Le Nouveau Gabon

Le Nouveau Gabon

Les discussions sur la dissolution de l’Agence nationale des parcs nationaux (Anpn) sont en cours au Palais Omar Bongo Ondimba, siège du Sénat depuis le 21 juin 2017.

Cette décision, selon le ministre de l’Economie forestière, Estelle Ondo (photo), vise l’élargissement du champ d’action de cette administration.

Ainsi, a expliqué le membre du gouvernement au Sénat, la nouvelle agence, c’est-à-dire l’Agence nationale pour la préservation de la nature, deviendra le gestionnaire de toutes les aires protégées du Gabon, de la préservation, de l’identification et de la valorisation de la biodiversité sur tout le territoire national mais également le gestionnaire du conflit homme-faune. « En ouvrant un champ plus large, à l’instar des activités de recherche scientifique, de prospection pharmaceutique, cosmétique et médicinale, aux activités d’exploitation à des fins touristiques ou à l’installation et la création d’une servitude nécessaire aux impératifs de développement socio-économique du pays, l’article 9 nouveau de cette ordonnance consacre bien l’extension des activités admises à l’intérieure d’un parc national et répond aux exigences de développement de notre pays. » a expliqué Estelle Ondo.

En clair, l’Agence nationale pour la préservation de la nature assurera non seulement la gestion des parcs nationaux mais également elle veillera à la gestion des aires protégées.

Pour mémoire, c’est le 30 août 2002, que l’Etat a pris la décision de créer l’Anpn qui avait pour mission de gérer 13 Parcs nationaux au Gabon.

Sylvain Andzongo

Après Cofina et Deloitte juridique, la direction et le personnel de l'opérateur de télécoms Airtel Gabon ont accueilli, le 15 juin dernier à son siège de Libreville, la caravane de JA Gabon, à l’occasion de la présentation de son nouveau programme dénommé « Un patron pour un jeune entrepreneur ». Ledit programme est un mécénat de compétences visant à rapprocher le monde des jeunes entrepreneurs de leurs ainés en étant accompagné tout au long du parcours de lancement de leur startup.

Après avoir fait la genèse de JA Gabon avec ses 464 volontaires, ses 3044 jeunes dont 1036 filles, formés et accompagnés entre 2015-2016, et ses 9 programmes, le directeur des programmes de JA Gabon, Verlaine Mve Assoumou, s’est attardé sur les valeurs de JA qui sont, entre autres, de croire dans le potentiel illimité des jeunes.

Au terme de cette rencontre, après avoir signé une convention avec JA Gabon, le direction générale d’Airtel a exhorté ses employés à adhérer au programme, à être des bénévoles actifs pour soutenir les jeunes entrepreneurs gabonais.

S.A

Plusieurs entreprises françaises sont fortement impliquées dans le passage du Gabon à l’ère du numérique à très haut débit. Leur présence dans ce monde de plus en plus connecté, se traduit par des services d’intelligence artificielle, d’objets connectés, d’enseignement à distance, d’internet mobile, des services virtuels…

7 ans avec Axione Gabon

Dans cette ruée vers le numérique gabonais, on retrouve entre autres Axione Gabon, très impliqué dans le projet de la fibre optique. Filiale de Bouygues énergie et services, Axione est un acteur primordial du développement des infrastructures numérique au Gabon. Depuis le 16 novembre 2015, il assure, pour une durée de 7 ans, l’exploitation technique et commerciale des capacités du réseau de fibre optique gabonais. Tout comme, il mutualise les réseaux de fibre optique pour permettre aux opérateurs télécoms et fournisseurs d’accès internet d’offrir leurs services à un grand nombre d’acteurs.

A la suite des travaux d’installation du câble sous-marin ACE et du BackHaull Libreville-Port-Gentil, Axione Gabon prépare actuellement, l’accès au Backbone national Libreville-Franceville en cours de construction.

Gemalto, la solution biométrique

Présent au Gabon depuis 2008, Gemalto, leader mondial de la sécurité numérique est au cœur de l’évolution du monde numérique en Afrique. Son offre de solutions de sécurisation de services et documents, inclut transactions bancaires, documents d’identité, fichier électoral, biométrie, applications d’e-gouvernement, etc.

Au Gabon l’entreprise accompagne le gouvernement dans la sécurisation des données nationales. Notamment à travers le programme Identification biométrique officielle au Gabon (IBOGA), l’application e-Visa, de gestion des visas visiteurs, le contrôle aux frontières de l’aéroport de Libreville, la carte de d’assuré de la CNAMGS.

Atos, l’accélérateur du processus numérique

L’ambition d’Atos est d’accélérer la transformation numérique engagée par le Gabon. Dans sa mission de transformation, cette société française a également pour mission de consolider les fondations requises (flexibilité des infrastructures, sécurité des systèmes, conformité des processus) pour un développement compétitif et pérenne.

Atos a conçu un portefeuille d’offres répondant aux enjeux primordiaux du pays et partant du continent. Sa stratégie s’adresse en priorité aux secteurs de la banque et de la finance, des télécoms, de l’éducation, de la santé, de l’administration/gouvernement.

Depuis le rachat du groupe Bull en 2014, la filiale Atos pour l’Afrique centrale est basée à Libreville. Il n’est plus besoin de dire, si le groupe Atos qui suit régulièrement les cycles de vie des projets numériques est volontaire pour avancer ensemble avec les partenaires de l’écosystème numérique gabonais.

EarthLab Gabon, au service des énergies de l’Afrique subsaharienne

En partenariat avec l’Agence gabonaise d’études et d’observation spatiale (AGEOS) et le Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS), EarthLab Gabon, deuxième site opérationnel de la galaxie EarthLab, conçoit et met des produits et des services issus de l’imagerie spatiale et de la géo-information, à la disposition des utilisateurs.

Ce transfert de compétences aux équipes opérationnelles locales, permet au Gabon de proposer aux administrations et aux acteurs privés spécialisés, des services dans la surveillance maritime, l’affectation des terres, la prévention des pollutions en mer ou encore dans le suivi des forêts.

Grâce à son dispositif, EarthLab Gabon a considérablement renforcé la dynamique des services spatiaux au Gabon, dans le Golfe de Guinée, le Bassin du Congo et plus largement, en Afrique centrale.

GEKA Télécom, l’équipementier 4G

Depuis près de 35 ans, GEKA Télécom est le fournisseur reconnu d’équipements télécoms à destination des opérateurs fixes et mobiles et des grands donneurs d’ordre publics et privés, en Afrique subsaharienne. Il accompagne les gouvernements dans le déploiement de l’internet haut et très haut débit.

Au Gabon, GEKA Télécom propose, pour les réseaux télécom : des câbles cuivre et fibre optique, des accessoires de raccordement aérien et souterrain, du matériel de génie civil et appareils de mesure et de tests, etc. Pour les réseaux FFTH, GEKA Télécom fournit une solution complète. C'est-à-dire des câbles de fibre optique, des armoires de rue, des boîtiers de raccordement intérieur et extérieur, des appareils de mesure et de tests, etc. Enfin, pour les réseaux 4G LTE fixe et mobile, GEKA Télécom livre également le matériel réseau d’accès (BTS, Cœur de réseaux, interconnexion FO, et terminaux).

 

Canal +

Depuis 2012, le secteur des médias accueille le groupe Canal+

Avec son parc de plus de 270 000 abonnés, Canal+ Gabon propose son accès au divertissement, au sport, au cinéma et des programmes jeunesse avec des offres relativement accessibles à toutes les bourses.

Canal+ Gabon offre une facilité d’accès et de recharge à ses abonnés via différents canaux. Le réabonnement en agence, le réabonnement express, le prélèvement bancaire et le mobile payement via les opérateurs locaux partenaires. Depuis le 1er janvier 2017, le groupe compte 12 agences à Libreville et ses environs, et 6 à l’intérieur du pays.

Stéphane Billé

Le Gabon est officiellement entré sous programme du FMI, depuis le 19 juin. Dans ce cadre, le pays a reçu un appui budgétaire de 642 millions de dollars devant couvrir ses besoins de financement en partie, compte tenu des difficultés de trésorerie et de la crise que vit le pays depuis quelques années.

Seulement, cet appui ne se fera pas sans condition. Car, depuis le sommet du 23 décembre 2016 à Yaoundé, le pays devait réaliser d’énormes efforts dans le rééquilibrage des finances publiques à travers la réduction de son train de vie, l’assainissement des dépenses, l’élargissement des recettes fiscales, la maîtrise de la masse salariale.

Il s’agit donc pour le Gabon qui vient d’inviter l’institution de Bretton Woods dans la gestion des finances publiques, de nettoyer le fichier solde de la fonction publique, d’éliminer les salaires multiples que se taillent certains hauts dirigeants de l’administration. Car dans ce volet par exemple, il est difficile de comprendre pourquoi la masse salariale ne cesse de prendre du volume alors que des départs à la retraite arrivent de plus en plus et que le recrutement de certains personnels a été gelé.

Aussi faudra-t-il, pendant les trois prochaines années, geler les recrutements à la fonction publique, mettre en place un programme de départs volontaires à la retraite et envoyer systématiquement tous les agents et fonctionnaires atteints par la limite d’âge à la retraite.

Ce qui va permettre de réaliser des économies que l’optimisation des recettes fiscales va renforcer. Ce chapitre connaît déjà quelques avancées avec la mise en application de certaines taxes à l’instar de la contribution spéciale de solidarité, la taxe spéciale sur les produits pétroliers, la taxe forfaitaire d’habitation ou encore la contribution à la formation professionnelle.

L’Etat devra également revoir son régime des transferts et subventions qui plombent les efforts de mobilisation des recettes. Ainsi, les primes que revendiquent les différents corps de l’administration, et les bourses accordées aux élèves et étudiants, devront subir une cure d’amaigrissement, à défaut d’être supprimées.

SeM

Les forces de la police nationale gabonaise auront désormais la possibilité de renforcer leurs capacités dans les écoles et centres de formation, les universités ainsi que les académies de police russes.

C’est ce qui ressort de l’entretien entre le ministre de l’Intérieur, Lambert-Noël Matha, et l’ambassadeur de la Fédération de Russie près le Gabon, Dmitry Kourakov, le 20 juin 2017.

Les policiers gabonais admis dans ces écoles supérieures, recevront des formations pointues dans les domaines de la police scientifique et de la lutte contre le terrorisme.

Cette rencontre se déroule dans un contexte marqué par la célébration de la semaine des forces de sécurité nationales qui se déroule jusqu’au 23 juin prochain sur l’étendue du territoire.

SeM

En mission au Gabon dans le cadre des violences ayant émaillé l’issue du processus électoral entre le 31 août et le 2 septembre 2016, la délégation de la Cour pénale internationale a rencontré les ministres de la Défense, de la Justice, de l’Intérieur ainsi que le porte-parole du gouvernement, ce 21 juin à Libreville.

« Il ne s’agit pas pour nous de faire une simple lecture de ce qui nous a été dit de part et d’autre, de l’Etat, de l’opposition, de la société civile et des victimes», a annoncé Amady Ba, chef de la section de la coopération internationale.

D’après les membres de la délégation, leur venue au Gabon consiste à vérifier la fiabilité et la véracité des informations transmises à leurs services, à confronter la réalité des documents avec les informations recueillies sur le terrain et, enfin, voir si des crimes ont été commis, et identifier leurs auteurs.

La délégation conduite par Emeric Rogier, et qui compte dans ses rangs, Amady Ba, Franco Matillana et Claire Constant, préconise le dialogue afin de ne pas jeter de l’huile sur le feu. Elle a également précisé que sa mission n’est pas une enquête ex nihilo. Elle vient à la suite d’une investigation de professionnels qui ont recueilli une somme d’informations qui fait l’objet d’études et d’analyses.

Après le gouvernement, la délégation de la CPI a rencontré l’opposition dans un hôtel.

SeM

La Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC), représentée par Zounguere-Sokambi Armand Guy, Vice-Président, et le Maroc représenté par Mohammed Boussaid, Ministre des Finances, ont signé mercredi 21 juin 2017, la convention officialisation de la participation du royaume chérifien au capital social de la BDEAC, a-t-on appris d'un communiqué officiel.

Cette participation marocaine dans le tour de table de l'institution de financement du développement revêt deux caractéristiques. La détention de 238 actions de catégorie B, d’une valeur nominale de dix millions de francs CFA chacune, pour un montant de total de 2,38 milliards, et la détention d'une part de capital sujet à appel, d'une valeur de 2,142 milliards de FCFA, soit un total de 4,52 milliards de FCFA.

« Je voudrais, au nom des membres des organes de décision de la BDEAC exprimer à la Très Haute Attention du Roi, Sa Majesté Mohammed VI, Chef de l’Etat du Maroc, la fierté de compter parmi les actionnaires de la BDEAC, le Royaume du Maroc » a fait savoir Mr Zounguere-Sokambi, dans son discours de circonstance.

Cette accord est l'ultime étape d'un processus qui a débuté officiellement le 16 novembre 2015, avec l’autorisation donnée par les organes de décision de la BDEAC, d'ouvrir son capital à des entités non membres de la CEMAC.

Le Maroc a ainsi été sollicité courant février 2016 pour cette prise de participation. Le 26 mai 2016, le ministère marocain des finances a marqué l’accord de principe du Royaume sur cette opération.

Les ressources obtenues de cette coopération, permettront à l'institution de financement, de « mieux répondre aux attentes de financement du secteur public et privé de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) et contribuer au bien-être de la population », explique-t-on du côté de la BDEAC.

Idriss Linge

Dans l’optique de prise en charge des couches sociales les plus défavorisées au Gabon, le Samu social international et le Samu social Gabon viennent de parapher une convention-cadre de partenariat.

Ce partenariat signé à Paris, entre Paul Biyoghe Mba, ministre d’Etat, ministre du Développement social, de la Prévoyance sociale et de la Solidarité nationale, et Xavier Emmanuelli, président du Samu social international, permettra aux Gabonais à faibles revenus d’être désormais secourus et de bénéficier d’une prise en charge.

De manière précise, le Samu social international s’engage, dans la limite des moyens, à reconnaître et à promouvoir les activités du Samu du Gabon. Il va également s’employer à consolider sa visibilité internationale, en l’associant aux différentes politiques de communication et de plaidoyer.

De plus, il va apporter son assistance technique ainsi que son expertise au Samu social Gabon. Lesquelles portent principalement, sur la formation du personnel et la recherche des financements.

Cet appui multiforme du Samu social international permettra ainsi au Samu social Gabon, de développer des activités de secours et de prise en charge au profit des Gabonais sans abri, en situation de détresse physique ou psychosociale, conformément aux lois et règlements nationaux et internationaux. Mais également, la prise en charge des enfants coupés de leurs familles et qui vivotent dans la rue à la merci de toutes sortes de dangers.

L’ouverture officielle du Samu social Gabon est prévue à la fin de ce mois de juin, en présence des officiels gabonais et du président du Samu social international, Xavier Emmanuelli.

Stéphane Billé

L’économie gabonaise dans son ensemble, présente un bilan fortement impacté par les difficultés de l’Etat à relancer la machine productive, et à retrouver la croissance. Affaibli par la baisse des cours des matières premières, notamment les cours du baril qui se sont situés au cours de cette période autour de 53 dollars, avec un niveau de 51 dollars pour les bruts gabonais qui, habituellement, accusent une décote de 5 dollars, le pays fait face à des difficultés de divers ordres qui plombent sa capacité de résilience et de relance.

Dans les trois secteurs que sont le primaire, le secondaire et le tertiaire, le Gabon affiche des résultats mitigés. Ainsi, par exemple, dans les hydrocarbures et les mines, le pays a tiré avantage du relatif regain de vitalité des marchés. Malgré un recul de la production et des exportations pétrolières, respectivement de 7% et 16,2%, l’or noir, bien que l’Opep ait maintenu jusqu’en 2018, la décision de restriction de la production du pays de 9 000 barils en moins, a réalisé quelques performances par rapport à l’année 2016.

«Le gaz commercialisé et l’exploitation forestière suivent la même tendance baissière au cours de la même période. Un contexte extérieur favorable, marqué par la hausse des prix, a par contre permis une reprise de l’activité du manganèse, dont la production nationale a fortement progressé de 22,3% », explique le ministère de l’Economie.

La production d’huile de palme et l’industrie du bois ont tiré la croissance du secteur secondaire vers le haut. S’agissant principalement de l’huile raffinée, elle a progressé de 41,3% pour atteindre 1 512,2 tonnes. Dans ce secteur, outre le BTP qui a connu une hausse de ses activités de plus de 3%, soutenue par la relance de certains chantiers et l’organisation de la CAN 2017, l’industrie minière, le raffinage, la seconde transformation des métaux et la production de l’huile palmiste ont connu un ralentissement.

Cependant, les services affichent de bonnes tendances en ce qui concerne l’hôtellerie, la restauration, les télécommunications et l’immobilier. «Les activités de vente au détail, notamment le commerce général structuré, le commerce des véhicules et le commerce des produits pétroliers sont en retrait, en lien avec le ralentissement de l’activité économique», explique le ministère de l’Economie.

SeM

Un message posté sur les réseaux sociaux par des responsables de l’opposition camerounaise, a ravivé les débats autour d’une dévaluation du FCFA de la CEMAC. De manière synthétique, l’information fait savoir qu’un rapport du trésor public français transmis au président Emmanuel Macron, recommande une unification des comptes des opérations des zones CEMAC et UEMOA, afin d’éviter une dévaluation de la monnaie utilisée en Afrique Centrale, à une parité qui serait désormais fixée 1300 FCFA pour un Euro. Le sujet s’est invité lundi 19 juin au parlement camerounais, où le ministre Alamine Ousmane Mey en charge des finances est revenu sur la question pour expliquer que ces affirmations n’étaient pas fondées. Mais les assurances du ministre ne semblent pas convaincre tout le monde, surtout au regard des tensions que connait le trésor public camerounais et les difficultés subséquentes à régulariser tous ses engagements mensuels. La grande question est donc de savoir si la CEMAC est proche d’une dévaluation de sa monnaie.

Une situation financière effectivement critique

La situation est effectivement assez critique et les inquiétudes sont ravivées en raison d’un manque de communication officielle sur ces différentes questions. La réunion d’urgence de décembre 2016, très peu habituelle en zone CEMAC, avait clairement signalé la nécessité d’agir rapidement, pour inverser la courbe d’une situation présentée comme critique. Dès son premier Comité de Politique Monétaire de 2017, la Banque Centrale de la sous-région (BEAC) a fait savoir que le taux de couverture de la monnaie n’avait été en 2016 que de 54,6% et que ce taux ne dépasserait pas les 65% en 2017. Dans le même temps, elle a sonné la fin des politiques monétaires accommodantes en relevant son principal taux directeur de 50 points de base (0,5%), dans le but de réduire les sorties de liquidités sur le marché monétaire. Quelques semaines après, elle a publié ses comptes de l’exercice 2016, desquels il ressortait une autre série d’informations alarmantes.

La première est la baisse drastique des réserves de changes à 2632 milliards de FCFA (4,4 milliards $) à la fin de l’année 2016, contre 10,1 milliards $ à la fin de l’exercice 2015. Une baisse en deçà des prévisions de plusieurs analystes dont ceux du FMI, qui, en septembre 2016, tablaient sur des réserves de changes équivalentes à 7,1 milliards $. Par ailleurs, on apprend que la sous-région a eu du mal à respecter l’engagement à avoir 50% de ses réserves de change dans le compte des opérations du trésor public de France, instrument de garantie de la convertibilité extérieure du FCFA Afrique centrale, tout comme celui de l’Afrique de l’Ouest et des Comores. La BEAC a dû céder pour 1000 milliards de FCFA de titres d’investissements, pour maintenir les équilibres.

Mais le scénario d’une dévaluation paraît exagéré

A ces différents éléments de conjonctures globales, on peut aussi relever un fort endettement de certains pays de la région. C’est le cas notamment du Gabon, dont la dette publique déclarée en 2016, a atteint l’équivalent de 62% du PIB. Les estimations pour le Tchad sont à 51,2% de dette par rapport au PIB et la république du Congo bat le record à près de 83%. Dans ce cas, le recours au marché des capitaux pour ces pays devient difficile. Le Gabon en a eu un aperçu sur le marché de la BEAC, avec un faible taux de souscription, pour un taux d’intérêt élevé sur une de ces récentes opérations.

Toutes ces situations, aussi alarmantes soient-elle, ne justifient cependant pas l’hypothèse d’une dévaluation imminente du FCFA de la zone CEMAC. Selon les accords monétaires qui lient cette sous-région à l’Euro, via la France, la dévaluation intervient de manière certaine, si le taux de couverture de la monnaie par les réserves de change franchit à la baisse la barre des 20%. Tel n’est pas encore le cas aujourd’hui. Même si la BEAC est loin de ses objectifs minimum de réserves permettant de couvrir 3 mois d’importation et 100% de la dette extérieure, on est loin de l’année 2001, lorsque les réserves de changes étaient de seulement 1,1 milliard $.

Par ailleurs, même si les réformes se mettent en place difficilement, les importations de biens et services par les pays de la sous-région ont reculé en 2016. Ce recul est de 10,5% pour le Tchad. Au Gabon, la baisse est de 16%, au Cameroun de 17,5% et en République du Congo de 20%. La Guinée Equatoriale a fait exception, avec des importations estimées en hausse de 38,5% à la fin 2016. Sur les quatre prochaines années jusqu’en 2020, cette baisse devrait se confirmer pour la République du Congo (-20%) et se tasser au Gabon (-7%). Elle affichera un rythme encore plus modérée au Cameroun (-3%) car ce pays connaîtra une année 2018 mouvementée, avec plusieurs élections prévues et l’organisation d’une coupe d’Afrique des Nations l’année d’après.

Au Gabon et au Congo, des situations analogues ont contribué à creuser la consommation de devises. Il est aussi à noter les mesures prises par la BEAC pour limiter l’accès de certains pays aux liquidités, pour raison de faible contrepartie en devises. Enfin, l’option de la dette existe. Même si le Cameroun doit abriter un événement sportif dans deux ans, tout en poursuivant son plan de développement, il peut encore s’appuyer sur un faible niveau d’endettement (30% du PIB) au 31 mai 2017, avec des montants disponibles en devises et non encore décaissés, équivalent à 3701 milliards de FCFA. Enfin trois importants pays de la zone auront des programmes triennaux avec le FMI, et logiquement une dévaluation ne peut intervenir avant le terme de ces initiatives.

Rester tout de même vigilant

Un gros risque demeure toutefois, c’est celui de l’incertitude sur les prix du pétrole. La ressource constitue 27% du PIB régional et 90% des revenus de la sous-région. Récemment, les prix ont de nouveau touché un plancher. Les mesures prises par l’OPEP pour réduire la production et faire remonter les prix, n’ont pas porté des fruits espérés. Le cartel a permis au Nigéria et à la Libye, deux de ses membres, de continuer de produire, pour faire face aux vents contraires qui ont frappé leurs économies. Conséquence, les stocks affichent un excédent de production de 292 millions de barils, au-dessus de la moyenne des cinq dernières années. Dans le même temps, il est estimé que les pays non membres de l’OPEP continueront d’augmenter leurs productions, largement au-dessus de la demande. Dans ce contexte, les analystes estiment que les prix qui ont déjà chuté de 20,18% depuis le début de l’année, resteront pour un certain temps, dans la fourchette des 35$ et 30$. Pour la Zone CEMAC, il est plus que jamais temps de faire de bons arbitrages, et des choix économiques efficients. Les conclusions avec le Gabon l’ont démontré : l’appui du FMI risque d’être relativement faible, avec des contraintes importantes.

Idriss Linge

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