Zenaba, seule femme engagée dans cette course à la magistrature suprême.
SG
Au quatrième trimestre 2024, les industries du bois ont enregistré un net recul de leur activité, marqué par une baisse de 6,6 % de l’indice composite des activités sectorielles par rapport au trimestre précédent, selon les données du ministère de l’Économie. Ce ralentissement s’explique principalement par un approvisionnement insuffisant en grumes et un affaiblissement de la demande chinoise, alors que les marchés philippin et vietnamien sont restés dynamiques.
Dans le détail, l’indice de production du sciage a affiché, pour le troisième trimestre consécutif, une baisse de 5,3 % en glissement trimestriel. Cette contre-performance est alimentée par un carnet de commandes peu fourni, en particulier sur les marchés d’exportation, ainsi que par des contraintes opérationnelles, notamment les fréquentes coupures d’électricité qui perturbent la chaîne de production.
Le segment du placage suit la même tendance, avec un recul de 4 % de son indice de production par rapport au trimestre précédent. Cette baisse s’explique par une demande atone en provenance de la Chine, confrontée à un ralentissement de ses secteurs de la construction et de l’immobilier.
Le contreplaqué, de son côté, enregistre le repli le plus marqué : –24,3 % par rapport au troisième trimestre 2024. Ce déclin s’explique par les pénuries d’électricité et le déficit en grumes, qui ont lourdement affecté la production, malgré une demande soutenue de l’Union européenne. Toutefois, sur l’ensemble de l’année, la production de contreplaqué affiche une hausse notable de 26,7 %.
Pour inverser la tendance baissière observée en fin d’année et atteindre l’objectif de 1,4 million de tonnes de bois débité en 2025, contre 1,3 million en 2024, les industries du bois devront surmonter des défis persistants : insécurité de l’approvisionnement, ralentissement de la demande externe et conditions opérationnelles difficiles. Le tout dans un contexte où le Gabon, fort de son potentiel forestier, ambitionne de devenir le leader mondial du bois tropical transformé.
SG
Au quatrième trimestre 2024, les opérateurs télécoms Airtel et Moov ont enregistré une légère hausse de 1,3 % de leur chiffre d’affaires, après une baisse de 1,7 % au trimestre précédent. En glissement annuel, le secteur connaît également une progression modeste de 1 %.
Bien que les chiffres exacts de cette croissance ne soient pas précisés, cette amélioration est en grande partie portée par l’essor des transferts d’argent hors de la zone CEMAC, qui ont bondi de 20 % sur la période. Cette dynamique est soutenue par l’utilisation croissante des cartes mobile money, désormais largement adoptées pour les transactions transfrontalières. De façon générale, les transferts, qu’ils soient nationaux ou internationaux, affichent une certaine robustesse : +2,8 % pour les transferts nationaux et +4,4 % pour les transferts internationaux, comparativement au troisième trimestre 2024.
Parallèlement, le nombre de comptes de paiement en monnaie électronique a progressé de 2 %, atteignant 4,5 millions à fin décembre 2024, contre 4,4 millions trois mois plus tôt. Le nombre de comptes actifs et inactifs a également augmenté de 2 % chacun, pour atteindre respectivement 1 643 808 et 2 907 797. En glissement annuel, le total des comptes électroniques est en hausse de 27 %, tandis que les comptes actifs seuls progressent de 22 %, traduisant une adoption croissante des services financiers numériques par les populations.
Cette tendance s’inscrit dans un contexte où le gouvernement gabonais multiplie les discussions avec les établissements de paiement, dans le but d’étendre le système de collecte des impôts via le mobile money. L’objectif affiché est d’élargir l’assiette fiscale, en captant une part croissante des transactions qui échappent encore au circuit fiscal classique.
SG
Au cours de l'année 2024, le Gabon a produit 84 millions de barils de pétrole, soit 11,508 millions de tonnes, contre 81,4 millions de barils (11,160 millions de tonnes) en 2023. Cela représente une hausse de 3,1 % entre les deux périodes, selon les données de la Direction générale des Hydrocarbures (DGH).
Malgré cette progression, le pays n’a pas atteint ses objectifs pour 2024, tels que définis dans le Tableau de bord de l’économie. En effet, ce document prévoyait une production de 11,678 millions de tonnes pour l’année.
Ce décalage s’explique par divers incidents opérationnels ayant affecté les performances des opérateurs pétroliers au deuxième trimestre 2024. Parmi eux, l’incendie survenu sur la plateforme Becuna, exploitée par le groupe franco-britannique Perenco, ainsi que les dysfonctionnements des pompes électriques submersibles rencontrés par le britannique BW Energy (BWE) sur ses puits DHIBM-3H et DHIBM-4H, situés sur le champ marin Hibiscus/Ruche, dans la licence de Dussafu. Ces perturbations ont conduit à une baisse de la production au deuxième trimestre, interrompant une série de cinq trimestres consécutifs de hausse.
Par ailleurs, malgré la hausse de la production enregistrée en 2024, les exportations de pétrole ont légèrement reculé. Sur cette période, le Gabon a exporté 10,58 millions de tonnes, contre 10,59 millions de tonnes en 2023, soit une baisse marginale de 0,1 %.
Pour l’année 2025, les prévisions indiquent une tendance à la baisse de la production. Selon les projections budgétaires publiées en septembre 2024, la production pétrolière devrait diminuer de 2,1 %.
SG
Le Gabon a officiellement lancé, il y a quelques jours, la construction de l’aéroport international d’Andem, un projet stratégique annoncé depuis 2010. L’entreprise burkinabè Ebomaf a été retenue pour réaliser cette infrastructure en quatre ans. Les autorités gabonaises la présentent comme le futur hub aéroportuaire de la sous-région.
« Ebomaf a été retenue pour la construction du nouvel aéroport international d’Andem, un projet d’envergure destiné à doter le pays d’infrastructures aéroportuaires modernes. Cette initiative vise à renforcer la connectivité nationale et internationale du Gabon, en accord avec les ambitions de développement du pays. La livraison de l’aéroport est prévue avant 2030 », a déclaré Mahamadou Bonkoungou, directeur général d’Ebomaf.
Le coût du projet est estimé à environ 220 milliards de FCFA, financé selon un modèle de partenariat public-privé. S’étendant sur 30 000 hectares, l’aéroport international d’Andem sera doté d’infrastructures modernes, incluant un pavillon présidentiel et un vaste parking. Sa conception respectera les normes internationales afin d’assurer sa compétitivité et son attractivité, selon les autorités gabonaises.
Ebomaf n’en est pas à son premier projet au Gabon. L’entreprise est également en charge de la construction de Libreville 2 et de l’aménagement de l’axe stratégique Lébamba-Mbigou-Malinga-Molo, long de 208 kilomètres. Elle a aussi mené des projets aéroportuaires en Côte d’Ivoire.
SG
La Compagnie minière de l'Ogooué (Comilog), filiale du groupe français Eramet, a annoncé, au terme de son assemblée générale du 27 mars 2025, une production de 6,8 millions de tonnes de minerai de manganèse à haute teneur en 2024, marquant une baisse de 8 % par rapport à l'année précédente. Les volumes transportés ont également diminué de 8 %, s’établissant à 6,1 millions de tonnes. Ces résultats, moins bons que ceux de 2023, sont le fruit de plusieurs facteurs, notamment un arrêt de production de trois semaines au quatrième trimestre. Cet arrêt de production a été causé par un déséquilibre majeur du marché pendant l’été, ce qui a fortement affecté les ventes de minerai à haute teneur.
Sur le plan financier, Comilog a déclaré un résultat net de 38,7 milliards de FCFA, un chiffre d’affaires consolidé de 718,1 milliards de FCFA et un résultat opérationnel de 129,7 milliards de FCFA. En revanche, le résultat d’exploitation a diminué, s’établissant à 173,7 milliards de FCFA, contre 192,7 milliards de FCFA en 2023. Cette baisse de performance reflète le contexte de marché difficile de 2024. « L’année 2024 s’est inscrite dans un contexte de marché déprimé, marqué par un repli de la production mondiale d’acier au carbone (-1 %) et une baisse de 6 % de la consommation de minerai de manganèse. La production mondiale de minerai a également reculé de 9 %, notamment en raison de l’impact du cyclone Megan en Australie en mars et d’un arrêt temporaire de trois semaines à Moanda au quatrième trimestre, » indique l’entreprise minière.
Malgré cette contre-performance, Comilog a maintenu une politique d’investissement proactive. La compagnie affirme avoir investi environ 148,3 milliards de FCFA dans le secteur minier gabonais en 2024. Ces investissements ont principalement été destinés à pérenniser la capacité de production de la mine et à renforcer les infrastructures logistiques essentielles à l’acheminement du minerai.
Pour 2025, Comilog reste optimiste et prévoit une reprise progressive de ses performances, en dépit de la crise sociale qui a secoué l’entreprise au début de l’année. La compagnie prévoit une augmentation de sa production et anticipe un volume de transport de minerai compris entre 6,7 et 7,2 millions de tonnes.
SG